Mardi 3 février 2015 (techniquement, on est déjà mercredi parce que hier soir j'étais tellement claquée que je me suis endormie à 22h sans demander mon reste)
Donc hier matin, j'avais rendez-vous à 9h pour le départ du ferry à destination de la statue de la Liberté et de Ellis Island. J'avais réservé et payé ça par Internet parce que sinon, vous avez de fortes chances de ne pas avoir de place. Comme c'est au sud de Manhattan (l’extrémité de Lower Manhattan), j'en avais pour quasi une heure de métro. Flippant un peu à l'idée de ne pas trouver et d'être en retard, rajouté au fait qu'à cause du décalage horaire, je ne pouvais plus dormir, je suis partie de chez Daphné sur les coups de 7h15. Elle m'a conseillée une station de métro beaucoup plus près que celle de la veille, et me voilà donc en quête de la station 137th Street, que je trouve très facilement. Je prends donc la ligne 1 (en local) et je descends au terminus South Ferry, après avoir demandé une carte de métro, car ça me manquait. Arrivée là, je tourne un peu en rond pour trouver Battery Park, tout est complètement gelé, une vraie patinoire, je dois faire extrêmement attention pour ne pas me prendre une gamelle et il fait un froid de gueux. Deux Asiatiques, me prenant peut-être pour une locale, me demande où se situe Battery Park. Je leur réponds que moi aussi je cherche Battery Park, et donc on commence à chercher ensemble. On finit par trouver sauf que là, le mec de la billetterie m'annonce que "sorry, mais le ferry est en retard et ne partira pas avant 10h30". Damn it ! Clairement, impossible de penser à attendre dehors, il fait beaucoup trop froid. Il va falloir trouver un café ou un endroit où se poser en attendant. Comme mes deux compères sont dans la même situation que moi, c'est ensemble que l'on se met en quête d'un endroit chaud où patienter. On trouve une sorte d'épicerie qui fait aussi café, petit dej, bar à salades, en gros tout et n'importe quoi. On se retrouve attablés devant un chai tea latte et des muffins. J'apprends alors qu'ils sont taïwanais mais ont émigré au Canada et vivent désormais à Vancouver, d'où le fait qu'ils parlent parfaitement anglais et qu'on peut discuter sans problème. Leurs noms occidentaux sont Jude et Jasmine mais en fait si j'ai bien compris ils s'appellent Tianj et Han (pas sûre). Toujours est-il qu'ils sont adorables, très ouverts, très souriants et on passe finalement une bonne partie de la matinée ensemble. Vers 10h10, on retourne au ferry et là on se retrouve devant une file d'attente assez démentielle, qui patiente... dehors. Heureusement, elle avance quand même très vite (j'ai remarqué ça ici, beaucoup de files d'attente décourageantes mais qui au final avancent au pas de course). Ceci dit, on reste quand même suffisamment dehors pour que nos pieds congèlent et il faudra attendre un bon moment avant qu'ils ne ressuscitent. On passe un premier contrôle de sécurité (exactement le même qu'à l'aéroport), puis on monte enfin à bord du ferry, qui tangue tellement à quai qu'on manque de se prendre encore une gamelle. Enfin, on quitte Manhattan. On arrive sur l'île de la Statue de la Liberté, qui offre cette vue si connue sur la skyline, et ça mitraille et ça mitraille. On commence la visite de la Statue de la Liberté mais chacun de notre côté car mes deux amis ont accès à la couronne alors que je devrai me contenter du piédestal (ceci dit, ils m'ont dit après que la couronne, c'était pas fou et que le piédestal était vachement mieux, donc je n'ai pas de regret). Je rappelle que la statue de la Liberté est un cadeau de la France aux Etats-Unis. Elle s'appelle en réalité "La Liberté éclairant le monde". La vue du piédestal sur la skyline est là encore canon. Je redescends au premier étage pour visiter le petit musée explicatif qui est vachement cool et j'attends ensuite mes deux Canado-Taïwanais pour reprendre le ferry. C'est là que l'on se dit au revoir car ils ne vont pas à Ellis Island mais rejoignent directement Manhattan. Je descends donc à Ellis Island, qui était la porte d'entrée des Etats-Unis pour les immigrants pendant des siècles. Le musée est vraiment super bien fait, hyper complet, hyper beau, le bâtiment en lui-même est superbe, bref si vous êtes intéressés par l'histoire des Etats-Unis et par l'histoire du monde en général car les candidats à l'immigration vers les States venaient d'absolument partout, Ellis Island est clairement à ne pas manquer. Vous pouvez prévoir beaucoup de temps car l'exposition est vraiment très très riche. Je regagne ensuite Manhattan pour commencer ce que j'avais prévu de faire à New York : simplement déambuler le long des rues et tenter de ressentir New York, de la sentir vivre, vibrer. Et ça vient, ça commence, l'incroyable énergie qui se dégage de cette ville commence à se faire sentir. Je me balade entre des gratte-ciels à perte de vue, qui vous donne la sensation d'être minuscule, d'être encerclé et en même temps protégé. Je précise que depuis que je suis sortie de la statue de la Liberté, il fait un temps magnifique, un soleil radieux, toujours froid bien sûr mais comme je remonte Broadway dos au soleil il me réchauffe le dos (et essaie de me sécher les pieds mais bon faut pas trop en demander non plus). Je remonte Broadway, passe par Wall Street, jette un coup d’œil à un premier Sephora, frôle la crise cardiaque, repars, continue de remonter. Il est temps de se restaurer, direction donc Shack-Shak sur les conseils d'Adeline et Damien (ma cousine et son mari pour ceux qui ne seraient pas au courant). Ils sont venus à New York en mai 2014 et m'avaient vivement conseillé cette chaîne de fast-food. Je commande donc un burger, des frites et un coca light (diet coke, please), le serveur (toujours souriant et aimable mais je commence presque à avoir l'habitude), me demande d'où je viens, je lui réponds de France, il a l'air surpris et me dit "oh ! good English !". Il a illuminé ma journée. Après la pause déjeuner (lunch break, yeah), je me dirige vers Ground Zero et le mémorial des attentats du 11 septembre 2001. Daphné m'avait à ce sujet donné un super tuyau. Normalement l'entrée du mémorial est payante (ce que je trouve quelque peu scandaleux, c'est comme si les Polonais s'amusaient à faire payer l'entrée d'Auschwitz) et même hors de prix puisqu'elle est à 24 dollars ! Mais fort heureusement, le mardi à partir de 17h, on peut rentrer gratuitement (attention, nombre de places limité mais j'ai pu avoir un billet !). On commence par le visionnage d'un film sur l'annonce des attaques terroristes, la réaction des membres du gouvernement américain, du maire de NYC, du président George W. Bush, etc. Quand à 8h46, le premier avion frappe la tour nord des Twin Towers, au début, tout le monde croit à un tragique et incroyable accident. Mais quand environ un quart d'heure plus tard, un deuxième avion fait de même et percute la tour sud, là, plus de doute. Peu de temps après, le président (qui visitait alors une école en Floride) est informé qu'un troisième avion s'est écrasé sur le Pentagone. Cette fois, c'est clair "America is under attack" (l'Amérique est attaquée). Initialement un quatrième avion détourné devait lui aussi s'écraser sur le Pentagone, mais les passagers et le personnel de bord, faisant preuve d'un grand courage, se rebellent à bord de l'avion contre les preneurs d'otages. L'avion s'écrase finalement dans un champ en Pennsylvanie. Quelques heures plus tard, alors qu'une horrible fumée se dégage déjà de Lower Manhattan, la tour sud s'effondre sur elle-même. Le maire de New York de l'époque, Rudolph Giuliani, raconte avec beaucoup d'émotion avoir demandé au chef des pompiers si l'on pouvait envoyer un hélicoptère pour tenter de secourir les malheureuses personnes prises au piège par les flammes. Celui-ci lui répond que ses gars sauveront les gens en dessous des flammes, mais que pour les autres... il n'y a hélas plus rien à faire. New York, et rapidement le monde entier, assistent à cet événement historique, qui changera la face du monde. Le mémorial est immense, bien fait et très complet. Il ne fait pas dans la demi-mesure, en même temps, on est à New York, c'est pas le genre de la maison. J'avoue que pendant la visite, je suis parcourue de frissons, et je ne suis pas sûre que cela vienne de mes chaussettes mouillées. En ressortant, et comme j'ai rendez-vous avec Daphné et sa coloc à 20h devant l'université Columbia, je décide de reprendre le métro pour Uptown et comme j'ai du temps, de m'arrêter à Times Square jeter un œil. Me voilà donc partie. Je descends à Times Square et là en sortant, clairement, je me prends une énorme claque. Et je comprends mon erreur. J'avais sous-estimé New York. J'avais sous-estimé son gigantisme, son énergie, sa démesure. Quand on dit qu'à Times Square la nuit, on y voit comme en plein jour, c'est VRAI. J'aperçois une pub pour la marque Covergirl sur un magasin, je décide donc d'aller jeter un œil. Et là je tombe sur la moitié des produits cosmétiques que je voulais ramener des USA. Baume à lèvres EOS, dentifrice Crest, mascara Covergirl, biscuits Reeses. Pour ceux qui se demandent ce que ces produits ont de particulier : déjà ils sont introuvables en France (et en République tchèque). Les baumes à lèvres Eos sont réputés sensationnels et en plus mon Neutrogena se termine. Le mascara Covergirl est lui aussi réputé excellent. Les dentifrices Crest sont des dentifrices blanchissants interdits en France car ils contiennent selon les critères de santé publique français trop d'agents blanchissants. (Concrètement ça fait rien, hein). Et les biscuits Reeses sont des petites barquettes de beurre de cacahuète recouvertes de chocolat. Plus un vernis Essie parce qu'à 8 dollars au lieu de 11 euros à Paname, ça vaut quand même le coup.
Je rejoins ensuite Daphné et Nikita devant la Columbia University (absolument canon le campus !), et on va dîner chez Five Guys, fast-food apparemment top. Hot-dog au bacon et à la moutarde, frites Cajun style (avec des épices quoi) et boisson que l'on remplit à volonté. Là j'ai compris pourquoi les Américains ont un problème d'obésité. Clairement, la taille "regular" (normal) de la boisson fait déjà peur, le hot-dog est un concentré de gras (mais délicieux) et tout ceci a l'inconvénient d'être abordable sur le plan du tarif. Quand je vais pour remplir ma boisson, je clique sur Sprite, m'attendant à mon Sprite normal au citron, et là, on me propose une bonne dizaine de goûts différents. Je décide de tester, et donc Sprite à la pêche (pas mauvais du tout).
Finalement, on prend le métro et on rentre à la maison où je peux enfin faire ce dont je rêvais depuis le matin : enlever mes chaussettes mouillées. Je précise que mes pompes ont pas du tout kiffé les trottoirs new-yorkais, le sel et la neige, et elles sont bonnes à foutre à la poubelle en rentrant. 22h, extinction des feux, je suis vannée. Good night guys !
Mercredi 4 février 2015
Réveillée encore une fois de bonne heure ce matin, je décide de profiter de ma journée et de me lever. C'est censé être la journée la plus "chaude" du séjour, c'est-à-dire que le thermomètre daigne passer au dessus de la barre du zéro, je décide donc de faire un maximum de choses en extérieur aujourd'hui. Petite douche et je décide de m'accorder un petit dej américain. Direction le quartier de Chinatown et de Little Italy (plus précisément le quartier de NoLiTa, c'est-à-dire le nord de Little Italy). Je trouve une adresse sympa dans le Routard, Dieu merci, elle existe encore. Je rentre et je m'installe, un jeune serveur m'amène le menu, je commande un thé et des pancakes aux fruits et au sirop d'érable. En attendant que ça arrive, je demande au serveur le mot de passe du wifi, il me dit qu'il n'y en a pas et qu'il faut choisir un autre wifi. Il va pour cliquer sur le bon wifi sur l'écran de mon téléphone, il se trompe et lâche un "mamma mia !". Italien ? Oui, de la région du lac de Côme et nous voilà partis à papoter en italien, ce qui a l'air de lui faire plaisir. Le sourire italien mêlé au sourire américain, ça donne un sourire super Colgate. Il m'amène mes pancakes, tout bonnement délicieux, et c'est bien repue que je prends la direction de Chinatown. Même si Little Italy est un quartier plus vieux que Chinatown, il est aujourd'hui réduit à l'état de peau de chagrin, le quartier chinois ne cessant de s'étendre. Cependant, grâce à mon gentil serveur, j'aurais eu un petit goût de Little Italy quand même. Bref, Chinatown. Clairement, retour en Chine. A part les bâtiments dont les façades indiquent clairement que nous sommes à New York (les fameux escaliers extérieurs), rien d'autre ne pourrait le laisser deviner. Les affichages, vitrines des magasins et autres panneaux sont en chinois, les produits vendus dans les épiceries sont aussi étranges qu'ils l'étaient en Chine et le quartier est à peu près aussi propre que l'était la Chine, c'est-à-dire passablement craspouille. Rajoutez à ça que comme la neige commence à fondre, ça fait une espèce de bouillasse marron assez dégueu. Je mets aussi un bon moment à réaliser que je suis la seule pas chinoise dans le quartier. Il faut signaler qu'à Chinatown, on parle davantage cantonais que mandarin, car la majorité des immigrants chinois venaient du sud de la Chine, où l'on parle principalement cantonais. Étals de fruits et légumes, aquariums pleins de crabes encore vivants, paniers de crevettes séchées, etc, etc. Je remonte ensuite vers Soho, et reprends Broadway à l'endroit où il commence à y avoir plein de boutiques sympas. C'est parti pour une bonne session shopping. Tout d'abord TopShop mais clairement c'est beaucoup trop cher. Ensuite Forever 21, où je craque sur un haut en même temps qu'une dame, et c'est ensemble qu'on va l'essayer. Finalement je l'achète mais pas elle. "It looks better on you !" (Ça vous va mieux, en gros). Ensuite, je fais une incursion dans Greenwich Village et tombe sur une boutique où les vernis Essie et OPI sont à 4 dollars. J'ai comme l'impression qu'on se fait violemment arnaquer en France. Je repars avec 4 vernis pour le prix d'un à Paris, plus quelques autres petits trucs qu'on ne trouve qu'aux Etats-Unis. Enfin, je tombe sur la boutique que je cherchais depuis que je suis arrivée : Bath and Body Works. C'est la marque dont parlent toutes les Youtubeuses et blogueuses beauté américaines et même françaises maintenant, la marque qui fait les super bougies, produits pour le corps, etc. Je rentre donc dans la boutique prête à faire une violente razzia. Et pour être tout à fait honnête, je suis un peu déçue. Alors oui, la boutique est très jolie, les vendeuses très aimables et avenantes (même le vigile me tape la discute), mais je suis déçue par le choix de bougies. Il n'y en a pas autant que je l'imaginais et surtout, ils ont déjà la collection d'été alors que la météo donnerait plus envie de senteurs sucrées et réconfortantes. Pour l'instant, les odeurs de pastèque et de monoï, bof quoi. Et en plus, ils n'ont pas d'offre sur les grosses bougies, elles sont au prix normal, soit 22 dollars la bougie, donc c'est quand même pas un cadeau. J'en trouve néanmoins une absolument divine, qui selon la vendeuse sent "l'homme sexy", et j'approuve totalement cette description. Par contre je me lâche sur les désinfectants pour les mains, c'est 5 dollars les 5, je repars donc avec un lot de 10. Puis, comme il fait vraiment pas froid, je décide de remonter Broadway jusqu'à Times Square. Chinatown-Times Square à pied, ceux qui connaissent New York reconnaîtront que ça fait un bout (j'ai regardé sur Google, c'est 4,6 kilomètres au bas mot). Lorsque (à mi-chemin), je demande à un monsieur si c'est bien tout droit, il a l'air de me prendre pour une folle furieuse. Je n'ose pas lui dire que je remonte déjà l'avenue depuis Chinatown, il aurait fait un malaise... Je suis en quête d'un wifi pour pouvoir demander à Daphné quand elle rentre chez elle et du coup, quand je peux venir récupérer mes affaires (je déménage ce soir). Je m'arrête donc dans un café, paie quatre dollars pour un chai tea latte, et leur wifi ne marche pas. Putain. Dégoûtée, je repars. Finalement cent mètres plus loin, je trouve un wifi gratuit dans une cabine téléphonique qui marche du feu de Dieu. Cherchez l'erreur. Finalement arrivée à Times Square, je prends le métro direction Central Park. Je déambule dans les allées, en tout cas celles qui sont suffisamment déblayées, et je tombe sur un des écureuils de Central Park. La bestiole n'est pas farouche du tout, et si j'avais eu quelque chose à lui donner à manger, il est évident qu'il serait venu le manger dans ma main. Finalement, comme il est presque 16h, et que je n'ai rien avalé depuis mes pancakes, je décide de prendre plein ouest vers Upper West Side, direction une adresse de bagels. L'adresse ne paie pas de mine, c'est tenu par des Chinois mais le mec me prépare un bagel au pavot, bacon, cheddar et cream cheese en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je dois avoir une tête qui lui plaît bien, car il me fait un immense sourire et me dit "You stay here" en rigolant (vous restez ici). Je cale au bout de la moitié de mon bagel, et je garde l'autre moitié pour plus tard. De toutes façons, ici personne ne vous regarde de travers si vous demandez un "doggy bag", alors pourquoi se priver. Je remonte ensuite à pied jusqu'à chez Daphné et putain, ça fait un bout. En chemin, je me fais alpaguer par un jeune homme qui tente de récolter des fonds pour Médecins sans frontières. Il me sort son baratin, je l'écoute religieusement, et quand je refuse d'un air navré de donner des sous à l'assoc', il me sort "There is something you could do for me" (il y a quelque chose que vous pourriez faire pour moi). Ah quoi ? "Can I ask you your phone number ?". Je rêve où il me drague ? Nan je rêve pas, puisqu'il enchaîne sur un "I love your eyes, they are so green." J'ai dû briser un cœur, désolée. Enfin j'arrive chez Daphné à qui je raconte ma journée, je rassemble mes affaires, direction le Queens, chez Sal et Tanya qui vont m'héberger pour le restant de mon séjour. Lui est américain, ingénieur, et elle ukrainienne et designer. Ils ont l'air bien crevés, puisque après avoir un peu papoté avec moi, ils sont allés se coucher, et je pense que je ne vais pas tarder à faire de même, parce que Broadway m'a achevée.
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