samedi 21 octobre 2017

Mon expérience avec le programme European Solidarity Corps



Pour ceux qui sont fâchés avec la langue de Shakespeare, petite traduction de l'article qui est paru sur le site My House of European History. 

"Effectuer un stage dans une ONG à Bruxelles ne m'a pas seulement permis d'acquérir de nouvelles compétences. J'y ai aussi trouvé le genre d'environnement dans lequel je veux travailler !

Je m'appelle Laurianne, je suis une Française de 26 ans et je cherchais un stage dans le cadre de mon master en droit européen et droits de l'homme. Par le biais du programme European Solidarité Corps, j'ai trouvé un poste dans l'Association of European Cancer Leagues, à Bruxelles. 


J'ai déménagé à Bruxelles pour trois mois et j'ai commencé à travailler dans l'association. Travailler en anglais était une grande première pour moi, mais ça a été très instructif et formateur. J'ai beaucoup appris, tout particulièrement sur le fonctionnement des ONG mais aussi comment gérer un projet aussi vaste que le contrôle et la prévention du cancer. 


Pendant ce stage, j'ai rencontré des personnes venant de toute l'Europe et du monde entier. J'ai sympathisé avec des gens qui viennent d'Italie, de Roumanie, du Royaume-Uni, de Lettonie, etc. C'était une formidable opportunité pour moi de pratiquer les langues que j'apprends, et pas seulement l'anglais. Je me souviendrai toujours des conversations et débats passionnants avec mes collègues, où nous avons partagé nos expériences et différents points de vue. 


J'ai appris beaucoup de choses concernant la Belgique, j'ai profité de mes week-ends et de mon temps libre pour découvrir un peu plus le pays, et pour quitter Bruxelles et visiter d'autres villes. Il y a beaucoup de joyaux méconnus en Belgique !

J'ai acquis de nouvelles compétences pendant cette expérience, et j'ai adoré travailler dans cette atmosphère européenne, découvrir nos différences mais surtout, tout ce que nous avons en commun !"
Si vous comprenez l'anglais et que vous n'êtes pas trop regardant sur les fautes, vous pouvez aller lire directement l'article sur le site, via ce lien : https://my-european-history.ep.eu/myhouse/story/1024


Si vous voulez en savoir plus sur le programme European Solidarity Corps, je vous invite à aller consulter le site en cliquant sur ce lien : https://europa.eu/youth/solidarity_en

mercredi 11 octobre 2017

Parler le belge : belgicismes et autres expressions insolites

Avant toute chose, petit topo linguistique à propos de la Belgique. Il y a en effet trois langues officielles en Belgique et pas seulement deux comme on le pense souvent. Tout d'abord le néerlandais (souvent appelé "flamand" en raison d'un accent différent) parlé par 59% de la population environ ; le français (agrémenté de quelques particularités comme nous le verrons plus loin...), parlé par 40% de la population, mais aussi l'allemand (très minoritaire, seulement 74 500 personnes). 
Voilà pour les trois langues officielles, mais il y a aussi une longue liste de dialectes et patois régionaux, parmi lesquels le brabançon, le champenois, le flamand oriental, le wallon, le francique rhénan, etc. Seule la Région de Bruxelles-Capitale est officiellement bilingue français-néerlandais. 

Maintenant que le décor est posé, intéressons-nous d'un peu plus près au français de Belgique, c'est-à-dire aux diverses expressions, différences de vocabulaire et de prononciation entre le français parlé en France et celui parlé outre-Ardennes. 



Il y a tout d'abord ces différences que l'on connaît tous, même sans avoir jamais mis un pied en Belgique. On reconnaît un Belge parce qu'il utilise le verbe "savoir" là où un Français utiliserait le verbe "pouvoir". Exemple : "J'ai trop mangé, je ne sais plus rien avaler !". Parfois, ça sonne plutôt bien, parfois un peu cocasse. A un monsieur qui me disait "Je ne sais pas avancer" parce que le bus était bondé, j'ai eu envie de répondre "Vous mettez un pied devant l'autre et vous marchez". 

Il y a aussi bien sûr, les nombres et la manière de compter. Un Belge dira "septante" là où nous disons "soixante-dix" et "nonante" pour "quatre-vingt-dix". Sur ce point, je me dois de reconnaître que la manière belge ne manque pas d'une certaine logique, cependant la logique ne va pas jusqu'au bout puisque nous tombons d'accord pour dire "quatre-vingt" (80) là où les Suisses osent le "huitante". Cependant, même après trois mois en Belgique, je continue à dire spontanément "soixante-dix" et "quatre-vingt-dix" et pas moyen de dire que je suis née en "mille neuf cent nonante et un". NO WAY. 
Sur la manière de compter, il faut aussi noter une différence de prononciation. Les Belges disent "houit" pour 8 au lieu de "huit" (ils disent aussi "nouit" pour "nuit") et ils prononcent le T de vingt (pour ça, il semblerait que ça ait traversé la frontière et que les Français de certaines régions du nord fassent de même). Mais ça n'a pas dépassé les Ardennes. 

Et après il y a toutes les différences de vocabulaire, allant de celles qui sont un mot que l'on peut deviner, à une utilisation qui prête à confusion, jusqu'au mot tout simplement impossible à deviner. 

Au rayon des "mots différents mais facilement compréhensibles" :
- parquer la voiture = garer la voiture
- ça donne bien = ça rend bien
- le tapis = le papier peint (sur le moment, j'avoue avoir cru que ma pote pensait réellement accrocher un tapis à son mur. Et après j'ai compris.)
- l'essui = la serviette de toilette (Au moment où j'écris ça, mon ordinateur me souligne "essui" en rouge et me le corrige automatiquement en "essai". Mon ordinateur ne parle pas le belge, que voulez-vous). 
Mais ATTENTION, n'essuyez pas votre vaisselle avec le torchon, car ici, c'est la serpillière !
Et si vous voulez "prendre les poussières" de votre étagère, il vous faudra vous munir d'une loque (un chiffon). Je n'aurais jamais pensé que faire le ménage puisse être aussi compliqué. 
- taper = mettre, poser (Tu tapes tes ordures dans la poubelle. Je sais que le système des poubelles est particulièrement exaspérant mais tout de même, tant de violence...).
- l'emploi de "fort" au lieu de "très". Exemple : Il fait fort chaud aujourd'hui. L'emploi de "fort" existait jadis en France, mais est totalement tombé en désuétude. 
- des griffes ou des grattes = des rayures
- sonner = appeler, téléphoner
- mousser = monter en pression, s'énerver (la bière est la boisson nationale, inutile de le rappeler). 



Ensuite, on passe au rayon des "mots qu'on utilise aussi en France mais qui ne veulent pas dire la même chose et du coup on se retrouve dans un quiproquo total où plus personne ne comprend de quoi on parle"
- un GSM = un téléphone portable (en France, on dit souvent "un portable" ce qui ici désigne l'ordinateur portable). Au début, j'avoue avoir cru que GSM désignait le GPS...
- au rayon des confiseries de votre supermarché, vous risquez aussi d'avoir quelques soucis. Une "chique" désigne un chewing-gum, SAUF à Liège, où le mot désigne un bonbon. Et ce que les Liégeois appellent un bonbon, c'est toutes les friandises genre Mars, Twix & co. 
- "Je te dis quoi" = expression immortalisée dans le film "Bienvenue chez les Ch'tis" puisque l'expression est utilisée aussi dans le nord de la France. C'est l'équivalent de "Je te dis ce qu'il en est". Mais ça peut prêter à confusion (cf. le film). 

Et enfin, il y a les mots et expressions qui me semblent impossibles à deviner pour un non-initié
- la drache = la pluie (ah là aussi, mon ordinateur me signale qu'il ne connaît pas). Je crois cependant que l'expression existe aussi dans le Nord. 
- la souche = le ticket de caisse. Si, si. 
- les crolles = les boucles
- un baraki = un plouc
- un chicon = une endive, mais là aussi les gens du Nord ("qui ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors", ça suffit Enrico) le disent également. 

Et enfin, il y a tous les mots importés du néerlandais et utilisés par les Belges francophones. Par exemple, dans l'argot bruxellois, un dikke nek (littéralement, un "gros cou"), c'est un vantard assez pathétique, quelqu'un qui a la "grosse tête" et "une grande gueule". 

Evidemment, selon la région de France dont vous êtes originaire, selon la région de Belgique dont votre interlocuteur est originaire, les expressions peuvent vous sembler plus ou moins familières, ou plus ou moins insolites. Je compare principalement à partir de Paris. 

Je vous laisse pour ce soir avec une de ces expressions belges dont on se demande ce qu'elle peut bien vouloir dire quand on ne l'a jamais entendue. "Avoir un oeuf à peler avec quelqu'un". 

"Bob" en Belgique, c'est l'équivalent de notre "Sam" en France, c'est-à-dire lors d'une soirée entre amis, celui qui ne boit pas d'alcool et est chargé de conduire pour rentrer. En France, SAM signifie "Sans Accident Mortel". En Belgique, l'abréviation vient de trois mots néerlandais. Mais peu importe comment on l'appelle, il reste toujours le seul à devoir prendre le volant !

vendredi 1 septembre 2017

Névrose des poubelles, update.

Il y a deux jours, soit le lendemain du passage des éboueurs (cf. mon article précédent pour comprendre pourquoi j'attends ce jour avec autant d'impatience que Noël), je trouve en partant travailler le matin un mot sur la porte d'entrée. Outre le fait que l'écriture était dégueu (et anonyme) et qu'il m'a fallu dix minutes pour le déchiffrer, ce qui m'a fait rater mon bus et poireauter six minutes à l'arrêt, j'en suis arrivée à la conclusion que les Belges sont névrosés des poubelles. 

Alors que je me casse déjà la tête à trier les déchets entre six p****** de poubelles différentes, il semblerait que les sacs poubelle que j'utilise ne soient pas LES BONS. Ils ne sont pas, je cite, "réglementaires". Mon fou rire passé, je commence à me demander si je vais vraiment pouvoir passer deux mois supplémentaires dans un pays où les gens sont plus préoccupés par le pedigree du sac dans lequel tu balances tes ordures que par la manière dont on s'adresse aux gens (je reviendrai sur cet aspect dans un prochain article). A l'heure qu'il est, je ne pense pas. Il semblerait donc qu'il faille acheter les sacs poubelle au supermarché, ceci dit on se demande bien où est-ce qu'ils pensent que je les achète. T'as cru que je pondais des sacs poubelles ou comment ça se passe ?

Alors que j'utilise des sacs poubelles blancs pour les ordures allant dans la poubelle blanche, jusque-là ça me paraît bon, mais non ça ne va toujours pas. Sachant que j'ai demandé à la propriétaire où est-ce que je pouvais acheter ces sacs poubelles, qu'elle m'a répondu que je les trouverai dans tous les supermarchés, pas de chance, mais dans le supermarché où je vais, il n'y a que ceux que j'utilise actuellement et j'ai vraiment pas que ça à foutre de faire la moitié des supermarchés de la ville pour un sac poubelle. 

Bref, déjà passablement agacée par le mot sur la porte, je me disais qu'éventuellement, je pourrais essayer de faire un saut ce week-end jusque dans un autre supermarché pour voir, je reçois ce soir un SMS de la propriétaire. Je cite, ça vaut son pesant de cacahuètes : 
"Bonjour Lauriane (c'est Laurianne avec deux N, mais passons...), j'espère que tout va bien. (Jusque là oui, ça allait, merci et vous ?)
Attention à bien utiliser les sacs poubelles conformes et réglementaires (il me semble avoir déjà entendu ça quelque part...), apparemment ceux que tu utilises ne sont pas bons (il y a donc des bons et des mauvais sacs poubelles, on en apprend tous les jours) selon mes voisines (ah je vois que ça balance sévère), qui du coup doivent mettre tes poubelles dans leurs propres sacs (bah comme ça, ça leur évitera de les jeter à moitié vides)
Les Belges sont à cheval avec ça (sans déconner) et les amendes sont très élevés (sic, élevées, bah putain j'aime mieux pas savoir ce qu'ils te font si tu tires le sac d'une mamie...)
Si tu as des questions n'hésites (sic) pas. (J'ai une question : ils sont traités pour leur névrose ?). Première constatation : je vois que la délation a encore de beaux jours devant elle et qu'on n'a pas tous tiré les mêmes leçons de 1940... Deuxième constatation : il y a des gens qui ont suffisamment de temps à perdre pour examiner les poubelles de leurs voisins. Troisième constatation : ils sont névrosés des poubelles dans ce pays. 

J'ai estimé que ça ne méritait pas de réponse, je balancerai désormais mes poubelles dans la première poubelle publique en me faisant un malin plaisir de mélanger le verre, le papier, le plastique et le trognon de pomme, hahaha. 

Pour conclure je vous dirais qu'en marchant 100 mètres dans la rue, la première chose qui vous viendra à l'esprit, c'est que c'est quand même le comble d'être aussi névrosés des poubelles et d'avoir une ville aussi crade. 

dimanche 20 août 2017

Bac+12 Poubelle ou pourquoi le système des déchets à Bruxelles est une vaste plaisanterie

Je vous arrête tout de suite, loin de moi l'idée de vouloir me moquer des Belges gratuitement, sans raison et juste pour perpétuer la tradition française des "blagues belges", rarement flatteuses pour nos amis d'outre-Ardennes. (A ce propos, ils en ont aussi sur nous, mais on en reparlera). Si je viens ici vous faire part de ma surprise, de mon scepticisme et enfin de mon intime conviction que le système est à chier, c'est parce que après trois semaines de vie ici et moult problèmes avec mes poubelles, le tout appuyé par des récits de mes amis belges qui dépassent l'entendement, c'est parce qu'il me semble avoir pointé un réel dysfonctionnement, du moins des failles, dans le système des ordures belge. 

Commençons d'abord par le commencement. J'ai loué pour mes trois mois de vie bruxelloise un appartement sur Airbnb. (Pitié, épargnez-moi le couplet du "Mais c'est cher, tu aurais pu trouver moins cher en coloc, blabla", j'ai pesé le pour et le contre, si j'ai choisi ça, j'ai mes raisons, merci). Bref, j'ai donc loué un appartement sur Airbnb. Comme pour chaque location sur ce site, j'ai accepté les "règles de l'appartement", à savoir principalement, pas d'animaux et respecter le tri des déchets en vigueur en Belgique. J'ai donc laissé mon Bounet adoré aux bons soins de Nico et m'étais gentiment préparée à reproduire le système de tri que j'applique déjà à Paris, à savoir trier verre/plastiques/autres et basta. 

Quelle ne fut pas ma surprise, en arrivant dans l'appartement et en voyant placardées dans la cuisine, pas moins de trois feuilles dimension A4 couvertes d'indications sur comment trier ses poubelles. En ouvrant le placard sous l'évier, je découvre une superbe collection de sacs poubelles en tous genres, tellement riche en couleurs qu'elle ferait passer le drapeau LGBT pour un peu pâlot. 
Je commence donc à lire attentivement la Bible du tri des déchets sur le placard et constate avec stupeur et un début d'effroi, qu'il faut trier ses déchets entre 6 poubelles différentes. Vous avez bien lu, 6 poubelles différentes. Bon déjà, heureusement que l'appartement est relativement grand et la cuisine d'une dimension raisonnable, parce que j'aimerais bien voir six poubelles différentes dans un appartement étudiant de la taille de ceux que je louais quand j'avais 20 ans. 

Je commence donc à détailler les différentes caractéristiques des 6 poubelles. 
- Premièrement, la bleue, poubelle dédiée a priori aux "bouteilles en plastique, métal et cartons à boissons". Déjà un peu surprise de mélanger le plastique et le métal, mais admettons... 
- Deuxièmement, la jaune, intitulée "papiers-cartons". Merde, je croyais que les cartons c'était dans la bleue. Mais en fait nan, juste les cartons à boissons, qui visiblement sont d'une race de cartons différente. Ok...
-Troisièmement, la verte, destinée aux "déchets de jardin". J'ai pas de jardin, ça devrait régler le problème. A moins que...
- Quatrièmement, la poubelle qui n'a pas de sac, le verre. Donc en gros pour le verre, il n'y a pas de sac, personne ne passe le ramasser, tu prends tes petites jambes et tu te tapes le kilomètre qui te sépare des bornes de collecte de verre, où tu auras encore le loisir de faire la distinction entre verre transparent et verre coloré... Nota bene : si tu es une petite grand-mère qui a du mal à se déplacer, tu ne bois ni vin ni bière (même en Belgique), et tu oublies la confiture et les cornichons. Putain... J'ai mis deux semaines à découvrir où se cachaient les bornes de collecte de verre et on a fait une expédition avec Léa pour se débarrasser de nos pots de sauce tomate. 
- Cinquièmement, la blanche. C'est là que ce système déjà un peu complexe a commencé à devenir franchement tordu. Alors le blanc, c'est ce que je qualifierais de "autres" à Paris, en gros tout ce qui ne rentre pas dans les poubelles précédentes, sauf qu'ici c'est en plus certains emballages en plastique dont tu aurais raisonnablement pu supposer qu'ils iraient dans la poubelle bleue. Bordel les gars, du plastique c'est du plastique. Je ne vois pas comment un emballage de filets de poulet en plastique est plus différent d'une bouteille d'eau qu'une boîte de conserve. Mais selon les Belges, si. 
- Last but not least, la orange. Le sac orange, c'est censé être le "compost", en gros tous les déchets alimentaires, mais attention, pas les oeufs ni la viande, juste les épluchures de légumes et de fruits, et pas non plus les fleurs fanées qui elles, iront dans la poubelle verte. Faudra m'expliquer sur le plan biologique, la différence entre un trognon de pomme et une rose fanée, les deux sont biodégradables, arrêtez le délire. J'ai pu constater avec un petit sourire en coin, que la propriétaire de l'appartement (française) avait d'ores et déjà abandonné l'idée du sac orange puisqu'il n'y en a pas sous l'évier, en mode "j'veux bien être gentille mais faut pas pousser non plus". 

Jusque là me direz-vous, bon ça peut encore aller. Passé le fait que c'est une perte d'espace de dingue d'avoir six poubelles dans sa cuisine, qu'il faut se taper une rando pour aller jeter son verre et que leur logique de tri est passablement discutable, ça pouvait encore éventuellement se faire. 



Mais c'était sans compter sur le reste du système. Et le début de mon effroi a commencé quand je me suis aperçue qu'il n'y avait pas de poubelles d'immeuble. Je répète, il n'y a pas de poubelles d'immeuble. Vous savez, ces grosses poubelles où l'on entasse plusieurs sacs avant que les éboueurs ne passent. Pour les immeubles, elles sont en général dans le local poubelles ou dans la cour, et pour les maisons individuelles, dans le garage ou dans un coin du jardin. Ce qui veut donc dire que vous ne pouvez vous débarrasser de vos sacs poubelles (à savoir, les sortir de votre appartement) que lorsque les éboueurs passent. Et ils passent deux fois par semaine. Deux fois par semaine, ça peut de prime abord sembler raisonnable, mais quand vous avez une peau de banane déjà bien avancée ou une écorce de melon en stade de décomposition, je vous laisse imaginer le parfum d'intérieur que vous vous tapez dans votre cuisine/appartement. A ma plus grande joie, je n'aime pas le poisson ni les fruits de mer, mais sinon clairement, vous pouvez oublier les crevettes sous peine d'asphyxie en attendant les éboueurs. 

Je disais donc, ils passent deux fois par semaine, et encore deux fois c'est uniquement deux fois pour les sacs blancs, les autres c'est une fois par semaine uniquement. Je vous laisse imaginer l'odeur d'un sac de compost au bout d'une semaine... (Sachant qu'il faut déjà avoir le coeur bien accroché pour tenter le compost dans un appartement). 
Dans les faits, la veille du jour où les éboueurs daignent venir te débarrasser de tes ordures malodorantes, tu dois déposer ton sac poubelle sur le trottoir (je déconne pas, tu déposes ton sac poubelle à même le trottoir) et prier le ciel pour avoir bien trié tes déchets, sinon ils te le laissent. Je ne plaisante pas, comme les sacs sont intentionnellement plutôt transparents, ils peuvent rapidement voir si tu t'es planté dans le tri des déchets et si tel est le cas, ils ne le ramassent pas. Et si tu persistes à mettre ton emballage de poulet en plastique avec ta bouteille de lait, ils peuvent même te coller une amende

La première fois, on a donc foutu nos sacs poubelles sur le trottoir devant notre porte avec la trouille de se choper une amende, mais pour l'instant il semblerait qu'on ait passé avec succès les partiels en vue d'obtenir notre bac+12 poubelle. 

Le côté ubuesque du système des ordures belge ne s'arrête pas là. Déjà, et vous avez probablement dû le noter, qui a eu l'idée à la con de décréter qu'il fallait déposer ses sacs poubelles à même le sol dans la rue ? Rien de tel pour attirer les animaux (chiens, chats, oiseaux et d'autres moins désirables comme les rats), qui s'empresseront d'éventrer le sac poubelle à la recherche de quelque chose à manger. Comme les animaux en Belgique répondent aux mêmes instincts primaires que n'importe où dans le monde, vous retrouvez régulièrement des déchets qui traînent sur le trottoir, résidus d'un sac poubelle éventré pendant la nuit. Si on faisait ça à Paris, c'est l'invasion de rats en trois jours. 

Je ne parle même pas de ce que j'évoquais plus haut, à savoir qu'ils vous laissent votre poubelle s'ils estiment qu'elle est mal triée, ça fait déjà trois jours que la poubelle de mes voisins traîne sur le trottoir, pour l'aspect hygiénique et esthétique, on repassera. Enfin, et comme me l'a fait remarquer mon collègue italien, vu la météo de merde qu'il y a dans ce pays (la fameuse "drache nationale"), quand vous laissez votre sac de papiers-cartons sur le trottoir toute la nuit, il y a de fortes chances de le récupérer "tutto bagnato", bref, trempé et donc en train de se désagréger. 

J'ai donc un brocoli complètement pourri qui empeste toute ma cuisine, et comme je ne veux pas me taper la même chose avec les peaux de banane dans deux jours, je virerai donc mes sacs poubelles à moitié vides ce soir. C'est ça, ou se farcir les moucherons et l'odeur pestilentielle en permanence. On notera l'illogisme du truc, consommer encore plus de sacs poubelles (en plastique), puisque vous n'avez qu'une hâte, c'est libérer votre appartement de ce truc. 

Ayant évoqué le sujet avec deux de mes amies belges, toutes deux sensibles à la cause environnementale et à la défense du particularisme belge face au voisin français (on reparlera du French-bashing en temps voulu), on en est tout de même arrivées à des extrémités dépassant l'entendement. Tandis que je leur demandais comment ils faisaient quand ils mangeaient du poisson, des fruits de mer ou des choses naturellement malodorantes, l'une m'a répondu l'air presque honteux, qu'elle se débarrassait alors de son sac dans une poubelle publique et l'autre me répondait que sa mère congelait ses déchets jusqu'au jour de passage des éboueurs...

Je vous laisse méditer sur ces subterfuges pour survivre à l'infection de ses poubelles et je ne résiste pas à l'envie de rappeler aux autorités belges qu'avant toute considération d'écologie et de recyclage, le ramassage des ordures et l'utilisation de poubelles avaient deux objectifs incontournables : l'hygiène et la salubrité publiques. 


lundi 7 août 2017

Bulgarie 2017 : Les tombeaux thraces et autres curiosités de la Vallée des Roses

Jeudi 6 juillet 2017

Ca fait déjà un moment que je n’ai pas écrit. Mardi matin, nous avons quitté les montagnes des Rhodopes pour nous rendre à Plovdiv, deuxième ville du pays. Celle qui s’est appelé tour à tour Poneropolis, puis Philippopolis, puis Pulpudeva, puis Trimontium et enfin Plovdiv voit son histoire remonter à plus de 6 000 ans, elle est donc aussi vieille que Rome et Athènes, même si son importance est moindre. On y arrive après avoir fait un petit détour par la forteresse d’Assen, forteresse byzantine du IXème siècle. A Plovdiv, on séjourne à l’hôtel Odéon, à l’entrée de la vieille ville. Après avoir abandonné la voiture sur un parking payant et sécurisé pour deux jours, nous partons explorer la vieille ville à pied et surtout, commencer par nous restaurer. On commence par se casser le nez sur une adresse du Routard qui de toute évidence, n’existe plus… et on met finalement le cap sur une autre. On mange dans un petit jardin ombragé et une partie de mon repas termine (malgré l’interdiction affichée du resto) dans l’estomac d’un petit chat affamé. Après notre déjeuner tardif, on part visiter le théâtre romain, construit au IIème siècle de notre ère durant le règne de Trajan. 7 000 places quand même et il est encore utilisé aujourd’hui, il a d’ailleurs accueilli Placebo au cours du mois de juin. Après une petite glace en terrasse, quelques informations glanées à l’office du tourisme et quelques cartes postales achetées, nous décidons de participer au Free Plovdiv Tour. Même concept qu’à Sofia, une visite guidée de la ville dispensée par un habitant (en l’occurrence, une habitante), on paie le montant que l’on veut. Notre guide du jour s’appelle Tsveta (Fleur), elle parle très bien anglais mais aussi français, elle est très intéressante, et une fois de plus, je réponds à deux de ses questions et récolte donc les petits bonbons « oignons » qui servent de récompense. Pas de panique, ça n’a pas un goût d’oignon, ça a un goût de menthe et c’est juste la forme et la couleur qui leur ont donné ce surnom. A la fin de la visite, on remercie chaleureusement notre guide et elle nous conseille un petit restaurant dans le quartier de Kapana, le quartier « branché » et « hipster » de Plovdiv si je puis dire. Nico goûte finalement à la truite, souvent à la carte des restaurants ici. Le lendemain, après une bonne nuit dans le lit incroyablement large de notre hôtel, on décide de faire la visite des différentes « maisons » de commerçants, maisons à encorbellements construites sur le modèle ottoman mais décorées souvent à l’européenne (faux colombages, etc.). On se décide finalement pour le billet groupé et on commence par celle réputée la plus impressionnante, la maison de Stepan Hindliyan. Riche marchand d’origine arménienne, il aurait gagné son surnom (l’Indien) en allant commercer jusqu’en Inde. Il était tellement riche et souhaitait tellement que tout le monde le sache, qu’il avait fait installer dans son salon une fontaine d’où coulait de l’huile de rose (denrée chère et précieuse à cette époque). Il avait aussi fait installer dans sa maison une salle de bains privée à l’époque où les bains étaient publics. La maison est effectivement très belle, richement décorée et meublée. On continue avec la maison Balabanov, la maison Nikola Nedkovitch, la pharmacie Hippocrate, la mosquée Djoumaia, etc. On se repose un peu à l’hôtel avant d’aller prendre un verre dans le quartier de Kapana, à un charmant petit café avec canapés et fauteuils en terrasse. Alors que je suis plongée dans le Guide du Routard, je suis accostée par une Française qui me dit « Bonjour, vous êtes français ? _ Oui. _ Vous aussi, vous avez du mal à trouver les choses ici ? _ De ouf ! ». On avait galéré comme c’est pas permis pour trouver les différentes choses que l’on voulait visiter. S’en suit une conversation qui s’achèvera près de 5 heures plus tard, après une tournée supplémentaire, une balade dans la vieille ville et un dîner au restaurant. Agés d’une cinquantaine d’années, Philippe et Laurence avaient beaucoup voyagé, étaient vraiment charmants et nous avons passé une très agréable soirée en leur compagnie.

Ce matin, nous avons quitté Plovdiv pour nous diriger vers Kazanlak, la vallée des Roses et les tombeaux thraces. On visite le tombeau de Seuthès III, grand roi thrace des Odrisses (331-300 avant JC), contemporain d’Alexandre le Grand. Les tombeaux thraces sont aujourd’hui des tumuli recouverts par la végétation, on y pénètre par un petit couloir d’environ 13 mètres de long, trois chambres successives dont la deuxième est circulaire et voûtée. La dernière salle servait de sarcophage.
Après le tombeau, nous sommes allés à Chipka, le village le plus proche où l’on a pu admirer la magnifique église russe construite en 1903 en hommage aux soldats russes morts pendant la guerre russo-turque qui libéra la Bulgarie du joug ottoman. L’église est absolument magnifique et aves ses bulbes dorés, on la repère de loin !
Enfin, Nico y tenait, nous avons fait un détour par le désormais célèbre monument de Bouzloudja, l’énorme bâtiment communiste aujourd’hui à l’abandon. On dirait qu’une soucoupe volante a atterri là. Là aussi, on le repère de très, TRÈS loin. Le bâtiment tombe en ruines, les portes en ont été barricadées par les autorités, des panneaux indiquant (en bulgare) « Interdit d’entrer, danger pour votre vie, etc. » ne dissuadent pas certains touristes de se glisser dans un trou à quelques mètres du mur du bâtiment pour aller en explorer l’intérieur. Nul doute que ce doit être très impressionnant, cependant aux dernières nouvelles l’escalier principal du truc menaçait à tout moment de s’effondrer et quand les autorités bulgares (pourtant souvent peu regardantes sur la sécurité et pas aussi parano que leurs homologues françaises) me disent que c’est dangereux, je ne cherche pas à y aller absolument. J’en ai dissuadé Nicolas (difficilement…), vous n’aurez donc pas de photos de l’intérieur mais vous en trouverez très facilement sur Google.

(…) Nous sommes déjà rentrés depuis plusieurs jours, il a été très difficile pour moi de tenir ce journal pendant ce voyage en raison principalement de nos déplacements en voiture qui ne sont pas les plus adaptés pour écrire sur un ordinateur (je profite généralement du train pour le tenir à jour).


Pour terminer notre voyage, nous avons dormi à Kazanlak, dans un hôtel plutôt sympa, et le lendemain, sur les conseils de plusieurs personnes, nous sommes allés passer la journée à Veliko Tarnovo pour visiter la citadelle-forteresse du Tsarevets. C’est très beau, et ça valait vraiment le détour. On a mangé deux délicieuses pizzas dans un resto en terrasse avec une vue magnifique avant de reprendre la route pour Sofia. Notre dernier hôtel était à quelques kilomètres seulement de l’aéroport. Nous avons passé notre dernier soirée au centre ville de Sofia, et sommes allés manger dans le resto qui était complet lorsque nous y étions allés au début du séjour. Très beau décor, on a passé une très belle dernière soirée, avant de se lever aux aurores pour rentrer à Paris. On garde un magnifique souvenir de la Bulgarie, et tout particulièrement de ses montagnes, de ses paysages verdoyants et de ses forêts. Pour les amoureux de la nature et les randonneurs aguerris, il y a de merveilleux itinéraires à découvrir !

jeudi 20 juillet 2017

Bulgarie 2017 : Bansko, Melnik et les montagnes des Rhodopes

Vendredi 30 juin 2017

Ce matin, réveil aux aurores dans notre cellule monacale. Après une tentative de douche difficile étant donnés les caprices du ballon d’eau chaude, on plie bagage. Dernier petit tour du monastère, on est allés écouter les chants des moins à sur le seuil de la porte de l’église. On prend ensuite la voiture, direction Bansko et le parc national du Pirin. Du moins c’est ce que l’on croit. Après une bonne heure et demi de trajet, s’être enfilés dans un chemin de montagne où l’on doit slalomer entre les vaches (véridique), on se rend compte que l’on n’est pas du tout au bon endroit, et que l’endroit où l’on veut aller se trouve à deux heures et demi de route en sens inverse… Nous voilà repartis sur les nationales bulgares limitées à 60 km/h pour une raison qui nous échappe, ce qui rend complètement fous la moitié des automobilistes qui finissent par doubler ceux qui respectent en prenant des risques inconsidérés. A Bansko, on s’arrête à un petit supermarché, on achète quelques sandwichs et autres bêtises à manger. On repart sur une route de montagne entre routes en lacet et virages en épingles. Finalement on arrive à ce foutu refuge de Vihren. On se gare avec une chance insolente pile devant le refuge, on remplit nos bouteilles d’eau et on commence la rando. Il faut bien savoir que je ne suis pas une pro de la rando, loin de là et Nico pas spécialement non plus. On choisit donc la plus facile, vendue par le Guide du Routard comme « 1h30 de marche facile ». Après plus de 500 mètres à escalader des rochers pour commencer, j’ai d’ores et déjà envie de leur envoyer un colis piégé. Ca grimpe, ça grimpe, c’est caillouteux, inégal et parfois un peu plus plat. Finalement, on arrive au lac. Le lieu, ainsi que toute la rando, sont magnifiques. C’est vraiment un endroit que je recommande aux amateurs de randonnée, il y en a de beaucoup plus longues et de beaucoup plus complexes mais pour la néophyte que je suis, celle-ci était bien suffisante. On s’arrête une bonne heure au bord du lac pour manger nos sandwiches (comestibles suffira pour les décrire, mais bon à même pas deux levas…). On entreprend ensuite de redescendre. Arrivés en bas, j’ai les jambes flageolantes et de gros coups de soleil, mais je suis plutôt fière de moi. On reprend la voiture direction Bansko où se trouve notre hôtel pour la nuit. On arrive dans un petit hôtel sympa et sans prétention. On s’installe, la dame ne parle pas un mot d’anglais mais elle a appelé une autre dame qui elle le parle et doit normalement venir. Sauf que comme elle ne vient pas, on finit par perdre patience et on part au resto (dans la rue derrière). Resto tenu par un couple, lui est bulgare, elle est ukrainienne. On s’installe dans le jardin, j’échange quelques mots avec la dame en russe et récolte un câlin. On mange comme des goinfres : salade chopska, poivrons en burek, pelmeni (les raviolis sibériens que j’adore) et poulet. Tout à coup, la dame m’apporte une assiette vide et me fait signe de la suivre. Elle m’emmène au fond du jardin cueillir des cerises qui feront office de dessert (offert par la maison). Nico commande finalement une rakia (un alcool fort typique de la Bulgarie fait à base de différents fruits : cerises, prunes, etc.). Ca donne des idées à tout le petit monde et après avoir trinqué en bulgare, en français, en allemand et en russe, tout le monde boit sa petite rakia (sauf moi évidemment, en revanche ma consommation d’eau semble impressionner le patron). On finit par les quitter non sans avoir laissé un pourboire à la hauteur de leur accueil, on récolte chacun un câlin du patron cette fois et on rentre à l’hôtel pour se tartiner du produit contre les coups de soleil qu’on a dégoté à la pharmacie et se pieuter parce que jouer les chamois, ça fatigue ! Bonne nuit ;)

Dimanche 2 juillet 2017

Déjà deux jours que je n’ai pas écrit… Je me suis réveillée hier matin avec une douleur difficilement supportable à cause de mes coups de soleil. Heureusement, on avait d’ores et déjà acheté un produit. Tartinée de la Biafine bulgare (un genre de spray un peu chelou), on reprend la route direction Melnik, dans la région de la Macédoine. Donc non, nous ne sommes pas dans le pays appelé la Macédoine (ou plus exactement ARYM (Ancienne République Yougoslave de Macédoine), mais bien dans la région appelée la Macédoine, région géographique et historique s’il en est, qui se répartit aujourd’hui entre la Grèce, la Macédoine et la Bulgarie et qui vit naître Alexandre le Grand. Il fait une chaleur terrible, un cagnard d’enfer, si la clim nous lâche, vous nous retrouverez desséchés comme deux pruneaux quelque part sur une route. Après environ deux bonnes heures de route et beaucoup, BEAUCOUP de routes en lacet, nous voilà en vue de Melnik et nous mettons illico le cap sur le monastère de Rojen. Le monastère est beaucoup plus petit et plus modeste que celui de Rila, moins touristique aussi mais néanmoins fort intéressant car parmi les plus vieux du pays (il date du XIIIe siècle). Dans la cour du monastère, nous tombons sur deux petits chats qui se prennent littéralement d’affection pour nous, se juchent sur nos genoux et réclament caresses et câlins. Il n’en faut pas plus pour me faire fondre complètement et nous avons dû passer une bonne demi-heure à cajoler les deux petites bêtes. Après ça, on visite quand même l’église, plutôt sombre mais très touchante, plusieurs belles fresques. Je dois noter que contrairement à la Russie, autre pays orthodoxe, il ne semble pas fréquent que les femmes se couvrent la tête d’un foulard pour entrer dans les églises. Par contre, on en voit beaucoup se nouer un foulard autour de la taille par dessus leur pantalon pour faire une « jupe » ou se couvrir les épaules. Avec ma longue robe marron à petites manches, je suis parée. Après ça, retour à Melnik où on déjeune au restaurant de l’hôtel. Je me régale de kebabche (des genres de boulettes de viande mais en longueur, grillées au feu de bois). On profite ensuite de notre belle chambre pour se reposer, car la chaleur est difficilement supportable et ravive la douleur de mes coups de soleil. Après une bonne sieste dans notre chambre climatisée, on ressort en fin d’après-midi pour visiter un peu Melnik, les petites églises et les maisons de vin. Le soir, on dîne dans un restaurant en terrasse où Nico goûte le fameux vin local (je cite « C’est bon, mais ce n’est pas du vin », « Ah bon ? », « Bah on dirait du vin à sangria »). Ok… D’après le Guide du Routard, mieux vaut manger quelque chose avec pour ne pas finir avec des trous dans l’estomac. On n’irait pas jusque là, c’est plutôt un vin très léger et « sangriesque ». Je profite du dîner en terrasse pour nourrir tous les chats et chiens du quartier (et il y en a pas mal !). Petite parenthèse sur les animaux errants ou semi-errants. On voit beaucoup de chiens et de chats un peu partout dans les rues et les villages. Difficile de savoir s’ils appartiennent à quelqu’un. La plupart sont maigres et un peu sales. Inutile de vous dire que je suis quasi au bord des larmes à chaque fois que je vois un petit chat tout maigre ou un chien maigrichon aussi aux grands yeux suppliants. Ca agace passablement Nico, mais une partie de mes repas termine dans les estomacs de nos amis à quatre pattes. Je ne peux de toutes façons pas m’en mettre plein la panse en voyant des animaux tout maigres errer autour de moi en quémandant à manger. En cela, la Bulgarie nous rappelle beaucoup la Roumanie (beaucoup de chiens errants) et Istanbul (la ville des chats). Gros dodo dans notre belle chambre après un énième tartinage de produit pour les coups de soleil.

Le lendemain, après un petit déjeuner en terrasse, on prend la route de Trigrad et donc du massif montagneux des Rhodopes. Tout au long de la route, les paysages sont magnifiques, très verts, montagneux évidemment. On met trois bonnes heures de petites routes en lacet (Nico assure) pour rejoindre Trigrad. On s’installe directement à l’hôtel, plutôt classe, doté d’un spa (sauna, jacuzzi, etc.), la chambre est spacieuse, la salle de bains super classe et très moderne. Malheureusement, ni le monsieur, ni la dame ne parlent anglais, par contre, quand ils comprennent que je parle quatre mots de russe, ils commencent à m’enchaîner en russe et on finit par parvenir à se comprendre.
Une fois installés, on reprend la route pour 4 petits kilomètres pour rejoindre l’entrée de la « Gorge du Diable », une grotte parmi les gorges de Trigrad. On paie nos tickets et là, le monsieur de la caisse nous dit que la température à l’intérieur est de 8 degrés et qu’on ferait mieux de prendre une veste. Comme on n’a pas de veste et devant mon regard horrifié, il a pitié de nous et finit par nous prêter deux vestes en polaire du personnel. Elles puent la cigarette mais nous seront bien utiles une fois à l’intérieur. Comme la plupart des femmes sont en short, tee-shirt et sandales, je ne sais pas s’il nous a pris pour des petits Français fragiles ou s’il a prévenu tout le monde… On descend dans la grotte, la visite est uniquement en bulgare, mais on nous a donné un papier avec les explications en français. La grotte est immense et pour en ressortir, l’ascension est intense… On grignote un petit morceau à la sortie de la grotte, sorte de boulettes de viande au barbecue une fois de plus. On rentre ensuite à l’hôtel, où on profite du spa et la petite piscine-jacuzzi (ça fait du bien à mes coups de soleil). Le soir, on dîne dans le restaurant de l’hôtel et je continue à nourrir les chats du quartier…

Lundi 3 juillet 2017


Ce matin, comme nous n’avions pas beaucoup de route à faire jusqu’à notre prochaine étape, on en a profité pour dormir plus tard et prendre notre temps. Petit déjeuner à l’hôtel et on prend ensuite la route pour une petite heure en direction de Chiroka Laka, autre petit village dans les montagnes des Rhodopes. On a perdu près de 20 degrés dans la nuit, inutile de vous dire que ça fait bizarre. A notre arrivée, la pluie commence à tomber. On visite la petite église du coin, minuscule mais très émouvante, portrait de saint Christophe avec une tête de chien, il paraît que c’est la pure tradition orthodoxe, soit. On s’installe ensuite dans notre petite maison d’hôtes, la dame est très sympa, elle parle bien anglais. On déjeune dans un petit resto du village (j’ai laissé tomber ma désormais traditionnelle chopska salade pour une petite soupe). Le déluge se déclare pendant le déjeuner. On rentre dans notre chambre en attendant que la pluie se calme. Dès qu’on aperçoit une petite éclaircie, on prend la direction du musée ethnographique. On trouve porte close mais au moment où l’on s’apprête à faire demi-tour, une dame arrive avec une famille de quatre personnes, et elle nous fait la visite. La maison en elle-même est déjà très belle, elle date du XIXe et est typique de la région. A l’intérieur on peut voir le métier à tisser, les objets servant à recueillir le lait, à fabriquer le beurre et le fromage, les masques du carnaval des Koukeri, etc. La dame ne parle pas un mot d’anglais, la visite est en bulgare, alors le père de famille tente de rassembler ses quelques mots d’anglais pour nous traduire les informations essentielles. On nous a également donné quelques feuilles de papier où sont écrites (à la main !) quelques explications en anglais truffées d’erreur (« better » au lieu de « butter », « ship » au lieu de « sheep », etc.). Mais l'intention est là !

Nos bonnes adresses

A Bansko
Todeva Kachta / Тодева Къща - 7, ul. Neofit Rilski
Restaurant tenu par un couple bulgare et ukrainien, spécialités des deux pays, la salade chopska est aussi bonne que les pelmenis. Ambiance très chaleureuse, propriétaires adorables (monsieur parle anglais et vous pouvez pratiquer votre russe avec madame). 

A Melnik
Chavkova House - 112, ul. Melnik
Probablement le meilleur hôtel de notre séjour, et pas le plus cher ! Chambre spacieuse et confortable, climatisée (ce qui vu le climat de la région, est plus que bienvenue !), personnel agréable et anglophone. Et en plus, le restaurant de l'hôtel est excellent (leur yaourt maison est exquis !). Que demander de plus ?

Pour les amateurs de randonnées, le parc national du Pirin est magnifique et offre une multitude d'itinéraires différents, pour tous les niveaux et pour toutes les durées. 

Le parc national du Pirin

Chiroka Laka, petit village des Rhodopes

Les montagnes des Rhodopes offrent elles-aussi de nombreux itinéraires de randonnée pédestre et équestre pour les amateurs, vous trouverez notamment un haras à Trigrad. Nous avons adoré cette région et la recommandons vivement ! En revanche, si vous n'avez pas de voiture, ça risque d'être plus compliqué.