jeudi 21 mars 2019

Voyage au pays du dragon : Hoi An et le Centre

Mercredi 13 mars 2019

Je suis une nouvelle fois hyyyyyper en retard sur le récit de ce voyage. Le temps passe super vite et je dois avouer que je préfère largement profiter du moment présent et vivre ce voyage à 100%, par conséquent je ne prends pas toujours le temps nécessaire pour me poser et vous narrer mes aventures. Mais je suis sûre que vous comprendrez ! 

Nous sommes donc arrivés à Hoi An avec Alice et Ian, un autre Anglais rencontré dans le bus. On a marché un bon moment, surtout moi car mon auberge est un peu excentrée de la vieille ville. Après 35 minutes de marche, j’arrive en nage à la villa. Ma chambre n’étant pas encore prête, je patiente au bord de la piscine. On va pas pleurer non plus. Je me suis accordé un petit plaisir et j’ai réservé une belle chambre pour moi toute seule dans une belle villa avec piscine, petit déjeuner servi dans le jardin et tout ce qui s’en suit. À 15 euros la nuit, j’aurais eu tort de me priver... La villa met aussi à disposition des vélos, moyen de transport prisé à Hoi An, mais surtout par les touristes, les locaux préférant semble-t-il toujours les mobylettes et les scooters. Ceux qui me connaissent savent que le vélo et moi, ça fait deux... Si je suis montée trois fois sur un biclou ces dix dernières années, c’est un record. Toujours est-il que j’emprunte donc une bicyclette (de ville, c’est encore ce que je préfère) et un antivol pour pouvoir déposer l’engin quelque part. Et c’est parti, je charge Google Maps et je parcours les deux kilomètres qui me séparent de la ville. Je laisse la bicyclette sur la première petite place que je croise, où sont déjà gares de nombreux engins. Impossible de fermer l’antivol, pas tout jeune et tout rouillé. Au bout de 20 minutes de lutte acharnée et tandis qu’un chien errant me lèche le coude, j’abandonne la partie et je laisse mon vélo avec l’antivol ouvert en priant pour le retrouver à mon retour. Le vieux centre de Hoi An est réservé aux vélos et aux piétons à partir d’une certaine heure, mais ça n’empêche pas certains de continuer à utiliser leurs deux-roues. Et pour être tout à fait honnête, vue la densité de touristes c’est impossible de continuer, même à vélo. Je continue donc à pied, ça m’évitera de tuer quelqu’un. J’erre dans les petites ruelles, c’est très mignon, le patrimoine est bien conservé. Mais ça me donne rapidement le sentiment d’un musée à ciel ouvert, d’une sorte de Disneyland réservé aux touristes où tous les magasins sont des échoppes de souvenirs ou des tailleurs pour se faire faire des vêtements (Hoi An est réputé pour ça). Les restaurants sont plutôt modernes, presque chics et les petits bouis-bouis qui me sont chers sont relégués à l’extérieur de la vieille ville. Je trouve néanmoins un resto où m’attabler pour goûter une des spécialités locales : le cau lao. Il s’agit d’un plat de nouilles avec du porc, des herbes et tout un tas de trucs. C’est délicieux et la serveuse est adorable (même si elle m’a apporté le ventilateur et me l’a branché en plein sur moi en pensant que j’aurais trop chaud). Je l’ai coupé en douce parce que je déteste ça. Je me balade ensuite dans les rues, fais quelques emplettes en tentant de négocier (je suis toujours assez mauvaise et les Vietnamiens sont tellement attachants qu’il est difficile de leur résister). Vers la fin de l’après-midi et comme il fait beaucoup plus chaud ici que dans le Nord, je décide de rentrer pour profiter de la piscine avant de ressortir ce soir. J’ai la joie de constater que malgré l’antivol ouvert, mon vélo n’a pas bougé et je me mets donc en route pour la villa. C’était sans compter sur mon sens de l’orientation, ma mémoire désastreuse sur ce point et le fait que je n’ai pas Internet. Après avoir tourné, viré, fait demi tour 874 fois, j’en suis arrivée à me retrouver en dehors de la ville et à atteindre le village suivant. En désespoir de cause, je m’arrête sur le bord de la route et lance « Anh oi! » aux deux jeunes hommes qui bricolent dans un garage. « Anh oi! », c’est un des trucs en vietnamien que Duong m’a appris. C’est un moyen d’attirer l’attention d’un homme plus âgé que soi. Littéralement, ça signifie « grand frère » mais c’est comme ça que l’on s’adresse à un inconnu, si celui-ci est un homme et qu’il est un peu plus âgé. Donner un âge aux Vietnamiens n’est pas toujours très évident pour moi, mais Duong m’a aussi dit que c’était une marque de respect et que ça pouvait facilement inciter le monsieur en question à m’aider. Inutile de vous dire que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde, j’en userai et en abuserai tout au long de ce voyage, mais de toutes façons les Vietnamiens sont globalement très aimables et aident volontiers les étrangers en galère. Je montre donc mon adresse aux deux mecs, qui me font signe de rebrousser chemin (ça je me doute bien...) mais je leur fais comprendre que je suis perdue, que j’ai fait le tour de la ville un nombre incalculable de fois et qu’il est possible que je ne retrouve jamais mon hébergement (je développe de réels talents en mime ahah). Sans doute pris de pitié, un des deux mecs me fait signe de la suivre. Il enfourche sa mobylette et je n’ai plus qu’à le suivre. Je pensais être pas loin, mais en fait j’étais à peu près à l’autre  bout de la ville et je pense que sans lui, j’y serais encore. J’arrive donc à ma villa, je fais rapidement trempette dans la piscine et je rejoins ensuite Alice (à pied, la bicyclette ça suffira pour aujourd’hui) dans la vieille ville. Victime d’une intoxication alimentaire ces derniers jours, Alice a envie de manger dans un resto qui propose de la nourriture occidentale et c’est donc en terrasse du très chic resto Cargo que nous nous installons. Heureusement ils proposent aussi de la cuisine vietnamienne, et la salade de papaye verte et le cao lau sont délicieux. On fait connaissance avec deux Canadiens de la table voisine et c’est tous les quatre que l’on part prendre un verre dans un bar qui fait aussi club de plongée (si si) ouvert par un Parisien (tout est possible dans ce pays). Je rentre finalement à pied, j’ai le plaisir de découvrir des petits cookies laissés sur ma table de chevet « pour me souhaiter une bonne nuit » et je m’endors comme un bébé. 


Réveil agréable, petit déjeuner dans le jardin et j’enfourche la bicyclette direction l’hôtel d’Alice au centre-ville pour une journée visite du patrimoine de Hoi An. On visite les maisons anciennes (en même temps qu’un groupe de Français avec un guide dont la précision du vocabulaire est impressionnante). Les maisons sont petites mais très jolies et fleuries. Le système digestif d’Alice semblant revenu à la normale, on déjeune d’un banh mi acheté dans la rue (très bon) et on passe l’après-midi à écumer les boutiques et tailleurs car Alice veut se faire copier une robe qu’elle a acheté en Angleterre. C’est drôle de négocier, de voir les tissus, de comparer, etc. Alice a l’air désolée de m’entraîner là-dedans mais elle a tort car je passe un très agréable après-midi. J’en profite également pour faire quelques courses. J’ai également profité de mon séjour à Hoi An pour goûter certains fruits exotiques que je voulais goûter depuis longtemps parmi lesquels probablement le plus connu et le plus controversé d’entre eux : le durian. Ce gros fruit à l’écorce hérissée de piquant est réputé autant pour sa mauvaise odeur que pour son goût, adoré par certains et détesté par d’autres. Le durian est un fruit relativement cher, pour le Vietnam. Je négocie donc un peu le prix, la dame me l’ouvre, extrait des quartiers la pulpe jaune dans laquelle sont cachés de gros pépins noirs et me l’emballe dans trois petites barquettes en polystyrène. J’ai goûté mon durian dans un petit café qui diffusait du Georges Brassens. L’odeur ne m’a pas effrayée tant que ça (et pourtant je suis très sensible aux odeurs), celle du durian est réputée tellement désagréable qu’il est interdit d’en emporter dans les transports publics. La texture est probablement ce qui m’a le plus déplu. C’est crémeux un peu bizarre, ça donne le sentiment d’avoir été mâchouillé, avalé puis régurgité. Pas foufou. Le premier goût est bof, en revanche l’arrière-goût que cela laisse dans la bouche est plutôt agréable. J’en ai fait goûter à deux Français rencontrés dans le café, mais c’était pas leur tasse de thé. J’ai également profité de ce séjour pour regoûter les longanes, ces petits fruits entourés d’une écorce marron qui se présentent en grappe et ressemblent pas mal à des litchis. Délicieux. J’ai également goûté les ramboutans, ces fruits « poilus » et qui ressemblent là aussi à des litchis. Même Alice a été séduite. Repas dans un joli resto le soir et retour à la villa en vélo. Je pars le lendemain pour le sud, seule car Alice prolonge son séjour à Hoi An de quelques jours. 

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