Jeudi 16 juillet 2015
Le retard que j'ai, on en parle ? Non, ça ira. Nous sommes jeudi, et à l'heure où j'écris, nous sommes dans le bus pour quitter Zadar direction les lacs de Plitvice. Mais je vous avais laissés à Split dans notre petit appart' hyper sympa dégoté par hasard. Nous sommes donc ressorties le soir profiter de la soirée à Split l'esprit léger, ambiance estivale, musique, une foule incroyable dans la rue. On a déambulé, mangé une dernière glace et on est rentrées faire un gros dodo en savourant notre logis. Le lendemain, petit dej, douche dans notre belle petite salle de bains et on se dirige vers la gare routière, direction Zadar. Il y a un monde fou, beaucoup de gens quittent Split aujourd'hui car le festival est fini, c'est un peu la cohue. On finit par grimper à bord de notre bus, c'est parti direction Zadar. On pionce encore un peu dans le bus et on arrive à la gare routière de Zadar, un peu au milieu de nulle part mais notre auberge est censée ne pas être très loin. On part en quête un peu au hasard, on ne sait pas trop si on est sur le bon chemin quand on croise un mec qui nous demande si on cherche une auberge. "Oui, the Drunken Monkey". "J'y suis aussi, suivez-moi". La chance avait aujourd'hui la forme d'un Finlandais. On arrive donc en cinq minutes à l'auberge alors que sans lui, je crois qu'on y serait encore. La nana de l'auberge est souriante et sympa, elle nous installe dans le dortoir avec six autres mecs, mais ils ont tous l'air cool, bonne ambiance dans l'auberge, petit jardin, piscine, terrasse, barbecue... On largue nos affaires et on part visiter la ville. Zadar a beaucoup souffert des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale (et non de la guerre de Yougoslavie). Une bonne partie de son centre ville a été détruite, et reconstruite plus récemment. Elle est donc moins harmonieuse et moins féérique que Dubrovnik mais elle a tout de même beaucoup de charme. On grignote un burek, et comme cela ne suffit pas à calmer mon estomac affamé, je me pose dans un genre de fast-food pour goûter les calamars à la romaine (le truc avec le beignet autour). Le mec ne parle quasi pas anglais, il nous enchaîne en croate sans remarquer à notre air bovin qu'on ne comprend rien du tout. Me voilà à lui mimer un calamar à la romaine. Dieu merci, il comprend et je parviens à obtenir ce que je veux. L'estomac calé, on fait le tour du centre ville, relativement petit, on réserve notre excursion en bateau du lendemain pour les îles Kornati, et on profite du front de mer. On a vingt bonnes minutes de marche pour rentrer à l'auberge, entre temps un petit bain s'impose pour se rafraîchir mais le bord de plage est une fois de plus envahi par les galets. Aïe les pieds... On rentre à l'auberge, séance piscine, comme le petit supermarché est fermé, on commande une pizza et on tente de dormir malgré nos compagnons de chambre qui rentrent tard, font du bruit, ronflent, etc etc.
Le lendemain, debout de bonne heure pour l'excursion aux îles Kornati. Petit dèj' pique-nique sur le port, et on embarque sur le bateau. Alors que tout le monde est allé s'installer à l'intérieur (j'ai toujours pas compris pourquoi), on s'installe direct sur le pont. Environ deux heures plus tard, quand on arrivera en vue des îles, qui aura les meilleures places ? Bibi et Bibi. :) Bref, traversée en bateau, les mouettes nous accompagnent pendant un moment, le personnel fait les annonces en croate, italien, allemand, anglais, tchèque et français plus qu'approximatif. (Si on n'avait pas entendu en anglais et en italien avant, on ne comprendrait rien). Enfin on arrive en vue des îles, archipel de plusieurs centaines d'îles quasi désertes, environ une vingtaine d'habitants permanents, certaines îles ne sont qu'un gros caillou aride. Végétation basse, relief principalement karstique, c'est un décor de bout du monde. On se tartine de crème sur le bateau pour éviter de cramer. Enfin le bateau accoste sur une île, minuscule plage de tous petits graviers blancs, eau turquoise absolument divine, on a environ deux heures devant nous pour se baigner et profiter de la plage. On pourrait se croire à Bali ou aux Seychelles tant l'eau est transparente, chaude, et belle. Alors qu'on lézarde sur nos serviettes, une vague apparaît de nulle part et inonde le bord de plage. Pas de dégât heureusement. Vers 14h, on remonte à bord du bateau pour le déjeuner. On partage une table avec deux Hongrois qui ne nous décrochent pas un mot, ils ont le restant de leur famille à la table derrière moi, et notamment un bébé qui vomit à quelques centimètres de mon épaule. Le repas est loin d'être inoubliable mais ça nous évite d'avoir faim. Poisson peu appétissant pour Léa, tandis que je limite les risques avec du blanc de poulet. On reprend la mer pour retourner à Zagreb. Les haut-parleurs du bateau diffuse de la musique. Un mec de l'équipage vient nous demander si on veut participer à l'élection de "miss queen boat" ou je sais pas quoi, on ne comprend pas tout à son charabia. Laurianne, gros boulet, accepte, sauf que le truc signifie "défiler" à l'arrière du bateau et se faire noter par trois mecs plutôt peu ragoûtants, donc un est franchement dégueulasse. Ne me sentant pas l'âme d'une vache au salon de l'Agriculture, je déclare rapidement forfait et court me réfugier sur le pont pour continuer à bronzer. Ignoble. Enfin on accoste à Zadar, petit verre en terrasse pour récupérer, et on rentre tranquillement à l'auberge à pied. On fait quelques courses à la supérette qui cette fois est ouverte. En rentrant à l'auberge, on fait la connaissance de deux compatriotes. Josselin et Léa sont lyonnais, étudiants en musicologie et très sympas. On partage nos denrées, apéro dans le jardin et petit bain presque de minuit (il n'est que 22h). On discute ensuite un peu au bar, mais tous bien vannés (les deux loustics se sont pris une méchante cuite la veille à Split), on finit par aller se pieuter. Notre chambre est une véritable glacière, un fou a foutu la clim à 16 degrés (il doit faire 28 degrés dehors). Je m'empresse de couper ça, je kidnappe la télécommande, et on tente de s'endormir.
Ce matin, réveil encore une fois aux aurores, comme on avait oublié de payer, on a laissé un mot pour demander si on pouvait payer par virement, la réception étant encore fermée à l'heure où on est parties. Nous sommes à présent à bord du bus pour les lacs de Plitvice, dont tout le monde nous a chanté la beauté. Léa finit sa nuit et je vais sans doute pas tarder à faire pareil.
Vendredi 17 juillet 2015
Hier, nous sommes donc arrivées aux lacs de Plitvice sur les coups de 10h30 du mat'. On se retrouve devant l'entrée des lacs, fort bien, sauf que pour l'instant on voudrait surtout se poser dans notre chambre, se détendre un peu et surtout se débarrasser de nos bagages. Je demande au mec où se trouve le camping Kamp Turist (en fait on a pris une chambre dans un genre de grand complexe qui fait camping, bungalow et aussi quelques chambres). Le mec me répond que c'est par là, environ quinze kilomètres. Oups. Bon évidemment pas question de marcher quinze bornes avec mes 10 kilos sur le dos et les 15 kilos de Léa au bout de son bras, je demande au mec s'il y a un bus, une navette, une voiture à cheval... Oui, oui, le bus est là. On attend à l'arrêt de bus, on se fait refouler par un premier bus et comme je sens le mauvais plan se profiler, je téléphone direct au camping. "Oui, bonjour on a une réservation pour ce soir et là on est devant l'entrée des lacs, comment on fait pour venir ?", "Comment je peux vous reconnaître ?", "Euh, on a un chapeau et un tee-shirt bleu... (wtf ?)", "Ok, ma collègue sera là dans dix minutes". Alléluia, dix minutes plus tard, on grimpe à bord de la voiture d'une jeune femme qui nous emmène jusqu'à la réception du camping. Tout est déjà payé, le gars nous emmène jusqu'à notre belle chambre, avec notre belle salle de bains, d'où on aperçoit déjà la belle piscine. Réconciliées avec l'humanité toute entière, on se voit déjà passer une bonne nuit pour récupérer des deux dernières, plutôt courtes. Comme il n'y a pas trop moyen de retourner aux lacs aujourd'hui, et qu'une journée paraît suffisant pour les visiter, on décide de s'accorder une journée off, de se vautrer à la piscine et de bronzer. Chose dite, chose faite. On s'affale sur deux transats et il est 18 heures quand on regagne notre chambre. Baignade, lecture, bronzette, une vraie journée de vacances. On achète deux trois conneries à la supérette du camping et on se fait une soirée filles. Au programme : gommage de toutes les parties du corps qu'il est possible de gommer, vernis sur tous les ongles vernissables, crèmage en règle, etc, etc. Une grosse nuit là-dessus et nous étions prêtes à attaquer les lacs à pleines dents ce matin.
Après une autre douche, on s'est dirigées vers le restaurant du camping pour le petit déjeuner (inclus dans le prix de la chambre). C'était un buffet. Je ne vous peindrai pas le tableau de tout ce que j'ai mangé, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il était 8h du matin, et qu'à 14h, après plus de quatre heures de marche, je n'avais pas encore faim. Repues, on chope la navette, direction les lacs ! File d'attente assez impressionnante, on en profite pour discuter avec deux Françaises dans la file, une prof de sport originaire d'Avignon et une qui bosse au Ministère des Finances (elle a pas un petit stage pour nous, elle nan ?). Le temps passe plus vite comme ça, on achète nos billets (belle réduction étudiant, "studenti popust") et on rentre dans le parc. Rapidement, on comprend pourquoi le parc est l'un des endroits les plus touristiques de Croatie. Clairement, c'est à couper le souffle. Un mélange de montagnes, de lacs à l'eau turquoise, de cascades, de végétation, le paradis sur terre. On est loin d'être toute seules mais on tente de fuir la maudite colonie de vacances d'ados français et on finit par trouver notre rythme de croisière. On marche pendant plus de quatre heures dans le parc, on prend un petit bateau pour traverser un des lacs. Là encore file d'attente de ouf, du coup, on rejoue à notre jeu préféré Discute-avec-les-gens-dans-la-file-le-temps-passera-plus-vite. On fait connaissance avec une charmante famille de Polonais dont la maman est professeur d'anglais et parle également un très bon français. On continue notre marche dans le parc, il fait toujours 38 degrés, on vide bouteille d'eau sur bouteille d'eau, on finit par se poser engloutir un hamburger dans une espèce de buvette. On reprend un petit train qui nous redépose devant une des entrées du parc d'où on rechope la navette pour rentrer au camping. Inutile de vous dire qu'on en a plein les pattes, et que l'après-midi va s'achever à la piscine.
[...] Nous sommes restées une petite heure à la piscine, mais rien à faire, l'herbe piquait trop les pieds, du coup, on est allées s'affaler à l'ombre dans notre chambre. C'est là qu'on a reçu un message de Léo et Josselin, les deux loustics de Zadar, qui nous disaient qu'ils étaient au camping Korana. On était passées devant le matin même avec la navette et dans notre tête, c'était juste à côté. Bon, en fait ça faisait 3 bons kilomètres, mais plus rien n'arrête les super-marcheuses que nous sommes devenues. On arrive donc à leur camping, petit verre à la buvette, on discute, on projette de se revoir dans deux jours à Zagreb, où il est question de gnocchis à la carbonara si je ne m'abuse. Les garçons nous raccompagnent parce que les trois bornes le long de la route en pleine nuit, bof bof et comme ils disent "Ils sont sympas les Croates mais on sait jamais". On admire les étoiles, on repère les constellations "La petite Ourse, la grande Ourse, ah peut-être le Scorpion là...". On allume les lampes frontales et c'est parti. On remercie les garçons, deuxième gros dodo dans notre palace. Laku noc !
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