samedi 11 août 2018

Back in the Balkans : le lac d’Ohrid, perle de la Macédoine

Dimanche 5 août 2018

Ce matin, je me mets en route pour la gare routière. Pas de taxi cette fois, mes petites jambes et c’est tout. En chemin, je m’arrête dans un petit café que j’ai repéré depuis trois jours et où je n’ai toujours pas eu le temps d’aller. Je commande un muesli, un thé et un smoothie avec trois fruits que je comprends et un quatrième truc que je comprends pas. Je m’assois dans un canapé en attendant que mon petit dej soit prêt et là, le mec assis à côté de moi me fixe et finit par s’approcher pour me demander en anglais « Est-ce que par hasard tu serais Laurianne ? Tu es française c’est ça ? ». Doux Jésus, qui est cette personne ? C’est en fait Zladko, un mec qui m’avait écrit sur Couchsurfing mais nos emplois du temps coïncidaient pas. On discute pendant que je prends mon petit déjeuner et quand il apprend que je suis passionnée par la Russie, on se dit que c’est vraiment dommage qu’on n’ait pas pu passer plus de temps ensemble (il est passionné aussi et est allé en Russie quatre fois, jusqu’à Krasnoyarsk). Le hasard aura voulu qu’on se croise autour d’un thé et d’un smoothie (l’ingrédient inconnu se révélant malheureusement être du gingembre, mais c’était buvable quand même). Je dis au revoir à Zladko et reprends ma route pour la gare routière. J’achète mon billet et me pose sur un banc comme j’ai quarante bonnes minutes à attendre. Deux backpackers arrivent et s’assoient à côté de moi. Quand le mec part aux toilettes, j’aborde la fille « Hablas español? » (il m’avait semblé ouïr la langue de Cervantes). « Si! _ De donde vienes? _ Mexico ». Quarante minutes plus tard, on embarquait tous les trois à bord du bus direction Ohrid et son fameux lac. Quatre heures de route pour faire 200 bornes, parce qu’on traverse le parc national de Mavrovo donc deux bonnes heures de route de montagne. On arrive finalement à Ohrid et on décide de déjeuner quelque part parce que tous les trois, on crève la dalle. Sorte de poivrons farcis absolument succulents. Finalement, Romeo et Cindy prennent le chemin de l’appartement qu’ils ont réservé et moi celui de mon auberge. J’arrive, ma réservation a l’air plus au moins prévue, mais on me dégote quand même un lit. Je pose mon sac à dos, commence à taper la discute avec un type de mon dortoir, Steve, un New Yorkais qui voyage un peu partout dans le monde. On part tous les deux visiter le centre de la ville et aller voir le fameux lac. Une glace pour moi et un gyros pour lui, on est sur les bords du lac à profiter de cette vue splendide. On rentre finalement à l’auberge, on s’installe dans le jardin, où on fait la connaissance de Ross, un Anglais qui nous raconte son voyage en stop de Pékin à Newcastle (bordel), de Ofelia (une Mexicaine qui habite à Belgrade) et de Mirt (une adorable Estonienne dont je finis le sandwich et les frites). Je termine la soirée comme ça avant d’aller me coucher dans mon pieu et de réclamer une couverture parce que je me caille à cause de la clim. Dodo ! 

Ce matin, réveil plutôt matinal et je pars prendre mon petit dej dans un resto avec Ofelia. On rigole bien autour d’une omelette et d’un thé à la turque que le resto est allé acheter en face. Je prends ensuite la direction du Cuba Libre Beach Bar qui est le point de rendez-vous pour l’activité du jour : le parapente. Grande première mais vous le savez, j’aime bien essayer de nouveaux trucs pendant mes voyages et c’est l’occasion (et évidemment c’est moins cher qu’en France). Le mec est super cool, on embarque à bord d’une Jeep d’un autre âge, je me retrouve avec une maman et sa fille, deux Belges de Bruxelles. Ça fait plaisir de parler un peu français car je n’ai croisé aucun touriste français depuis Belgrade. On monte sur le sommet de la montagne, lentement parce que la route est pleine de cailloux. Arrivées en haut, j’avoue que j’ai un moment de « bordel mais Laurianne, as-tu perdu l’esprit ? ». Ça ne dure pas et l’excitation prend le dessus sur l’appréhension. Ce baptême sera en compagnie de Lioubé. On m’arnache, casque, sac avec le siège, caméra au bout du bras. On voit une fille essayer de décoller et se casser la figure au bout de dix mètres. « C’est parce qu’elle est un peu grosse » nous dit en douce le responsable du truc, « pour vous ce sera super facile ». On attend le bon moment, que le vent nous soit favorable et c’est parti ! Je cours à peine quinze mètres et j’ai déjà quitté le sol. Lioubé me dit de m’asseoir et de kiffer. La sensation est incroyablement douce, une vraie quiétude. C’est ni trop rapide, ni trop lent, c’est pas violent du tout. Il me demande si je veux essayer de tourner, je dis oui et là ça m’a rappelé les manèges de la fête foraine que j’aimais tant quand j’étais ado. La vue sur le lac est magnifique, le soleil brille, bref, le kiffe. On se pose tout en douceur. Je reste un petit moment au bar en attendant que la dame transfère toutes les photos de la caméra sur un CD et qui je vois arriver au bar ? Mon couple de Mexicains favori. On se pose sur le bord du lac, l’eau n’a pas l’air bien froide, n’y tenant plus je me décide à faire trempette. Romeo a l’air moyennement convaincu, mais il se risque quand même à un petit bain et finalement Cindy aussi. On sèche ensuite toutes les deux au soleil pendant que Romeo s’assoupit à l’ombre (il est super mat de peau et déteste ça, je hais ce genre de personnes hahaha). Après ça, et comme on a tous les trois la dalle, on part déjeuner dans un petit bouiboui le long du lac. On déambule dans la ville à la recherche d’une glace et on décide finalement de monter à la forteresse. Chose dite, chose faite. La vue est canon. On redescend vers la petite église, on se promène sur les hauteurs, une chaude lumière dorée illumine toute la baie. C’est somptueux et on savoure notre chance de contempler ce paysage incroyable. Le soir venu, on se restaure d’une pizza qui n’aurait jamais droit de séjour en Italie mais c’est pas grave, et finalement Romeo et Cindy me proposent de partir avec eux pour l’Albanie le lendemain. Je rentre à l’auberge, me renseigne auprès du responsable des horaires de bus. Ça semble complexe. On se met d’accord pour se retrouver à 10h à côté de la fontaine. 


Ce matin, réveil matinal, je boucle mon sac à dos, je retrouve Mirt, ma belle Estonienne qui une fois de plus n’a pas dormi. Je fais la connaissance d’un Américain qui a sauvé un chaton d’une attaque de chiens et lui a déjà pris rendez-vous chez le vétérinaire pour le faire vacciner et le soigner (il a un genre de conjonctive à un œil). Que Dieu bénisse ce mec. Le petit chaton dort d’ailleurs paisiblement blotti contre lui. On se pose tous sur le balcon pour écouter de la musique. Finalement je leur fais mes adieux et je rejoins Romeo et Cindy. On doit d’abord rejoindre Struga d’où on est censés prendre un bus pour Tirana. On a commencé par attendre le bus une bonne vingtaine de minutes sur le bord de la route. Finalement il est arrivé bondé mais on a réussi à se trouver une petite place pour nous et surtout pour nos gros sacs à dos. On arrive à Struga, comme on savait pas où était la gare routière, on est descendus au centre ville pour se taper ensuite vingt minutes de marche jusqu’à ce qui était censé être une gare routière. On n’a jamais vu le moindre bus, on s’est fait mettre le grappin dessus par deux chauffeurs de taxi. Finalement on trouve la guichetière censée vendre les tickets d’un bus qui n’existe pas, on négocie avec le chauffeur de taxi qui nous propose un prix inférieur au prix du bus (et je sais que d’autres backpackers ont déjà fait ça, parce que la liaison Ohrid-Albanie est probablement une des plus merdiques d’Europe). Mes deux compères expliquent au chauffeur qu’ils sont mexicains, ce qui a l’air d’être extrêmement original pour lui. Il me regarde, commence par me demander si je suis polonaise ou tchèque, je lui dis finalement que je suis française, il me demande alors si je parle allemand (extrêmement logique, n’est-ce pas ?). Comme il ne parle pas un mot d’anglais à part « bus », je vais devoir faire appel à mes maigres souvenirs d’allemand. Bref, on embarque dans un taxi, Romeo devant à côté du chauffeur, Cindy et moi sur la banquette arrière. Pas de ceinture à l’arrière mais on n’est plus à ça près. Le chauffeur nous annonce deux heures vingt de route jusqu’à Tirana (zwei Stunde und zwanzig Minuten, danke schön). Comme on crève la dalle, on lui demande déjà de nous arrêter dans un petit bouiboui où on ingurgite un genre de burger macédonien pas si mauvais. Et c’est parti mon kiki ! 

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