dimanche 28 septembre 2014

J'ai testé pour vous... l'Oktoberfest !

Nous sommes dimanche, il est 16h47 et comme d'habitude ou presque, je suis en pyjama. Il faut dire que le week-end a été relativement intense. Tout a commencé jeudi soir par une soirée crêpes à la maison avec les filles, la fameuse K&H Team (l'équipe des câlins et des bisous), officiellement composée de Anna, Federica, Erminia, Hanne, Jana et moi. Vendredi, c'était mon dernier cours de tchèque, et un déjeuner était organisé par la direction du truc. Le resto choisi était plutôt sympa et moderne, et ça a été l'occasion pour moi de découvrir que le directeur du centre parlait français. J'ai ensuite fait un détour par le centre-ville histoire de m'acheter une robe bavaroise, car je pars à Munich samedi pour la fête de la bière. Retour à la maison, je prépare mes affaires et je rejoins les filles au centre-ville pour une soirée dans l'appart' de Simon et de ses collocs, un Anglais du cours de tchèque. L'appart est bondé et l'ambiance très sympa. Jusqu'au moment où le mélange vin blanc-vin rouge-vodka n'a pas vraiment réussi à Erminia, et on a décidé de la ramener chez elle car pas question de la laisser rentrer toute seule dans cet état. Bref, je vous passe les détails mais toujours est-il que je suis devenue une pro pour tenir les cheveux/sacs/écharpes de mes copines quand elles vomissent ou autre. Je repasse par chez moi vers 4h, pas le temps de dormir, je dois être à la gare routière à 5h30. Je retrouve Katie, Hanne et Jana qui sont aussi du voyage.

On met le cap sur Munich, je m'écroule dans le bus, la tête sur l'espèce de tablette, j'ouvre un œil quand on s'arrête pour m'acheter un maxi chocolat chaud et je me rendors. On arrive à Munich vers midi, direction l'Oktoberfest (ou fête de la bière, pour ceux que l'allemand rend malade). L'Oktoberfest se déroule sur une espèce d'énorme terrain, pas du tout dans le centre-ville de Munich. Et la première chose que l'on se dit c'est : oh la vache, c'est blindé. Clairement, il y a un monde fou, plein de stands de trucs à grignoter, de petits souvenirs à acheter et aussi bien sûr, les grandes baraques avec les tables et les bancs en bois où les bières se servent au litre. La queue pour les toilettes dépasse l'imagination, on attend patiemment notre tour quand une fille nous dépasse, la main sur la bouche et on s'écarte rapidement car là, elle va vomir, c'est sûr. La plupart des gens sont bourrés, évidemment, et il serait difficile de ne pas l'être, mais l'ambiance reste bon enfant et la sécurité veille au grain. On marche un peu dans le truc, c'est immense, les files d'attente pour rentrer sont démentes, on finit par s'acheter une saucisse à un petit stand parce qu'on a la dalle. Une currywurst plus tard, on arrive à entrer par miracle dans un biergarten. (Jana, Hanne et moi avons désormais nos robes bavaroises et cela va particulièrement bien à mes deux Belges préférées). L'espèce de videur est sympa et nous laisse rentrer. Première bière pour les filles (et ce n'est qu'un demi !). J'ai oublié de dire que Barbora, une superbe Slovaque aux yeux bleus à vous faire fondre, s'est jointe à notre petit groupe. On retrouve ensuite Pierre-Jean, un Français du cours de tchèque, dans un autre biergarten. Et là on a découvert le côté vraiment arnaque de l'Oktoberfest. PJ et les filles avaient acheté leur litre de bière (je pouvais à peine soulever le truc tellement c'était lourd), une place se libère sur un banc donc on va pour s'asseoir quand une serveuse nous fait comprendre que nous ne lui avons pas acheté la bière à ELLE mais à une de ses collègues et que donc, on ne peut pas s'asseoir. J'avoue avoir trouvé cela particulièrement exaspérant, et heureusement que je ne bois pas et que j'étais donc dans mon état normal car sinon je lui aurais versé son litre de bière sur la tronche. Bref, c'était le côté vraiment abusé de l'Oktoberfest, où il faut quand même savoir que la bière est loin d'être bon marché (11 euros le litre), ce qui après les pintes pragoises à moins d'un euro a fait tout drôle aux autres larrons. Une des attractions du truc c'est quand un participant, homme ou femme, décide de s'envoyer son litre de bière d'une traite, auquel cas il monte sur la table et sous les encouragements des autres, se descend allègrement sa chope. Déjà pour les hommes, c'est loin d'être sexy selon moi mais alors pour une femme, c'est le pompon. Ce qui est marrant, à l'Oktoberfest, c'est que c'est en gros tous les clichés que les Français peuvent avoir des Allemands qui se trouvent réunis en un seul et même lieu. Je tiens à souligner que le costume traditionnel bavarois est quasi incontournable et que nous sommes loin d'être les seuls. Je dirais que 70% des participants sont habillés comme ça. Bref, l'Oktoberfest c'est marrant, c'est à faire une fois même si on ne boit pas, mais clairement j'irais pas tous les ans et j'y dépenserais pas des fortunes comme certains.

Vers 18h, on a rejoint le groupe pour une visite officiellement guidée de la ville et c'est là que le truc est devenu un peu plus relou. En gros, les organisatrices du truc étaient plus bourrées que nous, le groupe avançait à deux à l'heure, du coup on les a largués et on est allés se faire notre petit tour de Munich nous-mêmes. On les a rejoints pour ensuite aller dans une boîte, j'avoue un blanc entre 2h et 2h30 car il me semble que je me suis endormie, toujours est-il qu'on a repris le bus vers 3h30, qu'on est arrivés à Prague à 9h, que j'ai un mal de crâne pire que si c'était moi qui avait bu de la bière mais sinon ça va. Demain, les choses sérieuses commencent, début des "vrais cours", donc fini de rigoler. Enfin c'est Erasmus quand même donc ça devrait aller. :)








mercredi 24 septembre 2014

Mes colocs et autres petites nouvelles !

Aujourd'hui 24 septembre, c'est l'anniversaire de ma coloc. Ce qui m'a fait penser que je ne vous avais pas encore présenté les deux personnes avec qui je partage l'appart' et qui seront je n'en doute pas parmi les très bonnes rencontres de cet Erasmus. Mes colocs sont donc Lisa et Igor. Lisa, ou Elisaveta pour les pas intimes, est une adorable Russe de 19 ans tout juste, qui vient de la ville de Tcheliabinsk, dans les montagnes de l'Oural. Elle est arrivée à Prague pour faire ses études supérieures, elle est donc ici depuis un an mais avait passé sa première année dans un dortoir, elle est arrivée dans l'appart une semaine avant moi environ. Elle étudie l'économie et l'informatique dans une université (pas la même que la mienne) et du coup, elle parle tchèque, en plus du russe et de l'anglais évidemment, sinon je sais pas comment on communiquerait. Elle est super et je sens que de nombreuses soirées papotage-thé-chocolat Milka sont à prévoir. C'était donc son anniversaire aujourd'hui. Debout à 7h, je sortais de la salle de bains, en étais à l'étape où je coupais consciencieusement ma banane dans mon bol quand j'entends la porte d'entrée claquer. Tiens, quelqu'un est déjà debout à cette heure ? (Sachant qu'en général je suis la première levée). Et je vois Igor, emmitouflé dans un manteau (il fait déjà un froid de gueux, 4°C ce matin, on est le 24 septembre, je flippe), un bouquet de fleurs dans une main et un gâteau au miel dans l'autre. Allumage de bougie, et on monte réveiller Lisa à coups de "Happy birthday" en russe, anglais et français.

Il me faut donc vous présenter Igor, le troisième larron. Ukrainien de 24 ans, il travaille ici dans une boîte où si j'ai bien compris il négocie avec des entreprises qui veulent vendre leurs produits dans l'Union européenne, il parle ukrainien, russe et anglais et est souvent en déplacement en Allemagne ou en Ukraine pour son job. Il est super cool aussi et je dois dire que j'ai eu beaucoup de chance pour les colocs car on s'entend bien et on rigole bien.
Petite précision culturelle, le gâteau au miel ce qu'on appelle ici et en Russie aussi je crois "medovik" est un genre de génoise garnie d'une crème au miel, c'est archi sucré mais pas mauvais. On s'est mangé ça tous les trois avec une petite tasse de thé en rentrant en fin de journée. J'ai aussi offert deux petits produits de chez The Body Shop à Lisa, parce qu'elle est vraiment chou.

Sinon, le début de semaine a été plutôt calme. J'ai déjeuné avec Katie, ma copine anglaise, dans un "Running sushi", le genre de resto avec un tapis roulant sur lequel défilent toute une série de petits plats et on prend ce que l'on veut. En général, dans ce genre de trucs, on paie à la fin selon le nombre d'assiettes vides que l'on a sur la table mais ici c'est un forfait et c'est à volonté. Les sushis ne sont clairement pas ce que je préfère, mais c'était marrant de changer et ça faisait très plaisir à Katie, alors c'était cool. Hier soir, j'étais partie pour me joindre à une énième soirée dans une boîte mais après avoir passé une bonne heure et demi dans un bar enfumé avec les filles, j'ai eu tellement mal à la tête que je suis rentrée me coucher. Je puais la clope à dix kilomètres et j'ai dû m'asperger les cheveux de shampooing sec pour ne pas m'auto-asphyxier dans mon lit. Cet aprèm, après le cours de tchèque, McDo avec Katie avant d'aller visiter le musée Mucha au centre ville. La sortie est organisée par le bureau Erasmus et est donc gratos, ce qui est toujours bon à prendre. Nous partons en compagnie d'un Cubain étudiant à Prague qui est chargé de nous montrer le chemin. Il est marrant et très bavard, et vit à Prague depuis dix ans. C'est intéressant aussi d'avoir le point de vue d'un autre étranger qui est là depuis un bon moment. Il nous laisse à l'entrée et c'est donc toutes les deux que nous faisons la visite puisque ça n'a guère motivé les foules. A tort, car le musée est super et pourtant Dieu sait si je suis difficile niveau art. Alfons Mucha est donc un artiste tchèque, qui a étudié à l'université de Munich avant d'effectuer la majeure partie de sa carrière à Paris en tant qu'affichiste (surtout pour le théâtre), pour ensuite immigrer aux Etats-Unis. Il revient finalement à Prague, où il est arrêté par la Gestapo car membre de la franc-maçonnerie. Finalement relâché, il décède quelques jours plus tard d'une pneumonie. Son oeuvre est fraîche et d'une grande douceur, principalement des portraits de femmes dans un style un peu féerique, onirique. C'est très difficile à décrire mais une rapide recherche sur Google vous en dira davantage. J'ai aussi fait un détour par la boutique souvenirs du musée, donc surveillez vos boîtes aux lettres ! Bref, j'ai vraiment beaucoup apprécié la visite et c'était drôle de voir ici la majeure partie des affiches en français et de se dire que ces belles affiches avaient jadis orné les façades des théâtres parisiens.

La fin de semaine s'annonce intense. J'organise une crêpe party demain chez moi avec les filles, suivie d'une soirée en boîte, aprèm' avec Magda vendredi et probablement une autre soirée avant de mettre le cap sur Munich samedi matin aux aurores pour l'Oktoberfest (la fête de la bière pour ceux qui seraient fâchés avec la langue de Goethe). Je pense que dimanche je dors toute la journée. Sans oublier le fait que j'ai demain mon test final de tchèque, et que je suis censée faire une présentation à l'oral de Paris vendredi (mais loooooooooool !). Ahoj !

dimanche 21 septembre 2014

Croque-monsieur, Nebe et nouvelles rencontres !

Je sais, le week-end n'est pas encore fini mais je crois que je peux d'ores et déjà commencer à vous en faire un petit résumé. Il faut dire qu'il a globalement commencé jeudi soir. Soirée de début d'année organisée par Student Zone, un genre de bureau Erasmus. La soirée est au Nebe, une boîte hyper centrale puisque située juste sur la place Venceslas. J'avais promis à mes colocs de leur faire un truc français, me voilà donc de mission croque-monsieur. Faire les courses n'avait déjà pas été simple, le jambon n'a rien à voir avec celui de chez nous, le gruyère râpé est une denrée rare et assez chère mais le pompon, c'était la crème. En gros ici, il n'y a pas de crème fraîche mais un genre de crème liquide un peu aigre qu'ils appellent "smetana". Qui n'est pas non plus ce que les Russes appellent "smetana"... Bref, je prends un pot un peu au pif sachant que je ne sais pas ce que signifie l'autre mot sur l'emballage. Mon coloc me dit que j'ai bien choisi puisque ce que j'ai pris est ce que l'on appelle smetana en Russie et du coup, je crois que je vois à peu près. Sauf qu'en fait, la smetana, qu'elle soit russe ou tchèque, n'est pas de la crème fraîche de Normandie et que pour une recette de croque-monsieur, c'est pas le top. En gros, le problème principal est que la smetana ne se chauffe pas. Dès qu'on la chauffe, ça se transforme en une espèce de lait caillé pas fou. Bref, les croque-monsieur étaient loin d'être les meilleurs de ma vie, mais Lisa l'a mangé (elle est sans doute polie) et Igor m'a dit qu'il aimait vraiment (il a même mangé le dernier qu'il restait).
J'ai ensuite pris la direction du centre-ville, accompagnée d'Igor qui devait retrouver une amie au centre-ville. J'avais mis une paire d'escarpins, j'ai frôlé l'entorse une demi-douzaine de fois, maudit les pavés pragois sur vingt générations et fini par retrouver Anna sur la place. On a rejoint les autres qui mangeaient dans un petit resto et on a fini par mettre tous ensemble le cap sur la boîte. A l'entrée on nous distribue une petite carte où il faut écrire notre prénom et le pays d'où l'on vient et se l'accrocher sur le col. J'ai l'impression d'être un gigot sur l'étal d'un boucher mais tant pis. En rentrant dans la boîte, on reste un peu dubitatifs. Il n'y a pas grand-monde, la quasi totalité de l'espace est occupé par des tables genre tables de bar. On danse où dans l'histoire ? Bref, on prend un verre, on se pose et on attend un peu. Finalement l'ambiance commence à prendre quelques temps plus tard, bientôt la boîte est pleine à craquer d'étudiants Erasmus et finalement on danse entre les tables. Je rentre vers 2h, en tramway comme d'habitude. Réveil à 7h le lendemain, aïe.

La journée de vendredi a été un peu difficile, vu que tout le monde était plus ou moins crevé (selon l'heure à laquelle s'était terminée la soirée) et on avait un air encore plus bovin que d'habitude devant les questions de la prof. Je suis rentrée, je me suis fait un plat de spaghettis avec la smetana version lait caillé, et je me suis effondrée sur mon lit vers 15h pour me réveiller à 19h... Soirée à la maison en solo puisque Igor et Lisa sont de sortie.

Hier, un "ice-breaking meet-up" est au programme. Pour ceux qui seraient fâchés avec la langue de Shakespeare, une rencontre destinée à "briser la glace". Soit. Rendez-vous est donné à la sortie d'une station de métro, sauf qu'il pleut et que la version parc se transforme en "on tente de s'abriter sous les auvents mais c'est un peu merdique". La nana qui organise le truc nous distribue des étiquettes avec un mot et on doit retrouver les autres personnes du groupe. En gros, j'avais le mot "Robin Hood" (Robin des Bois), je faisais donc partie de l'équipe des films Disney et je devais retrouver les autres. Je me retrouve donc attablée avec Becky, une jolie petite Anglaise, Mayeul, un Français de Grenoble, Camille de ma classe de tchèque, un Allemand à moitié italien et une Portugaise que j'aurai envie de claquer dix minutes plus tard. Heureusement, les autres sont sympas. Ça a l'air de royalement emmerder la Portugaise qu'il y ait autant de Français (c'est vrai que l'on est clairement en grande majorité parmi les étudiants Erasmus, mais bon c'est pas non plus la théorie du complot). J'échange deux phrases en français avec Mayeul et elle lève les yeux au ciel en mode "Oh French people ALWAYS speak French" (Les Français parlent toujours français). J'ai failli lui demander si elle avait vécu une mésaventure particulière avec des Français mais j'ai préféré faire un sourire hypocrite. Cinq minutes plus tard, elle commence à déblatérer sur les Tchèques, qui sont soi-disant impolis, désagréables, qui ne parlent pas anglais et de toutes façons, le tchèque c'est impossible à apprendre, et ça ne sert à rien. Je crois que ça m'a encore plus énervée que le reste. Meuf, mais qu'est-ce que tu fais là ???
Par contre, Becky est adorable et semble très étonnée que l'on connaisse Norfolk. Ma géographie anglaise est pourtant assez limitée mais quand même... Federica, Jana, Hanne et Hind finissent par arriver, en compagnie d'une Allemande que je ne connais pas mais qui se révélera très sympa. Elles nous rejoignent à notre table, mais comme on est tous plus ou moins mouillés et qu'on a froid, on finit par quitter le parc et se réfugier dans un café beaucoup plus chaleureux. Iida, la compagne de chambre finlandaise de Becky est aussi de la partie. On prend tous de quoi se réchauffer et on finit par manger là, autour d'une grande table. Iida est très sympa aussi. Federica et les autres décident de se joindre à une fête organisée dans un appart assez loin du centre, Jana est fatiguée et rentre se coucher, Mayeul et moi on met le cap sur le centre de la vieille ville illuminé la nuit et particulièrement canon. Je finis par rentrer et papote un peu avec Lisa avant d'aller me coucher.

Aujourd'hui; le même genre de truc est prévu sauf que comme il doit encore pleuvoir, ils ont eu la bonne idée de transférer le truc dans un bar, ouf ! Récit à venir ;)




jeudi 18 septembre 2014

Le tchèque, petit topo sur la langue !

L'heure est venue de faire un petit topo sur la langue du pays. Il s'agit tout d'abord de la différencier du slovaque, car même si les deux langues sont très proches, très similaires et l'intercompréhension très simple, il s'agit tout de même de deux langues différentes.

Le tchèque a d'ailleurs quelques particularités comme le fameux "ř", le cauchemar de tous les étrangers. Ce malheureux petit r fièrement couronné de son accent circonflexe inversé vous donnera des sueurs si vous tentez de prononcer un mot tchèque. Je vais la faire simple, c'est globalement impossible. C'est censé être un r (roulé évidemment) suivi d'un "j", sauf que quand ils parlent, on entend plutôt un "ch" mais quand on tente de le prononcer, c'est pas du tout ça. Bref, j'ai pour ainsi dire abandonné, et je me contente de rouler le r, ce qui selon mon amie Barbora reste relativement compréhensible. Pour un Tchèque, si vous arrivez à prononcer cette fameuse lettre, vous savez parler tchèque (ou presque...). Vous pouvez donc vous entraîner si le cœur vous en dit sur les mots suivants : "tři" (trois), středa (mercredi) ou encore neteř (la nièce). Bon courage !
Outre ça, le tchèque a quelques autres petites plaisanteries de prononciation comme le h et le ch, je n'ai toujours pas réussi à reproduire la différence mais j'y travaille. Dans un an peut-être.
Non content de ça, le tchèque se caractérise par son amour immodéré pour les consonnes, surtout lorsqu'elles s'enchaînent (jusqu'à quatre d'affilée !), sans aucune voyelle évidemment sinon c'est pas drôle.
Ca donne des mots "zmrzlina" (la glace), čtýři (quatre) ou alors mon préféré, čtvrtek (jeudi). Quand vous aurez postillonné une bonne quinzaine de fois, vous y arriverez peut-être.

Bref, vous arrivez désormais à prononcer le tchèque (ou presque). C'est alors que vous découvrez les joies de la grammaire tchèque. Car oui, le tchèque est une langue slave, et qui dit langue slave, dit langue à déclinaisons ! Youpi ! A vous les joies du nominatif, du datif, du génitif, des mots qui changent de terminaisons et qui sont parfois difficilement reconnaissables.
Si vous avez fait un peu de latin, vous connaissez déjà le système des déclinaisons. Pour tenter de faire simple, la fin du mot change selon la fonction que le mot occupe dans la phrase. Ça n'existe pas en français, ni en anglais, ni en italien, mais les langues slaves sont de grandes spécialistes et l'allemand en a aussi. Le finnois reste cependant le champion toutes catégories avec pas moins de 15 cas. Il n'y en a "que" 7 en tchèque, donc on peut s'estimer heureux.

Je vous donne un petit exemple (on n'étudiera malheureusement pas tout en cours, pas assez de temps pour ça).

C'est un chien. = To je pes.
(Le mot "pes" (chien) est alors un attribut du sujet, il est donc au nominatif).

J'ai un chien. = Mám psa.
(Le mot "chien" est alors un complément d'objet direct, il est donc à l'accusatif).

Et ainsi de suite... Autant vous dire que c'est pas gagné.

Je ne parle pas des conjugaisons parce que finalement, c'est pas le pire (surtout pour une Française), mais il faut les apprendre aussi évidemment. Et encore on n'a fait que le présent...

Le tchèque est donc une langue slave, de la famille des langues slaves occidentales (comme le polonais et le slovaque). Bien que très différente du français, elle fait également partie des langues indo-européennes qui dérivent toutes d'une seule et même langue d'origine, le sanskrit. On peut donc retrouver quelques similitudes entre le tchèque, le français, l'allemand, l'italien, l'anglais, etc, même si parfois il faut bien chercher.

Au bout de deux semaines de cours intensifs, je peux vaguement me présenter, dire d'où je viens et où j'habite, déchiffrer une carte de resto, parler de ma famille et demander mon chemin. Mais faut pas me répondre trop vite ni faire des phrases trop compliquées sinon je pige que dalle.

Sur ce les amis, je m'en vais boire une tasse de čaj avec un peu de cukr avec ma kamarádka Anna. ;)

dimanche 14 septembre 2014

Konopiště, Cross Club & co !

Bon, récit du week-end. Vendredi, on sort de cours vers 13h, je suis affamée, direction le McDo de I.P.Pavlova avec Katie. Un Big Tasty Bacon plus tard, je vais mieux. Je précise que McDo est quand même un chouïa moins cher ici, le menu Maxi Best Of Big Tasty étant à 5,30 au lieu d'un bon 8,50 à Paris. Pas mal, pas mal. On fait un tour dans le quartier, il fait un temps de chiotte, du coup je regagne mon appart. Igor a organisé une soirée pour fêter son retour d'Ukraine, Lisa a invité ses amis, bientôt nous sommes une bonne dizaine dans l'appart. Russes et Ukrainiens en grande majorité, un Bulgare, un Anglais et une Belge (qui parle flamand). Vodka, shots, bière, bouffe, pop-corn, etc. Très bonne ambiance, j'apprécie tout particulièrement Lena, une amie de Lisa, elle est vraiment adorable. Tout ce petit monde se décide à partir en boîte vers minuit, mais je ne peux malheureusement pas être de la partie, vu que je me lève demain à 7h pour aller visiter un château. Je range un peu l'appart, le pop-corn ayant servi de projectile, la cuisine est un champ de bataille, aidée dans cette tâche par Pavel, un ami ukrainien d'Igor. Bientôt tout est nickel et je peux aller me coucher en sachant que ce ne sera pas Kaboul demain quand je me lèverai.

Samedi, 7h00, le réveil sonne. Aïe. Il me faut rejoindre le campus sur lequel se déroulent mes cours puisque c'est de là que part le bus. Au métro je retrouve Katie et on attend ensemble le tramway n°26 qui a a priori repris du service. On l'attend un bon moment mais on est quand même à l'heure pour le départ. Bus affrété par la fac, direction Konopiště, à une soixantaine de kilomètres de Prague. Je précise que pour les Tchèques, c'est assez loin, vu que le pays est petit, l'appréciation des distances n'est pas la même. Le directeur du campus nous fait un petit topo sur l'histoire du château et un mini-cours de tchèque par la même occasion. Quand je lui dis que le château est près de Prague, il rigole et me répond "To je daleko" (c'est loin) avant de nous expliquer que nous venons pour la plupart de pays plus grands que la République tchèque et que donc nous n'apprécions pas les distances de la même façon. J'avais déjà eu cette conversation avec Lisa, ma coloc russe, qui raisonne à l'échelle de la Russie, donc encore différemment. Pour un Tchèque, 60 kilomètres, c'est loin, pour un Français, pas vraiment, pour un Russe, c'est le bled d'à côté. Bref, on arrive au château. Une petite précision historique s'impose. Ce château a été la résidence de l'archiduc François-Ferdinand et de son épouse Sophie, avant leur assassinat à Sarajevo en juin 1914, ce qui déclencha comme vous savez la première guerre mondiale. François-Ferdinand était l'héritier de l'empire austro-hongrois après le suicide du prince Rodolphe (oui, oui, le fils de Sissi). C'était un grand passionné de chasse et un grand collectionneur comme on s'en apercevra très vite au cours de la visite. Ce que j'ignorais, c'est que le mariage entre l'archiduc François-Ferdinand et Sophie était un véritable mariage d'amour. A cette époque, c'était assez rare pour être souligné. De plus, Sophie étant issue de la classe la plus basse de l'aristocratie, elle n'était a priori pas destinée à épouser l'héritier du trône des Habsbourg. Il faudra tout l'entêtement de François-Ferdinand et son bras de fer avec l'empereur pour que le mariage soit possible. Et encore, il a dû pour cela renoncer à transmettre le trône à ses enfants, ce qu'il a fait, pour l'amour de Sophie. C'est donc leur résidence habituelle que nous allons visiter, perdue au milieu d'un grand parc boisé et un peu sauvage comme je les aime. Le château est joli et simple, on fait un tour dans le parc avant la visite, on aperçoit le fossé qui abrite normalement un ours mais celui-ci est probablement caché quelque part et on ne peut pas le voir. On visite la roseraie, les statues, et je profite de notre petit temps libre pour m'essayer au tir à l'arc. Je suis assez lamentable mais j'arrive toutefois à mettre la flèche en plein dans le mille une fois, et je me vois donc décerné une petite médaille par le mec qui s'occupe du truc. Je fais cette visite en compagnie de Katie, on admire les paons qui se baladent dans le parc, et on rejoint la cour du château pour la visite guidée. Celle-ci se fait en compagnie d'une jeune femme tchèque et la visite est en anglais. Le corridor d'entrée me laisse pantoise. Une véritable forêt d'animaux empaillés, de bois de cerf, d'ours, de têtes de renards, de peaux de tigres, etc, etc. Je l'ai dit, François-Ferdinand était un grand amateur de chasse et un collectionneur de trophées. Il a même fait une sorte de tour du monde dans le but de chasser et de ramener d'autres bestioles (d'où les tigres, plutôt rares dans les forêts tchèques xD). On visite ensuite les autres pièces du château, dans une déco plus conventionnelle si j'ose dire. Comme souvent en Europe centrale, le château ne peut se visiter qu'avec un guide et les photos sont interdites. (J'en ai pris une en douce de la salle de tir, mea culpa). Il vous faudra donc venir visiter Konopiště. La visite terminée, nous nous baladons dans le parc avec Katie et on prend un verre au petit café de la roseraie. On reprend le bus direction Prague vers 14h30.

Je repasse par chez-moi pour me changer (il y avait un concours de chiens à côté du château et j'ai eu la bonne idée de vouloir caresser un adorable petit teckel. Sauf que ledit teckel avait piétiné dans la boue, quand dans un élan d'affection il s'est jeté sur moi mais mon imperméable beige n'a pas du tout kiffé). Bref, je suis changée, je me repose un peu car la soirée s'annonce longue. Au programme : festival du vin dans Prague 3 et soirée en boîte dans Prague 7. Je rejoins les filles à la station de tram Lipanská et après avoir un peu tourné en rond, on arrive au festival. L'ambiance est sympa, il y a une grande scène installée et un groupe de rock tchèque royalement inconnu pour nous mais ils doivent être connus ici car les gens chantent. Une armada de stands de bouffe et de boisson tout autour. D'autres personnes nous rejoignent, vont, viennent, le groupe grossit, se réduit, regrossit, se reréduit. Arrivent Petr et Matyaš, deux amis tchèques de Federica. Ils sont très sympas et nous accompagnerons en boîte par la suite. Je fais également la connaissance d'Alex, un des seuls Parisiens du groupe. On en rigole, il me dit qu'il avait entendu dire qu'il y avait une Parisienne et qu'il m'avait cherchée mais sans me trouver, ahah. Coïncidence, il habitait dans le 20ème également. On forme un grand cercle par terre et on discute. C'est exactement ce que j'attendais de mon Erasmus, plein de gens, de tous horizons, de milieux différents, et la même envie de partage et d'expériences. Vers 23h, on met le cap vers la boîte guidées par nos deux Tchèques. Direction le Cross Club, ce qui est un peu mon idée, sur les conseils de Thomas, un ami d'Hugo. On arrive, la déco est géniale, entre le métal, la récup et l'usine de sidérurgie. Il y a plusieurs salles, un café et aussi des terrasses et des tables dehors. On trouve une salle où la musique est sympa, mais malheureusement pour moi, il est parfaitement autorisé de fumer dans les boîtes. Et non seulement les gens fument leur clope à l'intérieur mais également leur joint, car oui ici la consommation de cannabis est légale. Verdict, c'est relativement irrespirable et quand on frôle l'asphyxie, on se dirige vers les terrasses du dehors. C'est le seul reproche que je ferai pour le moment, personnellement l'interdiction de fumer dans les restos, les bars et les boîtes est une des meilleures décisions qui aient été prises en France ces dernières années. Il y a deux écoles évidemment, ce n'est ici que mon avis. Le reste de la soirée se poursuit donc dehors avant que Charlotte, Anna et moi reprenions le tramway pour rentrer. Là par contre, clairement Prague bat Paris à plates coutures, pas besoin de se battre pour trouver un taxi ni de se taper la moitié de la ville à pied, le tramway marche la nuit, il est tout à fait correct et me ramène directement chez moi sans même que j'ai besoin de changer.

Inutile de vous dire que le réveil a été relativement tardif ce matin, suivi d'une session ménage (on s'y est mis tous les trois), il est actuellement 18h, je suis encore en pyjama, et n'ai pas vraiment prévu que ça change.
Demain, une nouvelle semaine de cours de tchèque commence ! :)













lundi 8 septembre 2014

[Le tchèque] Premier cours !

Ce matin, je commençais très officiellement mon apprentissage du tchèque. Ce que j'ignorais, c'est qu'avant même de poser un pied dans une salle de cours, les choses allaient être plus complexes que prévu. Mes cours de tchèque sont dispensés sur le campus de Hostivař, c'est-à-dire à l'autre bout de la ville. Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille... Les tramways 22 et 26 sont censés m'y conduire (d'après le plan de transport et le mail de la responsable du truc). Je prends donc le tramway 10 pour récupérer le 22 quelques stations plus loin. C'est là que les choses se sont compliquées. Je descends à Štepánská, sûre de mon coup, pour découvrir avec surprise que le tramway 22 censé me mener à bon port s'arrête en fait à Kubánské Náměsti, c'est-à-dire très loin de mon lieu d'arrivée. Pourquoi, comment, plaît-il ? Grand mystère. Je demande à quelques personnes, l'une ne parle pas anglais, l'autre n'en a pas la moindre idée et le troisième me dit n'avoir jamais mis les pieds là-bas. Ok. Une dame me dit de reprendre le tramway jusqu'à la station suivante. Bête et disciplinée, je m'exécute. Sauf qu'à part me rapprocher d'une station, c'est totalement inutile, le problème reste le même. Un mec me dit de prendre le tramway 22, merci cher monsieur, mais il s'arrête dix stations avant, WTF ? Un autre finit par me dire de prendre le métro jusqu'à Strašnická, pour de là récupérer le tramway 26 (qui est censé y aller aussi). Ca me paraît une solution honnête, me voilà donc partie sur la ligne C, pour changer à Muzeum et prendre la A. J'arrive finalement à ladite station pour m'apercevoir que le tramway 26 NE VA PAS NON PLUS à Nádraží Hostivař. Je commence à fatiguer un chouïa. Je tombe heureusement sur une jeune femme qui comprend et parle correctement anglais, qui m'explique qu'il y a des travaux sur la ligne et que donc il y a un bus de remplacement, le x22. Elle me dit de descendre la rue, et que ce sera le prochain arrêt de bus. Un monsieur assiste perplexe à notre conversation. Je descends donc la rue, me pose à côté de ce que je pense être le bon arrêt de bus. Rien d'écrit sur la pancarte à part x22. J'attends depuis déjà 5 bonnes minutes, pas le moindre bus à l'horizon, quand ledit monsieur de tout à l'heure passe dans la rue et me voyant faire le pied de grue à côté du panneau, me fait comprendre que je dois le prendre de l'autre côté de la rue. Corde, s'il vous plaît. Finalement, je monte dans le bon bus, je me fais secouer comme un panier à salade pour finalement être déposée globalement au milieu de nulle part et devoir demander à un jeune garçon où est ce fichu bâtiment. Je précise que je suis partie de chez moi à 7h00 (heureusement que j'avais prévu d'être un méga boulet), il est 8h30 quand je pose enfin mon séant sur un fauteuil en attendant qu'on m'appelle. Je fais au passage la connaissance de trois jeunes étudiantes allemandes, et c'est ensemble que nous montons enfin direction notre salle de cours. (Après une intro assez comique du directeur du centre, intro traduite en russe par sa collègue, vu qu'ils ont l'air d'être en nombre, mais ils ne sont de toutes façons pas avec nous, la Russie ne faisant pas partie du programme Erasmus).

On s'installe finalement en classe, nous sommes 12, chiffre royal pour démarrer une langue. Une majorité écrasante de filles (il n'y a qu'un seul mec, compatriote de surcroît). Quatre Allemandes, une Hongroise, une Danoise, une Néerlandaise, une Portugaise, une Espagnole, deux Français donc et Katie, ma voisine anglaise qui arrive avec un peu de retard car elle aussi a dû traverser toute la ville pour venir se perdre dans ce coin reculé. Notre prof s'appelle Jana, elle est classe, blonde, grande, tchèque j'ai envie de dire. On apprend à prononcer les lettres, à se présenter, quelques objets, bref le B-A BA. On a cours de 9h à 13h30 avec deux pauses de 15 minutes, c'est nickel, hyper productif. On nous fournit un bouquin et un cahier d'exercices (je pense qu'on devra les payer à un moment donné). On fait ensuite des jeux pour mémoriser quelques phrases et un peu de vocabulaire. Bref, tout ça est plutôt très bien organisé, et il me tarde d'être à demain pour ma deuxième leçon. (Même si je vais devoir me retaper le parcours du combattant). Je vous ferai un petit topo sur la langue tchèque quand j'en aurai une idée un peu plus précise, pour l'instant c'est assez approximatif. xD

Jsem Laurianne, jsem z Francie, jsem studentka. A vy ? :)

Je précise qu'on est allées déjeuner ensemble avec Katie, qu'elle est adorable et qu'on a déjà prévu de participer à la visite d'un château samedi dans les environs de Prague. I love my life.

vendredi 5 septembre 2014

Prague, les premiers jours !

Après avoir réglé les questions administratives les plus importantes, il m'a fallu un numéro tchèque. Toutes les personnes à qui j'avais demandé me conseillaient Vodafone, je n'ai donc pas cherché midi à quatorze heures et je suis allée dans la boutique Vodafone du grand centre commercial à côté de chez moi. La jeune vendeuse ne parlait pas parfaitement anglais mais on a réussi à se comprendre quand même. J'ai donc un numéro tchèque, 600 minutes d'appel, SMS illimités et Internet, pour la modique somme de 20 euros par mois. Et j'ai pour quelques euros de plus un nouveau téléphone, Sony. Personnellement, je m'attendais à un truc antique, qui fait juste appels et SMS mais non, c'est un smartphone, classe, complètement copié sur Apple et Samsung, et vu qu'il est tout neuf, il marche même mieux que mon vieil Iphone 4 qui commence à ramer sévère. Quand je demande à la vendeuse si c'est un smartphone ou juste un téléphone basique, elle me dit non "Smartphone, Internet, mail, messages..., un téléphone normal quoi !". Ma chère, nous n'avons a priori pas la même définition du téléphone normal. Bref, je suis gâtée mais j'ai cru remarquer que d'une manière générale, les Tchèques sont plutôt "connectés", il y a pas mal de Wifi un peu partout, beaucoup de choses fonctionnent via le téléphone, etc.

Cette dernière formalité réglée, j'ai pu profiter de ces quelques jours pour faire visiter Prague à mes parents. On a fait évidemment les trucs les plus connus pour qu'ils aient un premier aperçu sympa.
Nous avons donc visité le pont Charles, la Vieille Ville, Staré Město, sa place, l'église Notre-Dame-de-Týn, etc, mais aussi Malá Strana, l'église Saint-Nicolas, etc. Et hier nous sommes partis en direction du château, Hradčany, le fameux château dont parle Kafka dans son roman. Cathédrale Saint-Guy, basilique Saint-Georges, ruelle d'or, etc. Je vous mets quelques photos juste pour vous faire saliver.

Anecdote : nous sommes allés déjeuner en terrasse dans une petite boulangerie-pâtisserie française avec mes parents (la vitrine seule vous fait saliver). Je parle en anglais avec l'adorable serveuse et je glisse quelques mots de tchèque autant que possible. La jeune femme me répond que je parle mieux tchèque que son patron, qui est là depuis... 1992. Elle me dit que même depuis tout ce temps, elle n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il lui dit quand il parle tchèque, alors qu'elle a compris tout ce que j'ai dit.
Tout espoir n'est pas perdu. xD

Staré Město


L'horloge astronomique

Eglise Saint-Nicolas

Cathédrale Saint-Guy, Hradčany

Cathédrale Saint-Guy, Hradčany

La Vltava et le pont Charles

mardi 2 septembre 2014

Prague, l'arrivée, les démarches, etc !

Si je peux vous donner un conseil, préparez-vous un café, une bière, un bon smoothie, il y a du roman en perspective ! 

Première journée : on arrive à Prague sur les coups de 11h30. Le proprio nous attend devant l'immeuble, le contrat sous le bras. On monte, l'immeuble est ancien, plutôt classe et en pleine rénovation. C'est au quatrième étage, mais genre un bon quatrième. Vu qu'il est totalement impossible de stationner dans la rue, on se hâte de décharger la voiture dans le hall d'entrée. Un vrai capharnaüm qu'il va falloir monter... et sans ascenseur évidemment. Le propriétaire nous ouvre et redescend pour guider Patrick jusqu'au parking (payant et surveillé). Pendant ce temps, je commence à monter tout le barda pendant que Maman fait le tour du propriétaire. J'en suis à mon troisième aller-retour, je transpire comme un veau et je souffle comme un bouledogue asthmatique quand je vois mon propriétaire, chargé comme un mulet, monter gentiment mes cartons. Il y a des travaux au troisième étage, deux minutes plus tard, c'est le malheureux ouvrier ukrainien qui est mis à contribution (sur demande expresse de mon proprio, je n'aurais jamais osé). Le mec est le frère jumeau de Kojak, du coup en dix minutes c'est plié et on peut passer aux choses sérieuses. Signature du contrat, relevé des différents compteurs, paiement du premier mois de loyer. Tout est merveilleusement simple. 

L'appart est canon, duplex de 138m², on oublie les cages à lapin parisiennes et on respire. Une entrée, salle de bains avec baignoire ET douche (pourquoi choisir ?), cuisine toute équipée (il y a même un lave-vaisselle), salon spacieux. Ma chambre et celle de Liza, ma coloc russe sont à l'étage, tandis que celle d'Igor (mon coloc ukrainien pas encore rentré de vacances) est au premier niveau. Tout cela est charmant, cosy, très sympa. Ma chambre est mansardée, velux qui donne sur les toits, masse de place et même un renfoncement sur mesure pour toutes mes boîtes de chaussures. Kateryna, la jeune Estonienne que je remplace m'a laissé quelques trucs (elle vient d'ailleurs bientôt et aura a priori des choses à me montrer). J'ai aperçu un adorable petit sac à main marron, si c'est de cela dont il s'agit, qu'elle soit bénie. 

Comme il est plus de midi et qu'on a la dalle, on décide de repousser le rangement à plus tard. Il y a un resto sympa dix mètres plus loin dans la rue, c'est donc l'occasion pour mes parents de découvrir la cuisine tchèque. On fait un tour dans le quartier, hyper animé, centre commercial géant à cent mètres, tram en bas de chez moi et métro quelques mètres plus loin. Qui dit mieux ?

Le reste de l'après-midi a été consacré à chercher un hébergement pour mes parents, ça a été un chouïa compliqué, surtout que la circulation dans Prague, franchement je crois que c'est pire que Paris, donc ils ont fini par se poser à une centaine de mètres de chez moi, la voiture est au parking et tout va bien. Pizzeria pour clore la soirée, et je suis rentrée ranger mon barda, et c'était pas gagné, croyez-moi.

Deuxième journée : réveillée aux aurores, il est temps pour moi d'attaquer les choses sérieuses. J'ai un joyeux bordel de démarches à faire, une carte de métro à acheter et un compte en banque à ouvrir. La majeure partie des trucs ouvrent plus tôt que chez nous, ce qui me permet d'attaquer de bon matin. Je prends le métro, direction le centre, station Můstek. Je sors dans la rue, l'adresse pour acheter la carte de métro à la main. N'ayant pas la moindre idée de la direction dans laquelle partir, je demande à une dame qui tient une petite fille par la main. Elle me répond dans un très bon anglais, et vu que ça a pas l'air simple de m'expliquer, elle décide tout bonnement de m'emmener. La petite doit attaquer son deuxième jour d'école (la rentrée était hier en République tchèque), mais elle me dit qu'elle a le temps. On discute sur le chemin, elle est adorable, me demande ce que j'étudie, et me dit qu'elle voudrait aller à Paris dans quelques années pour emmener la petite à Disneyland. Elle m'amène finalement devant le bâtiment, je la remercie chaleureusement et entre dans le truc. Je sais que j'ai besoin d'une photo pour la carte et comme je n'en ai pas, je demande au mec derrière moi s'il sait où je peux en faire. Il se trouve que ce jeune homme est slovaque, parle très bien anglais, et est vraiment adorable. Il m'emmène dans la salle où je dois faire la carte (il y a déjà une file d'attente effrayante), demande à un monsieur où je peux faire les photos d'identité, me trouve les formulaires à remplir et finit par m'emmener aux photos au cas où je ne trouverais pas. J'ai une chance insolente. Je fais donc mes photos pour 125 Kc, par contre ce n'est pas un bête Photomaton, non non, c'est un vrai appareil photo, et une dame qui vous les développe illico presto. Je repars donc avec mes photos dans la salle et c'est rapidement mon tour. Là encore, le mec du guichet parle bien anglais, il est souriant et très gentil. L'affaire est donc pliée en quelques minutes, il m'indique où je dois me rendre pour charger ma carte fraîchement fabriquée (elle m'a coûté 250 Kc). Je recharge donc pour dix mois, ce qui me coûte 2 400 Kc (je rechargerai ensuite au mois, c'est vraiment pas cher). En tout et pour tout, mes dix mois de transports en commun m'auront coûté 111 euros. La RATP et leur carte Imagine R de mes fesses avec leur délai de trois semaines et leurs tarifs exorbitants peuvent aller se rhabiller. Toute heureuse de ma nouvelle carte, je reprends le métro direction la station Flora pour m'enregistrer auprès de la police. Je tombe direct sur un contrôleur mais au moins, je suis sûre que ma carte fonctionne. 

J'arrive à la station Flora, je demande à une dame, la rue où je dois me rendre est un chouïa loin et surtout une fois dans ladite rue, je ne sais pas dans quel sens la prendre. Je demande à un monsieur, qui ne sait pas du tout où se trouve le numéro 2, mais quand je lui dis "immigration police", ça a l'air de lui parler. Il me demande si c'est l'immigration pour les Russes, je lui dis non, je suis française. "You immigrate from France to Czech Republic, are you crazy ?". J'ai failli lui dire qu'au moins ici, il n'y avait pas François Hollande, mais je me suis contentée de lui dire que c'était pour un Erasmus. J'ai finalement trouvé ledit bâtiment, bien gris, bien moche et bien époque communiste. Je rentre là-dedans pour me demander immédiatement ce que je fais là. Il n'y a que des Russes, des Vietnamiens ou des Roms. Personne ne parle anglais, je bredouille un malheureux "Je suis française" en tchèque, le mec me fait comprendre que je n'ai pas besoin de m'enregistrer, je lui réponds "étudiante, République tchèque", il finit par m'envoyer au bureau n°5. Là, un vieux policier qui comprend l'anglais comme moi le coréen commence à pianoter sur son ordi, à tamponner trois mille papelards, me fait comprendre que l'accent grave n'existe pas en tchèque (pas grave mon bon monsieur, c'est l'administration française qui sait pas écrire), et conclut par un "doma" qui signifie en gros c'est-bon-ma-fille-le-reste-tu-feras-chez-toi-t'as-pas-besoin-de-ça-c'est-l'Europe-tsé. Je précise que si je veux ce bon sang de papier d'immigration c'est uniquement dans l'optique de peut-être tenter de passer mon permis ici, ce qui ne sera possible qu'en prouvant que ça fait bien six mois que je suis en République tchèque. Ceci explique celà. Un chouïa fatiguée mais pas mécontente de moi, je regagne mon quartier pour la dernière mission du jour : ouvrir un compte en banque. Je choisis Raiffeisen Bank, une banque suisse, j'aime bien le jaune. Tout cela se fait avec une facilité déconcertante. Je plains les malheureux étudiants Erasmus à Paris qui se trouvent confrontés à la logique de l'administration française selon laquelle tu ne peux pas ouvrir un compte sans adresse et tu ne peux pas louer un appart sans compte en banque. Enjoy. Je dois aller chercher ma carte en fin de semaine et je pourrais enfin payer et retirer sans me taper la commission exorbitante de ma banque française. 

J'estime que le reste attendra demain, le téléphone, les courses, etc. Je rejoins mes parents et nous partons ensemble à la découverte de Staré Město (la vieille ville de Prague) et de Malá Strana. La vieille ville, l'horloge, l'église Saint-Nicolas, etc, etc (article à venir !).


La place de la Vieille-Ville (Staroměstské náměstí) et l'église Notre-Dame-de-Týn (kostel Panny Marie před Týnem).

lundi 1 septembre 2014

Cap à l'est ! : récit du voyage

Pour ce qui est du déménagement, mes parents m'avaient proposé de m'emmener en voiture. Je vous vois déjà ouvrir des yeux ronds, bah nan c'est pas SI loin, 1 040 km très exactement depuis notre bonne vieille Bourgogne, guère plus que l'Espagne finalement. C'est donc chargés à bloc que nous prenons la route pour la ville aux cent clochers. Nous avions décidé de faire le voyage en deux fois, pour limiter la fatigue, et avions prévu de nous arrêter du côté de Nuremberg, en Allemagne.


Dimanche 31 août 2014

8h00 : Nous prenons la route, le GPS est branché, annonce 1 040 km très exactement jusqu'à Prague. On prend l'autoroute direction Metz. On traverse la région Champagne-Ardennes.

8h50 : Premier arrêt, je déconne pas. Patrick a faim (bon ok, moi aussi). Trois tranches de saucisson plus tard, on reprend la route. Plaines, éoliennes, plaines, éoliennes.

9h45 : Deuxième arrêt. Les chiottes me rappellent cruellement la Chine.

10h : On entre en Lorraine. Il flotte.

10h32 : Le déluge.

11h : Troisième et dernier arrêt en France. On téléphone à la smala et c'est reparti !

11h50 : Passage de la frontière allemande. Deutschland ! Les toilettes sont désormais payantes, les voitures canons et les autoroutes sans limitation de vitesse (sauf portions spéciales, on se calme). Il ne pleut plus, ouf !

12h : Pause déjeuner dans un genre de cafétéria à l'allemande. Une fricadelle et quelques frites plus tard, on reprend la route.

13h-14h30 : C'est assez flou... (grosse sieste en fait). Pause café pour Patrick et Maman. On met désormais le cap sur Nuremberg, notre destination pour ce soir.

15h : Le déluge, bis repetita.

16h : Il n'en finit plus de pleuvoir, la voie d'en face est blindée et la nôtre plutôt dégagée !

17h : On quitte l'autoroute pour se mettre en quête d'une chambre pour la nuit. On se retrouve dans des bleds. On pousse pas mal de portes (ouvertes) mais personne à l'intérieur. On finit par atterrir dans une petite auberge, un groupe de personnes est attablé autour d'une bière, un caniche me hurle dessus, je bafouille trois mots d'allemand et on finit par atterrir dans nos chambres respectives. Repas de charcuterie, assiette de soupe concoctée par une charmante dame et au lit ! Il nous reste 270 km pour demain.

Lundi 1er septembre 2014

8h : Petit déjeuner copieux, conversation avec notre hôtesse, vraiment très gentille et nous reprenons la route ! Les camions sont de nouveau en circulation aujourd'hui. C'est toute l'Europe qui se croise : Allemagne et République tchèque bien sûr, mais aussi Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Ukraine, etc, etc !

10h00 environ : Passage de la frontière tchèque ! Les noms de villes deviennent illisibles. On s'arrête acheter la vignette pour les autoroutes. On rentre ma future adresse dans le GPS et c'est direct jusqu'en bas de chez moi !

11h20 : On est à Prague, on gare tant bien que mal la bagnole dans une rue adjacente et mon gentil propriétaire nous attend devant l'immeuble, tout sourire. :)