lundi 13 juillet 2015

Split et les îles de la côte dalmate

Samedi 11 juillet 2015
Par où commencer les 48 heures qui viennent de s'écouler ? Tentons de faire par ordre chronologique. Nous nous sommes réveillées hier matin dans notre jolie petite chambre à Mostar, après une nuit réparatrice pour Léa, un peu moins pour moi puisque j'ai dormi en tout et pour tout quatre heures (impossible pour moi de dormir plus tard que 5h du mat en ce moment, allez savoir pourquoi !). Bref, petit déjeuner qui est inclu dans le prix de la chambre. Royal pour moi, omelette farcie au fromage (comme Léa n'aime pas les oeufs, double ration pour moi), tranches de tomates, orange, jus d'orange, pain, beurre, confiture, thé, petits gâteaux... Je me gave comme une oie. On dit au revoir à la charmante patronne de la "pansion" et on remonte la rue en direction de la gare routière. On monte dans le bus, direction Split. Je m'écroule rapidement contre la vitre. On s'arrête à la frontière, on y reste selon Léa une bonne heure sauf que je continue de pioncer donc je ne m'aperçois de rien. On reprend enfin la route après un double contrôle des passeports. Et ça dure, ça dure, ça dure, on ne voit pas le bout de ce maudit trajet. On nous avait vendu le truc comme durant 4 heures, on en est déjà à 5h quand une épaisse fumée commence à se dégager du dessous du bus. Le coup de la panne, putain... Le chauffeur se range sur le côté, inspecte le truc, passe un coup de fil, on se dit que putain on n'est pas arrivés, mais même pas dix minutes plus tard, un autre bus arrive à notre rescousse, on charge les bagages et on reprend la route direction Split. Sauf que hier commençait le festival Ultra Europe, le deuxième plus grand festival d'électro en Europe, donc inutile de vous dire qu'on n'est pas tous seuls. Finalement, après 6 heures de route ponctuées de rebondissements, on arrive enfin à Split. Split, ça se mérite ! La ville est envahie par les festivaliers, qu'on reconnaît facilement à leurs vêtements, ambiance Coachella sur la côte dalmate. On envisage un moment de nous joindre nous aussi à ce festival mais le prix des billets nous dissuade. Le problème de Split, c'est qu'on n'a pas trouvé d'hébergement. On se pose dans un café siroter une limonade et choper un wifi, on demande à la dame du resto, on visite un petit studio mais à 80 euros la nuit, c'est beaucoup trop cher pour nous. Finalement, nous serons sans domicile fixe pour cette nuit. On a laissé nos sacs en consigne près du port, acheté nos billets de bateau pour Hvar et on se décide à grignoter un burek devant la mer. On fait évidemment le tour de la ville, et surtout du centre ville principalement composé du palais de Dioclétien. Une fois encore, Split c'est super joli. Le palais de Dioclétien, et surtout l'endroit appelé le péristyle dégagent une ambiance d'empire déchu et une grande mélancolie. On prend un verre dans une des petites ruelles de la vieille ville. Et ensuite, la nuit commence, on attend le lever du jour, on alterne la vieille ville, le port, le péristyle, la vieille ville, le port, le péristyle. On regarde les gens rentrer du festival les uns après les autres, plus ou moins frais. Enfin vers 5h, le soleil se lève. Epuisées, de surcroît il fait un peu frais sur le petit matin, on atterrit dans le premier café ouvert, un truc en face de la halle aux poissons, qui dégage globalement la même odeur. Je m'écroule sur la table, et Léa me réveille pour aller prendre un petit dej dans le petit café d'hier. Deux croissants plus tard, ça va un peu mieux. On se dirige vers le port pour récupérer nos bagages et prendre le bateau en direction de Hvar.


Le bateau quitte Split à 9h15 et nous dépose une heure plus tard à Hvar, sur l'île de Hvar. Parce que en fait cette île est quand même assez vaste, et comporte plusieurs petites villes. Hvar est la plus connue, et la plus chic. On l'appelle le Saint-Tropez croate.

On crapahute pour arriver jusqu'à l'auberge, où l'on a d'ores et déjà payé 70 euros, et où je me souvenais avoir réservé une chambre double pour nous seules. Arrivées là, le mec (désinvolte et nonchalant comme je déteste), nous annonce qu'en fait, c'est deux lits en dortoir. Pardon ? J'ai payé 35 euros un lit en dortoir ? Il se fout de moi ou quoi ? Bref, pour la faire simple, un peu surprises, on a commencé par aller faire un tour dans l'île en attendant que les chambres soit dispos, et comme on n'était pas très contentes de cette réservation et surtout qu'on sentait une belle magouille derrière tout ça, on a insisté auprès du mec et on a fini par obtenir ce qu'il ose appeler une "private room", mais ce que j'appelle un dortoir de trois lits où nous ne sommes que toutes les deux. La magouille réside dans le fait que le mail de confirmation que j'ai reçu n'indique pas le type de chambre réservée mais uniquement le prix payé. Du coup, impossible de prouver que j'avais réservé une chambre privée et pas deux lits en dortoir. Quand on lui demande une explication, et surtout à voir notre réservation sur son ordi, le mec noie le poisson et prétend que son ordi plante sans arrêt. Avant que je ne lui explose sa face sur son bureau, on décide de se calmer, de faire contre mauvaise fortune bon coeur, de s'installer dans notre dortoir de trois lits et d'exprimer notre mécontentement sur Trip Advisor pour éviter à d'autres voyageurs la même mésaventure. Donc, si vous allez à Hvar, l'auberge Hostel Green Lizard, JAMAIS.

On s'installe vite fait et on descend à la plage, parce que vu qu'on n'a pas dormi de la nuit, c'est la seule chose dont on est capable. Petit bain de mer et bronzette, puis on se motive pour faire une balade sur l'île. On découvre des endroits superbes, Hvar est vraiment une île très chic et une chouïa snob, mais le cadre est somptueux. On goûte la rozata, crème aux oeufs traditionnelle, accompagnée d'une limonade et on reprend notre balade. Ce soir, dîner expéditif et j'espère gros dodo. Demain, on reprend le bateau direction l'île de Korcula.


Lundi 13 juillet 2015
Une fois de plus, je suis un peu en retard pour vous conter nos aventures. Hier matin, après une grosse nuit de sommeil malgré la chaleur dans la chambre, on s'empresse de quitter cette auberge de merde pour aller prendre le bateau en direction de Korcula. Un croissant avalé sur le port, on poireaute un bon moment et finalement on embarque. Le bateau est un peu plus petit que celui de la veille, plus sympa aussi. Léa s'endort rapidement, et environ 1h30 plus tard, on arrive à Korcula. Le truc c'est qu'on n'a pas la moindre idée de où se trouve notre auberge sachant que je ne l'ai pas trouvée sur le Routard et que la rue indiquée dans le mail ne figure pas sur notre plan. Et évidemment on n'a pas le wifi. Du coup, on se dirige vers l'office de tourisme, la dame connaît très bien notre auberge et nous informe que le propriétaire vient généralement chercher ses clients en voiture. Petit coup de fil, dix minutes plus tard, une jeune femme nous attend au volant d'un genre de monospace. Elle remonte la colline, on commence à se dire que ça va faire un peu loin à pied, et devinant sans doute nos appréhensions, elle nous dit de ne pas nous inquiéter, qu'il existe un chemin plus court pour redescendre à la ville à pied. On arrive, l'auberge se situe en fait directement dans la maison de notre hôte. On est chaleureusement accueillies, tranche de pastèque offerte, piscine à disposition, chambre double avec salle de bains privative, climatisation, tout ça pour 20 euros la nuit. Je répète 20 euros la nuit pour nous deux, donc 10 euros par personne. Je rappelle qu'hier on a payé 70 euros pour un dortoir miteux dans une auberge minable tenue par un abruti. L'envie me démange de retourner à Hvar lui péter les deux genoux mais je me retiens. Les auberges se suivent et ne se ressemblent pas ! Ravies de cette bonne trouvaille, on redescend donc à pied visiter la ville (environ un quart d'heure de marche, pas plus), l'île est super mignonne, la petite ville aussi. On décide de savourer le moment et on s'offre un petit resto. Nous sommes sur une île, en plein sur la côte dalmate, et pour la première fois de ma vie, l'envie de goûter du poisson ou des fruits de mer se fait sentir. Sachant que normalement, je n'aime pas le poisson, à part le petit morceau de saumon cru perdu au milieu d'un maki. On s'installe dans un petit resto très sympa conseillé par le Routard. Je réfléchis longuement, et finis par me décider et commande un bar avec des légumes grillés. J'appréhende un peu. La bête arrive, grillée à la plancha, la peau est donc salée et craquante, la chair du poisson très bien cuite, les arêtes plutôt faciles à éviter. Qui l'eut cru ? Je me régale. Après ça, on retourne à l'auberge installer nos affaires et on décide d'aller à la plage. Baignade, l'eau est toujours aussi bonne, bronzette, glace pour moi (ici les esquimaux Magnum sont quasi introuvables, par contre ils ont une marque locale qui s'appelle King. Celui aux amandes est pas fou, mais celui à la noix de coco est super bon). En rentrant de la plage, on profite de la piscine de notre auberge, on se repose un peu, on se fait une petite salade et un yaourt sur la terrasse et on en profite pour faire connaissance avec Isabelle et Jamila, deux institutrices de région parisienne super sympas en vacances en Croatie. Et quand Dragan, le responsable de l'auberge nous demande de chanter une chanson en français, c'est parti pour une séance juke-box jusqu'à 1h du matin. On se couche lessivées dans notre chambre royale. Laku noc !


Lundi 13 juillet 2015
Ce matin, réveil plus tardif dans notre palace. Douche, lavage de cheveux, on récupère les fringues qu'on a lavées la veille (machine gratos, alors que la veille l'espèce de truand me demandait 6 euros, mais ouiiiiiiiiiiiiiiii). On va faire quelques courses au supermarché pour le petit dej, on profite une dernière fois du soleil à la piscine, et Tania (la nana de l'auberge) nous redescend au port en voiture. Elle a la conduite un peu sportive et sa caisse n'est pas sans me rappeler les années 1990. Stop et cédez-le-passage n'ont pas grande différence pour elle, mais on arrive au port sans problème. On prend le bateau direction Split, on s'endort dedans, on bouquine (on a récupéré le livre et les magazines que Jamila et Isabelle ont laissés à l'auberge). Finalement on arrive à Split où on n'a pas d'hébergement. On a bien tenté de trouver un truc via airbnb, Internet, Guide du Routard, etc, en vain. Du coup, on angoisse un peu, pas question de repasser une deuxième nuit dehors, sinon on va finir par avoir Split en horreur alors que c'est une super ville. On décide de voir au port en direct car il y a toujours des gens qui proposent des chambres. Effectivement, sitôt descendues de la passerelle, une dame nous accueille avec un panneau "Sobe-Rooms-Zimmer-Chambres". Fort bien. C'est combien ? 350 kunas pour deux. C'est où ? Elle me montre sur le plan, à deux minutes à pied du palais de Dioclétien, encore dans la vieille ville. Ok, en route. Son mari nous accompagne et tire la valise de Léa. On arrive dans une petite ruelle adorable, on monte à l'étage d'un petit immeuble (la cage d'escalier me donne quelques frayeurs...), on arrive dans un super petit appart tout confort, une petite chambre avec un lit double et un lit simple, une télé, un placard, cuisine avec tout pour faire à manger et même une machine à laver. Petite salle de bains toute propre avec douche. Wifi, climatisation. Que demande le peuple ? Ravies, on s'empresse d'accepter, je conclus le marché d'un "dobro" qui fait sourire le monsieur et la dame qui nous a accueillies. On paie le mec, il nous donne la clef, nous dit de la déposer dans la boîte aux lettres en partant et nous laisse avec la dame. Cette dernière, environ 70 ans, ne parle pas du tout anglais, mais on parvient à se comprendre. Elle est vraiment très gentille, nous montre tout ce dont nous pouvons avoir besoin, recopie nos noms sur nos passeports. Elle essaie un peu de nous parler, heureusement avec mes maigres notions de tchèque et de russe, je comprends vite fait ce qu'elle veut nous dire. Par miracle total, je comprends qu'elle nous demande si on rentre en France demain, et je réponds "Sutra Zadar" (demain Zadar), qui a l'air de la ravir, elle nous serre chaleureusement la main, et nous quitte sur un "hvala, dovidjenia" (merci, au revoir). Ravies de notre petit nid pour ce soir, on s'installe, on retourne au port acheter nos billets de bus pour Zadar, on fait quelques courses. Pour fêter notre belle trouvaille, platrée de pâtes au pesto dans notre petite cuisine, yaourt, et on va ressortir manger une dernière glace sur le port.

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