lundi 2 mai 2016

La belle Andalouse : Séville, J3.

Samedi 30 avril 2016

Nuit de nouveau assez agitée toujours à cause des moustiques. On se réveille finalement une heure plus tard que prévue histoire de récupérer un peu. Le soleil a finalement décidé de se lever sur Séville et j’attaque cette journée en short. On part en quête d’un petit déjeuner que l’on prendra sur une terrasse au soleil. Je parlemente avec le serveur, sans carte ni anglais pour m’aider, et je ne suis pas mécontente, même si ma prononciation de « naranja » (orange) est toujours un peu laborieuse. On marche jusqu’à la Casa Pilates, une maison construite toujours dans le style mudéjar, et absolument somptueuse. Visite guidée du premier étage en anglais et flânerie dans les jardins du rez-de-chaussée. Orangers, azulejos et petites fontaines sont une fois de plus au rendez-vous. 

On se dirige ensuite vers un autre quartier de la ville, la Plaza d’Espana et le parc Maria Luisa. On passe par le fameux quartier du Barrio de Santa Cruz, dans les petites ruelles qui font le charme de Séville. On marche un bon moment, le soleil est à son zénith, il fait de plus en plus chaud, un thermomètre affiche 30°C. On arrive enfin à la Plaza d’Espana et je tombe immédiatement amoureuse de cette place, tant elle est parfaite, harmonieuse et mise en valeur par le soleil éclatant. Un bâtiment en arc de cercle, bien dégagé, autour duquel un mini-canal permet à quelques rameurs amateurs de s’adonner à la barque. Le bâtiment date de 1929 seulement et a été construit pour l’Exposition universelle. Il est tout simplement magnifique. On se balade ensuite dans le parc, Nicolas attrape deux oranges qui poussent sur les nombreux orangers de la ville, et on finit par rebrousser chemin direction le centre pour le déjeuner. On arrive au centre sur les coups de 14h45 mais ici, on est parfaitement dans les temps. Comme on en a un peu marre de marcher, qu’on a faim, soif, chaud, on se rabat sur le premier truc que l’on croise, l’attrape-touristes par excellence, attirés par ses petites tables à l’ombre. On limite la casse en choisissant les mini-sandwichs et on s’en tire pas trop mal. On décide de s’accorder un petit dessert et pour cela, on met le cap sur un glacier signalé par le Guide du Routard, Bolas. Evidemment, comme toutes les adresses du Routard, l’endroit est pris d’assaut par les Français, haha. On choisit les parfums typiquement espagnols/andalous vantés par le guide, turron (sorte de nougat espagnol) et Sevilla Mora (mélange de cannelle, de cheveux d’ange et de je ne sais quoi, un DELICE !!!). On déguste ça dans un petit parc et on décide ensuite de s’adonner à cette grande tradition espagnole : la sieste. On rentre à l’appartement pour un petit somme, la chaleur soudaine nous ayant fatigués et la soirée s’annonçant encore chargée. Dodo d’une petite heure. Et on repart, direction la Casa della memoria, pour un spectacle de flamenco traditionnel que j’avais préalablement réservé. On récupère nos billets, on boit un petit verre dans un bar en attendant le début du spectacle et on s’installe. Les artistes arrivent, un guitariste, une chanteuse, un danseur et une danseuse. La chanteuse a un certain âge (environ 50 ans), le guitariste est plus jeune, les danseurs aussi. Le spectacle commence, la femme chante d’une voix incroyable, je ne saisis hélas pas les paroles des chansons mais le ton suffit à transmettre les émotions. Je suppose que les thèmes sont les thèmes classiques du flamenco : l’amour, Dieu, la mort, etc. Les danseurs sont géniaux, l’ambiance est très intimiste et les prestations sont saluées par les « olé » des quelques spectateurs espagnols. En ressortant, on emprunte une petite ruelle pour rejoindre un restaurant que l’on a sélectionné sur le guide. Là on entend une sorte de fanfare dans la rue. Intrigués, on jette un œil. Et on se retrouve derrière une procession, mais genre une procession de MALADE ! La procession où une dizaine d’hommes portent une sorte de statue en argent, couverte de fleurs, d’orfèvrerie et visiblement à la gloire de la Vierge ou d’une quelconque sainte. Le tout est précédé par une douzaine de prêtres, une vingtaine de personnes habillées sur leur 31, une autre dizaine de femmes âgées dont certaines arborent une mantille noire qui tombe jusqu’aux chevilles et les autres la même chose mais en blanc. Le tout est agrémenté de cierges plus gros les uns que les autres. Enfin, une fanfare d’environ 30 musiciens de tous âges ferment la marche. Le tout fait un bon 800 mètres de long. On reste bouche bée. Je savais bien sûr que les processions existaient encore en Espagne, notamment pendant la Semaine sainte (la semaine entre les Rameaux et Pâques), mais on n’est pas du tout pendant ladite semaine, et quand je demande à un Espagnol de quoi il s’agit, il me répond que c’est une procession « normale » qui a lieu semble-t-il toutes les semaines. Véridique. On s’amuse pas mal de la procession, surtout quand on voit la rangée de baskets blanches sous la statue. La dizaine d’hommes qui portent le truc sont relayés tous les environ 300 mètres et portent une sorte de torchon sur la tête pour les protéger du poids. Bref, je ne m’attendais véritablement pas à ça. On arrive enfin au resto. La carte est très variée, extrêmement alléchante, et on commande une demi-douzaine de tapas. Tout est absolument excellent et les portions sont généreuses. Nicolas finit même par commander un véritable plat, un poulpe à la plancha avec des légumes. Délicieux repas en terrasse et on rentre se coucher. 

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