lundi 2 mai 2016

La belle Andalouse : Séville, J4.

Dimanche 1er mai 2016


C’est notre dernier jour à Séville, et bien entendu c’est aussi un jour férié, en France comme en Espagne. On range nos affaires et on laisse nos bagages dans l’appartement puisque ce sont Yolanda et Jorge qui les récupèreront avant de nous redéposer à l’aéroport dans l’après-midi. On se dirige vers notre petit bar d’hier pour le petit déjeuner, le serveur nous reconnaît, on déjeune de nouveau en terrasse sous le soleil malgré un petit vent qui rafraîchit un peu trop l’atmosphère à mon goût. On marche ensuite jusqu’aux arènes. Evidemment, hors de question pour moi d’assister à une corrida, je suis absolument contre ce genre de pratiques d’un autre âge, cruelles et inutiles. On jette un œil à l’arène mais on ne voit rien de l’extérieur. On remarche ensuite jusqu'à la Plaza d’Espana et on loue une petite barque. Nico s’attelle à la rame car après mes exploits de Slovénie, on ne va pas prendre de risques supplémentaires. Après la barque, on se balade un peu dans le parc et on rentre déjeuner dans le centre-ville dans un petit bar à tapas que l’on avait déjà repéré mais où nous étions arrivés trop tôt la veille (12h30, ils en étaient encore au petit déjeuner…). Là, nous sommes « à l’heure », enfin à l’heure espagnole, et on commande une demi-douzaine de tapas. Je commande, je commande, et le serveur finit par me stopper d'un "mucho", qui signifie globalement, basta ma fille, tu pourras pas tout manger. Effectivement, les portions sont encore plus généreuses que la veille et on a presque du mal à finir, c’est dire ! Mention spéciale pour le salmorejo, sorte de crème de poivrons que nous avions déjà goûtée et particulièrement appréciée. Service sympathique comme partout. Enfin, c’est le moment de prendre le chemin de l’appartement de Yolanda et Jorge pour que ce dernier nous raccompagne à l’aéroport. On a préféré éviter de tester les transports en commun un dimanche et jour férié de surcroît. Jorge nous dépose à l’aéroport, on patiente un bon moment et on embarque. On est actuellement à bord de l’avion pour Paris-Beauvais et vu à quel point cet aéroport est paumé, on n’est pas encore arrivés.

(...) Après une bonne heure et demie de bus, plus vingt minutes de métro qui nous ont fait jurer de ne plus jamais arriver à Beauvais, on est bien rentrés à la maison. Petit choc thermique en sortant de l'avion (on a perdu environ 15°C...) et on garde plein de merveilleux souvenirs de cette ville magnifique qui nous a d'ores et déjà donné envie de découvrir le reste de l'Andalousie. Hasta pronto !

La belle Andalouse : Séville, J3.

Samedi 30 avril 2016

Nuit de nouveau assez agitée toujours à cause des moustiques. On se réveille finalement une heure plus tard que prévue histoire de récupérer un peu. Le soleil a finalement décidé de se lever sur Séville et j’attaque cette journée en short. On part en quête d’un petit déjeuner que l’on prendra sur une terrasse au soleil. Je parlemente avec le serveur, sans carte ni anglais pour m’aider, et je ne suis pas mécontente, même si ma prononciation de « naranja » (orange) est toujours un peu laborieuse. On marche jusqu’à la Casa Pilates, une maison construite toujours dans le style mudéjar, et absolument somptueuse. Visite guidée du premier étage en anglais et flânerie dans les jardins du rez-de-chaussée. Orangers, azulejos et petites fontaines sont une fois de plus au rendez-vous. 

On se dirige ensuite vers un autre quartier de la ville, la Plaza d’Espana et le parc Maria Luisa. On passe par le fameux quartier du Barrio de Santa Cruz, dans les petites ruelles qui font le charme de Séville. On marche un bon moment, le soleil est à son zénith, il fait de plus en plus chaud, un thermomètre affiche 30°C. On arrive enfin à la Plaza d’Espana et je tombe immédiatement amoureuse de cette place, tant elle est parfaite, harmonieuse et mise en valeur par le soleil éclatant. Un bâtiment en arc de cercle, bien dégagé, autour duquel un mini-canal permet à quelques rameurs amateurs de s’adonner à la barque. Le bâtiment date de 1929 seulement et a été construit pour l’Exposition universelle. Il est tout simplement magnifique. On se balade ensuite dans le parc, Nicolas attrape deux oranges qui poussent sur les nombreux orangers de la ville, et on finit par rebrousser chemin direction le centre pour le déjeuner. On arrive au centre sur les coups de 14h45 mais ici, on est parfaitement dans les temps. Comme on en a un peu marre de marcher, qu’on a faim, soif, chaud, on se rabat sur le premier truc que l’on croise, l’attrape-touristes par excellence, attirés par ses petites tables à l’ombre. On limite la casse en choisissant les mini-sandwichs et on s’en tire pas trop mal. On décide de s’accorder un petit dessert et pour cela, on met le cap sur un glacier signalé par le Guide du Routard, Bolas. Evidemment, comme toutes les adresses du Routard, l’endroit est pris d’assaut par les Français, haha. On choisit les parfums typiquement espagnols/andalous vantés par le guide, turron (sorte de nougat espagnol) et Sevilla Mora (mélange de cannelle, de cheveux d’ange et de je ne sais quoi, un DELICE !!!). On déguste ça dans un petit parc et on décide ensuite de s’adonner à cette grande tradition espagnole : la sieste. On rentre à l’appartement pour un petit somme, la chaleur soudaine nous ayant fatigués et la soirée s’annonçant encore chargée. Dodo d’une petite heure. Et on repart, direction la Casa della memoria, pour un spectacle de flamenco traditionnel que j’avais préalablement réservé. On récupère nos billets, on boit un petit verre dans un bar en attendant le début du spectacle et on s’installe. Les artistes arrivent, un guitariste, une chanteuse, un danseur et une danseuse. La chanteuse a un certain âge (environ 50 ans), le guitariste est plus jeune, les danseurs aussi. Le spectacle commence, la femme chante d’une voix incroyable, je ne saisis hélas pas les paroles des chansons mais le ton suffit à transmettre les émotions. Je suppose que les thèmes sont les thèmes classiques du flamenco : l’amour, Dieu, la mort, etc. Les danseurs sont géniaux, l’ambiance est très intimiste et les prestations sont saluées par les « olé » des quelques spectateurs espagnols. En ressortant, on emprunte une petite ruelle pour rejoindre un restaurant que l’on a sélectionné sur le guide. Là on entend une sorte de fanfare dans la rue. Intrigués, on jette un œil. Et on se retrouve derrière une procession, mais genre une procession de MALADE ! La procession où une dizaine d’hommes portent une sorte de statue en argent, couverte de fleurs, d’orfèvrerie et visiblement à la gloire de la Vierge ou d’une quelconque sainte. Le tout est précédé par une douzaine de prêtres, une vingtaine de personnes habillées sur leur 31, une autre dizaine de femmes âgées dont certaines arborent une mantille noire qui tombe jusqu’aux chevilles et les autres la même chose mais en blanc. Le tout est agrémenté de cierges plus gros les uns que les autres. Enfin, une fanfare d’environ 30 musiciens de tous âges ferment la marche. Le tout fait un bon 800 mètres de long. On reste bouche bée. Je savais bien sûr que les processions existaient encore en Espagne, notamment pendant la Semaine sainte (la semaine entre les Rameaux et Pâques), mais on n’est pas du tout pendant ladite semaine, et quand je demande à un Espagnol de quoi il s’agit, il me répond que c’est une procession « normale » qui a lieu semble-t-il toutes les semaines. Véridique. On s’amuse pas mal de la procession, surtout quand on voit la rangée de baskets blanches sous la statue. La dizaine d’hommes qui portent le truc sont relayés tous les environ 300 mètres et portent une sorte de torchon sur la tête pour les protéger du poids. Bref, je ne m’attendais véritablement pas à ça. On arrive enfin au resto. La carte est très variée, extrêmement alléchante, et on commande une demi-douzaine de tapas. Tout est absolument excellent et les portions sont généreuses. Nicolas finit même par commander un véritable plat, un poulpe à la plancha avec des légumes. Délicieux repas en terrasse et on rentre se coucher. 

La belle Andalouse : Séville, J2.

Vendredi 29 avril 2016


Aujourd’hui, c’est notre anniversaire avec Nicolas. Trois ans que nous sommes ensemble. Le réveil a été un peu difficile pour Nicolas qui a passé une partie de la nuit à se battre avec un moustique tandis que je dormais paisiblement. On se lève, on se prépare et direction une jolie pâtisserie que l’on a repérée pour un petit déjeuner. On goûte les tostadas, sorte de pain grillé recouvert d’huile d’olive, et de tomate ou de jambon. Le tout arrosé de jus d’orange, ce qui signifie incontournablement ici une orange pressée. C’est bon, et on mange ça sur une petite terrasse. Malheureusement, il ne fait pas super beau, le ciel est assez couvert et il fait encore un peu frais. On se dirige ensuite vers la cathédrale, pour commencer les choses sérieuses. Quarante minutes d’attente pour pénétrer dans ladite cathédrale. Mais on ne les regrette pas, la cathédrale est incroyable, d’une taille défiant l’imagination. Il paraît que ses constructeurs auraient dit qu’ils souhaitaient construire « une cathédrale si grande que les gens penseraient que nous étions fous ». Effectivement ! On visite entre deux groupes de Chinois et de Français. Une fois de plus, nos compatriotes sont omniprésents. On monte ensuite dans la tour, la Giralda, bonne montée à pied mais ce ne sont pas des escaliers, car ceux qui l’ont construite souhaitaient pouvoir y accéder à cheval. Rien que ça ! Arrivés là-haut, on bataille pour accéder à la vue et prendre quelques photos. Une chose est absolument saisissante lorsque l’on regarde Séville d'en haut : la ville est quasi exclusivement blanche. Le blanc est la couleur archi dominante, alors que si l’on regarde Paris de la sorte, c’est plutôt le gris. On aperçoit au loin les arènes, le palais, etc. On visite ensuite le jardin attenant à la cathédrale, le Jardin des Orangers, absolument ravissant. En ressortant, direction un bar à tapas pour déjeuner. On goûte une sorte de purée de poivrons dont j’aurais pu faire une consommation industrielle ainsi que les traditionnels petits morceaux de jambon ibérique, les olives, etc. En ressortant, direction le Real Alcazar. L’entrée est hors de prix pour Nicolas (9,50 euros !!!) et beaucoup plus raisonnable pour moi (2 euros, tarif étudiant). En revanche, les audio guides sont indistinctement à 5 euros. Non seulement les audio guides sont chers mais en plus les explications ne sont vraiment pas inoubliables, quoi qu’en dise le Guide de Routard. Franchement, vous pouvez garder vos 5 euros. Le palais est magnifique, construit dans un style mudéjar incroyable, les jardins invitent à la détente et à la rêverie à coups de fontaines, azulejos et orangers. En ressortant, on décide de s’acheter un petit goûter, on tente la pâtisserie du matin mais elle est littéralement prise d’assaut, on se rabat sur quelque chose dans notre quartier, on finit à l’appartement avec trois grosses pâtisseries/viennoiseries. Elles sont bonnes, mais j’ai quand même une grosse préférence pour nos viennoiseries françaises. Après ça, Nico ayant repéré un restaurant dans le guide, on part dîner. Je mets exceptionnellement des talons, histoire de dire de ne pas y aller en Converses. En arrivant, le resto est archi bondé, on est sur liste d’attente. J’avoue que je supporte de moins en moins de devoir patienter je ne sais combien de temps pour un resto, je trouve cela très rarement justifié et ça me tape rapidement sur le système. Rajoutez à cela que je suis en talons hauts et que rester debout devient vite très pénible. 50 minutes plus tard, alors que je suis à deux doigts de porter plainte pour actes de torture et de barbarie envers mes pieds, on nous file enfin une table. Personnellement, je ne tombe pas en extase devant la cuisine dudit resto, surtout après 50 minutes d’attente debout. Leur mi-cuit de foie gras est une vulgaire mousse de canard et leurs deux croquettes ont leurs copines chez Picard. C’est pas fondamentalement mauvais, c’est raisonnable niveau prix mais ça ne méritait pas 50 minutes d’attente, car ça n’a rien d’inoubliable. En revanche, si vous voulez tester l'ambiance archi-bondée à la sévillane, l'adresse est parfaite. On décide d’aller se prendre un petit dessert sous forme de frozen yoghurt et on rentre ensuite (en clopinant en ce qui me concerne). Buenas noches !