Jeudi 5 février 2014
Ce matin, encore réveillée aux aurores. Pas moyen de dormir après 5h du matin... Foutu jetlag. Du coup, je suis prête à partir avant même que mes couchsurfers se lèvent, et je pars donc en même temps que Sal. Direction Union Square où j'ai envie de prendre mon petit dej. J'ai repéré une adresse sur le Routard qui m'a l'air plutôt sympa. En fait c'est un genre de supermarché mais ils font aussi plein de bouffe sur place. Ça s'appelle Whole Food Market et c'est absolument génial. Tu as une sorte de self-service au milieu du truc, et tu as tout le choix que tu peux imaginer. Salades, plats chauds, saucisses, etc mais aussi porridge, fruits frais, fruits secs, etc. C'est plutôt vers ce genre de trucs que je me dirige. Je remplis un petit pot de porridge au sucre roux, et je le parsème de fruits frais : melon, fraises, melon d'eau, et de fruits secs : raisins, cranberries, etc. Je paie ça (trois dollars) et je monte le déguster à l'étage, où il y a une grande baie vitrée qui donne sur la place avec une vue plutôt sympa sur l'Empire State Building. En sortant, je mets le cap sur la Cinquième Avenue avec le monstre dans mon champ de vision. Au bout du troisième Starbucks, et après avoir vu une bonne trentaine de personne avec un gobelet à la main, je craque et rentre me commander un chai tea latte. J'attends ma boisson quand la serveuse appelle un nom du style "Nenosa". Non... Serait-il possible que cette jolie jeune femme derrière moi soit Mimosa ? Je précise que Mimosa est l'amie de ma copine Anna, qui devait venir à New York elle aussi. Je jette un œil à la jeune femme, il se pourrait que ce soit elle. Je tente, quitte à me prendre un gros vent. "Excuse-moi, tu es française ? _ Oui. _ Tu ne serais pas l'amie d'Anna ? _ Ah, je me disais bien que j'avais déjà vu ton visage." Incroyable. Dans une ville de 8,5 millions d'habitants, on se rencontre par le plus grand des hasards. Vous pouvez me dire quelle était la probabilité pour qu'on soit dans le même Starbucks au même moment ? Minime. Bref, le hasard faisant parfois fort bien les choses, on papote cinq minutes et on échange nos numéros de téléphone. Mimosa part ensuite à son travail, pendant que je continue de remonter l'avenue vers l'Empire State Building. Puis je prends le métro et me rend au Rockefeller Center. C'est à son sommet que je monterai, plus légère de 28 dollars (les vaches !). Mais la vue vaut le détour, la montée aussi, dans un ascenseur qui remonte un tunnel plein de lumière. Bref, j'arrive au 70ème étage de ce gratte-ciel, je mitraille. En redescendant, je reprends le métro jusqu'à Lexington Avenue, que je remonte à pied. Je tombe sur un deuxième Bath and Body Works, deuxième session shopping, savons pour les mains soldés à 75%, je ne pouvais pas résister... Puis, quelques mètres plus loin, je tombe sur un Coco. Qu'est-ce me direz-vous ? Mais si, vous vous souvenez de Shanghaï et de ce bubble tea que je buvais à longueur de journée. Et bien figurez-vous que c'est exactement la même chaîne de magasins que je trouve sur l'avenue. Ne reconnaissant pas la boisson que je prenais en Chine sur leur carte, j'explique à la vendeuse ce qu'il y avait dedans. Elle opine du chef et me sert exactement la boisson que je buvais en Chine. Une merveille. Je reprends ensuite le métro jusqu'au MET. En sortant du métro, j'entends un couple et le mec dire "Attends que je réfléchisse". Eux, d'ici qu'ils cherchent le MET, il n'y a pas des kilomètres. En effet, Badr et Amel sont aussi en route pour le MET et c'est ensemble que nous faisons le chemin en échangeant au passage nos impressions sur New York. En ce qui concerne le MET, je précise que le prix indiqué (à savoir 25 dollars, ouille) n'est en fait qu'une donation suggérée et en réalité, on donne ce que l'on veut. J'ai donné 7 dollars, et c'était le maximum que je pouvais faire, trop habituée à Paris à avoir les musées gratos. Bref, je commence ma visite du MET, et je dois avouer que ça m'en bouche un coin. Je précise que le MET fait partie des quatre plus grands musées du monde avec le Louvre, le British Museum et le musée de l'Ermitage. Donc le MET, c'est immense, les collections sont incroyablement riches, mais là où il se démarque des autres, c'est par sa formidable mise en scène et présentation des œuvres. Pour vous donner un exemple, ils ont purement et simplement reconstitué un temple égyptien en plein milieu du truc. Bref, les salles sont plus belles les unes que les autres. Je passe trois bonnes heures dans le truc, et je ressors profiter des derniers rayons du soleil, avant que la température ne chute. Bien m'en a pris, car ça s'est rapidement refroidi, jusqu'à ce que ça caille carrément ce soir. Je retrouve Mimosa pour aller dîner avec elle après son travail, et elle m'emmène dans un petit resto asiatique de Lower East Side. Soupe vietnamienne bien chaude, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Je rentre ensuite chez Sal et Tanya, ramenant quelques donuts au passage.
Vendredi 7 février 2015
Réveillée encore à 4h30 du matin (putain !), je pars quand Sal se lève. Je meurs de faim donc arrêt au premier truc qui annonce "breakfast". C'est un genre de diner américain, le vrai de vrai, avec les banquettes turquoises et roses, si si, les habitués qui lisent le journal et les œufs qui cuisent en arrière plan. Je commande deux œufs au plat avec du bacon. En fait les œufs au plat sont chelous ici, c'est comme s'ils étaient cuits des deux côtés mais le jaune reste liquide. Servis avec du bacon, des pommes de terre sautées et des toasts. Le tout arrosé de thé, et non du traditionnel café américain, ce qui laisse le serveur de toute évidence dubitatif. Le tout pour 7 dollars (8 avec le pourboire, j'ai été généreuse pour une fois). Petite précision concernant le pourboire : ici il est capital et se doit d'être de 15% de la note. En gros, les serveurs sont vraiment payés une misère (environ 4 dollars de l'heure) et se paient vraiment sur les pourboires. Si vous n'en laissez pas, vous risquez de vous faire copieusement engueuler. J'ai bien vu qu'à priori, le serveur pensait que je ne lui en avais pas laissé, il s'était contenté d'un "Thank you" sans plus, mais quand il a eu compté les billets, il est revenu me dire merci avec un sourire. Mais c'est qu'il m'a prise pour une mal élevée (dixit la fille qui rechigne à laisser dix couronnes de pourboire à Prague...). Bref. Je prends ensuite le métro direction Brooklyn, un des autres boroughs de New York. Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, New York est composé de cinq boroughs, Manhattan, le plus connu évidemment, Brooklyn, le quartier qui monte, le Queens, où il ne se passe pas grand chose, le Bronx, à la réputation douteuse, et Staten Island. Si certains quartiers de Brooklyn ont une réputation un peu craignos, Williamsburg où je me dirige ce matin, est en train de devenir "the new place to be". Galeries, restos en tous genres, travaux de partout, le quartier devient tendance. Je remonte Bedford Avenue jusqu'à la rivière, j'aperçois au passage le pont de Williamsburg, et je décide dans ma lancée de pousser jusqu'au pont de Brooklyn. Ce qui était quand même un chouïa ambitieux. Pour ne pas dire complètement con. Non pas que ce soit si loin que ça (ça fait une petite trotte mais pas pire que ce que j'ai déjà fait ces derniers jours), mais le problème, c'est qu'il n'y a pas grand chose à voir à part des travaux, que c'est un ancien quartier industriel, et que les trottoirs ont dû être directement importés de Sochi car on pourrait y patiner. Je suis donc obligée de marcher sur la piste cyclable pour ne pas découvrir les urgences new-yorkaises de manière prématurée. Je marche une bonne heure. Le nord de ce quartier est le quartier juif orthodoxe, en même temps au bout de la quatrième épicerie casher et du dixième monsieur avec frisettes, chapeau et barbe longue, j'avais plus ou moins compris. Oui, j'énonce là une information de notoriété plus que publique, mais il y a énormément de Juifs à New York. C'est pas un scoop on est d'accord, les bagels et le pastrami sont pas arrivés tout seuls. J'ai vu en six jours plus de kippas qu'en 23 ans d'existence, ayant pourtant à une époque fréquenté assidûment la rue des Rosiers. C'est d'ailleurs un des messieurs en panoplie complète qui m'indique mon chemin. Après avoir beaucoup marché, m'être demandé quinze fois si j'étais bien sur le bon chemin, avoir emprunté la piste cyclable, le trottoir, la route, selon ce qui était le plus praticable, j'arrive en vue du pont. J'ai oublié de préciser qu'il fait moins dix degrés et qu'il souffle un vent du nord digne d'une usine de poisson pané, parce que sinon ce serait moins drôle. Et pourtant, une fois sur le pont, je ne regrette pas mon effort. La vue est somptueuse, le pont en lui-même est magnifique, et il offre une vue unique sur Manhattan. Je traverse donc, mitraille autant que possible en essayant d'éviter de devoir amputer ma main droite, et j'arrive finalement à Manhattan épuisée et congelée mais contente de moi. Je me rue sur le premier Starbucks que je trouve, commande un chai tea latte mais à ma grande déception, il fait un froid de canard dans ce foutu Starbucks. Mais merde les mecs, votre politique marketing c'est d'offrir tout le confort nécessaire à vos clients pour leur donner envie de rester et de consommer plus, alors bon sang, mettez le chauffage. Du coup, je reprends le métro dans l'idée de faire un tour au Manhattan Mall. Et en arrivant à Herald Square, je m'aperçois que j'ai perdu mes gants. Sniiiiiiiiiiiiifffffff. Mes beaux gants tout neufs, achetés il y a même pas trois semaines à Genève, en cuir d'agneau noir. Fuck off. Je fais demi-tour, inspecte la station de métro, demande au guichet, aux objets trouvés, retourne à la station où j'ai changé, etc, etc, mais au bout de la quinzième demande, je dois me rendre à l'évidence : mes gants ont fugué quelque part dans New York. Non seulement, je suis triste de les avoir perdus parce que je les aimais bien, mais en plus perdre ses gants le jour où il fait - 10°C, c'est vraiment pas futé. Je me dis que c'est pas grave, que je vais en acheter une nouvelle paire, et tant pis pour mon petit souvenir suisse. Et là, mauvaise surprise. En gros, on est mi-février, les magasins sont déjà passés à la collection d'été (seriously ???) et une paire de gants est devenue une denrée quasi introuvable. La nana de chez H&M se fout limite de ma gueule en me disant "on est mi-février !". Bah ouais meuf, d'ailleurs il fait -10°C et c'est pour ça que je veux des gants, je sais pas toi mais là le maillot de bain, ça me tente moyen. Bref, je ne trouverai donc pas de gants, heureusement pour moi, le temps se réchauffe quelque peu (enfin il fait -3°C). Je finis par remettre le cap sur NoLiTa, le quartier où j'avais mangé mes pancakes. J'ai un petit creux et froid aux mains, du coup arrêt dans un petit café qui s'appelle le Little Fox Café (Laska, dédicace), je commande un chai tea latte, et un bagel avec cheese cream et blanc de dinde. Une pure merveille. Ça me console de la perte de mes gants et je reste un petit moment dans le café le temps de me réchauffer. Je prends ensuite la direction de la Grand Central Station, en gros la gare de New York. Elle est canon et a entre autres servi à Hitchock pour une scène de "La mort aux trousses". Je me balade aussi dans la galerie marchande, mais rien d'intéressant. Enfin, escale chez Sephora, car ma maman m'a demandé de lui ramener un truc. Enfin, je regagne Union Square où je dois retrouver Eleanor. Eleanor est une jeune Américaine de 25 ans que j'ai rencontrée à Paris il y a quatre ans pendant son Erasmus. On va prendre un verre toutes les deux mais je ne peux pas m'éterniser, devant ce soir retourner chez Daphné pour ma dernière nuit (et le trajet entre chez Sal et chez Daphné prend quand même 1h15). On prévoit avec Eleanor de prendre un petit dej demain, et je retourne dans le Queens pour prendre mes affaires chez Sal et Tanya et leur dire au revoir. J'arrive ensuite chez Daphné, après être passée au Burger King acheter des nuggets (20, oui, oui) et des apple pies pour tout le monde. Mes pieds envisagent de m'intenter un procès, donc je vais pas tarder à aller me pieuter en espérant dormir jusqu'à au moins 6 heures demain matin (foufou comme grasse mat' non ?).
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