Vendredi 30 juin 2017
Ce
matin, réveil aux aurores dans notre cellule monacale. Après une tentative de
douche difficile étant donnés les caprices du ballon d’eau chaude, on plie
bagage. Dernier petit tour du monastère, on est allés écouter les chants des
moins à sur le seuil de la porte de l’église. On prend ensuite la voiture,
direction Bansko et le parc national du Pirin. Du moins c’est ce que l’on
croit. Après une bonne heure et demi de trajet, s’être enfilés dans un chemin
de montagne où l’on doit slalomer entre les vaches (véridique), on se rend
compte que l’on n’est pas du tout au bon endroit, et que l’endroit où l’on veut
aller se trouve à deux heures et demi de route en sens inverse… Nous voilà
repartis sur les nationales bulgares limitées à 60 km/h pour une raison qui
nous échappe, ce qui rend complètement fous la moitié des automobilistes qui
finissent par doubler ceux qui respectent en prenant des risques inconsidérés.
A Bansko, on s’arrête à un petit supermarché, on achète quelques sandwichs et
autres bêtises à manger. On repart sur une route de montagne entre routes en
lacet et virages en épingles. Finalement on arrive à ce foutu refuge de Vihren.
On se gare avec une chance insolente pile devant le refuge, on remplit nos
bouteilles d’eau et on commence la rando. Il faut bien savoir que je ne suis
pas une pro de la rando, loin de là et Nico pas spécialement non plus. On
choisit donc la plus facile, vendue par le Guide du Routard comme « 1h30
de marche facile ». Après plus de 500 mètres à escalader des rochers pour
commencer, j’ai d’ores et déjà envie de leur envoyer un colis piégé. Ca grimpe,
ça grimpe, c’est caillouteux, inégal et parfois un peu plus plat. Finalement,
on arrive au lac. Le lieu, ainsi que toute la rando, sont magnifiques. C’est
vraiment un endroit que je recommande aux amateurs de randonnée, il y en a de
beaucoup plus longues et de beaucoup plus complexes mais pour la néophyte que
je suis, celle-ci était bien suffisante. On s’arrête une bonne heure au bord du
lac pour manger nos sandwiches (comestibles suffira pour les décrire, mais bon
à même pas deux levas…). On entreprend ensuite de redescendre. Arrivés en bas,
j’ai les jambes flageolantes et de gros coups de soleil, mais je suis plutôt
fière de moi. On reprend la voiture direction Bansko où se trouve notre hôtel
pour la nuit. On arrive dans un petit hôtel sympa et sans prétention. On
s’installe, la dame ne parle pas un mot d’anglais mais elle a appelé une autre
dame qui elle le parle et doit normalement venir. Sauf que comme elle ne vient
pas, on finit par perdre patience et on part au resto (dans la rue derrière).
Resto tenu par un couple, lui est bulgare, elle est ukrainienne. On s’installe
dans le jardin, j’échange quelques mots avec la dame en russe et récolte un
câlin. On mange comme des goinfres : salade chopska, poivrons en burek,
pelmeni (les raviolis sibériens que j’adore) et poulet. Tout à coup, la dame
m’apporte une assiette vide et me fait signe de la suivre. Elle m’emmène au
fond du jardin cueillir des cerises qui feront office de dessert (offert par la
maison). Nico commande finalement une rakia (un alcool fort typique de la
Bulgarie fait à base de différents fruits : cerises, prunes, etc.). Ca
donne des idées à tout le petit monde et après avoir trinqué en bulgare, en
français, en allemand et en russe, tout le monde boit sa petite rakia (sauf moi
évidemment, en revanche ma consommation d’eau semble impressionner le patron). On
finit par les quitter non sans avoir laissé un pourboire à la hauteur de leur
accueil, on récolte chacun un câlin du patron cette fois et on rentre à l’hôtel
pour se tartiner du produit contre les coups de soleil qu’on a dégoté à la
pharmacie et se pieuter parce que jouer les chamois, ça fatigue ! Bonne
nuit ;)
Dimanche 2 juillet 2017
Déjà
deux jours que je n’ai pas écrit… Je me suis réveillée hier matin avec une
douleur difficilement supportable à cause de mes coups de soleil. Heureusement,
on avait d’ores et déjà acheté un produit. Tartinée de la Biafine bulgare (un
genre de spray un peu chelou), on reprend la route direction Melnik, dans la
région de la Macédoine. Donc non, nous ne sommes pas dans le pays appelé la
Macédoine (ou plus exactement ARYM (Ancienne République Yougoslave de
Macédoine), mais bien dans la région appelée la Macédoine, région géographique
et historique s’il en est, qui se répartit aujourd’hui entre la Grèce, la
Macédoine et la Bulgarie et qui vit naître Alexandre le Grand. Il fait une
chaleur terrible, un cagnard d’enfer, si la clim nous lâche, vous nous
retrouverez desséchés comme deux pruneaux quelque part sur une route. Après
environ deux bonnes heures de route et beaucoup, BEAUCOUP de routes en lacet,
nous voilà en vue de Melnik et nous mettons illico le cap sur le monastère de
Rojen. Le monastère est beaucoup plus petit et plus modeste que celui de Rila,
moins touristique aussi mais néanmoins fort intéressant car parmi les plus
vieux du pays (il date du XIIIe siècle). Dans la cour du monastère, nous
tombons sur deux petits chats qui se prennent littéralement d’affection pour
nous, se juchent sur nos genoux et réclament caresses et câlins. Il n’en faut
pas plus pour me faire fondre complètement et nous avons dû passer une bonne
demi-heure à cajoler les deux petites bêtes. Après ça, on visite quand même
l’église, plutôt sombre mais très touchante, plusieurs belles fresques. Je dois
noter que contrairement à la Russie, autre pays orthodoxe, il ne semble pas fréquent
que les femmes se couvrent la tête d’un foulard pour entrer dans les églises.
Par contre, on en voit beaucoup se nouer un foulard autour de la taille par
dessus leur pantalon pour faire une « jupe » ou se couvrir les
épaules. Avec ma longue robe marron à petites manches, je suis parée. Après ça,
retour à Melnik où on déjeune au restaurant de l’hôtel. Je me régale de
kebabche (des genres de boulettes de viande mais en longueur, grillées au feu
de bois). On profite ensuite de notre belle chambre pour se reposer, car la
chaleur est difficilement supportable et ravive la douleur de mes coups de
soleil. Après une bonne sieste dans notre chambre climatisée, on ressort en fin
d’après-midi pour visiter un peu Melnik, les petites églises et les maisons de
vin. Le soir, on dîne dans un restaurant en terrasse où Nico goûte le fameux
vin local (je cite « C’est bon, mais ce n’est pas du vin », « Ah
bon ? », « Bah on dirait du vin à sangria »). Ok… D’après
le Guide du Routard, mieux vaut manger quelque chose avec pour ne pas finir
avec des trous dans l’estomac. On n’irait pas jusque là, c’est plutôt un vin
très léger et « sangriesque ». Je profite du dîner en terrasse pour
nourrir tous les chats et chiens du quartier (et il y en a pas mal !).
Petite parenthèse sur les animaux errants ou semi-errants. On voit beaucoup de
chiens et de chats un peu partout dans les rues et les villages. Difficile de
savoir s’ils appartiennent à quelqu’un. La plupart sont maigres et un peu
sales. Inutile de vous dire que je suis quasi au bord des larmes à chaque fois
que je vois un petit chat tout maigre ou un chien maigrichon aussi aux grands
yeux suppliants. Ca agace passablement Nico, mais une partie de mes repas
termine dans les estomacs de nos amis à quatre pattes. Je ne peux de toutes
façons pas m’en mettre plein la panse en voyant des animaux tout maigres errer
autour de moi en quémandant à manger. En cela, la Bulgarie nous rappelle
beaucoup la Roumanie (beaucoup de chiens errants) et Istanbul (la ville des
chats). Gros dodo dans notre belle chambre après un énième tartinage de produit
pour les coups de soleil.
Le
lendemain, après un petit déjeuner en terrasse, on prend la route de Trigrad et
donc du massif montagneux des Rhodopes. Tout au long de la route, les paysages
sont magnifiques, très verts, montagneux évidemment. On met trois bonnes heures
de petites routes en lacet (Nico assure) pour rejoindre Trigrad. On s’installe
directement à l’hôtel, plutôt classe, doté d’un spa (sauna, jacuzzi, etc.), la
chambre est spacieuse, la salle de bains super classe et très moderne. Malheureusement,
ni le monsieur, ni la dame ne parlent anglais, par contre, quand ils
comprennent que je parle quatre mots de russe, ils commencent à m’enchaîner en
russe et on finit par parvenir à se comprendre.
Une
fois installés, on reprend la route pour 4 petits kilomètres pour rejoindre
l’entrée de la « Gorge du Diable », une grotte parmi les gorges de
Trigrad. On paie nos tickets et là, le monsieur de la caisse nous dit que la
température à l’intérieur est de 8 degrés et qu’on ferait mieux de prendre une
veste. Comme on n’a pas de veste et devant mon regard horrifié, il a pitié de nous
et finit par nous prêter deux vestes en polaire du personnel. Elles puent la
cigarette mais nous seront bien utiles une fois à l’intérieur. Comme la plupart
des femmes sont en short, tee-shirt et sandales, je ne sais pas s’il nous a
pris pour des petits Français fragiles ou s’il a prévenu tout le monde… On
descend dans la grotte, la visite est uniquement en bulgare, mais on nous a
donné un papier avec les explications en français. La grotte est immense et
pour en ressortir, l’ascension est intense… On grignote un petit morceau à la
sortie de la grotte, sorte de boulettes de viande au barbecue une fois de plus.
On rentre ensuite à l’hôtel, où on profite du spa et la petite piscine-jacuzzi
(ça fait du bien à mes coups de soleil). Le soir, on dîne dans le restaurant de
l’hôtel et je continue à nourrir les chats du quartier…
Lundi 3 juillet 2017
Ce
matin, comme nous n’avions pas beaucoup de route à faire jusqu’à notre
prochaine étape, on en a profité pour dormir plus tard et prendre notre temps.
Petit déjeuner à l’hôtel et on prend ensuite la route pour une petite heure en
direction de Chiroka Laka, autre petit village dans les montagnes des Rhodopes.
On a perdu près de 20 degrés dans la nuit, inutile de vous dire que ça fait
bizarre. A notre arrivée, la pluie commence à tomber. On visite la petite
église du coin, minuscule mais très émouvante, portrait de saint Christophe
avec une tête de chien, il paraît que c’est la pure tradition orthodoxe, soit.
On s’installe ensuite dans notre petite maison d’hôtes, la dame est très sympa,
elle parle bien anglais. On déjeune dans un petit resto du village (j’ai laissé
tomber ma désormais traditionnelle chopska salade pour une petite soupe). Le
déluge se déclare pendant le déjeuner. On rentre dans notre chambre en
attendant que la pluie se calme. Dès qu’on aperçoit une petite éclaircie, on
prend la direction du musée ethnographique. On trouve porte close mais au
moment où l’on s’apprête à faire demi-tour, une dame arrive avec une famille de
quatre personnes, et elle nous fait la visite. La maison en elle-même est déjà
très belle, elle date du XIXe et est typique de la région. A l’intérieur on
peut voir le métier à tisser, les objets servant à recueillir le lait, à
fabriquer le beurre et le fromage, les masques du carnaval des Koukeri, etc. La
dame ne parle pas un mot d’anglais, la visite est en bulgare, alors le père de
famille tente de rassembler ses quelques mots d’anglais pour nous traduire les
informations essentielles. On nous a également donné quelques feuilles de
papier où sont écrites (à la main !) quelques explications en anglais
truffées d’erreur (« better » au lieu de « butter »,
« ship » au lieu de « sheep », etc.). Mais l'intention est là !
Nos bonnes adresses
A Bansko
Todeva Kachta / Тодева Къща - 7, ul. Neofit Rilski
Restaurant tenu par un couple bulgare et ukrainien, spécialités des deux pays, la salade chopska est aussi bonne que les pelmenis. Ambiance très chaleureuse, propriétaires adorables (monsieur parle anglais et vous pouvez pratiquer votre russe avec madame).
A Melnik
Chavkova House - 112, ul. Melnik
Probablement le meilleur hôtel de notre séjour, et pas le plus cher ! Chambre spacieuse et confortable, climatisée (ce qui vu le climat de la région, est plus que bienvenue !), personnel agréable et anglophone. Et en plus, le restaurant de l'hôtel est excellent (leur yaourt maison est exquis !). Que demander de plus ?
Pour les amateurs de randonnées, le parc national du Pirin est magnifique et offre une multitude d'itinéraires différents, pour tous les niveaux et pour toutes les durées.
Le parc national du Pirin
Chiroka Laka, petit village des Rhodopes
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