lundi 4 mars 2019

Voyage au pays du dragon : Hanoï (1)

Samedi 2 mars / Dimanche 3 mars 2019

Il est désormais plus que temps de commencer ce nouveau journal de bord. Je suis actuellement en vol quelque part au-dessus de la Chine, en direction de Hong Kong, où je ferai une courte escale avant d’atteindre ma destination finale : Hanoï. 

Je rêvais de partir en Asie du sud-ouest depuis plusieurs années mais j’attendais de pouvoir prendre des vacances à cette période de l’année, ce qui n’était pas le cas lorsque j’étais étudiante. Il était grand temps de réaliser ce projet. 

Pour ce premier voyage, j’ai donc choisi le Vietnam, un peu par hasard, un peu en souvenir de ce roman et de ce film que tant aimés, « L’Amant » de Marguerite Duras, où les deux protagonistes se rencontrent alors qu’ils se trouvent « sur un bac sur le Mékong ». De fil en aiguille, j’ai donc acheté un billet d’avion et posé deux semaines pour découvrir ce pays. 

Je suis à bord de ce zinc depuis presque 9 heures, j’en suis à mon cinquième film et je n’ai pas réussi à fermer l’œil une seule seconde. J’ai fait une razzia dans les mini-paquets de pop-corn, je me suis tortillée dans tous les sens sans jamais trouver la bonne position pour m’assoupir et j’ai finalement déclaré forfait. 

La large sélection de films offerte par Cathay Pacific m’a permis de rattraper tous les films que j’avais ratés au cinéma ces derniers mois (Colette, Green Book, Papillon et La Favourite). J’en suis désormais à mater un film chinois qui a l’air archi glauque et je devrais arriver à Hong Kong sur les coups de 14h (heure locale). 

Lundi 4 mars 2019

Ça y est, je suis déjà méga à la bourre dans le récit de ce voyage. Je suis arrivée hier à Hanoï sur les coups de 19h après une courte escale à Hong Kong et un vol d’environ deux heures et demi pendant lesquels j’ai eu un écran (mais j’avais fait le plein de films...) et un repas (merci Cathay Dragon). J’arrive donc, la chaleur moite me saisit dès la sortie de l’avion, cette sensation de rentrer dans une salle de bains dans laquelle quelqu’un vient de prendre une bonne douche. Je passe l’immigration, un tampon sur mon passeport, récupère rapidement mon sac, retire de l’argent, casse un gros billet pour des plus petits et cours pour choper le bus direction le centre-ville. Tout ceci s’est fait avec une étonnante facilité. 

A bord du bus, je m’assois à côté d’un jeune homme qui s’est rapidement retrouvé sur Google Maps en train de chercher où se trouvait mon auberge pour me dire à quel arrêt descendre. C’était un Coréen qui vivait à Hanoï depuis deux ans. On papote un peu, il parle un excellent anglais, mais pas un mot de vietnamien d’après lui. Finalement il m’indique mon arrêt et comment rejoindre mon auberge. Je saute du bus et commence à remonter la rue. 

Je me prends alors le bourdonnement de Hanoï en pleine face. Un tourbillon de bruits, d’odeurs qui me saisissent et me ravissent tout à la fois. L’odeur du feu de bois des barbecues de rue, l’odeur du riz en train de cuire qui me met déjà en appétit, l’odeur des pots d’échappement et des ordures aussi parfois, il faut bien l’avouer. Le bruit des klaxons qui ici aussi semblent être un sport national et signifier tout à la fois « attention j’arrive », « salut mec » et « bouge de là crétin », le bruit de la musique à plein volume qui s’échappe de tel et telle échoppe, le bruit des conversations car quand les Vietnamiens conversent, c’est souvent avec entrain et pas forcément discrètement. 

Là encore je trouve mon auberge avec une facilité déconcertante et je suis accueillie par le sympathique sourire de la réceptionniste. L’auberge est tout à fait quelconque, le dortoir est exigu et sombre, mais il y a des rideaux autour de chaque lit, une petite lampe et un coffre qui ferme à clef. A deux euros la nuit, peut-on réellement se plaindre de quoi que ce soit ? Je largue mon sac à dos et je contacte Duong, que je dois rencontrer dès ce soir. Elle m’a contactée via Couchsurfing et nous échangeons déjà par messages depuis quelques semaines. Elle me rejoint en moto taxi et nous partons à pied à la découverte des ruelles de Hanoï. Là encore l’activité me surprend. Dans un dédale de ruelles et dans une forêt de lumières, déambulent badauds et touristes, dans un joyeux tintamarre. Cafés, bars, restaurants en tous genres, boutiques, c’est ultra vivant, surtout pour un dimanche soir. Énormément d’Occidentaux, dont les typiques « backpackers anglophones » dont je reparlerai peut-être à l’occasion. 

Duong et moi nous faufilons dans la foule jusqu’à un petit boui-boui qui vend les fameux « banh my », ces désormais célébrissimes sandwichs nés de l’union des gastronomies vietnamienne et française. Un morceau de baguette dans lequel est glissé un mélange de lamelles de viande, légumes et sauce aux saveurs vietnamiennes. Dé-li-cieux. Un au bœuf et poivre et un au canard, les deux sont exquis. Les banh my rapidement engloutis nous poursuivons notre chemin en quête d’un dessert. Duong me propose de goûter le « chè ». Rien à voir avec les révolutionnaires sud-américains, même si le mélange est lui aussi... détonnant. Dans une échoppe qui ne passerait pas la première étape d’un contrôle sanitaire, et entourée par une horde de jeunes gens empressés, une dame réalise un mélange des plus improbables dans de petits bols. Elle y verse une sorte de yaourt décongelé, y ajoute toutes sortes de fruits (fraises, ananas, ...) et de machins en gelée improbables (toujours pas identifié l’ingrédient de base du truc). Elle verse là-dessus une sorte de crème anglaise et de lait concentré sucré, une grosse poignée de glace pilée et roulez jeunesse. On s’assoit à une des tables riquiqui en devanture et je me risque. Contre toute attente, c’est pas si degueu et même tout à fait mangeable. Je finis donc mon bol. Curieusement mes intestins auront très bien supporté tout ça, même la glace pilée sur laquelle je n’aurais pas parié bien cher. 

Après une dernière balade le long du lac en admirant les jolies lumières et le petit temple, Duong me dit au revoir et on prévoit de se revoir le lendemain. Je regarde le chemin sur mon GPS, il y en a officiellement pour 7 minutes. Après 20 bonnes minutes de marche, avoir demandé à cinq personnes et fait demi tour trois fois, je commence à perdre patience. Je me dis que je vais finir par arrêter un taxi moto, lui montrer l’adresse de l’auberge, me faire entuber et arriver à mon auberge. En désespoir de cause, je finis par demander à un jeune garçon installé sur un trottoir. Il appelle son copain qui parle anglais, lequel m’explique le chemin. Peu convaincue car je me suis déjà perdue en prenant le chemin qu’il m’indique, je me mets en route. Vingt mètres plus loin, il me rattrape en scooter et me demande si je veux qu’il me dépose. Une âme charitable ! J’arrive donc en quelques minutes à mon auberge. Passage impératif par la salle de bains car je n’ai pas vu une douche depuis 48 heures. Rafraîchie et épuisée, je me glisse dans les draps et m’endors en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. 

Réveillée ce matin relativement tôt, je me mets en route d’une petite gargote où déguster un bon pho. Cette soupe traditionnelle vietnamienne connue dans le monde entier peut être dégustée à toute heure du jour ou de la nuit, mais c’est un plat que les Vietnamiens apprécient tout particulièrement au petit déjeuner. Je pars à pied, l’adresse recommandée par le Routard n’étant pas bien loin. J’arrive, comme le guide le précisait, il y a la queue. C’est bon signe ! Le couple derrière moi (qui se révélera être un couple de Coréens en vacances) m’invitent à me joindre à eux à leur table et c’est donc tous les trois que nous dégustons notre soupe (bouillon de bœuf avec des vermicelles de riz, des végétaux, je sais pas trop lesquels et des lamelles de bœuf bien cuites). La dame a veillé à passer une lingette sur la table, probablement un chouïa poisseuse à son goût. Le pho est excellent, il ne coûte qu’une poignée de dongs et ça vous cale l’estomac pour quelques heures (même le mien). Le couple partage avec moi leurs beignets que l’on trempe dans le bouillon en prenant exemple sur les Vietnamiens. 

Au moment de partir, je me lève sans réfléchir et mon portable, qui était posé sur mes genoux tombe par terre. Il est déjà tombé environ 8 593 fois mais là, c’est la fois de trop. Écran tout brouillé, à moitié blanc, système tactile qui ne répond plus. Problème avec un P majuscule. En dehors du fait que personne n’a envie de bousiller l’écran de son iPhone parce que ça coûte cher et que c’est relou, je ne peux raisonnablement pas envisager de poursuivre ce voyage avec un téléphone inutilisable. Premièrement parce que je n’ai pas mon ordinateur, deuxièmement parce que je fais tout avec mon téléphone (GPS, réservations, applications en tous genres), troisièmement parce que je ne pourrai même pas rassurer ma mère que je sais capable de contacter l’ambassade de France si je ne réponds pas dans les 24 heures. Il n’y a donc qu’une solution : faire réparer au plus vite ledit téléphone. 

Dans ma malchance, j’ai eu le bon goût de bousiller mon téléphone dans le quartier des 36 corporations, aka le quartier de Hanoï où tu peux trouver à peu près tout et n’importe quoi, avec une densité de 4 567 boutiques au mètre carré. Croisant un Occidental qui selon toute vraisemblance parle anglais, je lui demande s’il connaît un endroit où je pourrai faire réparer mon téléphone. Sa réponse restera dans les annales « Je ne sais pas exactement où mais vous trouverez, on est au Vietnam, tout est possible ». Amen. Je demande à un premier café, puis à une dame qui ne parle pas anglais mais percute assez rapidement quand je lui montre mon écran. Elle m’indique une boutique. J’attends l’ouverture mais ça ne vient pas. Sans doute prise de pitié de me voir faire le pied de grue de l’autre côté de la rue, elle revient m’amener un papier sur lequel elle a écrit le nom et l’adresse d’une autre boutique. Je n’ai plus qu’à montrer le papier et à suivre les gestes ou indications des passants. Un grand merci à cette petite dame. J’arrive à la boutique indiquée, qui m’oriente vers une autre boutique et finalement, j’arrive au bon endroit. Ça ne ressemble pour ainsi dire à rien, quatre mecs dévissent des téléphones avec toutes sortes d’outils, deux jeunes femmes pianotent sur leurs ordinateurs. L’une d’elle parle anglais. « Il faut changer votre écran, ça vous coûtera « prix tout à fait acceptable au vu de la valeur du téléphone et de l’urgence de la situation ». « Ça va prendre combien de temps ? », « Environ 10 minutes ». Devant mon air ahuri, elle sourit et donne le téléphone à son collègue. Il entreprend de décoller la chose, de la dévisser, de faire je-sais-pas-quoi, toujours est-il que dix minutes plus tard, mon téléphone est comme neuf, et il m’a même ajouté une protection en verre toute neuve dont l’achat à Paris m’avait coûté la moitié de l’opération totale ici. Un magicien. Je paie et ressors de la boutique avec un quasi fou rire. 

Le problème du téléphone étant résolu, je commence à me balader dans les ruelles, chacune d’entre elle étant spécialisée dans le commerce d’un truc particulier. Les noms sont les noms d’origine mais la chose vendue a parfois changé au fil du temps. Règne dans ce quartier du vieux Hanoï une ambiance inimitable, un vacarme incessant, un trafic délirant. Scooters, mobylettes, voitures et cyclo-pousses se croisent sans cesse dans un concert de klaxons. Des femmes coiffées d’un nón lá (chapeau conique traditionnel) portent des fruits ou d’autres marchandises dans des palanches en bambou (vous avez déjà vu, vous ne connaissez juste pas le nom, c’est đòn gánh en vietnamien). Certaines préfèrent pousser des bicyclettes croulantes de panier chargés d’herbes aromatiques ou même de poissons. A l’entrée de nombreuses échoppes ou boutiques, un petit autel avec des offrandes assure au propriétaire un commerce florissant et de bonnes affaires. Ce qui vous sautera probablement aux yeux, c’est que tout ou presque se passe dehors, sur le trottoir, devant la boutique bien plus qu’à l’intérieur de la boutique. On cuisine dehors sur une sorte de brasero ou de réchaud. On discute dehors sur de petites chaises de la taille des chaises pour enfants. On stocke ses marchandises dehors pour les montrer et attirer le chaland. 

Des hommes et des femmes de tous âges travaillent ainsi, sur le trottoir, assis à ras du sol. Avec mon mètre 72, je suis ici clairement plus grande que la moyenne et globalement j’ai l’air d’un crapaud sur une pomme assise sur ces fameuses chaises. Je ne comprends pas très bien à quel moment on préfère déguster sa soupe la tête entre les genoux et à moitié plié en deux, mais si quelqu’un a une explication à ce phénomène, je serais ravie de la connaître ! Comme d’autres peuples d’Asie, les Vietnamiens patientent souvent accroupis mais d’une manière un peu différente de la nôtre. J’ai vu un groupe de personnes jouer aux cartes accroupis ainsi sur le trottoir. 

La notion de trottoir n’est clairement pas ici la même qu’en France. Le trottoir est avant tout une prolongation du magasin, une cuisine, une arrière-boutique (on pourrait parler d’avant-boutique), une vitrine à l’air libre, une terrasse, un parking à deux-roues, et après seulement un endroit destiné à la circulation des piétons. Résultat, après avoir tenté le slalom sur 3 kilomètres, vous abandonnez rapidement le combat et vous vous retrouvez à marcher le long de la route comme il se doit. Là vous devez encore éviter les scooters et mille autres moyens de transport et tenter de ne pas vous faire tailler un short. Traverser la rue est ici une discipline à part entière. Mon conseil : allez-y franchement mais pas trop, rapidement mais pas trop, prudemment mais pas trop. Tout est question de dosage, à peu près comme le nuoc mâm dans la cuisine locale. 

Mais reprenons donc le cours de cette journée. Après avoir bien arpenté le quartier, dégusté un jus d’orange pressé dans un petit café dont le niveau sonore atteignait probablement celui d’une piste d’atterrissage, je me suis décidée à rentrer me reposer un peu à l’auberge, souffrant d’un léger mal de tête. Je conviens avec Duong de la retrouver dans un petit restaurant près de chez elle. C’est à l’autre bout de la ville, je décide donc sur ses conseils de télécharger une appli qui est en quelque sorte le Uber local et qui permet d’appeler un taxi moto pour aller d’un point À à un point B. C’est la vie ce truc. Pas besoin de marchander en n’ayant aucune idée du prix réel de la course, pas besoin de galérer à faire comprendre ta destination, bref, la simplicité et l’efficacité incarnées. 

Aussitôt dit aussitôt fait. Mon chauffeur Grab m’attend, vêtu d’une veste et coiffé d’un casque vert. C’est parti pour une grosse vingtaine de minutes de taxi moto. Je n’en avais pas repris depuis le Togo mais j’ai gardé l’habitude. Et que je te grille le feu rouge, et que je te klaxonne à tout bout de champ, et que j’essaie de me faufiler dans un trou de souris. Bref, le chauffeur me dépose finalement entière devant le restaurant indiqué par Duong. On déguste un bún chả excellent. Une sauce pour faire trempette avec la viande grillée, les nouilles et les herbes en tout genre. Un peu de jus de kumquat et c’est parti. Excellent.

Après ça on part en taxi direction le quartier de l’église catholique (construite pendant la période coloniale, vous serez pas trop étonnés). La cathédrale dénote un chouïa dans le paysage mais pas tant que ça non plus. Hanoï regorge de très belles maisons et beaux bâtiments à l’architecture clairement française, entrelacés par des arbres un peu partout ce qui donne à la capitale une atmosphère très verte que je n’aurais pas soupçonnée. Et on adore ! Duong m’emmène ensuite dans un de ses cafés favoris, installé à l’étage d’une belle maison ancienne. Le café est moderne et clairement « tendance ». On y trouve entre autres du matcha latte et des smoothies. Néanmoins et bien qu’il ne fasse pas froid en dépit d’une légère bruine qui est tombée dans la matinée, je me laisse tenter par un chocolat chaud qui figurera sur le podium des meilleurs de ma vie. Le moment est ensuite venu de prendre mon premier cours de vietnamien. Inutile de vous dire qu’en dépit de l’alphabet latin qui donne à la langue un aspect moins « exotique » et inaccessible que le chinois ou d’autres langues asiatiques, l’apprentissage du vietnamien n’est pas un long fleuve tranquille. Cependant, et d’après Duong, j’ai une prononciation plutôt bonne et un talent certain pour identifier les tons (qui sont l’une des difficultés majeures de la langue). On est reparlera quand je me souviendrai comment on dit « au revoir ». 

Attablées dans le café, et pendant que je pars en expédition aux toilettes, Duong en profite pour faire connaissance avec nos voisins de table, une famille de Coréens (décidément, c’est une invasion). Les toilettes disais-je, parlons-en. Alors concrètement il n’y a pas de toilette, pas de cuvette de toilette, même pas non plus de toilettes à la turque mais un simple lavabo et par terre une évacuation type douche à l’italienne. Un concept qu’on n’explorera peut-être pas davantage. Un petit panneau nous rappelle aimablement de nous en tenir à l’urine et de ne pas passer à la vitesse supérieure si je puis dire. On n’y aurait pas pensé dites donc... 

Sur les coups de 17h, Duong qui a un cours de vietnamien à donner me laisse dans le café attendre l’autre jeune femme qui m’a écrit sur Couchsurfing et avec qui j’ai rendez-vous ce soir. En attendant, je discute avec Grace, une jeune Américaine en voyage en Asie du Sud-Est. Interessante et sympa, je passe un très bon moment avec elle. Finalement Siu m’appelle pour me dire qu’elle m’attend en bas du café. Elle est venue avec son scooter et un casque supplémentaire pour moi. Je fais donc la connaissance de la jolie et élégante Siu, de son doux sourire et de l’agréable parfum de shampooing qui se dégage de ses cheveux. Elle sort du coffre de son scooter un genre d’imperméable pour moi (il pleut trois gouttes mais c’est toujours mieux) et en voiture Simone. Elle m’embarque direction un petit restaurant pour déguster un Banh cuon. Oh peuchère que c’est bon ! Dans un bouillon (beaucoup de bouillons dans la cuisine vietnamienne, je pense que vous aurez compris) se baladent des morceaux de tofu, on y trempe un « gâteau de riz » (sortes de grosses lasagnes de riz très cuites blanches et moelleuses) et les habituelles herbes aromatiques. De la bombe ce truc ! Je note qu’au Vietnam (et ce comme en Chine) on ne traîne pas à table après avoir fini de manger. 

On reprend donc le scooter direction la « rue du train », une petite rue étroite dans laquelle passe un train plusieurs fois pas jour. C’est hautement dangereux mais c’est une vraie attraction touristique. Assises sur le rebord du trottoir on déguste un thé au gingembre en discutant avec la serveuse du café, une jeune femme délurée à l’allure d’adolescente. Siu me fait ensuite faire le tour de la ville ou presque à bord de son scooter, on passe devant le mausolée de Ho Chi Minh (une sorte de mini-Parthénon en face d’un terrain de foot, conceptuel), dans le quartier des ambassades (les maisons sont toutes plus belles les unes que les autres), on atterrit finalement dans un petit café qui existe depuis une éternité selon Siu car elle veut me faire goûter une spécialité vietnamienne : le café à l’œuf. Oui vous avez bien lu et moi aussi sur le coup j’ai espéré que ce ne soit qu’une expression. Mais non. Café à l’œuf, ça veut dire café à l’œuf, du café et de l’œuf. N’aimant déjà pas le café, j’en avais d’avance des sueurs froides et à ma plus grande surprise, c’est purement et simplement SUCCULENT. La mousse formée par l’œuf est épaisse et onctueuse, sucrée, ça se mélange au café bien chaud pour une boisson onctueuse au goût de tiramisu. Si cette boisson n’est toujours pas disponible à Paris, je monte un business. Mes amis italiens pourront émettre toutes les réserves qu’ils voudront, ce truc gagne à être connu. En ce qui me concerne, je préfère mille fois ça qu’un café noir ou un cappuccino. Et je n’ai eu aucun mal à le digérer. Après cette merveilleuse découverte et une super conversation avec Siu, elle me ramène à mon auberge. Ça a été clairement une vraie joie de la connaître, et j’espère la revoir un jour, en Europe ou ici. 

A l’heure qu’il est, il est 3h40 du matin, même pas l’ombre d’un bâillement à l’horizon et au rythme où vont les choses, je vais être la première cliente du vendeur de pho du coin. 

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