Samedi 30 avril 2016
Nuit de nouveau assez agitée toujours à cause des
moustiques. On se réveille finalement une heure plus tard que prévue histoire
de récupérer un peu. Le soleil a finalement décidé de se lever sur Séville et
j’attaque cette journée en short. On part en quête d’un petit déjeuner que l’on
prendra sur une terrasse au soleil. Je parlemente avec le serveur, sans carte
ni anglais pour m’aider, et je ne suis pas mécontente, même si ma prononciation
de « naranja » (orange) est toujours un peu laborieuse. On marche
jusqu’à la Casa Pilates, une maison construite toujours dans le style mudéjar,
et absolument somptueuse. Visite guidée du premier étage en anglais et flânerie
dans les jardins du rez-de-chaussée. Orangers, azulejos et petites fontaines sont une fois de plus au rendez-vous.
On se dirige ensuite vers un autre
quartier de la ville, la Plaza d’Espana et le parc Maria Luisa. On passe par le
fameux quartier du Barrio de Santa Cruz, dans les petites ruelles qui font le
charme de Séville. On marche un bon moment, le soleil est à son zénith, il fait
de plus en plus chaud, un thermomètre affiche 30°C. On arrive enfin à la Plaza
d’Espana et je tombe immédiatement amoureuse de cette place, tant elle est
parfaite, harmonieuse et mise en valeur par le soleil éclatant. Un bâtiment en
arc de cercle, bien dégagé, autour duquel un mini-canal permet à quelques
rameurs amateurs de s’adonner à la barque. Le bâtiment date de 1929 seulement
et a été construit pour l’Exposition universelle. Il est tout simplement
magnifique. On se balade ensuite dans le parc, Nicolas attrape deux oranges qui
poussent sur les nombreux orangers de la ville, et on finit par rebrousser
chemin direction le centre pour le déjeuner. On arrive au centre sur les coups
de 14h45 mais ici, on est parfaitement dans les temps. Comme on en a un peu
marre de marcher, qu’on a faim, soif, chaud, on se rabat sur le premier truc
que l’on croise, l’attrape-touristes par excellence, attirés par ses petites
tables à l’ombre. On limite la casse en choisissant les mini-sandwichs et on
s’en tire pas trop mal. On décide de s’accorder un petit dessert et pour cela,
on met le cap sur un glacier signalé par le Guide du Routard, Bolas. Evidemment,
comme toutes les adresses du Routard, l’endroit est pris d’assaut par les
Français, haha. On choisit les parfums typiquement espagnols/andalous vantés
par le guide, turron (sorte de nougat espagnol) et Sevilla Mora (mélange de
cannelle, de cheveux d’ange et de je ne sais quoi, un DELICE !!!). On
déguste ça dans un petit parc et on décide ensuite de s’adonner à cette grande
tradition espagnole : la sieste. On rentre à l’appartement pour un petit
somme, la chaleur soudaine nous ayant fatigués et la soirée s’annonçant encore
chargée. Dodo d’une petite heure. Et on repart, direction la Casa della
memoria, pour un spectacle de flamenco traditionnel que j’avais préalablement
réservé. On récupère nos billets, on boit un petit verre dans un bar en
attendant le début du spectacle et on s’installe. Les artistes arrivent, un
guitariste, une chanteuse, un danseur et une danseuse. La chanteuse a un
certain âge (environ 50 ans), le guitariste est plus jeune, les danseurs aussi.
Le spectacle commence, la femme chante d’une voix incroyable, je ne saisis hélas
pas les paroles des chansons mais le ton suffit à transmettre les émotions. Je
suppose que les thèmes sont les thèmes classiques du flamenco : l’amour,
Dieu, la mort, etc. Les danseurs sont géniaux, l’ambiance est très intimiste et
les prestations sont saluées par les « olé » des quelques spectateurs
espagnols. En ressortant, on emprunte une petite ruelle pour rejoindre un
restaurant que l’on a sélectionné sur le guide. Là on entend une sorte de
fanfare dans la rue. Intrigués, on jette un œil. Et on se retrouve derrière une
procession, mais genre une procession de MALADE ! La procession où une
dizaine d’hommes portent une sorte de statue en argent, couverte de fleurs,
d’orfèvrerie et visiblement à la gloire de la Vierge ou d’une quelconque
sainte. Le tout est précédé par une douzaine de prêtres, une vingtaine de
personnes habillées sur leur 31, une autre dizaine de femmes âgées dont
certaines arborent une mantille noire qui tombe jusqu’aux chevilles et les
autres la même chose mais en blanc. Le tout est agrémenté de cierges plus gros
les uns que les autres. Enfin, une fanfare d’environ 30 musiciens de tous âges
ferment la marche. Le tout fait un bon 800 mètres de long. On reste bouche bée. Je savais bien sûr que les processions
existaient encore en Espagne, notamment pendant la Semaine sainte (la semaine
entre les Rameaux et Pâques), mais on n’est pas du tout pendant ladite semaine,
et quand je demande à un Espagnol de quoi il s’agit, il me répond que c’est une
procession « normale » qui a lieu semble-t-il toutes les semaines.
Véridique. On s’amuse pas mal de la procession, surtout quand on voit la rangée
de baskets blanches sous la statue. La dizaine d’hommes qui portent le truc
sont relayés tous les environ 300 mètres et portent une sorte de torchon sur la
tête pour les protéger du poids. Bref, je ne m’attendais véritablement pas à
ça. On arrive enfin au resto. La carte est très variée, extrêmement alléchante,
et on commande une demi-douzaine de tapas. Tout est absolument excellent et les
portions sont généreuses. Nicolas finit même par commander un véritable plat, un
poulpe à la plancha avec des légumes. Délicieux repas en terrasse et on rentre
se coucher.
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