Lundi 27 juillet 2015
Nous sommes actuellement dans le McDo de la gare routière à Ljubljana et j'en profite pour vous raconter notre journée d'hier. Hier, nous étions encore à Bled, mais la météo avait décidé de commencer à nous jouer des tours. Au réveil, le thermomètre était tombé à 16°C, après les températures plus que clémentes que nous avions eu jusqu'à présent, ça faisait un sacré contraste. Sachant aussi que je ne suis pas vraiment équipée pour une météo maussade. J'ai un jean, une paire de Converses et un gilet manches 3/4. A notre réveil, il pleut, mais ça s'arrête assez vite. Du coup, on décide de ne pas changer nos plans et on part pour Bohinj, à une petite trentaine de kilomètres de Bled, où il y a un autre lac. Plus sauvage, plus "authentique", c'est un vrai lac de montagne. On marche un peu autour, on repère les éventuelles pistes cyclables, parce qu'on a dans l'idée de louer des vélos. On se renseigne, c'est pas bien cher, le mec nous sort deux VTT et je tente de hisser mon postérieur sur la selle. Ce qu'il faut savoir c'est que je suis loin d'être une pro du vélo, en toute honnêteté, ça fait bien dix piges que je suis pas montée sur un biclou, donc ça promet. Je commence par filer mon sac à main à Léa parce que sinon je vais me tauler dans vingt mètres, c'est sûr et certain. Bon, tant bien que mal, je fais quelques mètres avec mon biclou, il paraît que ça ne s'oublie pas... Mouais. Finalement, je m'en sors pas trop mal. Léa se débrouille bien en vélo, on dégote une piste cyclable sans voiture et sans trop de promeneurs au coeur de la vallée, le paysage est magnifique, on fait quelques kilomètres et on retourne au loueur de vélos rendre les trucs. On a l'air tellement pas douées que les deux mecs de la boutique sont écroulés de rire, mais je suis plutôt fière de moi, je ne suis pas tombée, je n'ai tué personne et je ne me suis pas fait mal. Me connaissant, c'est miraculeux. On mange une pizza vraiment pas terrible à un petit fast-food, et on rentre à Bled parce qu'il menace de se remettre à pleuvoir. On passe à la supérette, on dévalise en biscuits en tous genres, petite tasse de thé et orgie de gâteaux à l'auberge. On est claquées, je finis par m'assoupir, trois heures plus tard, on se réveille, trop tard pour faire des courses, la supérette est fermée, ça se terminera dans une sorte de fast-food à côté de la gare.
Je n'ai quasi pas fermé l'oeil de la nuit, ce matin réveil à 6h30, on chope un bus pour Ljubljana et là on en attend un autre, direction les grottes de Skocjan, et plus précisément pour l'instant la ville de Divaca. La blague, c'est que la gare routière de Divaca est à environ 5 kilomètres des grottes, que la navette ne marche que occasionnellement et qu'on sait pas encore comment on va y aller. Ah oui, et puis il flotte aussi, sinon ce serait pas drôle.
Mardi 28 juillet 2015
Je vous avais laissés hier dans notre bus. Nous sommes donc arrivées à Divaca, le bus nous a laissées là et après avoir résolu le premier problème (faire pipi), il a fallu résoudre le second. Comment aller jusqu'à notre réservation ? Sachant que les grottes sont à 5 bons kilomètres, qu'on ne connaît pas la route, qu'on a nos bagages, en bref, qu'on ne peut pas les faire à pied. On demande à une espèce de buvette s'il y a des taxis ou quoi. Une fille nous répond "le taxi va vous prendre 10 euros mais moi je vous emmène pour 5". Elle a l'air correct, sa pote aussi, la décision est vite prise, on grimpe à bord de sa caisse avec nos bagages (parce qu'il ne lui est pas venu à l'esprit d'ouvrir le coffre). Verdict : j'ai encore mon sac sur le dos et Léa est installée sur sa valise. Pékin Express, le retour. Quand je vous dis qu'on aurait dû faire l'émission... Bref, on arrive au lieu-dit Matavun, je dis lieu-dit parce qu'on ne peut pas appeler ça un village. C'est le bled, le vrai. Oui, le bled, Bled, blabla, on a fait tous les jeux de mots possibles et imaginables, ne vous inquiétez pas. Bref, l'avantage, c'est qu'on est juste à côté de l'entrée des grottes. On laisse nos bagages dans l'entrée vu que la chambre n'est pas encore prête et on se dirige vers les grottes. On mange une sorte de sandwich à la buvette hors de prix des grottes pour découvrir ensuite avec effroi le tarif de l'entrée des grottes. 12 euros tarif étudiant ! Je répète 12 euros tarif étudiant ! C'est l'occasion pour moi d'ouvrir une parenthèse financière. Lorsque nous avons prévu ce voyage, très honnêtement, on ne pensait pas dépenser des mille et des cents. Primo parce qu'on pensait faire un maximum de Couchsurfing dans les villes (Zagreb, Ljubljana, Split, etc). Verdict : le seul qu'on avait de prévu s'est révélé un effroyable taudis et on y passé trois minutes 30 grand maximum. On a donc dû payer toutes nos nuits (ok, sauf à Split où on a fait les clochardes et à Zadar où on est parties sans payer). Toujours est-il que nous avons pu constater les tarifs de l'hôtellerie. Et ils ne sont pas donnés. Evidemment, nous sommes en haute saison, évidemment, ce sont deux pays qui sont devenus tout de même très touristiques. Toujours est-il que nous sommes assez surprises par les tarifs et qu'on doit faire tout de même très attention pour ne pas exploser notre budget. (Je précise que les "extras" type jet-ski, rafting, etc, ne sont pas pris en compte). On avait déjà trouvé la Croatie assez cher, et on pensait se rattraper un peu sur la Slovénie. Grossière erreur, les tarifs sont assez surprenants pour un ancien pays communiste, l'euro et l'UE sont sans doute passés par là, et finalement, c'est loin d'être si bon marché que ça. Evidemment, c'est moins cher que Paris (et encore !) mais c'est par exemple nettement plus cher que la République tchèque. Un exemple tout bête : à Prague, un esquimau Magnum acheté au supermarché coûte entre 25 et 30 couronnes (environ 1 euro, 1,10 euro). Bah ici il est à plus de 2 euros. Exemple idiot mais parlant. Les quelques restos qu'on a fait ici n'ont pas été spécialement des cadeaux alors qu'à Prague, on peut manger au resto pour le même prix que si l'on cuisinait chez soi. Ce qui reste assez bon marché, c'est le bus, et fort heureusement, car c'est quand même une de nos grosses sources de dépenses. Mais par exemple, l'entrée des grottes à 12 euros nous a laissées baba, sachant que même en France, j'ai rarement payé une entrée étudiante de surcroît un tarif aussi exorbitant. Tant et si bien qu'on a abandonné l'idée d'aller visiter les autres (Postojna) qui sont encore plus chères apparemment, et on passera sans doute nos deux derniers jours de vacances à Piran. Bref, délestées donc de 24 euros, on attend le guide qui nous emmènera dans la grotte. Les photos sont strictement interdites donc vous ne verrez pas l'intérieur de la grotte, toujours est-il que c'est absolument stupéfiant, la hauteur, la grandeur des salles, une rivière coule au fond de la grotte et quand la guide nous montre jusqu'où est montée cette même rivière il y a 50 ans, on comprend pourquoi elle représente le principal danger de cette grotte. On voit voler quelques chauves-souris. Il fait quelque chose comme 12 degrés dans la grotte, mais les multiples marches nous permettent de ne pas avoir trop froid. En ressortant, le soleil est de retour, et aussitôt il chauffe. On rentre à la chambre, petite sieste vu que j'ai à peine fermé l'oeil de la nuit, on retourne faire un tour dans le "village", c'est officiel, il n'y a rien de rien, même pas une supérette ou une boulangerie, la cambrousse totale, du coup, après avoir un peu bronzé au soleil, on rentre, manucure, etc. Le soir, on dîne chez nos hôtes, le monsieur nous cuisine un risotto aux champignons et au jambon. On reste longtemps à discuter sur la terrasse. Quand on va se coucher, j'ai à peine ma tête sur l'oreiller que je dors déjà.
Je me suis réveillée de ma nuit de bébé en pleine forme. Petit déjeuner sur la terrasse, qui s'est terminé en bataille avec les guêpes. Je dois préciser qu'on n'a jamais vu autant de guêpes de notre vie qu'en Slovénie, et surtout elles n'ont peur de rien. Je finis par en tuer une dans la confiture.
[...] Bon, on a donc quitté la chambre d'hôtes ce matin, comme ils nous ont pas proposé de nous redéposer à Divaca (alors que ça prend cinq minutes mais bon...), on est allées attendre la navette à l'entrée des grottes. On a attendu, attendu, attendu. Evidemment, c'est quand j'ai perdu patience et que je suis allée râler au centre informations que la navette est arrivée, avec vingt bonnes minutes de retard. Navette de l'antiquité qui avait dû connaître la Yougoslavie sous Tito. On arrive donc à Divaca. Et là on attend un potentiel bus pour Piran. Un bus arrive. Il ne va pas à PIran mais à Koper (à côté de Piran). Il faut savoir qu'on communique en noms de villes avec les chauffeurs. Du style "Piran ? _ Koper, Koper.", "Koper ? _ Divaca." Bref, nous voilà à bord du bus pour Koper et Dieu seul sait quand on arrivera à Piran. On the road again !
[...] Il est actuellement 23h40, nous sommes dans notre jolie petite chambre. Ce matin, à bord du bus, le contrôleur nous informe que l'on peut directement lui acheter les billets pour aller de Koper à Piran. Fort bien ! On lui achète ce qu'on pense être deux tickets de bus. Ca faisait 5,40 euros pour nous deux. Sauf qu'arrivées à bord de l'autre bus, le chauffeur nous annonce que les papiers qu'on lui donne ne sont qu'un seul billet et son duplicata et que de toutes façons le trajet jusqu'à Piran ne coûte pas ce prix-là. Donc soit le premier mec nous a arnaquées (pour 5 euros, ce serait vraiment triste), soit il s'est planté. On va être gentilles, on va lui accorder le bénéfice du doute, et on va dire qu'il s'est plantées. Bon, sur le coup on était quand même bien énervées, on s'est fait le trajet Koper-Piran en longeant toute la côté et en s'arrêtant toutes les 3 minutes 45. Enfin, on arrive à Piran. Et devant la beauté de la ville, on oublie bien vite notre énervement. Piran, c'est vraiment super joli, un mélange entre Venise, Ljubljana et Dubrovnik, la mer Adriatique de nouveau, le soleil et la chaleur, de nouveau (un sympathique 30°C). On tombe donc sous le charme de Piran, on a une jolie chambre avec deux lits jumeaux dans un genre d'auberge-hôtel avec douches communes, c'est plutôt pas mal, et complètement central. On ressort faire un tour de la ville, on se perd dans les ruelles, on s'achète un burek outrageusement gras dans une boulangerie, et comme si ça ne suffisait pas, on finit par s'installer en terrasse face à la mer pour déguster une énorme coupe de glace. On reprend la balade, on monte sur les hauteurs de Piran et on contemple la vue sur les petits toits de tuile. Plus de trois semaines après le début de notre voyage et notre arrivée dans la sublime ville de Dubrovnik, après avoir remonté la côte croate, exploré les lacs et la capitale, franchi la frontière, découvert Ljubljana, les Alpes slovènes, les lacs de Bled et de Bohinj, les grottes et la campagne, nous voici de nouveau sur la côté dalmate pour un dernier coucou à cette superbe mer Adriatique. On retourne se poser un peu à la chambre et on ressort pour admirer le coucher de soleil sur la mer, et se faire un resto histoire de finir ces vacances en beauté. On en choisit un, pas le plus merdique, en face de la mer, terrasse, service charmant. Risotto aux crevettes et aux champignons pour Léa et "scampi" pour moi, avec des légumes grillés. Mon assiette arrive. Ok, donc ce qu'ils appellent scampi ici, c'est des langoustines. Je vais pas me plaindre. Bon je lutte un peu pour les décortiquer, me pique les doigts sur leur espèce de coquille, et mon voisin allemand, pris sans doute de pitié par mes "aïe", me donne finalement un cours de décortiquage de langoustines. On conclut par un petit dessert, et on se pose sur la place principale que Léa adore. Il faut dire qu'elle est vraiment belle et dégage une atmosphère conviviale et estivale très agréable. On sent que l'Italie n'est pas loin, Trieste n'étant qu'à une quarantaine de kilomètres. D'ailleurs ici, tout est traduit en italien partout et beaucoup de gens le parlent également. Le menu de ce soir était traduit en slovène, italien, allemand et anglais. Demain, on va passer la journée à Piran, profiter encore un peu et rentrer le soir sur Ljubljana puisqu'on a nos avions jeudi dans la matinée.
Jeudi 30 juillet 2015
Je suis actuellement à l'aéroport de Belgrade, en transfert en attendant mon vol ce soir pour rentrer à Prague. Et il faut que je vous raconte nos derniers jours de vacances. Je vous avais laissés à Piran, dans cette adorable ville sur la mer Adriatique, après notre bon repas au resto. C'est là que j'ai voulu retirer des sous pour finir de payer le voyage, pour moi et pour Léa qui est actuellement sur la paille. Je lui dis en rigolant "Ahah et imagine, c'est là que moi non plus je peux plus retirer". Ouais. Bah je ne croyais pas si bien dire. Alors que je demande au distributeur 130 euros, histoire de payer nos deux derniers hébergements, le trajet jusqu'à Ljubljana, le bus pour l'aéroport et de quoi bouffer, ledit distributeur m'informe que le montant demandé est trop élevé par rapport à ce qu'il me reste sur mon compte. il faut savoir que j'ai fait un virement de mon compte français à mon compte tchèque de 350 euros il y a quatre jours, donc je suis un peu surprise. Je me rassure en me disant que l'argent n'est pas encore arrivé et qu'il le sera probablement le lendemain. J'arrive tout de même à retirer 100 balles et on commence à prier. On rentre à l'hôtel, dodo dans notre jolie petite chambre. Le lendemain, comme on sait pas si on va réussir à retirer du blé et à acheter à bouffer, on se pète le bide au buffet du petit dej, c'est toujours ça de pris. Bah on a bien fait, puisque j'ai pas réussi à retirer un euro de plus, qu'on a dû rassembler ce qu'il nous restait de blé pour rentrer à Ljubljana. On tremblait en attendant que le mec nous annonce le prix du bus... 11 euros, ça va, ouf, ouf. On arrive à Ljubljana, on paie l'auberge, la nana nous annonce qu'il faut laisser 10 euros de déposit. Euh, ouais mais on n'a pas vraiment 10 euros. "Ok, alors je garde la monnaie, ça fera office de déposit. _ Euh, bah en fait nan parce que c'est tout ce qu'il nous reste pour acheter à bouffer.", "Bon ok...". Les galériennes, les vraies. Comme il nous restait quelques pâtes de Bled, on a tenté d'acheter un peu de bouffe au supermarché, un sauce pesto, quelques gâteaux et un yaourt. On est rentré à l'auberge pour faire cuire les pâtes. On a mis l'eau à bouillir... Cinquante minutes plus tard, comme ça bouillait toujours pas, qu'on avait déjà bouffé les gâteaux qui étaient censés nous servir de petit dej, on a craqué, balancé la flotte dans l'évier, Léa a retiré un peu plus de thunes, creusant un peu son découvert, et on a fini à McDo, comme deux affamées. Dodo dans l'espèce de chambre sans fenêtre un peu chelou qui nous sert de piaule pour ce soir.
Ce matin, réveil à 5h45, ça piiiiiiiiiiique... Il fait un temps de chien à Ljubljana, il pleut comme vache qui pisse. On se traîne sous la pluie jusqu'à la gare routière, on prend presque d'assaut le bus qui va à l'aéroport, pressées de se mettre à l'abri. Dieu merci, on a encore de quoi le payer... On arrive à l'aéroport minuscule de Ljubljana, j'apprends que mon vol partira en avance (une grande première !). Je vole avec Air Serbia, ce qui n'a pas forcément l'air de rassurer Léa. J'enregistre mon gros sac à dos que je récupèrerai normalement à Prague. Je fais mes adieux à ma Léa que je ne reverrai pas avant un moment puisqu'elle part pour l'Angleterre avant même mon retour à Paris. J'embarque à bord d'un avion à hélices, qui tremble comme c'est pas permis et fait un raffut de tous les diables. On me sert un sandwich, une petite bouteille d'eau et une tasse de thé alors même que le vol ne dure pas une heure et demi. La classe Air Serbia. Je finis par m'endormir et c'est seulement les roues heurtant le tarmac qui me réveillent. Je suis actuellement dans l'aéroport de Belgrade, je suis sortie de la zone de transit, récolté un tampon tchèque à côté des chinois, j'ai élu domicile sur un banc au niveau des départs. Je n'ai pas un rond, je ne sais même pas quelle est la monnaie locale, mais clairement, je n'en aurai pas en mains. Je suis là pour environ 6 heures, et je prie pour que Air Serbia me refile un truc à bouffer entre Belgrade et Prague. Galérienne jusqu'au bout !
[...] Je suis déjà rentrée depuis deux jours. Je voulais remercier de tout coeur Léa pour ce voyage inoubliable, pour tous nos fous rires et nos conneries. Je suis bien rentrée et profite d'être un peu chez moi avant de repartir vers de nouvelles aventures ! A bientôt ;)
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