Lundi 6 juillet 2015
Pompompom, le moment est venu de commencer un nouveau journal de bord. Ca faisait déjà longtemps depuis New York, je n'avais depuis fait que quelques jours à Vienne et à Varsovie mais ayant déjà visité ces villes, je n'avais pas jugé nécessaire de faire un journal de bord. Cette fois, je pars à la découverte de quatre nouveaux pays (oui, j'ai triché dans le titre mais sinon j'avais pas de rime). Je suis actuellement en salle d'embarquement à l'aéroport Vaclav Havel de Prague et attends mon avion pour Dubrovnik. Direction la Croatie et donc mon premier voyage dans les Balkans ! Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la Croatie est devenue ces dix dernières années une destination très touristique, pour une fois, personne ne me demandera ce que je vais faire dans ce pays. Et c'est sans doute par la ville la plus touristique du pays que nous commencerons ce périple. Nous ? Oui, je pars avec Léa, mais elle décolle de Paris dans quelques heures et nous nous rejoindrons donc directement en terre croate. Dubrovnik donc pour ouvrir ce voyage. La perle de l'Adriatique, une ville que je voulais découvrir depuis déjà quelques années. Je précise également pour les fanas de Game of thrones, au cas où vous l'ignoreriez mais j'en doute, Dubrovnik a servi de tournage pour King's Landing (Port-Réal en français, non ?). Bref, pour de multiples raisons, il me tarde de découvrir le centre historique de cette ville. Mon avion est prévu à 12h10, j'arrive à destination normalement deux petites heures plus tard. Léa en revanche n'arrivera qu'à 19h30. Je ne sais pas encore ce que je vais faire en l'attendant. Pour ceux qui l'ignoreraient, j'ai égaré mon porte-feuille il y a de cela moins d'une semaine, perdant par la même occasion ma carte d'identité et ma carte bleue française. Je voyage donc avec mon passeport et ma carte bleue tchèque, sauf que je ne suis pas persuadée que le virement soit parvenu à destination, je risque donc d'être sans le sou jusqu'à ce que les banques se décident à travailler. Sinon, petite nouveauté de ce voyage, pour la première fois, je ne voyage pas avec ma bonne vieille valise Samsonite mais avec un gros sac à dos. Ce qui m'a valu d'aller le déposer à "oversized luggage" parce que apparemment les bretelles et autres attaches ne seraient pas passées sur le tapis roulant normal. Quoi qu'il en soit, j'espère le retrouver à Dubrovnik et je porterai donc mes 10 kilos de bagages comme une tortue pour ce voyage.
[...] Me voilà à Dubrovnik. Enfin pour le moment à l'aéroport de Dubrovnik plus précisément. J'ai atterri il y a environ une demi-heure, récupéré très rapidement mon bagage (mes dix kilos de backpack sont arrivés à bon port), fait un tour aux toilettes pour soulager ma vessie et remplir ma bouteille d'eau. Et là, le moment de vérité : j'essaie de retirer de l'argent. Peine perdue, le virement n'est pas encore arrivé, jour férié oblige (oui, hier et aujourd'hui c'est férié en République tchèque, c'est les saint-Cyril et Méthode donc les banques sont fermées). Cela explique sans doute pourquoi je suis toujours sans le sou. Verdict : je suis condamnée à attendre Léa à l'aéroport, puisque je n'ai même pas de quoi me payer le bus jusqu'au vieux centre. Sauf qu'il est 15h30 et que Léa n'arrive qu'à 19h30 si tout va bien. Je suis donc dehors (je me pèle trop le cul dans les aéroports à cause de la clim), je bronze tranquillement au soleil en attendant le Messie, pardon Léa. Je suis avec ma bouteille d'eau, mes tranches de pain de mie (bah oui, plutôt que de le laisser moisir à Prague), un bouquin et mes bagages, une vraie clocharde.
[...] Que de péripéties... Bon déjà j'ai donc attendu Léa pendant près de cinq heures sur mon banc, entament à pleines dents le roman que j'ai emmené pour le voyage (Le Jeu de l'ange, Sandra, merci ma biche <3), lisant de fond en comble le Guide du Routard et profitant du soleil pour parfaire mon bronzage. Enfin j'ai retrouvé ma Léa sur les coups de 19h30, on a pris le bus direction la vieille ville de Dubrovnik, bien décidées à casse une graine avant de rejoindre le domicile de notre couchsurfer. Arrivées au centre de la vieille ville, nous tombons aussitôt sous le charme de cette cité médiévale au bord de l'Adriatique. Une rapide balade dans la ville suffit à établir un premier constat : Dubrovnik, c'est MA-GNI-FIQUE. Resto en terrasse car il fait très chaud et très lourd, lasagnes à la viande (influence italienne dans la nourriture locale), petite balade et nous prenons le bus direction le port de Gruz, où habite notre couchsurfer. On marche un bon moment, on a chaud, mal au dos, au bras à cause des bagages. On finit tant bien que mal par arriver chez le gars, on hisse nos bagages au quatrième étage. Et là... HORREUR, MALHEUR. On va la faire simple, c'est un taudis. Il n'y a pas d'autre mot. Je ne suis pas sûre que l'on puisse appeler ça un appartement, le truc est "en rénovation", je dirais plutôt insalubre, crade, un bordel sans nom. On a à peine la place pour bouger tant c'est un capharnaüm, inutile de demander où est-ce qu'on va dormir, je ne sais même pas où lui peut dormir dans ce foutoir. En 1 minute 30, notre décision est prise : on se casse. Verdict : on se retrouve dehors à 23h, en n'ayant pas la moindre idée de où on va dormir. Dieu merci, il ne fait pas froid. On décide de retourner dans la vieille ville, après quelques tentatives infructueuses pour trouver une auberge ou un hôtel dans le quartier. Nous voilà reparties pour 2 kilomètres à pied, mon sac pèse un âne mort et me déchire les épaules, Léa a le bras emporté par sa valise, on est en nage, mais bizarrement, on garde le moral, le sourire et on continue de raconter des conneries. "Nan mais il a craqué lui, il a cru qu'on allait dormir là-dedans, j'suis pas un Labrador non plus". Bref, on arrive enfin à la vieille ville, sauf que le problème, c'est qu'il n'y a aucun hôtel dans la vieille ville, que des chambres chez l'habitant mais aucune n'a vraiment pignon sur rue. On cherche un moment une auberge qu'on n'a jamais trouvée, finalement on se rabat sur une autre qui figure sur le Routard. La porte est fermée, seul un numéro à appeler figure sur la porte. J'appelle, une fille me répond et me dit qu'elle arrive dans cinq minutes. Finalement c'est un mec qui arrive et qui nous annonce que pour 150 kunas chacune (20 euros), on peut avoir une chambre avec deux lits jumeaux. Au point où on en est, c'est une aubaine inespérée. Hors de question de refuser. On monte au troisième étage pour découvrir une adorable et confortable chambre, des sanitaires propres, bref, après ce qu'on a vu ce soir, c'est un véritable paradis. Soulagées, ravies, on éclate de rire en se disant qu'on s'en sort vraiment bien, et le mieux, c'est qu'il y a de la place dans l'auberge pour les deux autres nuits, ce sera en dortoir mais peu importe, c'est toujours mieux que de dormir dehors. :) Douche, brossage de dents, et dodo ! Demain, la perle de l'Adriatique nous attend !
Mardi 7 juillet 2015
Ce matin, je suis comme souvent en ce moment, réveillée aux aurores. Je laisse un peu Léa dormir mais comme on est grave motivées pour aller visiter la ville, on se lève quand même assez tôt. Douche, petit dej (compris dans le prix de la chambre), et direction la gare routière pour acheter nos billets pour Kotor et pour Mostar. La fille du guichet a l'amabilité d'une porte de pénitencier, mais on arrive quand même à obtenir nos billets. On redescend une fois de plus à pied pour économiser quelques euros. Léa se dégote un chapeau de paille en chemin. On retourne ensuite dans la vieille ville et c'est parti pour la visite ! On arpente les ruelles, les petits escaliers, les places, au détour de chaque ruelle, de chaque escalier on mitraille tellement cette ville est magnifique, tellement chaque endroit est à croquer. C'est un mélange d'Italie, de Provence, de terre slave, c'est absolument superbe et le blanc de la pierre contraste divinement avec le bleu du ciel. Oui parce que bien sûr, il fait beau, chaud, presque trop chaud. Il fait environ 30°C, ce qui certes n'est rien comparé au 45°C de Shanghai, et surtout ici le vent de la mer apporte un minimum de fraîcheur mais monter des centaines de marche sous le soleil, bah ça fait transpirer. On est vite en nage, on transpire comme des veaux, on colle comme c'est pas permis mais tant pis. Ayant arpenté chaque ruelle consciencieusement, on se dirige vers le petit port et le front de mer. Petits bateaux, terrasses avec vue sur le port, on se promet de revenir déjeuner là. Finalement, joie, je reçois un SMS de ma banque tchèque m'annonçant que mon virement est arrivé, ça y est, je suis riiiiiiiiiiiiche, je me jette donc sur le premier distributeur que je croise et peux enfin rembourser Léa et retirer mes premières kunas. Oui, je ne me souviens plus si je l'ai précisé mais, même si la Croatie a fait son entrée dans l'Union européenne en juillet 2014, elle ne fait pas encore partie de la zone euro mais a conservé sa monnaie nationale, la kuna, et elle ne fait pas non plus partie de l'espace Schengen. Bref, après une bonne balade dans la ville, après avoir rempli nos bouteilles d'eau une demi-douzaine de fois aux fontaines de la ville (eau potable et fraîche partout, alléluia), on décide de se mettre en quête d'un truc à grignoter. Pour ne pas trop fusiller notre budget, on se décide pour un gros burek, à savoir une spécialité locale, sorte de gros feuilleté assez gras farci au fromage. Le truc est super bon, nous cale bien et on le déguste avec vue sur la mer, priceless. Après ça, on décide d'aller jeter un oeil à la plage. Il faut savoir qu'il n'y a pas vraiment de "plage" au sens français du terme à Dubrovnik, surtout pas de plage de sable, et que la plupart du temps, le mot "plage" signifie une dalle de béton avec une échelle pour descendre dans l'eau. On trouve ladite dalle de béton, ok, c'est pas foufou mais ça évite le sable qui colle partout, et surtout, on se baigne aux pieds des remparts blancs de Dubrovnik, dans une eau turquoise, limpide et plutôt bonne. On n'a pas nos maillots, qu'à cela ne tienne, je me jette toute habillée dans la flotte (j'ai une robe genre bain de soleil marron, donc c'est pas bien grave). L'eau est délicieuse et ça rafraîchit après notre marche de ce matin. On reprend le chemin de la vieille ville, explorons des coins encore inconnus, repassons à l'auberge déménager nos sacs dans notre dortoir sous les combles, repartons en balade, nous arrêtons nous acheter un frozen yogurt, résistons tant bien que mal à l'appel de Pirate Candy (un magasin de bonbons à faire rêver). On quitte ensuite la vieille ville pour monter le long de la colline, la végétation, les cigales, tout nous rappelle que le climat ici est profondément méditerranéen : rhododendrons, pins, cigales et autres aloès. On redescend ensuite dans la ville pour se décider à faire le tour des remparts. On nous a vendu le truc comme scandaleusement cher pour ce que c'est. Effectivement 100 kunas c'est beaucoup, mais on arrive à obtenir la réduction étudiante, le guichetier a l'air ravi de pratiquer ses quelques mots de français avec nous, le tarif passe à 30 kunas et on attaque les remparts ravie de cette aubaine. Les remparts offrent une vue magnifique sur Dubrovnik, par contre le soleil tape, tape, tape (ce refrain qui te plaît...) et on se retrouve avec de beaux coups de soleil. Ce soir, atelier Biafine. On mitraille, on arpente les remparts, on s'extasie encore et encore, on admire les jet-skis, kayaks et autre parachute ascensionnel de la baie. En redescendant des remparts, on décide d'aller chercher nos maillots de bain pour finalement faire trempette. Le soleil a tourné, la dalle est plus à l'ombre mais on pique quand même une petite tête et on profite des derniers rayons du soleil pour se sécher. On dégote des cartes postales et des timbres (la dame de la poste comprend sans aucun souci mon tchèque de maternelle et mon croate digne d'un foetus). On va à la supérette faire quelques courses et on rentre à l'auberge. Au menu : salade fraîche (tomates gorgées de soleil absolument divines), thé et petits gâteaux. On est vannées, une petite douche, une grosse couche de Biafine et dodo. Demain excursion au Monténégro pour découvrir les bouches de Kotor. Laku noc !
Grrrrrrrr ! Ça a l'air trop bien !!!! Je suis jaloux ! :p
RépondreSupprimerProfitez bien :)