vendredi 3 août 2018

Back in the Balkans : Niš et le Kosovo

Lundi 30 juillet 2018

Ce matin, c’est sur le canapé du salon que je me réveille. J’ai émigré de la chambre vers le salon car mon père ronfle décidément beaucoup trop fort et impossible pour moi de dormir dans la pelle d’un tracteur. Vesna est réveillée également, et on décide d’aller faire le plein de bureks à la pekara pour le petit dej. Entre temps je me dispute avec le robinet de la douche qui hésite toujours entre me congeler ou m’ébouillanter. Je sais que certains lecteurs de ce blog sont de fervents adeptes des douches froides mais c’est pas ma tasse de thé ;) Finalement, c’est le moment pour moi de lever le camp en direction de Niš. Dragan et Vesna m’accompagnent très gentiment à la gare et m’aident également à acheter mon billet. Je grimpe finalement à bord de mon bus et m’assois à côté d’une dame. Elle voyage avec deux autres dames, et toutes les trois ne sont de toute évidence pas serbes. Je tends l’oreille et finalement je me lance « Hablas español? » (ouais je l’ai tutoyée direct, de toutes façons je maîtrise pas la formule de politesse en espagnol, Leo, va falloir bosser). Elles sont toutes les trois vénézuéliennes et voyagent entre Sofia, Belgrade et Sarajevo. On discute un peu (autant que mon charabia me le permet) et je finis par m’assoupir contre la vitre. A l’heure qu’il est, je ne sais toujours pas exactement où je vais dormir ce soir mais on essaiera de résoudre le problème avant que la nuit tombe haha. 

Quand je suis arrivée à Niš, un mec de Couchsurfing m’avait finalement répondu (merci le wifi du bus) et donné son adresse. Je me tape donc la demi-heure de marche entre la gare routière et chez lui, monte les cinq étages, j’arrive donc en nage (il fait plus de 35 degrés) pour trouver porte close. J’appelle le type, « j’arrive tout de suite ». Il arrive rapidement, m’ouvre et je sens rapidement que ça va pas le faire. Ne vous méprenez pas sur mes propos, Miloš n’est pas un mauvais bougre, mais son appartement est à moitié en travaux, il a l’air de n’avoir pas dormi depuis trois jours et je ne me sens pas super à l’aise. Je pose quand même mon sac, on discute un peu, il me propose un café que je refuse puisque je n’aime pas ça. Heureusement, j’ai un autre plan pour être hébergé par un autre mec ce soir, il doit me recontacter vers 17h. Je demande à Miloš s’il veut bien m’accompagner au centre ville acheter quelque chose à manger. On en profite pour discuter un peu en chemin et il est cool, on rigole et comme il a l’air d’avoir quelques galères en ce moment, je lui partage ma théorie du pouvoir de l’esprit (transmise par mon frère il y a quelques mois). Ça le fait sourire jusqu’aux oreilles et la glace est définitivement rompue. On s’arrête dans une petite boulangerie pour se restaurer d’un burek et d’un jogurt. La dame demande à Miloš d’où je viens et le fait qu’une Française soit venue se paumer à Niš et soit en train de lui commander (en serbe !) un burek a l’air d’égayer sa journée. Elle demande à Miloš « mais elle a des origines serbes, un parent, quelque chose ? ». Non non, ma petite dame. D’après Miloš, « c’est vrai que tu ressembles aux gens d’ici ». On déambule dans le centre-ville, on va se poser dans le parc de la forteresse et finalement à une terrasse pour prendre un verre. Là je reçois un message de l’autre gars qui me donne rendez-vous le long de la rivière dans une heure. Avec diplomatie, je dis à Miloš que du coup, je vais le laisser finir ses travaux tranquillement et aller dormir chez l’autre mec. Ça n’a pas l’air de le vexer, donc on retourne chercher mon sac à dos et je me remets en route. Il commence à pleuvoir et j’avoue que j’ai un petit moment de lassitude. Ça arrive toujours dans ce genre de voyages, tu as parfois un petit moment de moins bien, un petit coup de mou, parce que la journée a été compliquée, que tu as pas mal marché, pas beaucoup dormi et que tu te demandes « qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère ? ». C’est donc à peu près dans cet état d’esprit que je retrouve Milan sous un gros arbre près de la rivière. A ma plus grande joie, sa bouille de bébé et son immense sourire m’ont immédiatement remontée à bloc. Un de ses amis (un autre Miloš) et une fille turque qu’il héberge aussi ce soir nous rejoignent. On se dirige tous les quatre vers chez lui et là je sais que j’ai pris la bonne décision. On arrive chez lui, c’est tout mignon et bien propre, il a aussi aménagé son petit balcon avec un genre de canapé, bref je me sens immédiatement super bien. L’autre fille est cool aussi, son pote aussi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Milan nous offre des bonbons et des gaufres au sirop, une tasse de thé et commence à préparer le dîner. Je lui sers donc de commis pendant que les deux autres se chargent de la musique. Il nous concocte un truc absolument délicieux à base de champignons, poivrons, saucisse et crème. Une tuerie. On a passé un bon moment sur le balcon à fumer (pas moi Maman tu sais bien), à rigoler et à raconter des conneries dans un anglais plus approximatif les uns que les autres. Puis on s’est mis en route pour le centre-ville, on est retournés le long de la rivière et on s’est installés sur des marches où il y avait plein de groupes d’amis venus se détendre et profiter de la soirée. Le pote Miloš est ensuite rentré chez lui mais on le reverra demain et tous les trois on est allés faire le tour de la forteresse. Finalement on est rentrées, Nermin et moi avons mis en commun notre linge sale et foutu tout ça dans la machine. Grosse douche (je suis dans un état de saleté repoussante), encore un moment sur le balcon et finalement j’ai déclaré forfait et je suis allée me coucher. Je partage mon lit avec Nermin (le lit est immense et en fait composé de deux matelas, et ça ne nous dérange ni l’une ni l’autre). Je ne sais pas à quelle heure elle est finalement venue se coucher mais je n’ai rien entendu car j’ai dormi comme un bébé. Un petit mot quand même de la ville de Niš, elle donne le sentiment d’être beaucoup plus pauvre et bordélique que les trois villes que j’ai visitées jusqu’à présent. Pas mal de Roms avec des charrettes, pas mal de trucs sont vieux ou un peu délabrés. Mais quand même des trucs un peu plus modernes au centre-ville. J’espère avoir le temps d’aller au marché aujourd’hui pour acheter quelques fruits rouges. 

Mercredi 1er août 2018

Bon, on va essayer de reprendre les choses là où je les avais laissées. Je vous avais laissés à Niš, avec Milan et les autres. Milan nous a donc laissé son lit pour la nuit, que j’ai partagé avec Nermin, la jeune femme turque et il est allé dormir je-ne-sais-où. J’ai tellement bien dormi que je n’ai pas entendu, ni l’orage, ni Nermin quand elle est venue se coucher, ni rien du tout. Quand je me réveille, Milan est en train de nous préparer le petit dej. Et qualifier ceci de « petit » déjeuner est ici totalement ridicule. Omelette aux champignons, bureks à la viande et au fromage, tartines de Nutella, jus de fruits, thé, etc. Milan a même été assez adorable pour étendre notre lessive et du coup nos fringues sont propres et sèches. Une fois prêts on se met en route pour aller voir la « skull tower », tour des crânes. C’est une tour qui a été érigée par les Ottomans avec les crânes des soldats serbes. Initialement destinée à les ridiculiser, cette tour est finalement devenue un emblème de la résistance serbe. Aujourd’hui il ne reste que 58 crânes alors qu’au départ, il y en avait plusieurs centaines. Ensuite direction le camp de concentration nazi. Je précise ici qu’il s’agit d’un camp de prisonniers, pas d’un camp d’extermination comme Auschwitz-Birkenau ou Treblinka. Pas de chambre à gaz, ni de four crématoire, mais des cellules dans un grenier et de nombreux panneaux d’explications en serbe et en anglais (et en bon anglais). La grande majorité des personnes qui ont été détenues ici ont ensuite été exécutées par balle quelque part dans les collines environnantes. Beaucoup de Juifs, mais aussi des résistants serbes (les Serbes étaient du côté des Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale). On passe ensuite par la gare routière pour vérifier les bus, on a bien fait puisque le bus que je devais initialement prendre n’existait pas et qu’il n’y en avait qu’un à 18h. Du coup on est allés manger avec Miloš et des gens qu’il connaissait (enfin je crois qu’il les connaissait) dans un resto où tu paies le repas le prix que tu veux (un concept). Comme on était trop nombreux pour la table du resto, ils nous ont installés une table dans le jardin de l’immeuble d’en face et on a tous traversé la rue avec nos assiettes et nos couverts à la main. Repas végétarien (une grande première en Serbie), enfin à moitié végétarien puisqu’il y avait du poisson, mais un repas sans viande est déjà un exploit absolu. Après ça, Milan et moi sommes allés faire le tour des marchés pour trouver des mûres et on est rentrés les bouffer sur son balcon avec Nermin. Finalement il a été l’heure de partir. On a dit au revoir à Milan à regrets, surtout que c’est son anniversaire demain et on aurait adoré le fêter avec lui. Je vais quitter la Serbie ce soir puisque je prends le bus pour Pristina, la capitale du Kosovo. Je passerai sur la question « Le Kosovo est-il ou non un État indépendant ou est-ce encore la Serbie ? ». Au vu du passage de la frontière, je pencherai pour dire que ce sont deux pays différents... Je quitte donc la Serbie à regrets, j’y reviendrai ça c’est sûr. Si je ne connaissais personne en arrivant, j’ai aujourd’hui des gens que j’adorerais revoir, ici ou ailleurs. J’ai rencontré des personnes absolument merveilleuses, d’une générosité et d’une gentillesse incroyables. Je vous prie de me croire, l’hospitalité pour les Serbes n’est pas un vain mot. Merci à tous (même si aucun d’eux ne parle français) pour ces moments incroyables, pour avoir partagé votre histoire, votre philosophie de la vie, des anecdotes sur votre pays. Merci d’avoir été aussi curieux, ouverts d’esprit et généreux. HVALA <3

Hier soir j’ai donc repris la route pour le Kosovo. De Niš à Pristina. On m’avait vendu 2h30 de route. Ouais ouais. Bref, je fais mes adieux à Milan et je grimpe à bord du bus. Le chauffeur me fait signer de m’asseoir devant, peut-être qu’il a eu peur que je sois malade en transports et que je vomisse partout dans son bus. Il faut dire que vu l’état des routes, ça aurait pu être le cas (merci Maman de m’avoir faite avec l’estomac bien accroché). Je découvre qu’ici les chauffeurs sont absolument polyvalents. Le mien peut conduire le bus sur des routes pleines de nids de poules et qui tournent sans arrêt, sous l’orage et sous la pluie, tout en répondant au téléphone, en s’engueulant avec son voisin de derrière et en bouffant des genres de gressins. Polyvalent je vous dis. Après deux bonnes heures de routes en colimaçon, on arrive en vue de la frontière. Et là les enfants, croyez-moi que ça a duré. Une longue file de bagnoles qui n’avançaient pas. Et par malheur, ma vessie commençait déjà à se manifester depuis un moment. Au bout d’une demi-heure et voyant qu’on n’avait pas avancé d’un mètre, je décide de demander à aller faire pipi quelque part. Je demande à la jeune fille derrière moi si elle parle anglais, non mais la dame à côté d’elle, oui, le ciel soit loué. Elle me fait signe de la suivre, qu’elle va m’accompagner. On arrive donc au poste de douane, elle demande les chiottes, le mec dit qu’il n’a pas la clef (j’ai réussi à comprendre ça par je ne sais quel miracle), nous fait signe de faire le tour. Finalement un douanier aura pitié de nous et nous filera la clef de chiottes qui figurent en bonne position dans le classement des toilettes les plus sales que j’ai vus de ma vie. Peu importe, ma vessie est soulagée, je peux remonter à bord du bus. Le monsieur qui était assis à côté de moi a laissé sa place pour que Vesna puisse s’asseoir à côté de moi. Vesna est une Serbe du Kosovo, elle vit à Pristina et me parle de ses trois enfants, tous partis à l’étranger (Japon, Pologne et Etats-Unis). Elle est absolument charmante et finira par me donner son numéro avant de partir au cas où j’aurais besoin de quoi que ce soit. Jusqu’au bout les Serbes auront été merveilleux. C’est finalement à 22h passées que j’arrive à Pristina, dans une gare routière assez flippante, escortée par le chauffeur albanais et une autre fille qui m’a tapé la conversation dans le bus. J’arrive à choper un wifi pour contacter Tim, le mec qui doit m’héberger ce soir. Il est au centre-ville et me retrouve environ 30 minutes plus tard. 

Les gars, je suis une fois de plus méchamment à la bourre. Je vous avais laissés à Pristina au moment où Tim m’avait récupérée à la gare routière. On arrive chez lui, grand appartement tout confort. Je meurs de faim et il a la gentillesse d’aller m’acheter un burek à la boulangerie du coin. On discute un peu mais je suis épuisée et j’ai vraiment besoin de dormir. J’ai une chambre pour moi toute seule et je ne tarde pas à sombrer dans les bras de Morphée. 


Le lendemain, j’y voyais un peu plus clair. Tim part travailler et je dois donc quitter son appart. J’avais initialement l’idée d’aller faire un tour dans Pristina avant de retourner à la gare routière pour choper le bus pour Prizren. Sauf que je suis à plus de 30 minutes de marche du centre et à seulement 10 minutes de la gare routière, j’ai mon sac à dos et je dois encore faire deux bonnes heures de bus pour arriver à Prizren. La décision est prise rapidement, tant pis pour Pristina, je n’en aurais vu que la gare routière et une forêt d’immeubles plutôt anarchique. Je mets directement le cap sur la gare routière, direction Prizren. Sur le chemin de la gare routière, je constate rapidement qu’une jeune femme avec un gros sac à dos n’est probablement pas une vision très courante dans le quartier. Mais aucun regard désagréable, juste passablement étonné. La gare routière est en vue, je grimpe à bord de mon bus qui part une grosse dizaine de minutes plus tard. C’est parti pour deux bonnes heures de route et un nombre incalculable d’arrêts. On doit être à 50 kilomètres heure environ, avec une pointe à 70 dans les descentes et on doit tomber à 40 dans les montées. Finalement, Prizren. Ici m’attend Aga avec qui je dois potentiellement partir en stop jusqu’à Skopje (j’abandonnerai finalement le projet, pas de panique Maman). Je marche vers le centre de la ville car je sais que l’auberge où bosse Aga (et où je dois passer la nuit) n’est pas loin. Comme dans pas mal de villes, personne ne semble connaître ici le nom des rues et Google Maps me sauve la mise une nouvelle fois. A ce propos, Free, qui a sans doute estimé que la note serait suffisamment salée comme ça au retour m’a purement et simplement désactivé la 3G (que je n’ai pourtant utilisée que dans les situations extrêmes et quand je n’arrivais pas à trouver un wifi). Du coup, on en revient maintenant à la bonne vieille méthode de demander son chemin aux passants. Je finis par arriver à l’auberge. Ils ont l’air d’être en plein ménage car règne dans l’auberge un certain capharnaüm. Un homme m’accueille chaleureusement, je commence à caresser le chien qui dort sur le canapé. Il me demande d’où je viens, je réponds que je suis française et là il s’exclame « oh mais t’es française, mais j’suis de Montréal moi ! » avec l’accent québécois le plus fort que j’ai entendu de toute ma vie. Céline Dion à côté c’est de la limonade. Son accent est tellement fort et ses expressions tellement caricaturales que je me demande un moment s’il ne s’agit pas d’une plaisanterie. Mais non. Vingt minutes plus tard, Franck m’avait raconté comment il était parti six mois en voyage dans les Caraïbes avec sa « blonde » rencontrée dans un bar de Playa del Carmen au Mexique, et qui l’avait finalement largué à Port of Spain. Il monte ensuite me montrer la terrasse en rooftop mais je ris tellement que j’ai du mal à monter les escaliers. Je fais la connaissance d’Aga, une Polonaise de 22 ans qui m’a donc contactée sur Couchsurfing. Elle me dit les deux trois trucs à voir dans la ville, je file m’acheter un burek et je pars explorer. Je monte jusqu’à la forteresse d’où on a une vue magnifique sur les forêts alentour. Je redescends dans les petites ruelles, je vais remplir ma bouteille d’eau à la fontaine de la mosquée. Le tonnerre résonne une fois, deux fois, trois fois dans le ciel de Prizren, je juge plus sage de rentrer à l’auberge. Deux minutes plus tard c’était le déluge. Je reste un moment à chiller sur la terrasse avec Aga et Arbra, une Kosovare de 17 ans qui passe une bonne partie de son temps à l’auberge. Franck se fait un truc à manger et j’hérite d’une assiette, je crois qu’il m’a à la bonne (je cite « t’es ben belle et t’es ben sérieuse »). Comme c’est la dernière soirée d’Aga, on décide de sortir pour fêter ça. Direction un bar du centre avec Dennis (l’autre volontaire turc) et Angelo (un backpacker néerlandais qui vient d’arriver). Un peu plus tard, on est rejoints par Gaydim (le propriétaire de l’auberge) et Hajrije (une Albanaise de 23 ans qui a grandi à Chicago). On s’entend bien toutes les deux, et elle me comprend quand je lui dis que le stop, je suis moyennement enthousiaste. Elle m’aidera même à regarder les horaires de bus. Vers 2h du matin, on rentre à l’auberge, tout ce petit monde s’installe dans les canapés du rez-de-chaussée et fume (j’ai l’impression de vivre dans un fumoir depuis que je suis partie, et c’est pas ce que je préfère de ce voyage mais c’est pas dramatique). Il semble que je me sois endormie dans le canapé puisque Hajrije me réveille à 5h du matin pour littéralement me mettre au lit. De mémoire j’ai dormi toute habillée (rien ne va plus dans ce voyage), et deux heures plus tard mon réveil sonnait pour aller prendre le bus. Un peu hagarde après ma nuit de deux heures (que dis-je ? Ma sieste), je retrouve finalement le chemin de la gare routière, commande un thé à une terrasse qui n’avait de toute évidence pas vu une femme en terrasse depuis un moment... et le chauffeur de bus vient directement me chercher en mode « Skopje ? ». Environ quatre heures et demi de bus, réveillée par la police kosovare à la frontière pour que je leur donne mon passeport et on arrive à Skopje sur les coups de 13h. 

1 commentaire:

  1. J'ai tout rattrapé d'une traite ! Toujours un grand plaisir de lire tes écrits de voyage ma Laska ! On croirait voyager sur ton épaule :)
    TVB <3

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