Vendredi 5 août 2016
Après
un délicieux dîner hier soir à base de pâtes et d’une sauce tomate agrémentée
de légumes et de piment (comme à la maison, le piment en plus !), je suis
allée me coucher et me suis endormie comme un gros bébé. Ce matin, réveillée
par les coqs et par un maudit piaf qui doit avoir élu domicile sous ma fenêtre
(j’avais encore oublié les boules Quies…), je me rends compte qu’Internet ne
marche plus. Je pensais avoir dépensé tout mon crédit mais en fait pas du tout,
c’était juste un problème de réseau puisque Aleysha avait le même problème. (Finalement,
tout est rentré dans l’ordre en fin de matinée).
On
part donc pour le bureau, il est prévu que les enfants du quartier viennent à
10h pour une séance de sensibilisation sur l’importance de la déclaration de
naissance. On discute un peu avec Martin, on peaufine notre affiche, et on
prépare un jeu pour les enfants qui serait plus susceptible de les intéresser qu’un
long discours sur une procédure administrative rébarbative pour tout le monde. Les
enfants arrivent, arrivent, arrivent. On nous avait parlé de 20 enfants, déjà
Aleysha trouvait ça beaucoup trop (elle dit elle-même qu’elle déteste les
enfants) et moi-même je trouvais ça déjà un peu beaucoup et j’avais peur que ce
soit difficile à gérer. Finalement on se retrouve avec 32 petits gamins entre 4
et 13 ans, qui nous regardent avec de grands yeux. Ils me prennent les mains,
me touchent les cheveux, me caressent les bras. Il faut croire que
« Yovo » suscite leur curiosité. Martin commence à leur dire de
rapporter des chaises, tabourets et autres, mais comme le bureau n’est pas
extensible, je suggère que les autres s’assoient par terre. C’est ce qu’on
finit par faire, et je commence par nous présenter Aleysha et moi, et je
demande ensuite aux enfants de se présenter les uns après les autres, de nous
dire leur nom et leur âge. Certains se lèvent comme on faisait dans les écoles
françaises il y a quelques années, et comme on fait sans doute toujours ici,
les plus petits sont un peu intimidés. Je ne comprends pas tous les noms
malheureusement, beaucoup ont des prénoms togolais traditionnels, ils ne
parlent pas très fort, je suis obligée d’en faire répéter certains. D’autres
ont des prénoms français typiques (voire même carrément rétros comme Georges,
Jean-Pierre, Jean-Paul, etc.) et d’autres ont des prénoms arabes/musulmans
(Malik, Saïd, etc.). Certains ont même des prénoms juifs, tels que Isaac,
Ismaël et Israël. Je demanderai à Martin s’il y a une communauté juive au Togo,
ou si c’est juste une coïncidence. Ils ont donc entre 4 et 13 ans, jusqu’à ce
qu’Elisa, ma petite chouchoute fasse son apparition, passe devant tout le monde
et vienne s’asseoir sur mes genoux. Après ça, on leur demande ce qu’ils savent
à propos de leur naissance, où est-ce qu’ils sont nés, s’ils ont des frères et
sœurs, etc. Et finalement on en arrive à la question cruciale : est-ce
qu’ils savent s’ils ont été déclarés à la naissance et s’ils ont un acte de
naissance ? Il semblerait que pour la plupart, ce soit le cas, sauf deux
petits dont le grand frère nous confirme qu’ils n’ont pas d’acte de naissance
et qu’ils n’ont pas été déclarés. (Information que nous avons l’intention de
vérifier dans les semaines qui viennent, et tenter d’y remédier si c’est
possible). On explique ensuite aux enfants, et on leur pose des questions pour
voir s’ils ont retenu quelque chose de notre petit speech. Certains oui, les
plus petits pas du tout mais c’est normal. On répète une fois, deux fois, trois
fois. Certains qui n’avaient rien compris et qui commençaient à s’endormir sur
leur banc commencent à se réveiller et à participer de bon cœur. C’est touchant
de voir leur enthousiasme même sur un sujet pas du tout excitant, de les voir
participer, lever la main, gigoter sur leur banc quand ils connaissent une
réponse. Quand un petit gamin de 12 ans me parle de la procédure de jugement
supplétif, j’ai peine à en croire mes oreilles. Quand une petite gamine haute
comme trois pommes, et qui a 5 ans, s’empare d’une carte et la lit à haute voix
alors que j’aurais parié cher qu’elle ne savait pas lire, j’en reste bouche bée
et avec Martin on se regarde, sidérés. D’autres ont plus de difficultés,
certains ont des accents plus forts que d’autres, mais tous comprennent le
français. Je fais mon maximum pour parler le plus lentement et le plus
distinctement possible, pour adapter mon vocabulaire et mes phrases à de jeunes
enfants. Plus tard, quand je dirai à Aleysha que c’est la première fois que je
fais des activités avec des enfants, elle est très surprise. Je devais paraître
plutôt à l’aise, et contre toute attente, je l’étais. Ces enfants étaient
tellement pleins de vie, tellement mignons, tellement affectueux et réceptifs à
ce que nous essayions de leur transmettre. On les fait ensuite jouer à un jeu
pour tenter de leur faire mémoriser ce que nous leur avons appris, et je
redécouvre avec surprise le temps que mettent les enfants à se lasser de
quelque chose. Ils veulent tous participer. Quand on les libère, ils se ruent
tous sur moi, m’entourent la taille de leurs petits bras, s’accrochent à mes
bras, me touchent les mains, me caressent l’avant-bras, touchent mes cheveux,
me demandent si ce sont des vrais, si la couleur est vraie, pourquoi je ne fais
pas de tresses, etc. Ils ne veulent plus me lâcher. Une jeune fille me parle
d’une émission qu’elle a vue sur TV5 Monde, me demande de lui montrer mon
téléphone, me pose des questions, etc. Ils sont tellement curieux, ils ont tous
de larges sourires. La directrice de l’association leur distribue des biscuits,
ils veulent tous les partager avec moi, je refuse gentiment, pauvres gosses je
vais pas leur manger leurs gâteaux. Ils finissent par se disperser et doivent
normalement revenir la semaine prochaine. Je trouvais déjà les gamins
particulièrement mignons ici, mais je n’aurais pas pensé être aussi touchée par
tous ces mômes, par leur enthousiasme, leurs sourires, leurs câlins. On est
ensuite rentrées avec Aleysha, on a mangé un plat à base de riz, de viande et
de piment (heureusement, Loulou avait mis le piment à part parce qu’il
arrachait vraiment). Après ça, on a tout simplement passé l’après-midi à
discuter avec Aleysha, attablées à la grande table du salon. On a parlé de tout
et de rien, principalement en anglais. Ce soir, il est prévu que l’on sorte
avec des volontaires, car c’est le dernier soir de Toby et Nicole, ils partent
demain.
Dimanche 7 août 2016
C’est
déjà la fin du week-end, et il faut que je vous le raconte dans son
intégralité. Vendredi soir, nous sommes donc sortis prendre un verre avec les
autres volontaires. C’était fort heureusement juste à côté de chez nous, du
coup on a pu y aller à pied. J’ai commandé un coca, sauf que ici les bouteilles
sont gigantesques, c’est les ¾ d’un litre et j’ai eu toutes les peines du monde
à le terminer. Parmi les nouveaux arrivants, on en trouve deux prêts à nous
accompagner ce week-end à Kpalimé. Je demande à Emmanuel, le chauffeur de
taxi-moto s’il peut venir me chercher demain pour m’emmener au rond-point
« La Douane », lieu de départ des taxis pour Kpalimé. Il est d’accord,
on se donne rendez-vous à 7h20 devant chez moi. Retour à la maison, je prépare
mon sac et gros dodo. Le lendemain, petite toilette, petit déjeuner et à 7h18,
je suis devant la porte, avec Loulou qui m’accompagne de peur que Emmanuel soit
en retard. Elle me dit « Tu sais, l’heure togolaise… ». Je commence à
me dire qu’elle a peut-être raison quand à 7h20 pétantes, Emmanuel arrive sur
sa mobylette. Il est génial. Il me dépose au point de rendez-vous et comme nous
sommes les premiers arrivés, il attend gentiment avec moi que tout le monde
arrive. Enfin on est tous les 6, Tiffanie, Sam, Anna, Isabel, Diana et moi. On
trouve un taxi, c’est 2 000 francs par personne, on embarque à 7 dans une
bagnole, quatre derrière et trois devant. Alors que Tiffanie et moi commençons
à nous serrer devant, cela ne semble visiblement pas logique au chauffeur qui
nous dit « Non, la grosse devant » en parlant d’Isabel, un peu plus
ronde que nous. Affreusement gênées, ne sachant plus si l’on doit rire ou prendre
ça sérieusement, on fait comme si on n’avait pas entendu. Mais le chauffeur et
les autres personnes autour pensent réellement que l’on n’a pas entendu et
répètent tous à voix très haute « Non, la grosse devant » en montrant
la pauvre Isabel du doigt. Finalement, Isabel restera à l’arrière avec Anna,
Diana et Sam qui finit par s’endormir comme un bébé alors que la situation est
on-ne-peut-plus inconfortable ni cocasse. Je fais le trajet avec une fesse sur
les genoux de Tiffanie et l’autre sur la boîte de vitesses. C’est parti pour
une bonne heure et demi de route. Le moins que l’on puisse dire c’est que ça
tourne pas, c’est une route toute droite, qui traverse plusieurs villages, et
qui contre toute attente n’est pas trop pourrie. On achète quelques trucs à
bouffer aux gens qui nous les proposent à travers les fenêtres de la voiture,
notamment les espèces de vieux chichis qu’un chauffeur de taxi nous avait fait
goûter le premier jour. Après donc un peu plus de 150 kilomètres dans des
positions improbables, on arrive à Kpalimé. On a rendez-vous avec notre guide à
une station-essence. Jojo arrive une minute après, on fourre les sacs dans le
coffre, on remonte à 7 dans la bagnole et c’est parti direction l’auberge. Les
chambres sont des chambres de deux, je suis avec Tiffanie, on largue les sacs,
on y reste juste le temps de se rendre compte que la chasse d’eau ne fonctionne
pas et on repart pour une balade en forêt. On s’engage avec la bagnole sur un
chemin, la route est déjà beaucoup moins bonne que la route nationale pour
faire Lomé-Kpalimé, la voiture est une voiture lambda, pas un 4x4 donc elle
touche quand il y a trop d’irrégularités (doux euphémisme). On finit par
laisser la voiture dans le village de Kouma-Konda et on poursuit à pied. Dans
le village, on nous montre comment les peintres locaux utilisent les plantes
qu’ils trouvent dans la forêt pour réaliser des tableaux. Il y a de l’indigo
pour le bleu, une écorce originaire de Madagascar pour le jaune, une plante
avec des fleurs poilues pour le rouge (roukou, un nom comme ça…) et aussi le
teck pour un rouge plus sombre. Il y a bien sûr des peintures à vendre, mais
comme le week-end va finalement nous coûter plus cher que prévu, je dois faire
attention à mes sous (je n’ai pas emmené tout mon argent mais juste ce que je
pensais être nécessaire et qui au train où vont les choses, ne va peut-être pas
suffire). En effet, quand on est arrivés, Jojo nous a expliqué que la voiture
et l’essence n’étaient pas compris dans le prix qu’on nous avait annoncé et
qu’il fallait rajouter 7 500 francs par personne. Le problème n’est pas
tellement que ce soit plus cher, mais juste que je n’ai prévu qu’une somme
limitée et que donc je dois faire attention si je veux pouvoir rentrer à Lomé
sans devoir emprunter à quelqu’un. On part donc en forêt, Jojo nous explique les
différents arbres et plantes, les fruits que l’on peut y cueillir, les
bienfaits médicinaux que l’on peut en tirer. C’est intéressant, et surtout la
forêt est magnifique, luxuriante, une vraie jungle. Ensuite on redescend vers
un petit resto où l’on a déjà commandé notre déjeuner. Au menu, poulet, fufu et
sauce à l’arachide. C’est la première fois que je goûte du fufu, qui est
quasiment une institution togolaise. C’est une sorte de pâte à base d’igname
pilé (on peut parfois voir des gens le piler dans de grands mortiers), que l’on
accompagne d’une sauce, en l’occurrence une sauce à l’arachide. C’est plutôt
bon. En fait, ça n’a pas réellement de goût, c’est assez neutre et le goût est
apporté par la sauce, donc à partir du moment où la sauce est bonne, c’est bon.
C’est un peu le même principe que les knedliky. D’ailleurs, je trouve que ça
ressemble à du knedliky pas cuit. Ca se mange normalement avec les mains, mais
les miennes sont tellement sales que je préfère ne pas prendre de risque et
m’en tenir à une fourchette. On repart ensuite direction le haut d’une petite
montagne, d’où on peut apercevoir le mont Agu (le mont le plus haut du Togo,
qui culmine à 986 mètres si ma mémoire est bonne). A droite, c’est le Ghana. Il
commence un peu à pleuvoir, du coup on ne s’éternise pas, juste le temps de
contempler la vue magnifique et de prendre quelques photos. On redescend à
Kpalimé en voiture, et Jojo nous laisse faire un tour d’une heure et demi dans
le marché. Comme d’habitude, je n’ose pas vraiment prendre de photo mais
j’arrive quand même à en prendre une d’une dame avec un magnifique étal de
piments et de tomates. Je suis avec Diana, la volontaire espagnole qui est
arrivée hier, on marche, on marche, on essaie de ne pas se faire renverser par
une mobylette, on sourit aux nombreux « Yovo » qui nous sont
adressés. Quand on arrive au milieu du « rayon poisson séché », on
est obligées de faire demi-tour tant l’odeur est insoutenable. On finit par se
perdre comme on a toutes les deux un très mauvais sens de l’orientation. Mais
on retrouve bien vite le chemin. Diana est comme moi, elle est un peu juste
niveau monnaie, donc on se comprend bien toutes les deux haha. On rejoint
finalement les autres et Jojo, on retourne un peu à l’auberge et le soir, on va
manger dans une sorte de restaurant où en fait ils n’ont rien, quand tu
commandes quelque chose, ils doivent aller l’acheter au marché ou à la petite
épicerie à côté. Je dîne d’une omelette et d’une salade d’avocats,
malheureusement noyée de mayonnaise. On rentre dormir, Tiffanie branche le
ventilateur (je n’en ai pas chez moi), on discute un peu et on s’endort bercées
par Michel Sardou et sa maladie d’amour. Véridique.
Le
lendemain, réveillées assez tôt par une autre musique, et par le raffut global
du dehors. Petite douche (une vraie douche cette fois !), par contre
toujours à l’eau froide et en fait c’est même plus désagréable qu’avec les
seaux. Jojo vient nous chercher à 8h et ils nous emmènent prendre le petit
déjeuner dans un boui-boui, où on se retrouve tous attablés à une table avec
une toile cirée en lambeaux. Je commande une omelette et un Milo, c’est une
sorte de chocolat en poudre additionné de lait concentré sucré sur lequel on
verse de l’eau chaude. Pas dégueu, ça gagne à être connu même si c’est
extrêmement sucré. Après ça, on embarque à nouveau dans la bagnole pour
une heure de voiture sur les pires routes que j’ai pu voire de ma vie. Par
moments, il y a un reste de goudron, mais il est littéralement fendu en deux et
c’est en réalité une sorte de tranchée. Je ne parle même pas des trous qui parsèment
la route et entre lesquels Jojo slalome. Arrive un moment où il n’est même plus
question de goudron, le problème c’est que ce n’est pas une simple piste de
sable, ce qui ne poserait pas de vrais problèmes. J’ai l’impression de tenter
de faire passer une bagnole dans une carrière de pierres. De surcroît, ce n’est
pas un 4x4 donc on cogne le sol ou les pierres assez régulièrement. Je
profiterai d’un arrêt un peu plus loin pour regarder le nombre de kilomètres au
compteur. Plus de 230 000… Quand Jojo va pour ouvrir sa portière, la poignée
lui reste dans la main. Celle côté passager ne fonctionne plus depuis belle
lurette, et on est obligés d’ouvrir avec la poignée intérieur en passant le
bras à travers la vitre. On finit par se garer et on commence à marcher dans la
forêt. Le chemin est un peu difficile, surtout pour Isabel qui souffre
d’asthme. Enfin, on arrive à la cascade. Comme on est partis assez tôt, il n’y
a encore personne, on peut profiter tranquillement de la cascade, du paysage
magnifique, prendre des photos. On commence à se mouiller les pieds, puis n’y
tenant plus, Anna et Diana se lancent. Je les regarde, je meurs d’envie de
faire pareil sauf que j’ai évidemment oublié mon maillot de bain. Tiffanie me
prête son bandeau, je me baignerai donc en bandeau et en culotte, et
visiblement tout le monde s’en fout. Entre temps, une bonne trentaine de
personnes sont arrivées. Pas mal de touristes accompagnés par des groupes de
Togolais. Ils sortent les djembés et ça commence à chanter et à danser. Jojo
nous a prévu un pique-nique à base d’avocats, de pain et d’ananas. Les avocats
sont exquis, les ananas encore plus. Pour se changer, c’est vestiaire dans une
espèce de grotte, je tiens une serviette autour d’Anna pour qu’elle puisse se
changer. On redescend de la cascade, on se retape le chemin de l’extrême en
sens inverse et arrivés à Kpalimé, Jojo nous dit qu’il va nous appeler un
chauffeur. On voit alors une grosse voiture arriver, une sorte de monospace
d’un autre âge, mais plus que confortable pour les six personnes que nous
sommes. Jojo nous dit que comme la voiture est pour 8 personnes, le chauffeur
prendra 2 personnes de plus. Ok, pas de souci. Mais c’était sans compter que
nous sommes au Togo, que la notion de place n’est pas la même qu’en Europe. On
finit à 16 dans la voiture, serrés comme des sardines. Une petite fille pique
un roupillon dans les bras d’Isabel, la maman s’endort sur l’épaule de la dame
qu’elle a quasi sur les genoux. Sam assis à côté du chauffeur, finit également
avec une jeune femme sur les genoux. Nous n’avions pas vraiment compris
que le véhicule dans lequel nous étions montés était un taxi-brousse,
c’est-à-dire un de ces taxis qui s’arrêtent un peu partout, dès qu’une personne
le demande, qui charge un nombre incalculable de personnes, de bagages. Je
finis avec mon sac entre les jambes puisqu’il tombe à chaque fois que l’on
ouvre le coffre, globalement tous les kilomètres. On s’arrête, des gens
montent, descendent, prennent des bagages, en redéposent, achètent des ananas.
A chaque fois que l’on s’arrête, des mains et des bras font irruption dans la
voiture par la fenêtre pour nous proposer d’acheter des choses à grignoter. Les
espèces de vieux chichis que l’on a déjà goûtés, mais aussi des œufs. Quand je
vois un petit gamin s’emparer d’un œuf, je me demande ce qu’il va bien pouvoir
en faire, mais il s’agit en fait d’un œuf dur, que Tiffanie lui épluche pour
qu’il le mange en guise de goûter. Evidemment, les coquilles finissent par la
fenêtre. Ayant demandé à Emmanuel (le chauffeur de taxi-moto) de venir me
chercher, je me demande combien de temps le malheureux va devoir m’attendre.
J’essaie de lui envoyer des messages pour le tenir au maximum au courant de
notre progression. Mais ça n’a pas l’air de l’affoler plus que ça. Arrivés à
Lomé, Diana et moi devons aller faire du change pour payer le taxi puisque
celui-ci nous proposait de payer 2 500 au lieu de 2 000 parce qu’il ne pouvait
pas nous rendre la monnaie. Mais on a trouvé la parade et les magasins alentour
ont eu la gentillesse de nous faire la monnaie. Je rejoins finalement Emmanuel
qui m’a gentiment attendue et il me ramène à la maison. Je lui donne un peu
plus que le prix de la course pour le remercier de m’avoir attendue aussi
longtemps et je rentre finalement à la maison. Je vais dire bonjour à Prudence
et faire un bisou à Loulou que je trouve occupée à frire des rondelles de
banane plantain dans de l’huile. Elle m’annonce que ce sera notre petit goûter.
Je vais voir Aleysha pour lui raconter mon week-end. Loulou nous appelle
finalement pour déguster les exquises bananes que l’on grignote dans le jardin.
Les bananes plantain frites, c’est clairement un des meilleurs trucs que j’ai
pu manger dans ma vie. Je dois impérativement me laver les cheveux puisque ça
fait une semaine qu’ils n’ont pas vu un shampooing, qu’ils sont dégueulasses et
ont moyennement apprécié la cascade. Sauf que laver ma tignasse avec un robinet
et deux seaux, ça va être quelque chose. Bref, je finis avec un quasi
torticolis à force de me contorsionner pour réussir à me rincer la tête. Le
soir, Aleysha et moi dînons de viande de porc grillée et de frites. On fait
quelques parties de cartes dans le jardin et épuisée par mon week-end, je m’endors
dans ma nouvelle chambre. Comme Toby est parti, j’ai déménagé dans l’autre
bâtiment. Bonne nuit !
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