Vendredi 10 août 2018
Vous dire à quel point je suis à la bourre dans ce journal serait proprement indécent. Je vous avais donc laissés à Struga, au moment où nous embarquions à bord du taxi pour Tirana. Le chauffeur continue à me parler en allemand et je fais la traduction à mes deux compères. On passe la frontière sans aucun problème (première fois de ma vie que je franchissais une frontière à bord d’un taxi). Les paysages albanais sont immédiatement somptueux, de la montagne à n’en plus finir, des routes en lacet et une chaleur étouffante. Une vraie fournaise, même le vent est chaud. On n’a évidemment pas la clim donc on roule fenêtres grandes ouvertes et comme j’ai le soleil sur moi, je suis en voie de liquéfaction avancée. On s’arrête finalement dans une petite station service, le temps pour le chauffeur de faire le plein et pour nous de nous rendre compte qu’on n’a pas le moindre lek (monnaie albanaise). Romeo fera finalement un peu de change avec le chauffeur pour acheter une bouteille d’eau (je me contente de remplir la mienne au robinet des toilettes en espérant que l’eau soit potable en Albanie). On repart dans la fournaise environnante. En arrivant à Tirana, on demande à notre chauffeur de nous déposer à la gare routière, puisqu’on compte bien choper un autre bus pour la côte avant la fin de l’après-midi. Problème, il y a trois gares routières à Tirana et notre chauffeur ne les connaît visiblement pas toutes. Après avoir demandé à une dizaine de personnes et être restés bloqués 45 bonnes minutes dans le trafic démentiel de la capitale albanaise, notre chauffeur nous dépose finalement à la gare routière où se trouvent les bus pour Sarandë. On se fait aussitôt harceler par les chauffeurs de taxi, les conducteurs de bus et de fourgon et plein d’autres gens dont on ne sait pas exactement qui ils sont. Fort heureusement, on a tous les trois l’habitude de voyager et on garde notre idée initiale : choper un bus ou un fourgon (minibus) pour Sarandë, en essayant de ne pas se faire arnaquer. On commence déjà par aller retirer de l’argent dans un distributeur sauf qu’à l’heure actuelle on n’a aucune idée du taux de change (on fera une estimation en voyant le prix des trucs et on se trompe pas de beaucoup, heureusement). On revient à la gare routière avec notre blé, le bus est parti mais il y a un fourgon. On monte à bord, pas de clim et fourgon blindé. On est déjà trempés de toutes façons. C’est parti sur les routes albanaises et je vous prie de me croire, c’était pas une partie de plaisir. Les routes sont étroites et sinueuses (à part une portion d’autoroute en très bon état), les chauffeurs albanais sont les grands champions du dépassement sans visibilité, et ça coupe les virages, et ça se fait des queues de poissons. Au bout de trois bonnes heures de route, on nous fait descendre du fourgon et monter dans le bus qu’on avait initialement raté (on n’a jamais su pourquoi mais c’est pas grave). Choc thermique avec la climatisation du bus (j’ai encore mal à la gorge trois jours après). Et ça continue... La nuit tombe, les routes sont de plus en plus sinueuses, mal éclairées. On est au bout de notre vie et on se demande si on va un jour finir par arriver à Sarandë. Finalement, à plus de 21h, on finira par être déposés au centre-ville. On était partis d’Ohrid à 10h... Si vous regardez Google Maps, ça fait 350 kilomètres... Conclusion : le mec qui crée une liaison Ohrid-Sarandë fait fortune. On atterrit dans un petit bouiboui pour manger un truc et choper un wifi histoire d’essayer de trouver une piaule pour ce soir. Finalement, le gérant du bouiboui appelle une dame, Romeo part en éclaireur voir l’appartement. C’est tout simple mais ça nous convient tout à fait. Mes deux Mexicains se jettent sur la clim comme la petite vérole sur le bas-clergé. On réserve deux nuits et on s’effondre dans nos lits (après un passage sous la douche qui fut sans aucun doute le meilleur moment de cette journée). L’Albanie ça se mérite !
Le lendemain, on était tous les trois encore un peu KO de notre voyage de 11 heures, du coup on y est allés mollo et on a passé la majeure partie de la journée à la plage de Sarandë. Elle n’a rien d’extraordinaire, c’est une plage de centre-ville assez quelconque, mais on était trop échaudés par les bus albanais pour retenter l’aventure tout de suite. On a grignoté un truc dans un petit resto le long de la promenade en bord de mer, et le soir on a dîné en terrasse dans un truc un peu plus chic. J’en ai profité pour expliquer le cauchemar du logement à Paris à mes Mexicains et quand Romeo a appris que j’avais vécu 2 ans et demi dans 9 mètres carrés, j’ai cru qu’il allait faire une syncope. Mes deux compères ont décidé de ne pas rester davantage en Albanie et de rejoindre le Monténégro demain. En ce qui me concerne, je vais rester un peu plus longtemps ici, histoire de voir si cette fameuse riviera albanaise vaut vraiment le coup.
Pour être totalement honnête, je dois avouer que j’abordais l’Albanie avec une certaine appréhension. La faute probablement à la mauvaise image que l’on a généralement de ce pays en France, mélange de corruption, de mafia et autres réjouissances de cet ordre. Rajoutez à ça que certains de mes amis me l’avaient décrit comme l’antichambre de l’enfer et comme un « unnecessary country ». À côté de ça, on m’avait également vanté les mérites de la côte et la beauté des plages. Je décide donc de rester un petit peu plus. Je prolonge la location de l’appart auprès du propriétaire qui ne parle pas un mot d’anglais (il doit savoir compter jusqu’à dix, pas plus) et décide de me poser quelques jours, le temps de parfaire mon bronzage. Je fais mes adieux à mes deux acolytes, ça a été un vrai bonheur de les rencontrer et on a eu des grands moments de fou rire. J’ai contacté un garçon de Couchsurfing pour qu’il me montre peut-être des endroits sympas un peu moins connus. En attendant, je décide d’aller m’affaler sur la plage. J’étais à deux doigts de m’endormir en plein cagnard quand Arjon m’appelle pour savoir où je suis. « Euh... on the beach ». J’essaie de lui expliquer tant bien que mal, mais le pauvre garçon a quand même joué à « Où est Charlie ? » pendant 20 bonnes minutes. Finalement il arrive à me retrouver, me demande ce que j’ai vu et fait à Sarandë jusque là. Quand il a su que je n’avais été que sur la plage centrale, que je n’avais pas encore vu le « château » et que je n’avais pas trouvé le bus pour Ksamil, j’ai cru qu’il allait pleurer. Il me demande si je veux aller à une autre plage, « une plage où vont les locaux, celle-là c’est que pour les touristes ». Un peu mon neveu ! « And do you want something nice or do you want something amazing? ». Bah amazing tant qu’à faire. Allez hop, c’est parti, en voiture Simone, sur les routes albanaises (ô joie). Bon, Arjon conduit pas trop mal, pour un Albanais. Il a quand même une fâcheuse tendance à rouler sur la voie de gauche en plein virage, à envoyer des messages en même temps et à insulter quiconque ne va pas assez vite à son goût (en gros, les 3/4 des autres automobilistes). Après une grosse vingtaine de minutes de bagnole, on arrive à la plage de Lukovë. JÉSUS MARIE JOSEPH. Très probablement la plus belle plage que j’ai vue de toute ma vie. Pas trop de monde, des petits galets blancs bien polis par les vagues, une eau turquoise et tellement transparente qu’on a envie de la boire, un soleil radieux, un bon 36 degrés à l’ombre. Le paradis sur terre les amis. Et en plus la température de l’eau est parfaite, assez chaude pour qu’on y entre sans problème, assez fraîche pour pas avoir l’impression de cuire au court-bouillon. La perfection est donc de ce monde. Je précise pour ceux qui seraient un peu paumés en géographie qu’il s’agit de la mer Ionienne (Corfou est juste en face). Et la mer Ionienne les enfants, c’est un petit bijou. Par contre c’est un bijou extrêmement salé ! On fait donc trempette et on prend des photos pour immortaliser cet endroit magnifique. Puis Arjon me propose d’aller jouer les cabris sur les rochers pour rejoindre les petites criques contiguës à la plage. C’est parti, en maillot de bain et non sans s’être enduits d’une épaisse couche de crème solaire. Du moment où il m’a vue en train de griller sur la plage, Arjon a eu l’air extrêmement inquiet pour moi et a suggéré environ toutes les douze minutes que je mette de la crème solaire. Faut dire qu’il est plutôt blanc aussi, surtout pour un Albanais, et blond aux yeux bleus (la plupart des Albanais sont bruns aux yeux marron foncé et plutôt super mats). Nous voilà donc partis sur les rochers (on a gardé nos pompes quand même, elles craignent rien de toutes façons). On descend finalement sur un rocher en contrebas et on continue l’exploration à la nage. Alors aussi étrange que cela puisse paraître, Arjon a la trouille de la pleine mer et n’aime pas trop nager là où il n’a pas pied. Mais il voit rapidement que je suis parfaitement à l’aise et je crois que ça le détend un peu. Du coup on nage jusqu’à une mini crique, et on s’installe finalement sur un rocher pour se cramer la tronche en plein soleil. Les amis, si vous me cherchez au mois d’août l’année prochaine, sachez que je serai probablement quelque part entre Sarandë et Lukovë, dans une mini-tente, en bikini et en vivant de figues et de mûres sauvages. Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n’importe où (vous connaissez la chanson). On revient finalement à la nage. J’en profite pour faire deux minutes de plogging sur la plage (ramasser les déchets qui traînent). Arjon, bien conscient du retard de l’Albanie sur la question de la gestion des déchets et des considérations écologiques, me semble partagé entre « si elle commence comme ça, elle a pas fini » et « ça me touche que tu prennes soin de mon pays ». Bref bien crevés, affamés (surtout moi qui n’ai avalé qu’une petite omelette depuis ce matin), pleins de flotte, de soleil et de sel (surtout de sel, la vache), on décide de grignoter un truc à un des petits restos de la plage. Arjon me trouve apparemment « even more beautiful than this morning ». Bah voyons. Une assiette de spaghetti sauce tomate plus tard, on décide de rentrer sur Sarandë (ça faisait deux semaines que je n’avais pas mangé de pâtes, un jour de plus et il fallait me rapatrier).
On rentre à Sarandë, Arjon me dépose chez moi pour que je prenne une douche, lave la serpillière qui me sert de chevelure et change de fringues. On se retrouve ensuite pour partir au « château » sur les hauteurs de la ville. On a une vue sur Sarandë by night, toute illuminée. Partout ici on retrouve cette atmosphère méditerranéenne à laquelle je ne pensais pas être aussi attachée. Ça me rappelle immanquablement les vacances formidables quand j’étais gosse en Espagne avec mes parents et mon frère. La chaleur, le soleil, la végétation typique (oliviers, figuiers, etc.), la mer, l’odeur du port (mélange d’essence et d’iode haha) et cette douceur de vivre. A chaque fois que je retrouve cette atmosphère, je réalise à quel point je l’apprécie et à quel point elle me rappelle de merveilleux souvenirs. On déambule sur la promenade le long de la plage et là aussi ça me rappelle les soirées de vacances en famille.
Après une nuit bien méritée, je suis allée prendre mon petit dej le long de la plage dans une petite gargote qui vendait des crêpes et j’ai testé le café frappé (café au lait avec des glaçons). On s’y fait même si j’ai mis cinq bonnes heures à le digérer. Je retrouve ensuite Arjon qui m’emmène boire un autre café dans un endroit magnifique avec une vue de folie sur la plage. On reste là à chiller, Arjon bosse un peu (il est guide touristique et avait des trucs à organiser) pendant que j’écoute de la musique. Finalement on prend la direction de Ksamil, une des plages réputées les plus belles. Au moment de récupérer sa voiture, on était bloqués par un gros 4x4 immatriculé en Serbie. Du coup on demande à la dame si elle peut déplacer la voiture mais elle nous dit que son mari a les clefs. Je discute un peu avec elle, je lui dis que je suis allée en Serbie, les villes où je suis allée, etc. Et là elle me donne un petit magnet de frigo qui est une carte de la Serbie, le genre de petites babioles que l’on trouve dans les magasins de souvenirs et que personnellement je n’achète jamais, mais quand c’est donné comme ça de bon cœur, un geste de gentillesse complètement random, de quelqu’un qui a juste voulu me faire plaisir, ça prend une valeur toute particulière. Finalement, quelqu’un d’autre déplacera sa voiture avant que son mari revienne et on pourra prendre la route. Mais décidément les Serbes ! Comment ça se passe ? On vous fait des piqûres de gentillesse et de générosité à la maternité ? On vous le met dans le biberon ? Bref, on prend la route pour Ksamil où on grignote un truc dans un resto. On laisse ensuite nos affaires à un couple d’amis d’Arjon car aujourd’hui l’activité du jour, c’est jet-ski. Arjon n’en a jamais fait, et comme c’est nettement plus drôle à deux que de le faire toute seule, je lui ai proposé de venir avec moi. Et là les enfants, ça a été complexe. Déjà il a fallu traverser toute la plage pour rejoindre le petit ponton d’où partent les jetskis (ils ont créé un truc spécial parce qu’il y a quelques années un touriste russe a été tué par un jet, et apparemment le Premier Ministre a pété un câble en mode ça fait désordre quand même...). Là Arjon a commencé à négocier le prix du truc, il a réussi à obtenir une réduction mais il fallait attendre une bonne vingtaine de minutes, ensuite ils ont ramené le jet mais il n’y avait plus d’essence donc on a attendu qu’ils ramènent ça. Finalement, et au moment où je me demandais si j’avais encore un soupçon de patience en réserve, on a pu monter sur le truc. Je prends les commandes, Arjon pense que j’ai méga l’habitude haha (je lui avouerai plus tard que c’était seulement la deuxième fois que je conduisais l’engin). Comme il a la trouille de s’éloigner du bord, j’ai jugé préférable d’attendre pour lui dire ça hahaha. Bref, c’est parti, comme c’est la fin d’après-midi, il y a pas mal de vagues et on se prend plein d’eau dans la figure mais c’est ça qui est marrant. Bref, j’adore ça, vous le savez déjà si vous aviez lu mon « Triptyque balkanique ». Arjon a l’air de kiffer aussi et d’oublier qu’il est loin du bord haha. Il me demande de tourner en rond pour faire un cercle car apparemment il a déjà vu des gens faire ça et voulait essayer. Finalement on ramène le truc et on rejoint ses amis qui nous filent du raisin. Le soir, on passe chercher deux de ses potes (qui parlent pas anglais mais bien italien) et on va jusqu’à la frontière grecque parce que les garçons veulent acheter du parfum au magasin duty free. Techniquement j’ai donc fait 150 mètres sur le territoire grec ahah. Passage de frontière à pied, encore une grande première. Puis Arjon me redépose chez moi pour une petite douche et un bon shampooing et on se rejoint ensuite pour aller en boîte (non sans avoir englouti un souvlaki et une glace). La boîte est pas mal mais personne danse, c’est un peu chelou. Finalement les garçons me raccompagnent chez moi vers 2h30. Tout ceci n’est plus de mon âge haha (même si ça fait trois fois qu’on me donne 22 ans depuis le début de ce voyage, les gens sont fous). Natën e mirë!
Un petit mot à propos de l’albanais puisque vous savez que les langues c’est ma marotte. Alors autant le serbe c’était plutôt easy-peasy grâce au tchèque et au russe, le macédonien ça pouvait encore se gérer, autant l’albanais c’est une autre paire de manches. Voilà une langue qui appartient à l’immense famille des langues indo-européennes (donc qui dérive du sanskrit au même titre que le français, l’allemand, le russe ou le letton) mais qui constitue à elle seule une branche. En gros vous avez trois grandes branches de langues indo-européennes : latines, germaniques ou slaves, et quelques autres plus réduites (je simplifie sinon on en a pour deux heures). Et des sous-familles à chaque fois. Mais l’albanais c’est une famille à lui tout seul (le grec aussi). Et entre le nord et le sud du pays, ils ont deux dialectes assez différents : le guègue au nord et le tosque au sud. Et d’après Arjon, la compréhension peut être complexe entre deux personnes issues d’un milieu rural par exemple. En ce qui me concerne, l’albanais c’est le néant intersidéral. Pour l’instant je sais dire bonjour, merci (mais je crois qu’ils comprennent une fois sur deux), oui (po) et non (jo) et « eau » (il a fallu sinon je serais morte déshydratée). Rien à faire pour que je me souvienne de « au revoir ». Donc inutile de vous dire que faire une phrase, c’est pas pour demain.
Une fois de plus la nuit a été courte puisque il n’y a rien à faire pour que je me réveille après 7h (mon organisme est encore bloqué sur mes horaires de boulot, c’est assez relou). Je mets le cap sur une petite crêperie adorable que Arjon m’a montrée il y a deux jours (et que je n’avais jamais réussi à retrouver la veille). Grosse crêpe « Lidia » (Nutella, banane, miettes de biscuit, je pense que vous chopez le diabète au bout de trois bouchées) et un café frappé parce que je suis têtue. L’endroit est super sympa, les serveurs parlent anglais, c’est bon et c’est pas cher (en fait vous pouvez partir du principe que l’Albanie c’est pas cher, pour un budget moyen français bien évidemment). Je fais ensuite mes bagages et quitte le petit appartement que j’occupe depuis quatre jours. Je rejoins Arjon chez lui, on est censés partir en début d’aprem sauf qu’il attend des touristes italiens qui à l’heure actuelle ne sont pas encore arrivés (16h50). Je les ai eus au téléphone (l’italien d’Arjon est pas foufou apparemment), ils étaient sur l’autoroute et devraient être là vers 17h, tous les espoirs sont donc permis. Du coup en attendant on est allés manger dans une petite cantine de cuisine albanaise, c’était super bon et je me suis goinfrée. J’ai croisé des Nantais en vacances pour trois semaines en Albanie, et Arjon leur a filé deux trois conseils au passage. Ensuite petit smoothie avec vue sur la mer et là on est affalés sur le canapé en attendant les Ritals et en digérant notre déjeuner.
On a finalement quitté Sarandë sur les coups de 17h pour aller chercher des gens qu’Arjon connaissait et qu’il devait déposer près de Tirana pour les redépose chez eux quand les Ritals sont enfin arrivés et retourner les chercher après. On a donc vraiment levé le camp vers 18, avec un couple d’une cinquantaine d’années (des amis de l’oncle d’Arjon si j’ai bien compris) et leur fille de 16 ans, Livia. La jeune fille parle anglais et italien, la maman seulement italien. On s’arrête dans un petit café le long de la route, j’hérite d’un soda au citron et d’un épi de maïs grillé comme si je faisais partie de la famille.
Ton article donne envie d'y aller!!
RépondreSupprimerMerci ma belle ! C’est vraiment un pays à découvrir !
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