lundi 24 août 2015

Mes restos préférés à Prague !

Je quitte Prague dans trois jours, je suis déjà nostalgique, je me devais donc, avant de partir, de partager avec vous mes adresses préférées. Certains me diront qu'il n'y a pas beaucoup de restaurants de cuisine tchèque dans ces adresses mais croyez-moi, quand vous passez un an en République tchèque, vous avez parfois envie d'autre chose que de knedliky et de goulasch.

Néanmoins, commençons par les fondamentaux.

Pour de la bonne cuisine tchèque à prix corrects

Déjà, fuyez impérativement les restos du centre historique et des quartiers très touristiques, la cuisine n'est pas bonne, les prix exorbitants et l'ambiance attrape-touristes au possible.
Si vous cherchez une bonne adresse :

Kozlovna Lidická
Lidická 796/20
150 00 Praha 5
Tram : Zborovská

Un resto avec deux grandes salles, une fumeur et l'autre non-fumeur et même une terrasse aux beaux jours. Cuisine tchèque honnête et à prix raisonnables, service courtois. Leur fromage frit est vraiment top et ils ont la bière Kozel (la noire), qui a même convaincu ma mère !

Pour les meilleurs burgers de Prague

Marre des knedliky et du fromage frit ? Envie d'un bon burger et de frites maison ? Dans le quartier de Vinohrady, à quelques pas de Náměstí Míru, une excellente adresse. Les burgers sont délicieux, originaux, les frites se mangent sans faim et le service est cool. Surtout si vous avez la chance de tomber sur ma serveuse préférée, une jolie jeune femme aux airs de Daenerys, blonde platine et à l'enthousiasme communicatif. Pensez à réserver, c'est souvent blindé ! Bon appétit !

Dish
Římská 1196/29
120 00 Praha 2
Tram : Náměstí Míru / I.P. Pavlova

Pour les meilleurs sushis de Prague (et de votre vie)

Au bout de deux mois à base de genou de porc et de bœuf bouilli, vous tueriez pour un peu de poisson cru enrobé dans une feuille d'algue ? Je compatis totalement. Il faut savoir que les sushis sont loin d'être la nourriture la plus cheap à Prague, c'est souvent relativement cher par rapport au reste. Evidemment, pas d'accès à la mer, donc du poisson qu'il faut importer, etc. Fuyez les chaînes types Planet Sushis, etc, qui vous feront payer vos sushis plus chers qu'à Paname. Rabattez-vous sur cette petite adresse dans Žižkov qui ne paie pas de mine mais vaut carrément le détour ! Tenue par des Vietnamiens, leurs sushis sont fondants, frais, bref, vraiment le top ! Allez, de rien.

Sushi Tam Da
Perunova 13
130 00 Praha 3
Tram : Perunova

Pour ceux qui n'ont pas ma super recette de pancakes

Vous vous réveillez un samedi matin (jeudi, vendredi, dimanche, etc...) affamé avec une (légère) gueule de bois ? Envie d'un bon brunch style outre-Atlantique. Prague a ce qu'il vous faut ! Une adresse dans Prague 7, ok, c'est un peu loin mais leurs pancakes sont vraiment bons. Mise en garde quand vous lirez "pancakes" sur les menus à Prague en général. Il faut prendre en compte les problèmes de traduction. Parfois, sur les menus en anglais, vous verrez écrit "pancakes" mais si vous regardez le menu tchèque, c'est "livance". C'est une recette typiquement tchèque, une sorte de pancakes riquiqui, pas mauvais certes, mais qui n'a rien à voir avec les "vrais" pancakes de l'Oncle Sam qui vous calent pour un moment. Ici, ce sont les vrais. Noyés de sirop d'érable, évidemment.

Bohemia Bagel Holešovice
Dukelských Hrdinů 906/48
170 00 Praha 7

N'hésitez pas à partager vos bonnes adresses en commentaires ! <3

mercredi 19 août 2015

Beautiful Istanbul #2

Lundi 17 août 2014
Une fois de plus le temps est passé tellement vite que je n'ai pas eu le temps d'écrire. Je suis actuellement en salle d'embarquement, j'attends mon avion pour rentrer à Prague. Samedi matin, nous avions décidé de nous accorder une croisière sur le Bosphore, tout le monde nous le conseillant. On chope le bus hop-on, hop-off, on s'en sert comme d'un taxi pour nous emmener au port où on achète nos billets. On embarque sur un gros bateau, direction le Bosphore jusqu'à son embouchure qui donne sur la mer Noire. Le long du trajet, c'est l'occasion de découvrir quelques uns des monuments les plus somptueux d'Istanbul comme le palais de Dolmabase, la mosquée qui jouxte le palais, etc, etc. Temps magnifique, petite brise rafraîchissante, que demander de mieux. Ah si, si on avait pu éviter la horde de Chinois visiblement atteints d'une grave maladie dont le premier symptôme est la prise frénétique de photos, ça aurait été mieux... Mais la perfection n'étant pas de ce monde, on doit faire avec les Chinois hystériques. On arrive à un minuscule port juste avant la mer Noire, pas grand chose à faire dans le coin à part quelques restos hors de prix et attrape-touristes à souhait qui ont juste le privilège d'être au bord de l'eau. On tourne vite en rond dans le port minuscule, donc après une glace et un verre en bord de mer, on décide de traverser et de poursuivre le trajet en bus. On traverse donc pour un autre minuscule port, on dégote le bus, et c'est parti pour 40 bonnes minutes debout, avant de finalement descendre à Dolmabase, pour reprendre notre bus touristique et faire enfin le trajet presque en entier. Avec le bus, on traverse le pont du Bosphore, et sa vue magnifique. On passe par la place Taksim mais ce sera pour le lendemain. De retour au port initial, on décide de reprendre un autre bateau pour se rendre cette fois sur la rive asiatique. Istanbul étant la seule ville au monde à être établie sur deux continents, c'est marrant de se dire qu'on va faire un tour en Asie. Nous voilà donc aux bornes où acheter les jetons pour le bateau. Je mets un petit billet de 10 livres turques, mais la machine ne me rend pas ma monnaie. Un gamin qui tourne autour des machines me dit qu'elle ne marche pas. Je n'ai récupéré que deux des six livres que j'étais censée avoir. Je suis sur le point de laisser tomber, on s'éloigne un peu quand on se rend compte que ce petit connard de môme a en réalité foutu un chewing-gum dans la machine pour empêcher les pièces de tomber et que ce petit con est en train de récupérer notre monnaie. Nicolas lui tapote sur l'épaule "C'est ma monnaie ça.", "Ah bon, vous êtes sûrs...", "Ouais ouais". On récupère donc notre monnaie mais soyez vigilants à ce genre d'arnaques si vous allez à Istanbul. On part sur la rive asiatique, mais il n'y a pas grand chose à faire dans le quartier où on arrive, à part une mosquée. On finit par trouver une sorte de café qui s'est installé sur les marches qui descendent sur la mer, coussins et petits verres de thé, le soleil se couche doucement en face de nous, petit moment de détente. Au moment de regagner la rive européenne, et donc de racheter les fameux jetons, on est nettement plus méfiants. Et quand une môme qui machouille un chewing-gum à côté des machines commence à nous observer, on prend la poudre d'escampette. Finalement, on arrivera à acheter nos jetons sans problème, et on regagne la rive européenne. Resto dans le vieil Istanbul, qui est l'occasion pour nous de fêter à la fois le nouveau poste de Nico et ma licence de droit. On se fait donc plaisir, Nico teste le raki (alcool turc au goût d'anis très similaire à son cousin grec, l'ouzo), moi l'ayran et le jus de pastèque. Mousaka, pièce de boeuf recette ottomane pour Nico, la soirée se termine paisiblement dans une petite ruelle de Sultanahmet.


Dimanche, on décide de visiter enfin la citerne-basilique, c'est une citerne qui date de l'époque romaine, et est en réalité une forêt de colonnes de marbre. L'endroit vaut vraiment la visite malgré le tarif d'entrée un peu cher (et non compris dans le Istanbul Pass). Petite remarque : nulle part à Istanbul, je n'ai vu de tarif étudiant à l'entrée des monuments ou des choses à visiter. Les tarifs sont relativement élevés, heureusement les mosquées sont gratuites. Bref, la citerne-basilique vaut vraiment le coup d'oeil, elle est partiellement remplie d'eau et surtout de poissons notamment des carpes assez énormes (de quoi nourrir toute une famille tchèque pour Noël). En ressortant, on décide de partir enfin visiter la ville moderne. On reprend notre bus touristique préféré, et nous voilà partis direction la place Taksim. La place est grande, et est le centre de la vie à Istanbul. On redescend une longue rue piétonne et commerçante, petit tour dans les boutiques mais à part un stand The Balm, rien de fou. On tombe finalement sur un Shake-Shack, mais si vous savez ce fast-food new-yorkais qui m'avait fait saliver en février. Pause déjeuner avec les fameuses cheese fries. On reprend la balade, et on finit par tomber sur un tekke, une communauté de derviches-tourneurs. Les derviches-tourneurs sont une communauté musulmane dont les membres effectuent une sorte de danse, tournant sur eux-mêmes jusqu'à l'extase. Ils dansent une main levée, celle qui reçoit la parole divine, et une main vers le sol, celle qui la transmet aux hommes. Ils sont vêtus de sortes de tuniques à jupe blanche en forme de corolle, qui tourne au rythme de la danse. Atatürk ayant interdit les derviches-tourneurs dans les années 1920, il n'en existe plus aujourd'hui que quelques communautés, à Konya et à Istanbul. L'occasion donc de découvrir cette prière qui m'a toujours fascinée. Le spectacle est à 17h, on en profite pour faire un petit tour dans les ruelles adjacentes, s'accorder une pause chocolat froid-cartes postales dans une petite cour, et on assiste ensuite au spectacle. Ca a sur moi un effet à la fois hypnotisant et soporifique. Je suis fascinée par le spectacle et en même temps, cette vision de vêtements blancs tournant tous ensemble m'empêche de laisser mon regard au même endroit, sous peine de m'assoupir immédiatement. En ressortant, on décide de descendre les ruelles jusqu'à la tour de Galata, pour ensuite rejoindre Sultanahmet par le pont de Galata. On arrive sur le port au moment où les pêcheurs reviennent, et font cuire le poisson qu'ils servent ensuite en sandwich. La chose a l'air populaire et une véritable foule se presse sur le quai du port. Avant de rentrer à l'hôtel, petit passage chez Hafiz Mustafa, le spécialiste du baklava et du loukoum depuis 1840 (?). Razzia, on rentre ensuite à l'hôtel et gros dodo bien mérité.


Je suis rentrée à Prague depuis quelques jours. Notre dernière matinée à Istanbul a été plutôt relax, on a profité d'être ensemble, fait un dernier tour dans Sultanahmet et dégusté une orange pressée (boisson courante et bon marché en Turquie). On a ensuite rejoint l'aéroport en transports en commun (économisant au passage 35 euros...), et nous avons pris nos vols respectifs pour Prague et pour Paris. Vol agréable de nouveau avec Turkish Airlines et retour à Prague avec une météo digne d'un mois d'octobre (15°C et pluie sans discontinuer, la météo est schizo dans ce pays). Istanbul aura clôturé en beauté les voyages de cette année, d'autres destinations viendront probablement mais le rythme sera évidemment moins soutenu pour cause de cours dignes de ce nom (master 1 droit international à partir de fin septembre). Merci à tous pour avoir suivi ces aventures stambouliotes, et à très bientôt ! Peace.

vendredi 14 août 2015

Beautiful Istanbul #1

Mercredi 12 août 2015
Istanbul. Telle est ma nouvelle destination. Cette ville millénaire, successivement Byzance, Constantinople, et finalement Istanbul, ville à cheval sur deux continents, ville de tous les mélanges et de toutes les influences. C'est donc pour la plus grande ville de Turquie et une des villes les plus fascinantes au monde que je m'envole aujourd'hui. Décollage prévu à 12h, arrivée environ 2h30 plus tard avec une petite heure de décalage horaire. Nico me rejoint environ 1h30 plus tard. Me voilà donc à patienter à l'aéroport de Prague, avec pour voisine une jeune femme russe avec laquelle j'ai réussi à échanger quelques mots. De ce que j'ai compris, elle est originaire de Moscou mais vit désormais en Turquie. Ceci dit, vu les difficultés de communication, je n'en mettrais pas ma main à couper.

[...] Je suis actuellement à bord de mon avion à destination d'Istanbul. Après une petite frayeur causée par Nico juste avant d'embarquer, le vol se déroule à merveille. Juste avant d'embarquer, Nico m'appelle et m'envoie une tonne de messages pour m'informer qu'il a passé la douane, que le douanier, voyant un jeune homme voyager seul à destination d'Istanbul l'a illico soupçonné d'aller faire le djihad en Syrie et lui a demandé son billet de retour. Nico fouille dans ses mails, laisse son passeport et sa carte d'embarquement au douanier, revient, pour se rendre compte que ce branquignolle de douanier a tout simplement donné son passeport et sa carte d'embarquement à un autre passager. Panique, où est passé le passeport ? On passera sur l'erreur pathétique du douanier, qui devrait sérieusement penser à changer de métier. Bref, Nico récupère ses affaires et pendant ce temps j'embarque à bord de mon avion. Et là je dois dire que je suis TRES agréablement surprise par le service dispensé par Turkish Airlines. Bon, l'avion est relativement spacieux, c'est pas non plus les avions des longs courriers mais pour un vol de 2h30, c'est normal. En revanche, écran, films, personnel tout sourire et petits oreillers à disposition, écouteurs distribués. Le pilote nous annonce un petit retard d'un quart d'heure à l'arrivée dû à une affluence sur la piste d'atterrissage. Aussitôt un petit loukoum à la pistache nous est distribué pour nous faire patienter. On décolle, je lance "Taken 3", que je n'ai pas vu depuis sa sortie au cinéma. Très vaste choix de films en anglais. Les consignes de sécurité nous ont été dispensées avec précision et exhaustivité. Le plateau-repas arrive, et c'est un vrai plateau-repas, pas un petit sandwich. Boulettes de viande à la turque avec du riz et des haricots, petit caviar d'aubergines et mousse à la fraise. Jus de tomate. Et là on vient de me servir une petite tasse de thé. Le tout avec le sourire. Aleks, mon amie polonaise, m'avait bien dit que Turkish Airlines était sa compagnie préférée, mais très honnêtement, je n'en attendais pas tant sur un vol aussi court. Il ne reste plus qu'à atterrir à Istanbul en toute sécurité et à retrouver ma valise, et j'accorderai à Turkish Airlines la première place très convoitée de mes compagnies préférées (pour l'instant détenue par Swiss). On se retrouve à Istanbul pour le verdict ;)

[...] C'est officiel, Turkish Airlines vient d'être élue meilleure compagnie aérienne et a donc détrôné Swiss. Je suis bien arrivée à Istanbul, j'ai récupéré ma valise, et j'attends désormais Nico qui devrait arriver d'ici une vingtaine de minutes.

[...] Nous sommes déjà jeudi matin mais avant de partir déjeuner, il me faut vous raconter notre arrivée et nos premières heures à Istanbul. Arrivés à l'aéroport, on se rejoint, on parvient à mettre la main sur notre chauffeur et son écriteau "Hôtel Djem - Nicolas Moreau", il nous dirige vers un gamin de treize ans qui Dieu merci n'est pas notre chauffeur, on attend un peu dehors devant la station de taxi et finalement on nous fait signe de monter dans une voiture, pas de ceinture, en route Simone, direction Sulthanamet et notre hôtel. Je précise que Nico m'a vraiment gâtée pour ce séjour et a choisi un très bel hôtel en plein coeur du centre historique, puisque notre voisine n'est autre que la fameuse Mosquée Bleue. On arrive donc à l'hôtel, check-in, personnel très gentil, notre chambre est super jolie, très lumineuse, salle de bains nickel. On se pose, on déballe un peu nos affaires, et finalement, on repart faire un tour du quartier, faire un coucou à la mosquée (on ne peut pas rentrer, c'est l'heure de la prière donc ce sera pour demain). On jette aussi un oeil à Sainte-Sophie, une pure merveille. On prend quelques photos et on se dirige vers un petit resto conseillé par le Routard. Le serveur parle français (tout comme le douanier qui m'a accueillie et a tamponné mon passeport, soit dit en passant). Kebap à l'agneau parce que je suis en dépression de viande ovine depuis quasi un an, le même à la pistache pour Nico, on finit par échanger nos assiettes, le tout sur une terrasse devant Sainte-Sophie illuminée dans la nuit. Retour à l'hôtel, gros dodo, si on excepte la petite interruption à 5h00 du matin pour cause d'appel à la prière.

Vendredi 14 août 2015
Déjà presque deux jours à vous raconter... Hier matin, premier réveil dans notre belle chambre, petit déjeuner gargantuesque à l'hôtel, et nous voilà partis à l'attaque de la mosquée bleue, puisqu'elle était fermée la veille. On fait un bon quart d'heure de queue, juste parce qu'il faut que les visiteurs récupèrent de quoi s'habiller décemment. Un peu injuste pour nous puisque j'ai fait l'effort de couvrir mes bras et mes jambes malgré un bon 30°C, le foulard est d'ores et déjà en place sur ma tête, approbation de la dame qui me laisse rentrer comme ça. La mosquée bleue est vraiment superbe, dôme de ladite couleur, salle de prière très vaste, tapis moelleux sous les pieds (nus, puisqu'il faut enlever ses chaussures, évidemment). On mitraille, on lit le descriptif qu'en fait le Guide du Routard et on ressort, direction sa grande soeur, la célébrissime mosquée dite "Sainte-Sophie". Toute une histoire. L'édifice originel, construit en 534, est en réalité une basilique, Constantinople (à l'époque !) étant alors la capitale de l'Empire romain d'Orient. En 1453 (?), le sultan Mahmud II (?) conquiert Constantinople et transforme la basilique en mosquée. Certains symboles chrétiens disparaissent, certains symboles musulmans sont ajoutés (c'est le cas des six grands ronds portant, inscrits en arabe, les noms d'Allah, Mahomet et des quatre premiers califes). En 1923, Atatürk en fait un musée, ce qu'elle est aujourd'hui. Il faut savoir que l'appeler la mosquée "Sainte-Sophie" est en réalité une erreur. Son nom original est Aya Sofya (en turc), vient du grec et signifie en réalité l'église de la Sainte-Sagesse. Aucune sainte à l'origine donc de cette basilique-mosquée désormais musée. Bref, le bâtiment est massif, d'un superbe coloris rose, et récapitule à lui seul l'histoire richissime d'Istanbul. En ressortant de la mosquée, on décide de s'accorder une petite pause thé-douceurs sucrées dans un petit café non loin de là. On met ensuite le cap sur un autre monument célébrissime : le palais de Topkapi. Petite précision orthographique/linguistique : en fait, c'est le palais de Topkapi avec un I sans point (lettre de l'alphabet turc qui n'existe pas en français) et se prononce comme une sorte de "eu". Hélas, je n'ai pas la touche sur mon clavier. On rentre donc grâce à l'Istanbul Museum Pass que l'on a acheté à Sainte-Sophie et qui nous ouvre les portes du palais. Succession de quatre cours/jardins, fontaines, petits kiosques, vue sur la mer, collection de joyaux et de pièces d'orfèvrerie. Affluence aussi, file d'attente assez longue mais encore gérable. On rentre ensuite se poser un peu à l'hôtel, je m'assoupis un peu. On repart ensuite en balade, direction la mosquée Sokollu Mehmet Pasa, une mosquée magnifique, plus petite que la mosquée bleue, mais tout aussi belle. Un gentil monsieur nous explique l'origine des petits morceaux de pierre noire incrustée dans le marbre de la mosquée. Direction ensuite la Petite Sainte-Sophie. On essaie ensuite de trouver les ruines du port du Boudocléon, il s'avère qu'il s'agit en fait des ruines en pierre rouge que l'on avait vues depuis le taxi le jour de notre arrivée. On repasse à l'hôtel et on tombe sur un nouveau réceptionniste, hyper gentil, qui nous offre un café (turc, évidemment), nous lit notre avenir dans le marc (enfin prétend le faire !) et discute avec nous pendant un bon moment. On m'avait vanté l'hospitalité des Turcs et leur gentillesse envers les touristes. Cette réputation s'avère tout à fait méritée. On choisit ensuite un resto, Antiochland, c'est parti pour une assiette de mezze et un plat cuit dans une poterie, que le serveur casse avant de nous le servir. Plat d'agneau aux légumes servi avec du riz. Un petit ayran (sorte de yaourt brassé salé) pour faire descendre le tout et dodo !

Ce matin, un bon petit dej et direction les bazars ! Il y a deux bazars principaux à Istanbul : le Grand Bazar et le Bazar égyptien. On commence par le Grand Bazar, j'avoue être assez étonnée, je n'imaginais pas cela comme ça, ça ressemble pas mal au Fake Market de Shanghai. Beaucoup de bijoutiers, de textile, de cuir, de contrefaçon aussi, des pâtisseries, etc. Quelques fontaines, quelques hans (petites cours arborées) pleines de charme. Guide du Routard en main, on décide de faire la balade proposé dans celui-ci. Une fois n'est pas coutume, c'est moi qui prend la direction des opérations en ce qui concerne l'orientation. Ceux qui me connaissent savent que ce n'est pas mon point fort, et pourtant ! Je trouve sans difficulté notre chemin dans le labyrinthe du bazar. Je suis aussi assez étonnée par l'attitude des marchands turcs. Ils essaient certes d'attirer votre attention, et c'est de bonne guerre, mais ne sont en aucun cas trop insistants ou agaçants. C'est un reproche que j'ai souvent entendu de la part des personnes ayant voyagé dans les pays où l'on trouve généralement des souks (pays arabes, Maghreb, etc). Je ne sais pas ce qu'il en est, mais en tout cas, ce n'est pas le sentiment que j'ai eu aujourd'hui à Istanbul. On ressort du Grand Bazar pour se perdre dans le dédale de ruelles qui mène au Bazar égyptien. De nouveau, je guide et je m'en sors pas trop mal. C'est à ce moment-là qu'on a commencé à comprendre où Istanbul cachait ses 17 millions d'habitants. Une véritable foule dans la rue, dense, serrée, on avance à petits pas. On arrive au Bazar égyptien, qui fut construit grâce aux impôts prélevés en Egypte par l'Empire ottoman mais qui n'a jamais vu l'ombre d'un marchand égyptien. Originellement, le marché aux épices, il correspond beaucoup mieux à l'image que je me faisais d'un bazar, par ses odeurs, ses couleurs, son ambiance. On déambule, on se perd un peu, on cherche un petit endroit qu'on a repéré dans le guide où on peut manger quelques pâtisseries. On finit par le trouver, assiette de gâteaux dégoulinant de miel et petit thé. On prend ensuite la direction de la mosquée de Soliman le Magnifique. A l'image de son constructeur, la mosquée est magnifique. On attend la fin de la prière et on part la visiter. On rentre ensuite un peu à l'hôtel avant de repartir. On décide, alors qu'habituellement je fuis ce genre de trucs, de prendre les bus hop-on, hop-off, qui permettent de faire un tour de la ville, de descendre à certains endroits pour ensuite remonter et repartir. Bref, vous connaissez le truc. Autant je trouve ce genre de bus relativement ridicules dans des petites villes comme Paris ou Prague, autant à Istanbul, vu la dimension de la ville, cela me paraît plus intéressant. On prend un billet pour deux jours, sachant qu'il existe deux itinéraires. Pour aujourd'hui, ce sera le bleu, le circuit de la Corne d'or. C'est parti, ballottés au deuxième étage du bus, nous découvrons mille autres facettes d'Istanbul. Le quartier de Sultanhamet est en quelque sorte le "musée" d'Istanbul, avec ses mosquées les plus emblématiques, ses quartiers touristiques, etc. Là on traverse toutes sortes d'autres quartiers, et on commence à réaliser, non seulement l'ampleur de la ville, mais aussi sa diversité, sa richesse, son bouillonnement. Et aussi son chaos. La circulation est dingue. Des bagnoles dans tous les sens, des bus, quelques scooters (aux passagers souvent sans casque...), des piétons qui traversent n'importe comment, en courant, avec des poussettes. Un concert de klaxonnements perpétuel rythme le tout. Je pense qu'un candidat au permis de conduire à Istanbul se voit délivrer le précieux sésame s'il arrive à ne pas tuer quelqu'un en une demi-heure. On longe la Corne d'or, le circuit est ponctué par les commentaires (en français, génial !) du bus, on en apprend plus sur les monuments que l'on croise mais aussi sur l'histoire d'Istanbul et sur les coutumes turques en général. Istanbul, c'est un peu tout et n'importe quoi, des mosquées magnifiques et des immeubles à moitié en ruines, des femmes en burqa (souvent des touristes originaires des pays du Golfe) et des jeunes filles en minijupe, des chaînes internationales et des petits commerçants qui vendent sur le trottoir. Je ne peux m'empêcher de penser à mes grands-parents, qui sont venus ici il y a vingt ans, mon grand-père étant tombé amoureux de cette ville et de sa folie. Ma grand-mère un peu moins ! Bref Istanbul c'est plus de deux mille ans d'histoire, de la première Byzance fondée par les Grecs, à la Constantinople, phare de l'Empire romain d'Orient, jusqu'à la conquête ottomane, Constantinople devient musulmane, pour enfin devenir Istanbul dans les années 1930, suite à la création de la Turquie moderne, menée de main de maître par le grand Atatürk.

J'en profite pour faire une petite parenthèse sur Atatürk, au cas où vous ignoreriez de qui il s'agit. De son nom complet, Mustafa Kemal Atatürk. Ancien officier militaire, en 1923, il fonde la Turquie moderne. Cultivé, admirateur de la culture occidentale, il veut faire de la Turquie un pays totalement tourné vers l'Europe. Pour cela, il tente de rompre avec les traditions ottomanes. Il interdit par exemple le port du fez, coiffe traditionnelle ottomane, l'accusant d'être l'accessoire des Grecs et "décadant". Sous son influence, les Turcs adoptent le costume occidental, les moeurs se libèrent, les femmes obtiennent le droit de vote. C'est lui aussi qui met en place l'alphabet latin. Enfin, il dote les Turcs d'un nom de famille et choisit le sien, Atatürk, qui signifie "le père des Turcs". L'aéroport international d'Istanbul porte son nom, détail cocasse quand on sait que c'est également lui qui installe la capitale de la Turquie moderne à Ankara, au détriment d'Istanbul. Je ne cache pas mon admiration pour ce personnage, il a accompli en quelques décennies ce qui, sans lui, aurait sans doute pris des siècles. On peut sans doute lui reprocher une présidence assez autoritaire, mais de mon point de vue, la Turquie actuelle lui doit beaucoup. Il s'éteint en 1938 et est, à ce que j'ai pu constater, toujours présent dans le coeur de la population.

samedi 1 août 2015

Slovénie, suite et fin !

Lundi 27 juillet 2015
Nous sommes actuellement dans le McDo de la gare routière à Ljubljana et j'en profite pour vous raconter notre journée d'hier. Hier, nous étions encore à Bled, mais la météo avait décidé de commencer à nous jouer des tours. Au réveil, le thermomètre était tombé à 16°C, après les températures plus que clémentes que nous avions eu jusqu'à présent, ça faisait un sacré contraste. Sachant aussi que je ne suis pas vraiment équipée pour une météo maussade. J'ai un jean, une paire de Converses et un gilet manches 3/4. A notre réveil, il pleut, mais ça s'arrête assez vite. Du coup, on décide de ne pas changer nos plans et on part pour Bohinj, à une petite trentaine de kilomètres de Bled, où il y a un autre lac. Plus sauvage, plus "authentique", c'est un vrai lac de montagne. On marche un peu autour, on repère les éventuelles pistes cyclables, parce qu'on a dans l'idée de louer des vélos. On se renseigne, c'est pas bien cher, le mec nous sort deux VTT et je tente de hisser mon postérieur sur la selle. Ce qu'il faut savoir c'est que je suis loin d'être une pro du vélo, en toute honnêteté, ça fait bien dix piges que je suis pas montée sur un biclou, donc ça promet. Je commence par filer mon sac à main à Léa parce que sinon je vais me tauler dans vingt mètres, c'est sûr et certain. Bon, tant bien que mal, je fais quelques mètres avec mon biclou, il paraît que ça ne s'oublie pas... Mouais. Finalement, je m'en sors pas trop mal. Léa se débrouille bien en vélo, on dégote une piste cyclable sans voiture et sans trop de promeneurs au coeur de la vallée, le paysage est magnifique, on fait quelques kilomètres et on retourne au loueur de vélos rendre les trucs. On a l'air tellement pas douées que les deux mecs de la boutique sont écroulés de rire, mais je suis plutôt fière de moi, je ne suis pas tombée, je n'ai tué personne et je ne me suis pas fait mal. Me connaissant, c'est miraculeux. On mange une pizza vraiment pas terrible à un petit fast-food, et on rentre à Bled parce qu'il menace de se remettre à pleuvoir. On passe à la supérette, on dévalise en biscuits en tous genres, petite tasse de thé et orgie de gâteaux à l'auberge. On est claquées, je finis par m'assoupir, trois heures plus tard, on se réveille, trop tard pour faire des courses, la supérette est fermée, ça se terminera dans une sorte de fast-food à côté de la gare.


Je n'ai quasi pas fermé l'oeil de la nuit, ce matin réveil à 6h30, on chope un bus pour Ljubljana et là on en attend un autre, direction les grottes de Skocjan, et plus précisément pour l'instant la ville de Divaca. La blague, c'est que la gare routière de Divaca est à environ 5 kilomètres des grottes, que la navette ne marche que occasionnellement et qu'on sait pas encore comment on va y aller. Ah oui, et puis il flotte aussi, sinon ce serait pas drôle.


Mardi 28 juillet 2015
Je vous avais laissés hier dans notre bus. Nous sommes donc arrivées à Divaca, le bus nous a laissées là et après avoir résolu le premier problème (faire pipi), il a fallu résoudre le second. Comment aller jusqu'à notre réservation ? Sachant que les grottes sont à 5 bons kilomètres, qu'on ne connaît pas la route, qu'on a nos bagages, en bref, qu'on ne peut pas les faire à pied. On demande à une espèce de buvette s'il y a des taxis ou quoi. Une fille nous répond "le taxi va vous prendre 10 euros mais moi je vous emmène pour 5". Elle a l'air correct, sa pote aussi, la décision est vite prise, on grimpe à bord de sa caisse avec nos bagages (parce qu'il ne lui est pas venu à l'esprit d'ouvrir le coffre). Verdict : j'ai encore mon sac sur le dos et Léa est installée sur sa valise. Pékin Express, le retour. Quand je vous dis qu'on aurait dû faire l'émission... Bref, on arrive au lieu-dit Matavun, je dis lieu-dit parce qu'on ne peut pas appeler ça un village. C'est le bled, le vrai. Oui, le bled, Bled, blabla, on a fait tous les jeux de mots possibles et imaginables, ne vous inquiétez pas. Bref, l'avantage, c'est qu'on est juste à côté de l'entrée des grottes. On laisse nos bagages dans l'entrée vu que la chambre n'est pas encore prête et on se dirige vers les grottes. On mange une sorte de sandwich à la buvette hors de prix des grottes pour découvrir ensuite avec effroi le tarif de l'entrée des grottes. 12 euros tarif étudiant ! Je répète 12 euros tarif étudiant ! C'est l'occasion pour moi d'ouvrir une parenthèse financière. Lorsque nous avons prévu ce voyage, très honnêtement, on ne pensait pas dépenser des mille et des cents. Primo parce qu'on pensait faire un maximum de Couchsurfing dans les villes (Zagreb, Ljubljana, Split, etc). Verdict : le seul qu'on avait de prévu s'est révélé un effroyable taudis et on y passé trois minutes 30 grand maximum. On a donc dû payer toutes nos nuits (ok, sauf à Split où on a fait les clochardes et à Zadar où on est parties sans payer). Toujours est-il que nous avons pu constater les tarifs de l'hôtellerie. Et ils ne sont pas donnés. Evidemment, nous sommes en haute saison, évidemment, ce sont deux pays qui sont devenus tout de même très touristiques. Toujours est-il que nous sommes assez surprises par les tarifs et qu'on doit faire tout de même très attention pour ne pas exploser notre budget. (Je précise que les "extras" type jet-ski, rafting, etc, ne sont pas pris en compte). On avait déjà trouvé la Croatie assez cher, et on pensait se rattraper un peu sur la Slovénie. Grossière erreur, les tarifs sont assez surprenants pour un ancien pays communiste, l'euro et l'UE sont sans doute passés par là, et finalement, c'est loin d'être si bon marché que ça. Evidemment, c'est moins cher que Paris (et encore !) mais c'est par exemple nettement plus cher que la République tchèque. Un exemple tout bête : à Prague, un esquimau Magnum acheté au supermarché coûte entre 25 et 30 couronnes (environ 1 euro, 1,10 euro). Bah ici il est à plus de 2 euros. Exemple idiot mais parlant. Les quelques restos qu'on a fait ici n'ont pas été spécialement des cadeaux alors qu'à Prague, on peut manger au resto pour le même prix que si l'on cuisinait chez soi. Ce qui reste assez bon marché, c'est le bus, et fort heureusement, car c'est quand même une de nos grosses sources de dépenses. Mais par exemple, l'entrée des grottes à 12 euros nous a laissées baba, sachant que même en France, j'ai rarement payé une entrée étudiante de surcroît un tarif aussi exorbitant. Tant et si bien qu'on a abandonné l'idée d'aller visiter les autres (Postojna) qui sont encore plus chères apparemment, et on passera sans doute nos deux derniers jours de vacances à Piran. Bref, délestées donc de 24 euros, on attend le guide qui nous emmènera dans la grotte. Les photos sont strictement interdites donc vous ne verrez pas l'intérieur de la grotte, toujours est-il que c'est absolument stupéfiant, la hauteur, la grandeur des salles, une rivière coule au fond de la grotte et quand la guide nous montre jusqu'où est montée cette même rivière il y a 50 ans, on comprend pourquoi elle représente le principal danger de cette grotte. On voit voler quelques chauves-souris. Il fait quelque chose comme 12 degrés dans la grotte, mais les multiples marches nous permettent de ne pas avoir trop froid. En ressortant, le soleil est de retour, et aussitôt il chauffe. On rentre à la chambre, petite sieste vu que j'ai à peine fermé l'oeil de la nuit, on retourne faire un tour dans le "village", c'est officiel, il n'y a rien de rien, même pas une supérette ou une boulangerie, la cambrousse totale, du coup, après avoir un peu bronzé au soleil, on rentre, manucure, etc. Le soir, on dîne chez nos hôtes, le monsieur nous cuisine un risotto aux champignons et au jambon. On reste longtemps à discuter sur la terrasse. Quand on va se coucher, j'ai à peine ma tête sur l'oreiller que je dors déjà.

Je me suis réveillée de ma nuit de bébé en pleine forme. Petit déjeuner sur la terrasse, qui s'est terminé en bataille avec les guêpes. Je dois préciser qu'on n'a jamais vu autant de guêpes de notre vie qu'en Slovénie, et surtout elles n'ont peur de rien. Je finis par en tuer une dans la confiture.

[...] Bon, on a donc quitté la chambre d'hôtes ce matin, comme ils nous ont pas proposé de nous redéposer à Divaca (alors que ça prend cinq minutes mais bon...), on est allées attendre la navette à l'entrée des grottes. On a attendu, attendu, attendu. Evidemment, c'est quand j'ai perdu patience et que je suis allée râler au centre informations que la navette est arrivée, avec vingt bonnes minutes de retard. Navette de l'antiquité qui avait dû connaître la Yougoslavie sous Tito. On arrive donc à Divaca. Et là on attend un potentiel bus pour Piran. Un bus arrive. Il ne va pas à PIran mais à Koper (à côté de Piran). Il faut savoir qu'on communique en noms de villes avec les chauffeurs. Du style "Piran ? _ Koper, Koper.", "Koper ? _ Divaca." Bref, nous voilà à bord du bus pour Koper et Dieu seul sait quand on arrivera à Piran. On the road again !

[...] Il est actuellement 23h40, nous sommes dans notre jolie petite chambre. Ce matin, à bord du bus, le contrôleur nous informe que l'on peut directement lui acheter les billets pour aller de Koper à Piran. Fort bien ! On lui achète ce qu'on pense être deux tickets de bus. Ca faisait 5,40 euros pour nous deux. Sauf qu'arrivées à bord de l'autre bus, le chauffeur nous annonce que les papiers qu'on lui donne ne sont qu'un seul billet et son duplicata et que de toutes façons le trajet jusqu'à Piran ne coûte pas ce prix-là. Donc soit le premier mec nous a arnaquées (pour 5 euros, ce serait vraiment triste), soit il s'est planté. On va être gentilles, on va lui accorder le bénéfice du doute, et on va dire qu'il s'est plantées. Bon, sur le coup on était quand même bien énervées, on s'est fait le trajet Koper-Piran en longeant toute la côté et en s'arrêtant toutes les 3 minutes 45. Enfin, on arrive à Piran. Et devant la beauté de la ville, on oublie bien vite notre énervement. Piran, c'est vraiment super joli, un mélange entre Venise, Ljubljana et Dubrovnik, la mer Adriatique de nouveau, le soleil et la chaleur, de nouveau (un sympathique 30°C). On tombe donc sous le charme de Piran, on a une jolie chambre avec deux lits jumeaux dans un genre d'auberge-hôtel avec douches communes, c'est plutôt pas mal, et complètement central. On ressort faire un tour de la ville, on se perd dans les ruelles, on s'achète un burek outrageusement gras dans une boulangerie, et comme si ça ne suffisait pas, on finit par s'installer en terrasse face à la mer pour déguster une énorme coupe de glace. On reprend la balade, on monte sur les hauteurs de Piran et on contemple la vue sur les petits toits de tuile. Plus de trois semaines après le début de notre voyage et notre arrivée dans la sublime ville de Dubrovnik, après avoir remonté la côte croate, exploré les lacs et la capitale, franchi la frontière, découvert Ljubljana, les Alpes slovènes, les lacs de Bled et de Bohinj, les grottes et la campagne, nous voici de nouveau sur la côté dalmate pour un dernier coucou à cette superbe mer Adriatique. On retourne se poser un peu à la chambre et on ressort pour admirer le coucher de soleil sur la mer, et se faire un resto histoire de finir ces vacances en beauté. On en choisit un, pas le plus merdique, en face de la mer, terrasse, service charmant. Risotto aux crevettes et aux champignons pour Léa et "scampi" pour moi, avec des légumes grillés. Mon assiette arrive. Ok, donc ce qu'ils appellent scampi ici, c'est des langoustines. Je vais pas me plaindre. Bon je lutte un peu pour les décortiquer, me pique les doigts sur leur espèce de coquille, et mon voisin allemand, pris sans doute de pitié par mes "aïe", me donne finalement un cours de décortiquage de langoustines. On conclut par un petit dessert, et on se pose sur la place principale que Léa adore. Il faut dire qu'elle est vraiment belle et dégage une atmosphère conviviale et estivale très agréable. On sent que l'Italie n'est pas loin, Trieste n'étant qu'à une quarantaine de kilomètres. D'ailleurs ici, tout est traduit en italien partout et beaucoup de gens le parlent également. Le menu de ce soir était traduit en slovène, italien, allemand et anglais. Demain, on va passer la journée à Piran, profiter encore un peu et rentrer le soir sur Ljubljana puisqu'on a nos avions jeudi dans la matinée.


Jeudi 30 juillet 2015
Je suis actuellement à l'aéroport de Belgrade, en transfert en attendant mon vol ce soir pour rentrer à Prague. Et il faut que je vous raconte nos derniers jours de vacances. Je vous avais laissés à Piran, dans cette adorable ville sur la mer Adriatique, après notre bon repas au resto. C'est là que j'ai voulu retirer des sous pour finir de payer le voyage, pour moi et pour Léa qui est actuellement sur la paille. Je lui dis en rigolant "Ahah et imagine, c'est là que moi non plus je peux plus retirer". Ouais. Bah je ne croyais pas si bien dire. Alors que je demande au distributeur 130 euros, histoire de payer nos deux derniers hébergements, le trajet jusqu'à Ljubljana, le bus pour l'aéroport et de quoi bouffer, ledit distributeur m'informe que le montant demandé est trop élevé par rapport à ce qu'il me reste sur mon compte. il faut savoir que j'ai fait un virement de mon compte français à mon compte tchèque de 350 euros il y a quatre jours, donc je suis un peu surprise. Je me rassure en me disant que l'argent n'est pas encore arrivé et qu'il le sera probablement le lendemain. J'arrive tout de même à retirer 100 balles et on commence à prier. On rentre à l'hôtel, dodo dans notre jolie petite chambre. Le lendemain, comme on sait pas si on va réussir à retirer du blé et à acheter à bouffer, on se pète le bide au buffet du petit dej, c'est toujours ça de pris. Bah on a bien fait, puisque j'ai pas réussi à retirer un euro de plus, qu'on a dû rassembler ce qu'il nous restait de blé pour rentrer à Ljubljana. On tremblait en attendant que le mec nous annonce le prix du bus... 11 euros, ça va, ouf, ouf. On arrive à Ljubljana, on paie l'auberge, la nana nous annonce qu'il faut laisser 10 euros de déposit. Euh, ouais mais on n'a pas vraiment 10 euros. "Ok, alors je garde la monnaie, ça fera office de déposit. _ Euh, bah en fait nan parce que c'est tout ce qu'il nous reste pour acheter à bouffer.", "Bon ok...". Les galériennes, les vraies. Comme il nous restait quelques pâtes de Bled, on a tenté d'acheter un peu de bouffe au supermarché, un sauce pesto, quelques gâteaux et un yaourt. On est rentré à l'auberge pour faire cuire les pâtes. On a mis l'eau à bouillir... Cinquante minutes plus tard, comme ça bouillait toujours pas, qu'on avait déjà bouffé les gâteaux qui étaient censés nous servir de petit dej, on a craqué, balancé la flotte dans l'évier, Léa a retiré un peu plus de thunes, creusant un peu son découvert, et on a fini à McDo, comme deux affamées. Dodo dans l'espèce de chambre sans fenêtre un peu chelou qui nous sert de piaule pour ce soir.

Ce matin, réveil à 5h45, ça piiiiiiiiiiique... Il fait un temps de chien à Ljubljana, il pleut comme vache qui pisse. On se traîne sous la pluie jusqu'à la gare routière, on prend presque d'assaut le bus qui va à l'aéroport, pressées de se mettre à l'abri. Dieu merci, on a encore de quoi le payer... On arrive à l'aéroport minuscule de Ljubljana, j'apprends que mon vol partira en avance (une grande première !). Je vole avec Air Serbia, ce qui n'a pas forcément l'air de rassurer Léa. J'enregistre mon gros sac à dos que je récupèrerai normalement à Prague. Je fais mes adieux à ma Léa que je ne reverrai pas avant un moment puisqu'elle part pour l'Angleterre avant même mon retour à Paris. J'embarque à bord d'un avion à hélices, qui tremble comme c'est pas permis et fait un raffut de tous les diables. On me sert un sandwich, une petite bouteille d'eau et une tasse de thé alors même que le vol ne dure pas une heure et demi. La classe Air Serbia. Je finis par m'endormir et c'est seulement les roues heurtant le tarmac qui me réveillent. Je suis actuellement dans l'aéroport de Belgrade, je suis sortie de la zone de transit, récolté un tampon tchèque à côté des chinois, j'ai élu domicile sur un banc au niveau des départs. Je n'ai pas un rond, je ne sais même pas quelle est la monnaie locale, mais clairement, je n'en aurai pas en mains. Je suis là pour environ 6 heures, et je prie pour que Air Serbia me refile un truc à bouffer entre Belgrade et Prague. Galérienne jusqu'au bout !

[...] Je suis déjà rentrée depuis deux jours. Je voulais remercier de tout coeur Léa pour ce voyage inoubliable, pour tous nos fous rires et nos conneries. Je suis bien rentrée et profite d'être un peu chez moi avant de repartir vers de nouvelles aventures ! A bientôt ;)

lundi 27 juillet 2015

Vacances au Bled

Mercredi 22 juillet 2015
Nous sommes mercredi, 10h du mat', et nous sommes dans le bus direction Bled.

Hier, réveil dans notre chambre de Ljubljana, tentative de douche avortée dans cette salle de bains de merde, on part acheter un croissant au chocolat à la boulangerie au coin de la rue. Et c'est parti pour la visite du château. Deux options : le funiculaire ou l'huile de genoux. On choisit la seconde option. Choix que l'on regrette bien vite. Ca grimpe, il fait chaud, on sue en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. On arrive finalement au sommet de la colline sur laquelle se tient le château. On décide de faire la visite guidée, visite dispensée par une charmante jeune femme qui parle bien anglais, du coup on laisse tomber l'audioguide qui devait nous traduire le truc en français, et on décide de l'écouter. Visite guidée, ponctuée de mini-représentations théâtrales par des gens en costumes pour nous raconter une partie de l'histoire slovène. La visite finie, on monte dans la tour pour voir le panorama et on redescend vers la ville pour s'acheter un petit pique-nique et aller le manger au parc Tivoli. Après ça, on découvre sur le guide qu'en fait on n'a pas encore vu le vieux centre, du coup on longe la rivière jusque là, on se pose les pieds dans l'eau, la rivière est plutôt fraîche, ça fait du bien, et comme on a toutes les deux un méchant coup de barre (pour faire simple, je pourrais m'endormir sur place). C'est d'ailleurs ce qui arrive quand on dégote un bar au bord de l'eau avec des transats et la serveuse me réveille en m'amenant mon jus d'ananas. Après une petite pause revigorante à l'ombre, on retourne à l'auberge. Sieste. Tant et si bien que quand je me réveille, je me demande pourquoi il fait encore jour, j'étais partie pour faire ma nuit. On décide de se bouger et de s'offrir un resto pour terminer notre séjour à Ljubljana sur une bonne note, malgré l'auberge pourrie. Resto plutôt chic et traditionnel, grosse pièce de boeuf avec une sauce au poivre et de la polenta, et pour finir, dessert traditionnel, appelé "gibanica", sorte de feuilleté alternant couches de pommes, de graines de pavot, de fromage type tvarog et de noix. Etonnamment, c'est pas mauvais. On tente quelques mots de slovène tout au long du repas, déclenchant à tour de rôle les éclats de rire de la serveuse et l'admiration du serveur plus âgé. Après ça, direction le centre-ville où un attroupement attire notre attention. Concert de rue (c'est en ce moment le festival de Ljubljana, donc théâtre, musique et autres arts descendent dans la rue). Un groupe de Suisses allemands jouent, une batterie et pas mal de cuivres (trompettes, tuba, trombones, etc). On reste un bon moment à regarder le spectacle, grosse ambiance dans les rues de Ljubljana, et quand c'est fini on met le cap sur le même endroit que la veille mais c'est pas fou, donc on rentre à l'auberge et gros dodo.

Ce matin, après avoir tenté de demander une réduction à la meuf de l'auberge qui nous a envoyées balader (Tripadvisor...), on met le cap sur la gare. Evidemment on est hyper en avance comme d'habitude. Pour une fois, on s'en est félicitées quand on a vu que la moitié des gens arrivaient la bouche en coeur pour acheter leur billet au dernier moment et se retrouvaient debout/dans l'allée/dans l'escalier (au choix). On assiste à un grand moment quand une jeune Anglaise tente de communiquer avec le chauffeur (qui ne parle pas anglais à l'exception de "good", "ticket" et "bag"). Incompréhension totale, verdict une de ses copines abandonne et sort en pleurant du bus en disant qu'elle prendra le suivant. Véridique. Bref, nous sommes donc actuellement à bord d'un bus bondé, avec une allée impraticable puisque pleine de voyageurs assis, et on est en route pour Bled. Oh vous pouvez faire toutes les blagues et jeux de mots que vous voulez, on les a déjà tous faits !

[...] Je vous avais laissés ce matin dans notre bus/wagon à bestiaux. On est donc arrivés à Bled aux alentours de 10h30, on a demandé le chemin de notre auberge à un genre d'office de tourisme, et on a grimpé jusqu'à ladite auberge. Pour... apprendre que je suis définitivement un boulet invétéré, et que je me suis plantée dans les dates. Ils ne nous attendaient pas avant jeudi. Merde. La fille de la réception contient tant bien que mal ses gloussements, le responsable est plutôt cool et nous dégote deux lits dans deux dortoirs différents dans une auberge à une bonne vingtaine de minutes de là. On repart, sac sur le dos/valise au bout du bras. Le chemin est difficilement praticable, surtout pour Léa avec sa valise. On arrive en nage, essouflées, épuisées, tant et si bien que je m'assois directement par terre dans le hall et que la dame de la réception m'apporte un verre d'eau avant de discuter de quoi que ce soit. Les dortoirs ne sont pas encore prêts. Je tiens d'ailleurs à souligner à ce sujet que le check-in se fait étonnamment tard en Slovénie, jamais avant 15h, ce qui n'est pas toujours pratique. Bref, on largue nos sacs dans la consigne et direction le lac pour une balade. Bled est LA destination touristique de Slovénie. La ville s'articule autour du lac de Bled, lac alimenté par des sources entouré par les montagnes. Le paysage est magnifique, c'est très féérique et romantique, il fait super beau encore une fois. On marche, on prend des photos et on finit par s'acheter deux trois conneries à manger à la supérette du coin. On rentre ensuite à l'auberge pour le check-in, j'hérite du dortoir de six (avec cinq Irlandais en road trip à travers l'Europe) et Léa du dortoir de huit. On part ensuite se baigner dans le lac, l'eau est incroyablement bonne. Il faut savoir que les sources qui alimentent le lac sont naturellement à 23°C, plus le soleil qui tape dessus, la température de l'eau monte facilement à 26°C. On se baigne, on se prélasse sur nos serviettes, je m'endors évidemment. Direction ensuite le supermarché pour quelques courses en vue du dîner de ce soir. Tomates cerises et jus de fraise en guise d'apéro, pâtes et ajvar pour le repas. Petite parenthèse sur l'ajvar parce qu'il nous a donné des sueurs froides. L'ajvar est une spécialité des Balkans (Croatie, Serbie, Slovénie, on le retrouve un peu partout), c'est une sorte de purée de poivrons, de piment et d'ail. Sauf qu'on ne savait pas que c'était pimenté, on ne savait pas trop comment bouffer ça et on s'en est servi comme une sauce bolognaise. On a déjà commencé par batailler avec les plaques de cuisson, dont le fonctionnement n'était pas garanti, le tout dans une cuisine assez cracra qui a dû voir passer nombre de voyageurs britanniques. Toujours est-il que nous tentons le ajvar en guise de sauce pour les pâtes. Malheur. Verdict : pour la première fois depuis très longtemps, je n'ai pas fini une assiette de pâtes. On s'est ensuite consolées avec notre yaourt avec les petites billes au chocolat (énième épisode de la série "bonjour, j'ai 3 ans et demi"). Après ça, alors que le soleil se couche sur Bled, c'est parti pour une petite balade digestive. Ladite petite balade digestive s'est terminée en trek puisqu'on a fini par faire le tour complet du lac (6 kilomètres quand même...), qu'on est rentrées vannées et direction nos plumards. C'était sans compter sur la bande d'Irlandais, qui ont trouvé moyen pour 10 euros, de rajouter un matelas au milieu du dortoir, ce qui fait qu'en plus de leur bordel monstre, on ne bouge plus un orteil dans ledit dortoir. Ils ont réussi à foutre un merdier sans nom en l'espace de quelques heures, c'est proprement stupéfiant. J'ai même pris des photos parce que c'est difficilement croyable. Quant à Léa, elle attend toujours cinq de ses compagnons de dortoir qui doivent arriver "tard" selon la réception, donc on sait pas trop ce que ça veut dire... Je suis donc actuellement dans mon lit, obligée de rappatrier mes affaires sur le rebord de fenêtre parce que c'est le seul centimètre carré de la pièce que les Irlandais n'ont pas envahi, et je suis honnêtement pas mécontente de changer d'auberge demain... Décidément, rien ne vaudra notre super auberge de Zagreb, ni celle pas mal non plus de Zadar !

En dehors de nos mésaventures de dortoir, la balade de ce soir a été l'occasion d'admirer un paysage qui figurera sans aucun doute sur la liste des plus beaux paysages qu'il m'ait été donné de voir. Le soleil se couchant sur Bled, une sorte de petite brume semblait se dégager du lac, le château sur la colline commençait à s'éclairer, le tout donnait une impression mystique et mystérieuse absolument féérique. On se serait cru dans un conte ou une histoire fantastique. Les photos ne rendent malheureusement pas du tout justice, il vous faudra venir en Slovénie l'admirer de vos propres yeux. :)

Jeudi 23 juillet 2015
Il est 21h57, je suis douchée, gommée, huilée, prête à aller me coucher. Ce qui est synonyme de journée épuisante. Ce matin, debout de bonne heure (7h), seule dans mon capharnaüm avec mes six souillons d'Irlandais, je me prépare, descends checker deux trois conneries administratives pour la fac, et Léa me rejoint à 9h pour un petit dej en tête à tête. J'engloutis la "healthy jar" de l'auberge et une sorte de croque-monsieur, histoire de prendre des forces pour la matinée qui m'attend. Au programme : rafting sur la Sava, une petite rivière slovène juste à côté de Bled. A 10h, une voiture vient me chercher, passe par différents hôtels pour récupérer les participants. Une famille de Tchèques, un couple d'Ecossais et deux jeunes Anglais. C'est parti direction la Sava. Je me suis pris la tête pendant un bon quart d'heure pour savoir ce qui serait le plus adapté comme fringues et comme godasses. Prise de tête bien inutile puisque je dois finalement me mettre en maillot de bain, enfiler une combinaison qui couvre totalement mes jambes mais pas mes bras, des sortes de chaussures-bottines et un gilet de sauvetage. Rajoutez à ça un casque et vous imaginez à quel point j'étais glamour. Je dis "je" parce que Léa était pas trop tentée par le rafting, du coup je suis seule ce matin et Léa fera pendant ce temps le tour de Bled qu'elle connaît désormais comme sa poche. Bref, on forme les équipes, huit par bateau, je me retrouve avec le petit couple d'Ecossais (dont la fille a de toute évidence pris une bonne cuite la veille) et cinq Espagnols d'une bonne cinquantaine d'années qui ne comprennent pas l'anglais. Heureusement notre guide a fait Erasmus aux Canaries et parle très bien espagnol. C'est parti pour le rafting. Honnêtement, c'était assez soft, je m'attendais à pire, mais pour une première expérience, c'était très bien. On apprend à se servir des rames (que l'on tient d'une façon assez particulière), en avant, en arrière et stop. Plus le "big five paddle", le signe de ralliement du bateau. Bonne ambiance à bord, surtout quand au premier rapide, l'Ecossaise (Louise) et moi tombons du boudin (dans le bateau fort heureusement). Au deuxième rapide, c'est toute la troupe qui se retrouve le cul dans le fond du bateau pendant que Nacho (un des Espagnols) goûte de très près la température de l'eau. Ah oui pour info elle est de 10 degrés. Gros fou rire, on est tous trempés (de toutes façons notre guide s'en était déjà chargé à coups de rame). On arrive à un endroit plus tranquille, Brac (le guide) nous informe que l'on peut descendre se baigner. Il pousse alors une des dames espagnoles à la flotte. J'échappe au même traitement en l'informant que j'ai mes lentilles de contact, et qu'il faudrait mieux que j'évite de mettre la tête sous l'eau. Je descends donc de mon plein gré dans la flotte, sacrément fraîche après les eaux de l'Adriatique. Je fais trempette et remonte dans le bateau aidée par le guide qui me hisse telle une baleine échouée sur le boudin. Pour une des dames espagnoles, il faudra s'y mettre à trois pour réussir à la ramener à bord. Brac a une façon assez efficace de vous remonter dans le bateau, il vous chope par le devant de votre gilet de sauvetage en s'arqueboutant sur les boudins du bateau et vous tire d'un coup sec. Radical. Je testerai la même technique avec Tereza, une des dames espagnoles. On se retrouvera enchevêtrées dans le fond du bateau avec un bon fou rire en prime. On s'arrête ensuite à une sorte de mini-plage où les guides nous disent que l'on peut se baigner, et surtout se laisser porter dans les rapides. Je tente, position, bien tendue, les fesses relevées pour éviter les rochers, les pieds en avant, je file telle une fusée à travers les rapides. L'eau est vraiment pas chaude, mais c'est marrant. On repart, et là Brac nous propose un jeu de rafting. On s'assoit tous dans le fond du bateau, on brandit nos rames en l'air et chacun notre tour, on doit faire le tour en marchant sur les rondins pendant que les autres remuent de toutes leurs forces pour vous faire tomber. Persuadée que je serai la première à finir à la flotte, je m'en sors finalement pas si mal et ce sera une des dames espagnoles qui finira la première à l'eau. On finit par retourner au point de départ, excellente expérience que je renouvellerai dès que possible.

Je rejoins ensuite Léa devant l'auberge et on met le cap sur notre nouvelle auberge, Bledec Hostel, dans les hauteurs de Bled. On arrive, on s'installe dans notre dortoir, deux Hollandais débarquent, suivis de deux Australiens, où sont les filles bordel ??? Je précise que depuis le début, on ne croise que des mecs, pour ainsi dire que des anglophones (Anglais, Irlandais, Australiens). Lassant.

On repart en balade, et finalement, alors que le ciel de Bled se couvre de gros nuages noirs, on décide de louer un petit bateau à rames. Idée lumineuse. Je me charge de ramer. Deuxième idée lumineuse. La dame tente de m'expliquer comment manoeuvrer le truc. C'est une de ces barques de bois, avec deux rames encastrées sur les côtés, atrocement lourdes à manier et à synchroniser. Je lutte. On s'éloigne tant bien que mal du rivage. Vingt minutes plus tard, on envisage de faire demi-tour parce que la grosse blague, c'est comment on va réussir à revenir au ponton. Je lutte, bis, tente de réorienter le bateau, de recontinuer à ramer tout droit. Une fois, deux fois, vingt fois. Après maints et maints efforts, jurons et autres noms d'oiseaux, on regagnera finalement le ponton saines et sauves. Je ne sens plus mes bras, et je me hâte de piquer une tête dans le lac pour me rafraîchir. Oui parce que même si l'orage menace, il fait toujours un bon 30°C. Alors que je me prélasse délicieusement dans l'eau, une famille de cygnes passent à proximité. Papa, Maman, bébé cygne. Je jette un oeil, m'attirant aussitôt les foudres du mâle, et comme j'ai pas envie de me faire attaquer par un cygne parce que ce serait franchement ridicule, je me hâte de sortir de l'eau. Sauf que ces saloperies de bestioles en font autant, et viennent menacer les deux mecs assis derrière qui se foutaient de ma gueule. Ils ont moins fait les malins quand le cygne mâle a ouvert son large bec et a braillé un truc du style "rrhrrrrrhhhhrhhrhrhrh". Ils sont sauvages les cygnes slovènes. On décide de rentrer tranquille, on passe au supermarché acheter des pâtes et du pesto, notre nouveau repas favori, un demi-melon que l'on déguste entre un énième Australien et quatre Espagnoles (alléluia, des filles non-anglophones !). Soirée filles, douchage, gommage, crèmmage, et dodo. Demain, je n'utilise pas mes bras.


Vendredi 24 juillet 2015
Ce matin, le réveil a été un peu difficile. La faute à nos voisins de chambre, qui sont rentrés vers 3h du matin et surtout qui ont ronflé à qui mieux mieux pendant toute la nuit. Un véritable concerto en ré majeur, dont l'Australien au-dessus de moi détient sans conteste la palme. Malheur... Réveillée à 3h, il m'a fallu deux bonnes heures pour finir par me rendormir, l'oreiller sur la tête pour essayer d'échapper à leurs sinus ravagés. Bref, ce matin, ça a été un peu difficile. Manque de chance, c'est le jour que nous avions choisi pour aller aux gorges de Vintgar, qui font partie du parc national du mont Triglav. On a quelque peu changé notre plan sur ce point puisque l'ascension du mont Triglav est loin d'être une promenade de santé et nécessite un certain entraînement. De surcroît, il s'effectue sur deux jours, avec guide, nuit dans un refuge et tout le bordel. Pas trop envisageable pour nous, ni sur le plan financier, ni sur le plan physique, on se rabat donc sur une autre partie du parc national, que sont les fameuses gorges. Elles ont l'air plutôt canons, sont à 3 kilomètres de notre auberge d'après la nana de l'accueil, ensuite on paie l'entrée, on visite et on repart via un autre chemin. Au total, une bonne dizaine de kilomètres à pied. Après un bon petit dej dans le restaurant de l'auberge, on se met en route. Malheureusement, les trois premiers kilomètres longent le bord de la route, pas le plus agréable ni le plus sûr. Heureusement, les conducteurs slovènes et les multiples autres nationalités que nous croisons (allemands, hongrois, néerlandais, etc) se montrent plutôt courtois et font de larges écarts quand ils passent à côté de nous. On arrive aux gorges, on paie les 3 euros d'entrée, et c'est parti, les gorges sont superbes, il y fait un peu plus frais, on n'est pas seules mais pas trop de monde non plus pour la haute saison. On repart du parc, direction Bled par une petite marche d'environ 5 kilomètres. On croise des vaches, des chèvres, etc. Un peu fatiguées mais contentes de nous, on rejoint l'auberge après quelques courses à la supérette. Pour cet aprèm', on décide de faire un énième petit tour le long du lac et je me décide enfin de tenter le paddle board, ou sup comme ils appellent ça ici. Mais si, vous avez dû voir ça, c'est le nouveau truc à la mode si j'ose dire. Une grande planche assez large sur laquelle on se tient debout, et une seule longue rame que l'on alterne d'un côté et de l'autre. C'est étonnamment simple, étonnamment stable et je passe une petite heure à ramer sur le lac, mille fois plus simple que la barque d'hier. La sensation de marcher sur l'eau est top, on avance sans bruit et paisiblement. Bonne expérience que je renouvelerai dès que possible. On retourne à l'auberge, petite sieste, et ce soir, on est retournées faire deux trois courses, on a acheté un avocat dégueulasse, tellement dur qu'on pouvait même pas planter un ongle dedans. Verdict on l'a balancé. Après on s'est enfin décidées à monter au château. Le chemin qui longe l'auberge est encore une fois un chemin de chèvres, mais arrivées en haut, on ne regrette pas notre effort. La vue est à couper le souffle, une ambiance incroyable, presque mystique. On profite, on mitraille, ça nous inspire des "I believe I can fly" et autres classiques. En redescendant, on tombe sur le festival qui a commencé hier je crois, ce soir c'est soirée salsa et groupe latino. Grosse ambiance. On rentre à l'auberge, on est bien claquées, douche et dodo.


Samedi 25 juillet 2015
Ce matin, réveil un peu moins difficile que la veille. Les Australiens, sans doute moins bourrés que la veille, ont moins ronflé et n'ont pas perturbé mon sommeil. Changement d'auberge pour la deuxième fois en trois jours, si ça continue, ils vont penser qu'on bosse pour le Lonely Planet. On dépose nos bagages dans l'entrée de la nouvelle auberge et on cherche quoi faire aujourd'hui. Comme toutes les activités sont relativement chères, on décide tout simplement d'aller visiter une autre petite ville, à 7 kilomètres seulement de Bled, qui s'appelle Radolvjitca. Aussitôt dit, aussitôt fait, on chope direct un bus et même pas un quart d'heure après avoir pris cette décision, on descend du bus dans ladite ville. On fait le tour du vieux centre, absolument minuscule puisque pour être honnête, il se limite à une place. Vue magnifique sur les Alpes. Comme on crève la dalle, on décide de se payer un resto et un bon tant qu'à faire. Direction le plus vieux resto de la ville, Gostina Lectar, dont le sous-sol est occupé par le musée du pain d'épices. Original. Le serveur nous amène la carte, traduite en de multiples langues. Léa choisit des gnocchis avec du goulasch, tandis que je me lâche pour une escalope de dinde avec jambon, fromage et crème, le tout accompagné de purée de pommes de terre. Mon escalope arrive. Elle est tout simplement gargantuesque. Et le pire, c'est que je nettoie l'assiette. Et qu'en plus, on prend un dessert. Léa teste l'espèce de dessert local, fait d'une couche de gâteau, d'une couche de pommes cuites et d'une couche de crème (je lui en ai piqué une cuillerée, délicieux), et je savoure le strudel traditionnel de la maison (excellent aussi). Vers la fin du repas, on rencontre un couple de Lyonnais, on parle surtout avec le monsieur car la dame sort pour fumer une cigarette. Comme moi, il était dans sa jeunesse passionné par les pays du bloc communiste, il parle d'ailleurs russe, et ils sont venus en Slovénie en voiture, traversant au passage la Suisse, où selon ses dires "on s'est ruinés". Je compatis, mes deux jours à Genève en janvier ayant laissé un certain vide dans mon compte en banque. On repart de là et comme décidément, on a fait le tour de la ville, on rentre à Bled où on va s'installer à l'auberge. On débarque dans le dortoir, deux Finlandais, un peu plus tard on rencontre un Américain d'origine chinoise hyper cool. On constate une fois de plus que les Irlandais/Anglais sont vraiment des porcs, qu'ils sont capables de foutre un merdier monstre en un temps record, qu'ils ne nettoient rien, en un mot qu'ils n'ont pas été élevés, juste nourris. Un groupe de meufs dont la chambre est à mi-chemin entre Bagdad et Beyrouth, met le même merdier dans la cuisine... Biiiiiiiiiiiiiiiitches !!! Pendant notre repas, on rencontre trois Américains super sympas qui nous réconcilient avec les anglophones, parce que pour être honnêtes, vu qu'on ne rencontre pour ainsi dire que ça, et qu'ils sont assez relous, on commence à ne plus les supporter. xD Dommage pour Léa qui part vivre en Angleterre dans un mois... Bref, contentes d'avoir pu discuter un peu avec les Amerloques (on se demandait où ils étaient), on part faire un énième tour sur le lac, l'orage menace, les éclairs illuminant le lac et donnant une atmosphère digne d'un film d'Hitchcock. On rentre juste à temps pour éviter le déluge qui tombe actuellement. Dodo !

jeudi 23 juillet 2015

D'une capitale à l'autre... Za-za Zagreb et Ljubljana !

Lundi 20 juillet 2015
Bon, je vais pas vous refaire le topo de "je suis en retard, blabla". Toujours est-il que nous avons passé le week-end à Zagreb, que nous sommes actuellement lundi matin et que nous sommes à bord du bus direction Ljubljana. Nous sommes parties des lacs de Plitvice samedi sur les coups de 11h30, le bus s'arrêtant grâcieusement à l'arrêt juste en face de notre camping. On avait eu le temps de faire connaissance avec trois Québécoises à l'arrêt de bus, dont une vraiment super sympa. Bref, on embarque à bord du bus. On a bien dormi, bien mangé, on est dans une forme olympique, du coup c'est parti pour 2h30 de juke-box. Notre bus se retrouve vite bloqué dans les bouchons, on chante, on regarde les plaques d'immatriculation. Soudain, notre chauffeur, qui visiblement n'apprécie que moyennement les embouteillages, décide de prendre la bande d'arrêt d'urgence, parce bon, faut pas déconner, on va pas rester là 107 ans. Bah voyons. Nous voilà donc en train de rouler sur la bande d'arrêt d'urgence avec notre chauffeur au téléphone, et encore heureux qu'il ait pas le verre de rakja dans l'autre main. Bref, on arrive quand même sans encombre à la gare routière de Zagreb. A nous la capitale croate ! On prend nos billets pour lundi, on prend le tram jusqu'à la place principale, notre auberge se trouvant pour une fois en plein centre-ville. On arrive, ancien bâtiment de teinturerie rénové de fond en comble, ouvert il y a seulement quelques années, personnel sympa, dortoir climatisé, tout ça, tout ça. Un Mexicain du personnel tombe direct sous le charme de Léa, et on en profite pour demander quelques infos concernant les boîtes et la vie nocturne de Zagreb. On ressort ensuite manger et faire un tour dans la ville. Mais on meurt pas de faim pour être honnête, il fait tellement chaud et lourd à Zagreb qu'on a pas vraiment la dalle. Le thermomètre flirte avec les 38°C, l'air est inexistant, bref, on transpire comme des veaux. Bien décidées quand même à voir un peu la ville, on fait le tour de la cathédrale (très jolie, même si partiellement en travaux), on rentre, petite bougie parce que à 2 kunas le truc, ça aurait été dommage de se priver, on fait le tour du quartier, très mignon. On se décide ensuite pour le Musée des Coeurs brisés. Musée unique au monde créé en 2006 par un couple qui se sépare, il réunit toutes sortes d'objets divers et variés et raconte la rupture de leurs propriétaires. Pour cela, on monte dans le quartier de Gradec, sur les hauteurs de la ville. On passe par une sorte de parc appelé Strossmayer quelque chose, c'est ombragé et hyper mignon. On arrive au musée, réduction étudiante accordée, on commence la visite. Les histoires sont très différentes, allant de la plus désopilante à la plus sordide. D'un nain de jardin cassé pour avoir été jeté sur un goujat, à la paire de talons d'une prostituée hollandaise, les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Bref, c'est original et assez inattendu. On apprécie aussi beaucoup le slogan du café attenant au musée "We have beer as cold as your ex's heart" (On a de la bière aussi froide que le coeur de ton ex). Bref, si vous avez vécu une rupture difficile, vous pouvez toujours écrire au musée et leur envoyer un objet rappelant cette histoire. En ressortant, on fait un tour dans le quartier, il y a une sorte de fête organisée, des gens en costumes d'époque. Un mec habillé en auteur croate connu (enfin pas connu pour nous mais ici, il a l'air connu), nous raconte quelques trucs et nous demande notre point de vue sur la Croatie. On rentre ensuite à l'auberge pour tenter de faire un petit somme, peine perdue. On ressort bouffer McDo parce que ça fait un mois que je n'y ai pas mis les pieds et c'est le premier qu'on croise depuis qu'on est là. En rentrant à l'auberge, douche, on se prépare, maquillage, blabla, et on redescend au bar de l'auberge. Il faut savoir que notre auberge est en fait un bar assez prisé par les habitants de Zagreb, et il y a une ambiance sympa. Le Mexicain nous fout le grappin dessus et nous présente au passage Perica, une Croate partageant son temps entre Zagreb et Barcelone, fan absolue de la France, de la culture et de la langue française, qui a aussitôt des étoiles dans les yeux quand elle apprend que nous sommes de Paris. On met ensuite le cap sur le Peppermint, la boîte dont on nous a parlé à l'accueil, qui a surtout le gros avantage d'être à cinq minutes à pied. On rencontre un groupe de Français dans la rue, mais ils se révèleront sérieusement imbibés et extrêmement collants. (Je reste polie). Bref, on arrive dans la boîte, le lieu est surprenant, on dirait un appart, avec les fenêtres qui donnent sur les lampadaires de la rue. Musique commerciale, rien de bien fou, mais c'est sympa quand même. Par contre, le gros point noir : les mecs. Malheur qu'ils sont chiants ! C'est l'occasion d'ouvrir une parenthèse sur le comportement des hommes croates vis-à-vis des femmes (du moins, ce qu'on en a ressenti après deux semaines ici). Et franchement, c'est pas terrible. C'est le genre à klaxonner les filles, à vous reluquer de haut en bas sans la moindre gêne et à vous demander si vous avez un mec après deux phrases (oui, j'en ai un et en plus t'as l'âge de mon père, donc tu vas te calmer direct). Bref, ils sont lourds quoi. Ca a un côté macho et assez dégueulasse auquel je n'étais plus habituée. Les Tchèques me manquent ! Bref, parenthèse refermée, évidemment, on a aussi rencontré des hommes croates tout à fait respectueux et gentils, on ne prétend pas à l'exhaustivité, je ne donne là qu'une impression générale. Fermons la parenthèse.


Bref, soirée en boîte, au bout du quinzième mec qui me hurle dans l'oreille en croate et ne semble pas percuter que peut-être je ne suis pas croate et que j'entrave que dalle, je commence à fatiguer. On rentre sur les coups de 5h du matin.

Gros dodo jusqu'à midi (réveillées entre temps par les Anglais qui se cassent vers 8h30 du mat'). On se lève, douche, il fait une chaleur à crever, thé en terrasse avec un serveur qui est le sosie d'Igor, et pour finir McDo parce que j'ai la dalle et on trouve rien d'ouvert. On est dimanche, il fait une fois de plus une chaleur étouffante et la capitale est tout simplement déserte. Pas un chat dans les rues, à part une poignée de touristes asiatiques. On marche littéralement de café en fontaine et de bouteilles d'eau en limonade. Sur les coups de 18h, on rentre se reposer et je suis en pleine sieste quand nos deux compères de Zadar/Plitvice, Léo et Josselin, débarquent dans le dortoir. On finit la soirée avec eux, petit verre sur la terrasse de l'auberge, assiette de pâtes à l'huile d'olive, Josselin en mode juke-box. On ressort faire un tour dans la ville, on retourne au Strossmayer truc, ambiance très sympa avec un spectacle de cracheurs de feu suivi d'un petit concert de jazz qui met nos deux amis musiciens en joie. On se perd dans les rues, on monte dans un quartier pavillonaire parfois un peu flippant (maisons fantômes) et après deux bonnes heures de marche, on rentre à l'auberge pour un gros dodo.

Ce matin, on a fait nos sacs et dit au revoir à nos deux compères, on quitte la Croatie pour de bon cette fois, direction la Slovénie !

Nous étions à bord du bus depuis ce qui me semblait cinq minutes à peine quand on a passé la frontière. Et alors là, grande première, alors même que la Croatie et la Slovénie font toutes deux partie de l'Union Européenne, il a fallu descendre du bus pour aller présenter notre passeport aux flics. Même entre la Bosnie et la Croatie on n'avait pas eu à se bouger. J'avais cru entendre parler de liberté de circulation des personnes en amphi mais bon... Après environ deux heures de bus, on arrive à Ljubljana. On tente d'acheter notre billet pour Bled mais en fait, on est rentrées dans la gare ferroviaire alors qu'on compte y aller en bus... Bref, on finit par acheter nos billets et on met le cap sur l'auberge. Je précise que pour nos 10 jours en Slovénie, nous avons pour guide de voyage le Lonely Planet Slovénie, et non pas le Routard puisque aux dernières nouvelles, il n'existe pas. Or, je dois préciser que je déteste le Lonely Planet, je ne m'y retrouve pas, je n'y suis pas habituée, tous les établissements sont mélangés, difficile de savoir la fourchette de prix, il n'y a pas les anecdotes du Routard, etc. Bref, j'aime pas et surtout, SURTOUT, leur plan est pourri ! Impossible de se retrouver sur ce truc entre les agrandissements, les flèches, les machins, bref, plan de merde. Mais par miracle total, je parviens à nous emmener à l'auberge du premier coup, guidé par un instinct miraculeux totalement inédit. On arrive, la dame nous informe que la chambre n'est pas prête (ok, il est encore tôt), mais qu'on peut aller déposer nos affaires. Soit. Sauf que la chambre n'est pas prête, ok, mais même carrément crade. Et je ne vous parle pas de la salle de bains. Enfin si, parlons-en. On dirait qu'une armée de meufs s'est livré à une bataille de crêpage de chignon tellement il y a de cheveux partout, de traces de godasses, etc. Ok, clairement, il va falloir qu'ils nettoient ça s'ils veulent voir la couleur de notre fric. Bon, on part en balade, on marche dans la ville, le centre-ville, les différentes places. Ljubljana nous fait une charmante première impression. C'est joli, aéré, beaucoup de très beaux bâtiments, une rivière qui coule au milieu, bref, la ville est très mignonne. On fait quelques emplettes, un kit de manucure parce que mes ongles ressemblent à des griffes, un petit produit chez Lush parce que Léa me donne de mauvaises idées ahah, on déjeune d'un burek et d'une salade de fruits. Petite limonade en terrasse pour se rafraîchir. Même s'il fait nettement moins chaud qu'à Zagreb, il fait encore chaud (dans les 30°C). On arrive sur un marché où l'on trouve enfin ce que l'on cherche depuis deux semaines : un melon. Oh vous pouvez rire ! Figurez-vous qu'un melon, fruit estival par excellence, était une denrée introuvable en Croatie. Impossible de mettre la main sur un foutu melon alors qu'on en crevait d'envie. Alors même si celui-ci est le melon le plus cher de ma vie (mais aussi le plus gros), on n'hésite pas une seconde. On retourne à l'auberge où l'on constate avec joie que notre chambre a été nettoyée, par contre la salle de bains n'a toujours pas vu l'ombre d'une serpillère, du coup je vais sonner les cloches de la nana de la réception, et le problème est rapidement résolu (bon sa douche de merde ne s'écoule pas et le mot tapis de bain ne fait pas partie de son vocabulaire mais passons...). Ce soir, on a donc dîné de notre demi-melon (ça faisait quand même 1 kilo de melon chacune...). En guise de dessert, un croissant au chocolat absolument gargantuesque acheté à la boulangerie du coin, avec une dame charmante qui nous appelle "my lady". Je sais où j'irai acheter mon petit dej de demain.

On a repéré un endroit un peu alternatif, un peu à la pragoise, du coup, on est allées jeter un oeil ce soir. On rencontre quatre Français en voyage interrail à travers l'Europe. Ils viennent de passer leur bac... Je me prends un méchant coup de vieux mais bref... C'est le genre Neuilly-Auteuil-Passy, donc pas forcément le genre de personnes que l'on fréquente, du coup on abrège un peu la conversation et on va voir du côté de la musique. J'espèrais une soirée électro à la pragoise mais c'est du reggae. On écoute un peu parce que le lieu est vraiment sympa, et on finit par rentrer en se disant qu'on verra la programmation de demain.

PS : On a goûté le Coca slovène. Ca ne passera pas la frontière.

mardi 21 juillet 2015

Zadar et les lacs de Plitvice ! (Croatie, la suite)

Jeudi 16 juillet 2015
Le retard que j'ai, on en parle ? Non, ça ira. Nous sommes jeudi, et à l'heure où j'écris, nous sommes dans le bus pour quitter Zadar direction les lacs de Plitvice. Mais je vous avais laissés à Split dans notre petit appart' hyper sympa dégoté par hasard. Nous sommes donc ressorties le soir profiter de la soirée à Split l'esprit léger, ambiance estivale, musique, une foule incroyable dans la rue. On a déambulé, mangé une dernière glace et on est rentrées faire un gros dodo en savourant notre logis. Le lendemain, petit dej, douche dans notre belle petite salle de bains et on se dirige vers la gare routière, direction Zadar. Il y a un monde fou, beaucoup de gens quittent Split aujourd'hui car le festival est fini, c'est un peu la cohue. On finit par grimper à bord de notre bus, c'est parti direction Zadar. On pionce encore un peu dans le bus et on arrive à la gare routière de Zadar, un peu au milieu de nulle part mais notre auberge est censée ne pas être très loin. On part en quête un peu au hasard, on ne sait pas trop si on est sur le bon chemin quand on croise un mec qui nous demande si on cherche une auberge. "Oui, the Drunken Monkey". "J'y suis aussi, suivez-moi". La chance avait aujourd'hui la forme d'un Finlandais. On arrive donc en cinq minutes à l'auberge alors que sans lui, je crois qu'on y serait encore. La nana de l'auberge est souriante et sympa, elle nous installe dans le dortoir avec six autres mecs, mais ils ont tous l'air cool, bonne ambiance dans l'auberge, petit jardin, piscine, terrasse, barbecue... On largue nos affaires et on part visiter la ville. Zadar a beaucoup souffert des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale (et non de la guerre de Yougoslavie). Une bonne partie de son centre ville a été détruite, et reconstruite plus récemment. Elle est donc moins harmonieuse et moins féérique que Dubrovnik mais elle a tout de même beaucoup de charme. On grignote un burek, et comme cela ne suffit pas à calmer mon estomac affamé, je me pose dans un genre de fast-food pour goûter les calamars à la romaine (le truc avec le beignet autour). Le mec ne parle quasi pas anglais, il nous enchaîne en croate sans remarquer à notre air bovin qu'on ne comprend rien du tout. Me voilà à lui mimer un calamar à la romaine. Dieu merci, il comprend et je parviens à obtenir ce que je veux. L'estomac calé, on fait le tour du centre ville, relativement petit, on réserve notre excursion en bateau du lendemain pour les îles Kornati, et on profite du front de mer. On a vingt bonnes minutes de marche pour rentrer à l'auberge, entre temps un petit bain s'impose pour se rafraîchir mais le bord de plage est une fois de plus envahi par les galets. Aïe les pieds... On rentre à l'auberge, séance piscine, comme le petit supermarché est fermé, on commande une pizza et on tente de dormir malgré nos compagnons de chambre qui rentrent tard, font du bruit, ronflent, etc etc.


Le lendemain, debout de bonne heure pour l'excursion aux îles Kornati. Petit dèj' pique-nique sur le port, et on embarque sur le bateau. Alors que tout le monde est allé s'installer à l'intérieur (j'ai toujours pas compris pourquoi), on s'installe direct sur le pont. Environ deux heures plus tard, quand on arrivera en vue des îles, qui aura les meilleures places ? Bibi et Bibi. :) Bref, traversée en bateau, les mouettes nous accompagnent pendant un moment, le personnel fait les annonces en croate, italien, allemand, anglais, tchèque et français plus qu'approximatif. (Si on n'avait pas entendu en anglais et en italien avant, on ne comprendrait rien). Enfin on arrive en vue des îles, archipel de plusieurs centaines d'îles quasi désertes, environ une vingtaine d'habitants permanents, certaines îles ne sont qu'un gros caillou aride. Végétation basse, relief principalement karstique, c'est un décor de bout du monde. On se tartine de crème sur le bateau pour éviter de cramer. Enfin le bateau accoste sur une île, minuscule plage de tous petits graviers blancs, eau turquoise absolument divine, on a environ deux heures devant nous pour se baigner et profiter de la plage. On pourrait se croire à Bali ou aux Seychelles tant l'eau est transparente, chaude, et belle. Alors qu'on lézarde sur nos serviettes, une vague apparaît de nulle part et inonde le bord de plage. Pas de dégât heureusement. Vers 14h, on remonte à bord du bateau pour le déjeuner. On partage une table avec deux Hongrois qui ne nous décrochent pas un mot, ils ont le restant de leur famille à la table derrière moi, et notamment un bébé qui vomit à quelques centimètres de mon épaule. Le repas est loin d'être inoubliable mais ça nous évite d'avoir faim. Poisson peu appétissant pour Léa, tandis que je limite les risques avec du blanc de poulet. On reprend la mer pour retourner à Zagreb. Les haut-parleurs du bateau diffuse de la musique. Un mec de l'équipage vient nous demander si on veut participer à l'élection de "miss queen boat" ou je sais pas quoi, on ne comprend pas tout à son charabia. Laurianne, gros boulet, accepte, sauf que le truc signifie "défiler" à l'arrière du bateau et se faire noter par trois mecs plutôt peu ragoûtants, donc un est franchement dégueulasse. Ne me sentant pas l'âme d'une vache au salon de l'Agriculture, je déclare rapidement forfait et court me réfugier sur le pont pour continuer à bronzer. Ignoble. Enfin on accoste à Zadar, petit verre en terrasse pour récupérer, et on rentre tranquillement à l'auberge à pied. On fait quelques courses à la supérette qui cette fois est ouverte. En rentrant à l'auberge, on fait la connaissance de deux compatriotes. Josselin et Léa sont lyonnais, étudiants en musicologie et très sympas. On partage nos denrées, apéro dans le jardin et petit bain presque de minuit (il n'est que 22h). On discute ensuite un peu au bar, mais tous bien vannés (les deux loustics se sont pris une méchante cuite la veille à Split), on finit par aller se pieuter. Notre chambre est une véritable glacière, un fou a foutu la clim à 16 degrés (il doit faire 28 degrés dehors). Je m'empresse de couper ça, je kidnappe la télécommande, et on tente de s'endormir.

Ce matin, réveil encore une fois aux aurores, comme on avait oublié de payer, on a laissé un mot pour demander si on pouvait payer par virement, la réception étant encore fermée à l'heure où on est parties. Nous sommes à présent à bord du bus pour les lacs de Plitvice, dont tout le monde nous a chanté la beauté. Léa finit sa nuit et je vais sans doute pas tarder à faire pareil.


Vendredi 17 juillet 2015
Hier, nous sommes donc arrivées aux lacs de Plitvice sur les coups de 10h30 du mat'. On se retrouve devant l'entrée des lacs, fort bien, sauf que pour l'instant on voudrait surtout se poser dans notre chambre, se détendre un peu et surtout se débarrasser de nos bagages. Je demande au mec où se trouve le camping Kamp Turist (en fait on a pris une chambre dans un genre de grand complexe qui fait camping, bungalow et aussi quelques chambres). Le mec me répond que c'est par là, environ quinze kilomètres. Oups. Bon évidemment pas question de marcher quinze bornes avec mes 10 kilos sur le dos et les 15 kilos de Léa au bout de son bras, je demande au mec s'il y a un bus, une navette, une voiture à cheval... Oui, oui, le bus est là. On attend à l'arrêt de bus, on se fait refouler par un premier bus et comme je sens le mauvais plan se profiler, je téléphone direct au camping. "Oui, bonjour on a une réservation pour ce soir et là on est devant l'entrée des lacs, comment on fait pour venir ?", "Comment je peux vous reconnaître ?", "Euh, on a un chapeau et un tee-shirt bleu... (wtf ?)", "Ok, ma collègue sera là dans dix minutes". Alléluia, dix minutes plus tard, on grimpe à bord de la voiture d'une jeune femme qui nous emmène jusqu'à la réception du camping. Tout est déjà payé, le gars nous emmène jusqu'à notre belle chambre, avec notre belle salle de bains, d'où on aperçoit déjà la belle piscine. Réconciliées avec l'humanité toute entière, on se voit déjà passer une bonne nuit pour récupérer des deux dernières, plutôt courtes. Comme il n'y a pas trop moyen de retourner aux lacs aujourd'hui, et qu'une journée paraît suffisant pour les visiter, on décide de s'accorder une journée off, de se vautrer à la piscine et de bronzer. Chose dite, chose faite. On s'affale sur deux transats et il est 18 heures quand on regagne notre chambre. Baignade, lecture, bronzette, une vraie journée de vacances. On achète deux trois conneries à la supérette du camping et on se fait une soirée filles. Au programme : gommage de toutes les parties du corps qu'il est possible de gommer, vernis sur tous les ongles vernissables, crèmage en règle, etc, etc. Une grosse nuit là-dessus et nous étions prêtes à attaquer les lacs à pleines dents ce matin.

Après une autre douche, on s'est dirigées vers le restaurant du camping pour le petit déjeuner (inclus dans le prix de la chambre). C'était un buffet. Je ne vous peindrai pas le tableau de tout ce que j'ai mangé, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il était 8h du matin, et qu'à 14h, après plus de quatre heures de marche, je n'avais pas encore faim. Repues, on chope la navette, direction les lacs ! File d'attente assez impressionnante, on en profite pour discuter avec deux Françaises dans la file, une prof de sport originaire d'Avignon et une qui bosse au Ministère des Finances (elle a pas un petit stage pour nous, elle nan ?). Le temps passe plus vite comme ça, on achète nos billets (belle réduction étudiant, "studenti popust") et on rentre dans le parc. Rapidement, on comprend pourquoi le parc est l'un des endroits les plus touristiques de Croatie. Clairement, c'est à couper le souffle. Un mélange de montagnes, de lacs à l'eau turquoise, de cascades, de végétation, le paradis sur terre. On est loin d'être toute seules mais on tente de fuir la maudite colonie de vacances d'ados français et on finit par trouver notre rythme de croisière. On marche pendant plus de quatre heures dans le parc, on prend un petit bateau pour traverser un des lacs. Là encore file d'attente de ouf, du coup, on rejoue à notre jeu préféré Discute-avec-les-gens-dans-la-file-le-temps-passera-plus-vite. On fait connaissance avec une charmante famille de Polonais dont la maman est professeur d'anglais et parle également un très bon français. On continue notre marche dans le parc, il fait toujours 38 degrés, on vide bouteille d'eau sur bouteille d'eau, on finit par se poser engloutir un hamburger dans une espèce de buvette. On reprend un petit train qui nous redépose devant une des entrées du parc d'où on rechope la navette pour rentrer au camping. Inutile de vous dire qu'on en a plein les pattes, et que l'après-midi va s'achever à la piscine.

[...] Nous sommes restées une petite heure à la piscine, mais rien à faire, l'herbe piquait trop les pieds, du coup, on est allées s'affaler à l'ombre dans notre chambre. C'est là qu'on a reçu un message de Léo et Josselin, les deux loustics de Zadar, qui nous disaient qu'ils étaient au camping Korana. On était passées devant le matin même avec la navette et dans notre tête, c'était juste à côté. Bon, en fait ça faisait 3 bons kilomètres, mais plus rien n'arrête les super-marcheuses que nous sommes devenues. On arrive donc à leur camping, petit verre à la buvette, on discute, on projette de se revoir dans deux jours à Zagreb, où il est question de gnocchis à la carbonara si je ne m'abuse. Les garçons nous raccompagnent parce que les trois bornes le long de la route en pleine nuit, bof bof et comme ils disent "Ils sont sympas les Croates mais on sait jamais". On admire les étoiles, on repère les constellations "La petite Ourse, la grande Ourse, ah peut-être le Scorpion là...". On allume les lampes frontales et c'est parti. On remercie les garçons, deuxième gros dodo dans notre palace. Laku noc !

lundi 13 juillet 2015

Split et les îles de la côte dalmate

Samedi 11 juillet 2015
Par où commencer les 48 heures qui viennent de s'écouler ? Tentons de faire par ordre chronologique. Nous nous sommes réveillées hier matin dans notre jolie petite chambre à Mostar, après une nuit réparatrice pour Léa, un peu moins pour moi puisque j'ai dormi en tout et pour tout quatre heures (impossible pour moi de dormir plus tard que 5h du mat en ce moment, allez savoir pourquoi !). Bref, petit déjeuner qui est inclu dans le prix de la chambre. Royal pour moi, omelette farcie au fromage (comme Léa n'aime pas les oeufs, double ration pour moi), tranches de tomates, orange, jus d'orange, pain, beurre, confiture, thé, petits gâteaux... Je me gave comme une oie. On dit au revoir à la charmante patronne de la "pansion" et on remonte la rue en direction de la gare routière. On monte dans le bus, direction Split. Je m'écroule rapidement contre la vitre. On s'arrête à la frontière, on y reste selon Léa une bonne heure sauf que je continue de pioncer donc je ne m'aperçois de rien. On reprend enfin la route après un double contrôle des passeports. Et ça dure, ça dure, ça dure, on ne voit pas le bout de ce maudit trajet. On nous avait vendu le truc comme durant 4 heures, on en est déjà à 5h quand une épaisse fumée commence à se dégager du dessous du bus. Le coup de la panne, putain... Le chauffeur se range sur le côté, inspecte le truc, passe un coup de fil, on se dit que putain on n'est pas arrivés, mais même pas dix minutes plus tard, un autre bus arrive à notre rescousse, on charge les bagages et on reprend la route direction Split. Sauf que hier commençait le festival Ultra Europe, le deuxième plus grand festival d'électro en Europe, donc inutile de vous dire qu'on n'est pas tous seuls. Finalement, après 6 heures de route ponctuées de rebondissements, on arrive enfin à Split. Split, ça se mérite ! La ville est envahie par les festivaliers, qu'on reconnaît facilement à leurs vêtements, ambiance Coachella sur la côte dalmate. On envisage un moment de nous joindre nous aussi à ce festival mais le prix des billets nous dissuade. Le problème de Split, c'est qu'on n'a pas trouvé d'hébergement. On se pose dans un café siroter une limonade et choper un wifi, on demande à la dame du resto, on visite un petit studio mais à 80 euros la nuit, c'est beaucoup trop cher pour nous. Finalement, nous serons sans domicile fixe pour cette nuit. On a laissé nos sacs en consigne près du port, acheté nos billets de bateau pour Hvar et on se décide à grignoter un burek devant la mer. On fait évidemment le tour de la ville, et surtout du centre ville principalement composé du palais de Dioclétien. Une fois encore, Split c'est super joli. Le palais de Dioclétien, et surtout l'endroit appelé le péristyle dégagent une ambiance d'empire déchu et une grande mélancolie. On prend un verre dans une des petites ruelles de la vieille ville. Et ensuite, la nuit commence, on attend le lever du jour, on alterne la vieille ville, le port, le péristyle, la vieille ville, le port, le péristyle. On regarde les gens rentrer du festival les uns après les autres, plus ou moins frais. Enfin vers 5h, le soleil se lève. Epuisées, de surcroît il fait un peu frais sur le petit matin, on atterrit dans le premier café ouvert, un truc en face de la halle aux poissons, qui dégage globalement la même odeur. Je m'écroule sur la table, et Léa me réveille pour aller prendre un petit dej dans le petit café d'hier. Deux croissants plus tard, ça va un peu mieux. On se dirige vers le port pour récupérer nos bagages et prendre le bateau en direction de Hvar.


Le bateau quitte Split à 9h15 et nous dépose une heure plus tard à Hvar, sur l'île de Hvar. Parce que en fait cette île est quand même assez vaste, et comporte plusieurs petites villes. Hvar est la plus connue, et la plus chic. On l'appelle le Saint-Tropez croate.

On crapahute pour arriver jusqu'à l'auberge, où l'on a d'ores et déjà payé 70 euros, et où je me souvenais avoir réservé une chambre double pour nous seules. Arrivées là, le mec (désinvolte et nonchalant comme je déteste), nous annonce qu'en fait, c'est deux lits en dortoir. Pardon ? J'ai payé 35 euros un lit en dortoir ? Il se fout de moi ou quoi ? Bref, pour la faire simple, un peu surprises, on a commencé par aller faire un tour dans l'île en attendant que les chambres soit dispos, et comme on n'était pas très contentes de cette réservation et surtout qu'on sentait une belle magouille derrière tout ça, on a insisté auprès du mec et on a fini par obtenir ce qu'il ose appeler une "private room", mais ce que j'appelle un dortoir de trois lits où nous ne sommes que toutes les deux. La magouille réside dans le fait que le mail de confirmation que j'ai reçu n'indique pas le type de chambre réservée mais uniquement le prix payé. Du coup, impossible de prouver que j'avais réservé une chambre privée et pas deux lits en dortoir. Quand on lui demande une explication, et surtout à voir notre réservation sur son ordi, le mec noie le poisson et prétend que son ordi plante sans arrêt. Avant que je ne lui explose sa face sur son bureau, on décide de se calmer, de faire contre mauvaise fortune bon coeur, de s'installer dans notre dortoir de trois lits et d'exprimer notre mécontentement sur Trip Advisor pour éviter à d'autres voyageurs la même mésaventure. Donc, si vous allez à Hvar, l'auberge Hostel Green Lizard, JAMAIS.

On s'installe vite fait et on descend à la plage, parce que vu qu'on n'a pas dormi de la nuit, c'est la seule chose dont on est capable. Petit bain de mer et bronzette, puis on se motive pour faire une balade sur l'île. On découvre des endroits superbes, Hvar est vraiment une île très chic et une chouïa snob, mais le cadre est somptueux. On goûte la rozata, crème aux oeufs traditionnelle, accompagnée d'une limonade et on reprend notre balade. Ce soir, dîner expéditif et j'espère gros dodo. Demain, on reprend le bateau direction l'île de Korcula.


Lundi 13 juillet 2015
Une fois de plus, je suis un peu en retard pour vous conter nos aventures. Hier matin, après une grosse nuit de sommeil malgré la chaleur dans la chambre, on s'empresse de quitter cette auberge de merde pour aller prendre le bateau en direction de Korcula. Un croissant avalé sur le port, on poireaute un bon moment et finalement on embarque. Le bateau est un peu plus petit que celui de la veille, plus sympa aussi. Léa s'endort rapidement, et environ 1h30 plus tard, on arrive à Korcula. Le truc c'est qu'on n'a pas la moindre idée de où se trouve notre auberge sachant que je ne l'ai pas trouvée sur le Routard et que la rue indiquée dans le mail ne figure pas sur notre plan. Et évidemment on n'a pas le wifi. Du coup, on se dirige vers l'office de tourisme, la dame connaît très bien notre auberge et nous informe que le propriétaire vient généralement chercher ses clients en voiture. Petit coup de fil, dix minutes plus tard, une jeune femme nous attend au volant d'un genre de monospace. Elle remonte la colline, on commence à se dire que ça va faire un peu loin à pied, et devinant sans doute nos appréhensions, elle nous dit de ne pas nous inquiéter, qu'il existe un chemin plus court pour redescendre à la ville à pied. On arrive, l'auberge se situe en fait directement dans la maison de notre hôte. On est chaleureusement accueillies, tranche de pastèque offerte, piscine à disposition, chambre double avec salle de bains privative, climatisation, tout ça pour 20 euros la nuit. Je répète 20 euros la nuit pour nous deux, donc 10 euros par personne. Je rappelle qu'hier on a payé 70 euros pour un dortoir miteux dans une auberge minable tenue par un abruti. L'envie me démange de retourner à Hvar lui péter les deux genoux mais je me retiens. Les auberges se suivent et ne se ressemblent pas ! Ravies de cette bonne trouvaille, on redescend donc à pied visiter la ville (environ un quart d'heure de marche, pas plus), l'île est super mignonne, la petite ville aussi. On décide de savourer le moment et on s'offre un petit resto. Nous sommes sur une île, en plein sur la côte dalmate, et pour la première fois de ma vie, l'envie de goûter du poisson ou des fruits de mer se fait sentir. Sachant que normalement, je n'aime pas le poisson, à part le petit morceau de saumon cru perdu au milieu d'un maki. On s'installe dans un petit resto très sympa conseillé par le Routard. Je réfléchis longuement, et finis par me décider et commande un bar avec des légumes grillés. J'appréhende un peu. La bête arrive, grillée à la plancha, la peau est donc salée et craquante, la chair du poisson très bien cuite, les arêtes plutôt faciles à éviter. Qui l'eut cru ? Je me régale. Après ça, on retourne à l'auberge installer nos affaires et on décide d'aller à la plage. Baignade, l'eau est toujours aussi bonne, bronzette, glace pour moi (ici les esquimaux Magnum sont quasi introuvables, par contre ils ont une marque locale qui s'appelle King. Celui aux amandes est pas fou, mais celui à la noix de coco est super bon). En rentrant de la plage, on profite de la piscine de notre auberge, on se repose un peu, on se fait une petite salade et un yaourt sur la terrasse et on en profite pour faire connaissance avec Isabelle et Jamila, deux institutrices de région parisienne super sympas en vacances en Croatie. Et quand Dragan, le responsable de l'auberge nous demande de chanter une chanson en français, c'est parti pour une séance juke-box jusqu'à 1h du matin. On se couche lessivées dans notre chambre royale. Laku noc !


Lundi 13 juillet 2015
Ce matin, réveil plus tardif dans notre palace. Douche, lavage de cheveux, on récupère les fringues qu'on a lavées la veille (machine gratos, alors que la veille l'espèce de truand me demandait 6 euros, mais ouiiiiiiiiiiiiiiii). On va faire quelques courses au supermarché pour le petit dej, on profite une dernière fois du soleil à la piscine, et Tania (la nana de l'auberge) nous redescend au port en voiture. Elle a la conduite un peu sportive et sa caisse n'est pas sans me rappeler les années 1990. Stop et cédez-le-passage n'ont pas grande différence pour elle, mais on arrive au port sans problème. On prend le bateau direction Split, on s'endort dedans, on bouquine (on a récupéré le livre et les magazines que Jamila et Isabelle ont laissés à l'auberge). Finalement on arrive à Split où on n'a pas d'hébergement. On a bien tenté de trouver un truc via airbnb, Internet, Guide du Routard, etc, en vain. Du coup, on angoisse un peu, pas question de repasser une deuxième nuit dehors, sinon on va finir par avoir Split en horreur alors que c'est une super ville. On décide de voir au port en direct car il y a toujours des gens qui proposent des chambres. Effectivement, sitôt descendues de la passerelle, une dame nous accueille avec un panneau "Sobe-Rooms-Zimmer-Chambres". Fort bien. C'est combien ? 350 kunas pour deux. C'est où ? Elle me montre sur le plan, à deux minutes à pied du palais de Dioclétien, encore dans la vieille ville. Ok, en route. Son mari nous accompagne et tire la valise de Léa. On arrive dans une petite ruelle adorable, on monte à l'étage d'un petit immeuble (la cage d'escalier me donne quelques frayeurs...), on arrive dans un super petit appart tout confort, une petite chambre avec un lit double et un lit simple, une télé, un placard, cuisine avec tout pour faire à manger et même une machine à laver. Petite salle de bains toute propre avec douche. Wifi, climatisation. Que demande le peuple ? Ravies, on s'empresse d'accepter, je conclus le marché d'un "dobro" qui fait sourire le monsieur et la dame qui nous a accueillies. On paie le mec, il nous donne la clef, nous dit de la déposer dans la boîte aux lettres en partant et nous laisse avec la dame. Cette dernière, environ 70 ans, ne parle pas du tout anglais, mais on parvient à se comprendre. Elle est vraiment très gentille, nous montre tout ce dont nous pouvons avoir besoin, recopie nos noms sur nos passeports. Elle essaie un peu de nous parler, heureusement avec mes maigres notions de tchèque et de russe, je comprends vite fait ce qu'elle veut nous dire. Par miracle total, je comprends qu'elle nous demande si on rentre en France demain, et je réponds "Sutra Zadar" (demain Zadar), qui a l'air de la ravir, elle nous serre chaleureusement la main, et nous quitte sur un "hvala, dovidjenia" (merci, au revoir). Ravies de notre petit nid pour ce soir, on s'installe, on retourne au port acheter nos billets de bus pour Zadar, on fait quelques courses. Pour fêter notre belle trouvaille, platrée de pâtes au pesto dans notre petite cuisine, yaourt, et on va ressortir manger une dernière glace sur le port.