Si je peux vous donner un conseil, préparez-vous un café, une bière, un bon smoothie, il y a du roman en perspective !
Première journée : on arrive à Prague sur les coups de 11h30. Le proprio nous attend devant l'immeuble, le contrat sous le bras. On monte, l'immeuble est ancien, plutôt classe et en pleine rénovation. C'est au quatrième étage, mais genre un bon quatrième. Vu qu'il est totalement impossible de stationner dans la rue, on se hâte de décharger la voiture dans le hall d'entrée. Un vrai capharnaüm qu'il va falloir monter... et sans ascenseur évidemment. Le propriétaire nous ouvre et redescend pour guider Patrick jusqu'au parking (payant et surveillé). Pendant ce temps, je commence à monter tout le barda pendant que Maman fait le tour du propriétaire. J'en suis à mon troisième aller-retour, je transpire comme un veau et je souffle comme un bouledogue asthmatique quand je vois mon propriétaire, chargé comme un mulet, monter gentiment mes cartons. Il y a des travaux au troisième étage, deux minutes plus tard, c'est le malheureux ouvrier ukrainien qui est mis à contribution (sur demande expresse de mon proprio, je n'aurais jamais osé). Le mec est le frère jumeau de Kojak, du coup en dix minutes c'est plié et on peut passer aux choses sérieuses. Signature du contrat, relevé des différents compteurs, paiement du premier mois de loyer. Tout est merveilleusement simple.
L'appart est canon, duplex de 138m², on oublie les cages à lapin parisiennes et on respire. Une entrée, salle de bains avec baignoire ET douche (pourquoi choisir ?), cuisine toute équipée (il y a même un lave-vaisselle), salon spacieux. Ma chambre et celle de Liza, ma coloc russe sont à l'étage, tandis que celle d'Igor (mon coloc ukrainien pas encore rentré de vacances) est au premier niveau. Tout cela est charmant, cosy, très sympa. Ma chambre est mansardée, velux qui donne sur les toits, masse de place et même un renfoncement sur mesure pour toutes mes boîtes de chaussures. Kateryna, la jeune Estonienne que je remplace m'a laissé quelques trucs (elle vient d'ailleurs bientôt et aura a priori des choses à me montrer). J'ai aperçu un adorable petit sac à main marron, si c'est de cela dont il s'agit, qu'elle soit bénie.
Comme il est plus de midi et qu'on a la dalle, on décide de repousser le rangement à plus tard. Il y a un resto sympa dix mètres plus loin dans la rue, c'est donc l'occasion pour mes parents de découvrir la cuisine tchèque. On fait un tour dans le quartier, hyper animé, centre commercial géant à cent mètres, tram en bas de chez moi et métro quelques mètres plus loin. Qui dit mieux ?
Le reste de l'après-midi a été consacré à chercher un hébergement pour mes parents, ça a été un chouïa compliqué, surtout que la circulation dans Prague, franchement je crois que c'est pire que Paris, donc ils ont fini par se poser à une centaine de mètres de chez moi, la voiture est au parking et tout va bien. Pizzeria pour clore la soirée, et je suis rentrée ranger mon barda, et c'était pas gagné, croyez-moi.
Deuxième journée : réveillée aux aurores, il est temps pour moi d'attaquer les choses sérieuses. J'ai un joyeux bordel de démarches à faire, une carte de métro à acheter et un compte en banque à ouvrir. La majeure partie des trucs ouvrent plus tôt que chez nous, ce qui me permet d'attaquer de bon matin. Je prends le métro, direction le centre, station Můstek. Je sors dans la rue, l'adresse pour acheter la carte de métro à la main. N'ayant pas la moindre idée de la direction dans laquelle partir, je demande à une dame qui tient une petite fille par la main. Elle me répond dans un très bon anglais, et vu que ça a pas l'air simple de m'expliquer, elle décide tout bonnement de m'emmener. La petite doit attaquer son deuxième jour d'école (la rentrée était hier en République tchèque), mais elle me dit qu'elle a le temps. On discute sur le chemin, elle est adorable, me demande ce que j'étudie, et me dit qu'elle voudrait aller à Paris dans quelques années pour emmener la petite à Disneyland. Elle m'amène finalement devant le bâtiment, je la remercie chaleureusement et entre dans le truc. Je sais que j'ai besoin d'une photo pour la carte et comme je n'en ai pas, je demande au mec derrière moi s'il sait où je peux en faire. Il se trouve que ce jeune homme est slovaque, parle très bien anglais, et est vraiment adorable. Il m'emmène dans la salle où je dois faire la carte (il y a déjà une file d'attente effrayante), demande à un monsieur où je peux faire les photos d'identité, me trouve les formulaires à remplir et finit par m'emmener aux photos au cas où je ne trouverais pas. J'ai une chance insolente. Je fais donc mes photos pour 125 Kc, par contre ce n'est pas un bête Photomaton, non non, c'est un vrai appareil photo, et une dame qui vous les développe illico presto. Je repars donc avec mes photos dans la salle et c'est rapidement mon tour. Là encore, le mec du guichet parle bien anglais, il est souriant et très gentil. L'affaire est donc pliée en quelques minutes, il m'indique où je dois me rendre pour charger ma carte fraîchement fabriquée (elle m'a coûté 250 Kc). Je recharge donc pour dix mois, ce qui me coûte 2 400 Kc (je rechargerai ensuite au mois, c'est vraiment pas cher). En tout et pour tout, mes dix mois de transports en commun m'auront coûté 111 euros. La RATP et leur carte Imagine R de mes fesses avec leur délai de trois semaines et leurs tarifs exorbitants peuvent aller se rhabiller. Toute heureuse de ma nouvelle carte, je reprends le métro direction la station Flora pour m'enregistrer auprès de la police. Je tombe direct sur un contrôleur mais au moins, je suis sûre que ma carte fonctionne.
J'arrive à la station Flora, je demande à une dame, la rue où je dois me rendre est un chouïa loin et surtout une fois dans ladite rue, je ne sais pas dans quel sens la prendre. Je demande à un monsieur, qui ne sait pas du tout où se trouve le numéro 2, mais quand je lui dis "immigration police", ça a l'air de lui parler. Il me demande si c'est l'immigration pour les Russes, je lui dis non, je suis française. "You immigrate from France to Czech Republic, are you crazy ?". J'ai failli lui dire qu'au moins ici, il n'y avait pas François Hollande, mais je me suis contentée de lui dire que c'était pour un Erasmus. J'ai finalement trouvé ledit bâtiment, bien gris, bien moche et bien époque communiste. Je rentre là-dedans pour me demander immédiatement ce que je fais là. Il n'y a que des Russes, des Vietnamiens ou des Roms. Personne ne parle anglais, je bredouille un malheureux "Je suis française" en tchèque, le mec me fait comprendre que je n'ai pas besoin de m'enregistrer, je lui réponds "étudiante, République tchèque", il finit par m'envoyer au bureau n°5. Là, un vieux policier qui comprend l'anglais comme moi le coréen commence à pianoter sur son ordi, à tamponner trois mille papelards, me fait comprendre que l'accent grave n'existe pas en tchèque (pas grave mon bon monsieur, c'est l'administration française qui sait pas écrire), et conclut par un "doma" qui signifie en gros c'est-bon-ma-fille-le-reste-tu-feras-chez-toi-t'as-pas-besoin-de-ça-c'est-l'Europe-tsé. Je précise que si je veux ce bon sang de papier d'immigration c'est uniquement dans l'optique de peut-être tenter de passer mon permis ici, ce qui ne sera possible qu'en prouvant que ça fait bien six mois que je suis en République tchèque. Ceci explique celà. Un chouïa fatiguée mais pas mécontente de moi, je regagne mon quartier pour la dernière mission du jour : ouvrir un compte en banque. Je choisis Raiffeisen Bank, une banque suisse, j'aime bien le jaune. Tout cela se fait avec une facilité déconcertante. Je plains les malheureux étudiants Erasmus à Paris qui se trouvent confrontés à la logique de l'administration française selon laquelle tu ne peux pas ouvrir un compte sans adresse et tu ne peux pas louer un appart sans compte en banque. Enjoy. Je dois aller chercher ma carte en fin de semaine et je pourrais enfin payer et retirer sans me taper la commission exorbitante de ma banque française.
J'estime que le reste attendra demain, le téléphone, les courses, etc. Je rejoins mes parents et nous partons ensemble à la découverte de Staré Město (la vieille ville de Prague) et de Malá Strana. La vieille ville, l'horloge, l'église Saint-Nicolas, etc, etc (article à venir !).
La place de la Vieille-Ville (Staroměstské náměstí) et l'église Notre-Dame-de-Týn (kostel Panny Marie před Týnem).
Bon choix pour la banque ! La Raiffeisen est très bien (du moins en Suisse!) ;))
RépondreSupprimerBisous ma belle !
Camille.