lundi 16 février 2015

Mes cafés préférés à Prague !

Bientôt six mois que j'ai emménagé à Prague. J'ai assidûment fréquenté les cafés, restos, bars et autres de la ville, notamment grâce aux prix très bas des consommations et plats en République tchèque. Petite précision cependant : la République tchèque est malheureusement un des derniers pays de l'Union Européenne où il est encore autorisé de fumer dans les lieux publics. Résultat : la plupart des bars de Prague sont de gigantesques aquariums où il est quasiment impossible pour moi de respirer. On ressort à moitié intoxiqué et avec une odeur capable de décimer une meute de chacals. Très peu pour moi. Certains restaurants ont encore la technique de séparer les salles fumeur et non-fumeur. Pas tous hélas. Quand aux bars et aux boîtes, c'est nécessairement fumeur (on plaint le personnel...), ça sent au mieux la clope, au pire le joint. Quand ce n'est pas le cigare (du vécu il y a quelque jours dans un resto... Le havane en plein repas, pas jouable pour moi. Honnêtement, j'ai eu des envies de meurtre). Bref, l'avantage des cafés à proprement parler, c'est qu'ils sont plus enclins à être non-fumeurs, soit un très gros avantage pour moi. 

Voici donc mon top 5 des cafés les plus sympas de Prague (sachant qu'il me reste encore 6 mois pour allonger la liste). Adresses à noter si vous envisagez de venir dans la Ville aux cent clochers ! (oui, c'est un des surnoms de Prague pour ceux qui l'ignoreraient).

Kavárna Pražírna

Dans le quartier de I.P. Pavlova, un adorable petit café installé en sous-sol (dans un genre de cave voûtée). Service aimable et consommations bon marché. Bonne adresse pour une petite pause goûter (boissons chaudes et pâtisseries). Attention si vous voulez un chocolat chaud : le chocolat chaud à proprement parler est en fait une tasse de chocolat fondu, taille expresso. En revanche, la "Chocomella" est une tasse de chocolat chaud aux épices absolument divine ! Si vous pouvez réserver c'est mieux, c'est tout le temps blindé !

Lublaňská 676/50
120 00 Praha 2
+420 720 385 622
Tram : I.P. Pavlova (la rue qui fait l'angle avec la boulangerie Paul)






Kavárna Dobrá Trafika

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'extérieur ne paie pas de mine. Ça ressemble à une banale "trafika" (mot tchèque qui désigne la petite boutique où l'on peut acheter un peu de tout comme des clopes, des timbres, des tickets de tram, etc). Mais l'arrière-boutique est transformée en petit café hyper sympa, avec musique rétro et déco de bric et de broc. A Paname, ce serait méga bobo. Pâtisseries si vous avez une petite faim, et surtout mention spéciale pour leurs chocolats chauds, parfum au choix entre cannelle, noisette, noix de coco, etc, etc. 

Korunní 1174/42
120 00 Praha 2 - Vinohrady
+420 737 907 635
Tram : Šumavská



Patisserie Jolie

En français, s'il vous plaît ! Petit café/pâtisserie quelque part entre la place Venceslas et la place de la Vieille Ville, le long d'un marché de tout et n'importe quoi. On n'y va pas pour le cadre, qui n'a rien d'exceptionnel mais pour les pâtisseries qui sont très bonnes, assez large choix en général, boissons chaudes également. Le serveur parle tchèque, anglais et français ! Ça se veut français dont c'est un chouïa plus cher, mais rien d'affolant, on est à Prague, faut pas rigoler non plus. Adresse idéale pour un tea time. 

Havelská 4
110 00 Praha 1 - Staré Město
+420 222 212 696
Métro : Můstek



Literární Kavárna Týnská

En plein cœur de la Vieille Ville, une adresse très peu touristique, dans une petite rue derrière l'église Notre-Dame-de-Týn, la seule adresse du quartier où vous paierez votre café au juste prix pragois. Le cadre n'a rien de fou, même si le café est dans une sorte de cave, petite cour aux beaux jours, et surtout bibliothèque à disposition mais si vous parlez tchèque, parce qu'il n'y a pas d'ouvrages en langues étrangères me semble-t-il. Même la carte est uniquement en tchèque ! N'hésitez pas à tirer sur la porte en bois, parce que sinon vous penserez que c'est fermé ! 

Týnská 630/6
110 00 Praha 1 - Staré Město
+420 224 827 807
Métro : Staroměstská


Kočkafé

Si vous voulez vous essayer à l'expérience des "cafés à chat", nul besoin d'aller jusqu'au Japon ! Prague a le sien, caché dans le quartier de Žižkov, le quartier de la tour de la télé mais aussi des bars et restos tendances. Bon, certes, les chats sont un peu farouches (du moins aux dernières nouvelles), mais ils sont mignons et les chocolats chauds aux marshmallows sont délicieux. N'hésitez pas à réserver, les places sont chères ! 

Bořivojova 1102/43
130 00 Praha 3
+420 222 722 959
Tram : Lipanská



Dernier conseil : d'une manière générale, pensez à réserver ! Les Tchèques réservent tout, même les cafés ! Généralement, le personnel des cafés parle anglais, du moins suffisamment pour prendre une réservation. Enjoy ! 

J'ai oublié de le préciser, mais tous ces cafés sont équipés d'un wifi qui marche nickel, parfois le mot de passe est à demander à la serveuse. C'est toujours pratique pour poster des photos sur Instagram. Oh faites pas genre, tout le monde le fait. :P

lundi 9 février 2015

NYC, suite et fin !

Dimanche 8 février 2015

Le voyage touche à sa fin. Je suis actuellement à Barcelone. Dernière journée à New York hier, breakfast fait de pancakes et de smoothie dans Harlem avec Eleanor. Il faisait froid et comme Eleanor avait un peu de retard, le serveur a eu la gentillesse de me laisser entrer, alors même que le resto n'était pas encore ouvert. Puis c'est l'heure de prendre le chemin de l'aéroport. Je prévois large, bien m'en a pris puisque j'ai mis plus de deux heures et demi à arriver à l'aéroport. Démentiel. Valise enregistrée en espérant la retrouver à Prague, je passe les contrôles de sécurité. Ils vont font entrer dans une espèce de cabine transparente, là vous devez écarter les jambes et lever les bras en mode YMCA. Bah voyons. Je m'autorise un dernier Shake-Shack pour la route : double burger au bacon, frites au fromage et milk-shake vanille, bref une orgie de gras, de sucres et de calories. Je vais ensuite digérer tout ça en salle d'embarquement. Vol retardé d'une bonne demi-heure, j'en profite pour faire connaissance avec Karina, une jeune fille originaire du Kazakhstan mais qui étudie à Prague dans la même université que Lisa. A la porte d'embarquement, les dames lui demandent où se situe le Kazakhstan. Bon les Américains et la géographie, c'est pas ça, la ponctualité non plus visiblement puisqu'on décolle de New York avec une bonne heure de retard. Par contre, pour mon plus grand bonheur, l'avion est à moitié vide, et j'ai une rangée de trois sièges pour moi toute seule, ce qui veut dire que je vais pouvoir m'affaler de tout mon long et pioncer. J'essaie de regarder un film japonais, une histoire de geisha qui avait l'air sympa mais au bout de dix minutes de ricanements et de glapissements en japonais, je craque et coupe le truc. Inaudible. Je précise que je suis épuisée, j'ai même rarement été aussi fatiguée au terme d'un voyage, tant et si bien que j'ai du mal à comprendre ce qu'on me dit et que la seule chose que je souhaite c'est dormir. On me distribue un plateau-repas avec une assiette de pâtes dégueu, mais mon Shake-Schack me sauve encore de l'hypoglycémie. Je tente de regarder un autre film sur des jeunes Soudanais réfugiés aux Etats-Unis, c'est pas trop mal mais je suis crevée. Enfin ils éteignent les lumières, et petit masque sur les yeux (première fois de ma vie), j'ai d'ores et déjà enlevé mes pompes, je m'allonge et j'ai dû dormir quelques choses comme 5 heures, sur un vol de 7h30, on va pas se plaindre. Au réveil, petit dej avec le bagel le plus infâme de toute l'histoire de New York, je reregarde Fury (le film avec Brad Pitt que j'avais été voir au ciné), seul truc digne d'intérêt de la liste. On atterrit finalement à Barcelone, gros choc thermique, et là j'attends dans une espèce de hall qu'ils affichent ma porte d'embarquement pour Prague. Je précise que le wifi de l'aéroport de New York ainsi que celui de Barcelone sont de grosses arnaques, genre trente minutes gratuites qui vu le temps de remplissage du truc t'en bouffe déjà cinq. Nan mais sérieux, bienvenue au XIVè siècle. Même à Prague le wifi est gratos et marche nickel. Bref, j'ai quelque chose comme quatre heures d'attente, heureusement j'ai Steinbeck et son fantastique "A l'est d'Eden".

Cette fois, le voyage est vraiment fini. Après donc quatre bonnes heures d'attente à Barcelone, j'ai repris l'avion pour Prague. Grosses turbulences au dessus de la Méditerranée, j'étais cramponnée à mon siège (ce qui ne sert à rien, on est bien d'accord). Arrivée à Prague, et j'ai à peine le temps de rejoindre le tapis à bagages que ma grosse valoche y est déjà ! Service express ! Bref, je suis épuisée mais ça tombe bien, puisque pour me remettre dans le rythme, il va falloir que je me couche tôt. New York, gros coup de coeur, déjà très envie d'y retourner. Je ne verrai plus aucun film, aucune série sur New York de la même façon. Déjà hâte de retourner croquer la Grosse Pomme (en été, ou du moins par des températures plus clémentes), envie aussi de découvrir d'autres parties des Etats-Unis, car on le sait, si New York est sans doute la ville la plus connue aux Etats-Unis, elle fait aussi figure d'exception, par son multiculturalisme, sa tolérance et son ouverture d'esprit. Hâte donc de comparer the Big Apple avec d'autres grandes villes comme San Francisco, Los Angeles, Chicago, etc, etc. Bref, j'ai aimé ce voyage au-delà de ce que j'en attendais. Je n'avais jamais eu une passion dévorante pour les Etats-Unis, je dois l'avouer, n'ayant rien contre eux, mais New York n'était, je l'ai dit, pas mon rêve absolu. Cependant, le charme a opéré au-delà de toutes mes espérances. New York ça vous bluffe, ça vous épuise mais ça vous laisse ravi et séduit. Je tiens aussi à souligner deux points pour conclure ce journal :

- Si l'anglais est la langue officielle des Etats-Unis, et donc de New York, l'espagnol occupe une place non-négligeable. En effet, les Etats-Unis sont une terre d'immigration par excellence, notamment pour ceux que l'on appelle là-bas les "Latinos", c'est-à-dire des gens en provenance d'Amérique centrale et du sud (Mexique, Porto Rico, etc), dont la langue maternelle est évidemment l'espagnol. Je me serais attendue à ça dans un endroit comme le sud de la Californie (région limitrophe avec le Mexique), mais je ne m'attendais pas à une telle présence de l'espagnol à New York. Dans le métro, toutes les publicités, campagnes de prévention contre ceci ou cela sont en anglais ET en espagnol. J'ai aussi noté qu'une publicité incitant les passagers à dénoncer tout comportement inapproprié (du style profiter de la foule pour procéder à des attouchements, parlons franchement), est traduite en anglais, espagnol, chinois, coréen, russe et une langue que je n'ai toujours pas réussi à identifier (incroyable mais vrai). Je pencherais pour du turc, mais je n'en suis absolument pas sûre. Je tâcherai de percer ce mystère.

- Dernière remarque sur New York. Je n'ai, à aucun moment, perçu le moindre sentiment d'insécurité. Je me suis pourtant éloignée des quartiers très touristiques, puisque Sal et Tanya habitaient dans le Queens. Certains quartiers autrefois synonymes de délinquance et de violence, comme Harlem où habite Daphné, m'ont semblé tout à fait fréquentables et plutôt paisibles. (Certes, je ne suis pas allée dans le Bronx, mais il paraît que ça s'est bien assagi aussi). New York est d'ailleurs désormais la ville la plus sûre des Etats-Unis, sans doute une heureuse conséquence de la politique menée par Rudolph Giuliani (ancien maire de New York), qui a pratiqué la "tolérance zéro" en matière de vandalisme, mettant en six ans, plus de 4 000 personnes en prison ! Ça peut paraître radical, mais ça a porté ses fruits. Ancien procureur, Giuliani avait également fait tomber les parrains de la mafia, libérant les commerçants des pots-de-vin qu'ils étaient contraints de payer. Tout ça pour dire que je qualifierais New York de ville plutôt safe, en tout cas pas moins que Paris. Pas de ver dans la pomme, me concernant ! Je tiens aussi à souligner une très importante présence policière, notamment la NYPD (en gros, la police municipale de New York), plus tout un tas de vigiles, gardes, etc, qui forment ce qu'on appelle la "sécurité privée" et qui contribuent probablement aussi à maintenir l'ordre.

Bref, une expérience incroyable, un nouveau voyage en solitaire et une très belle découverte ! See you soon !





Update : Mea culpa, après une recherche approfondie sur Google, il semble que la langue mystère des affiches du métro soit du créole haïtien, et pas du tout du turc. Mes excuses pour cette grossière erreur linguistique.

samedi 7 février 2015

New York, New York... (Jours 4 & 5)

Jeudi 5 février 2014

Ce matin, encore réveillée aux aurores. Pas moyen de dormir après 5h du matin... Foutu jetlag. Du coup, je suis prête à partir avant même que mes couchsurfers se lèvent, et je pars donc en même temps que Sal. Direction Union Square où j'ai envie de prendre mon petit dej. J'ai repéré une adresse sur le Routard qui m'a l'air plutôt sympa. En fait c'est un genre de supermarché mais ils font aussi plein de bouffe sur place. Ça s'appelle Whole Food Market et c'est absolument génial. Tu as une sorte de self-service au milieu du truc, et tu as tout le choix que tu peux imaginer. Salades, plats chauds, saucisses, etc mais aussi porridge, fruits frais, fruits secs, etc. C'est plutôt vers ce genre de trucs que je me dirige. Je remplis un petit pot de porridge au sucre roux, et je le parsème de fruits frais : melon, fraises, melon d'eau, et de fruits secs : raisins, cranberries, etc. Je paie ça (trois dollars) et je monte le déguster à l'étage, où il y a une grande baie vitrée qui donne sur la place avec une vue plutôt sympa sur l'Empire State Building. En sortant, je mets le cap sur la Cinquième Avenue avec le monstre dans mon champ de vision. Au bout du troisième Starbucks, et après avoir vu une bonne trentaine de personne avec un gobelet à la main, je craque et rentre me commander un chai tea latte. J'attends ma boisson quand la serveuse appelle un nom du style "Nenosa". Non... Serait-il possible que cette jolie jeune femme derrière moi soit Mimosa ? Je précise que Mimosa est l'amie de ma copine Anna, qui devait venir à New York elle aussi. Je jette un œil à la jeune femme, il se pourrait que ce soit elle. Je tente, quitte à me prendre un gros vent. "Excuse-moi, tu es française ? _ Oui. _ Tu ne serais pas l'amie d'Anna ? _ Ah, je me disais bien que j'avais déjà vu ton visage." Incroyable. Dans une ville de 8,5 millions d'habitants, on se rencontre par le plus grand des hasards. Vous pouvez me dire quelle était la probabilité pour qu'on soit dans le même Starbucks au même moment ? Minime. Bref, le hasard faisant parfois fort bien les choses, on papote cinq minutes et on échange nos numéros de téléphone. Mimosa part ensuite à son travail, pendant que je continue de remonter l'avenue vers l'Empire State Building. Puis je prends le métro et me rend au Rockefeller Center. C'est à son sommet que je monterai, plus légère de 28 dollars (les vaches !). Mais la vue vaut le détour, la montée aussi, dans un ascenseur qui remonte un tunnel plein de lumière. Bref, j'arrive au 70ème étage de ce gratte-ciel, je mitraille. En redescendant, je reprends le métro jusqu'à Lexington Avenue, que je remonte à pied. Je tombe sur un deuxième Bath and Body Works, deuxième session shopping, savons pour les mains soldés à 75%, je ne pouvais pas résister... Puis, quelques mètres plus loin, je tombe sur un Coco. Qu'est-ce me direz-vous ? Mais si, vous vous souvenez de Shanghaï et de ce bubble tea que je buvais à longueur de journée. Et bien figurez-vous que c'est exactement la même chaîne de magasins que je trouve sur l'avenue. Ne reconnaissant pas la boisson que je prenais en Chine sur leur carte, j'explique à la vendeuse ce qu'il y avait dedans. Elle opine du chef et me sert exactement la boisson que je buvais en Chine. Une merveille. Je reprends ensuite le métro jusqu'au MET. En sortant du métro, j'entends un couple et le mec dire "Attends que je réfléchisse". Eux, d'ici qu'ils cherchent le MET, il n'y a pas des kilomètres. En effet, Badr et Amel sont aussi en route pour le MET et c'est ensemble que nous faisons le chemin en échangeant au passage nos impressions sur New York. En ce qui concerne le MET, je précise que le prix indiqué (à savoir 25 dollars, ouille) n'est en fait qu'une donation suggérée et en réalité, on donne ce que l'on veut. J'ai donné 7 dollars, et c'était le maximum que je pouvais faire, trop habituée à Paris à avoir les musées gratos. Bref, je commence ma visite du MET, et je dois avouer que ça m'en bouche un coin. Je précise que le MET fait partie des quatre plus grands musées du monde avec le Louvre, le British Museum et le musée de l'Ermitage. Donc le MET, c'est immense, les collections sont incroyablement riches, mais là où il se démarque des autres, c'est par sa formidable mise en scène et présentation des œuvres. Pour vous donner un exemple, ils ont purement et simplement reconstitué un temple égyptien en plein milieu du truc. Bref, les salles sont plus belles les unes que les autres. Je passe trois bonnes heures dans le truc, et je ressors profiter des derniers rayons du soleil, avant que la température ne chute. Bien m'en a pris, car ça s'est rapidement refroidi, jusqu'à ce que ça caille carrément ce soir. Je retrouve Mimosa pour aller dîner avec elle après son travail, et elle m'emmène dans un petit resto asiatique de Lower East Side. Soupe vietnamienne bien chaude, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Je rentre ensuite chez Sal et Tanya, ramenant quelques donuts au passage.

Vendredi 7 février 2015

Réveillée encore à 4h30 du matin (putain !), je pars quand Sal se lève. Je meurs de faim donc arrêt au premier truc qui annonce "breakfast". C'est un genre de diner américain, le vrai de vrai, avec les banquettes turquoises et roses, si si, les habitués qui lisent le journal et les œufs qui cuisent en arrière plan. Je commande deux œufs au plat avec du bacon. En fait les œufs au plat sont chelous ici, c'est comme s'ils étaient cuits des deux côtés mais le jaune reste liquide. Servis avec du bacon, des pommes de terre sautées et des toasts. Le tout arrosé de thé, et non du traditionnel café américain, ce qui laisse le serveur de toute évidence dubitatif. Le tout pour 7 dollars (8 avec le pourboire, j'ai été généreuse pour une fois). Petite précision concernant le pourboire : ici il est capital et se doit d'être de 15% de la note. En gros, les serveurs sont vraiment payés une misère (environ 4 dollars de l'heure) et se paient vraiment sur les pourboires. Si vous n'en laissez pas, vous risquez de vous faire copieusement engueuler. J'ai bien vu qu'à priori, le serveur pensait que je ne lui en avais pas laissé, il s'était contenté d'un "Thank you" sans plus, mais quand il a eu compté les billets, il est revenu me dire merci avec un sourire. Mais c'est qu'il m'a prise pour une mal élevée (dixit la fille qui rechigne à laisser dix couronnes de pourboire à Prague...). Bref. Je prends ensuite le métro direction Brooklyn, un des autres boroughs de New York. Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, New York est composé de cinq boroughs, Manhattan, le plus connu évidemment, Brooklyn, le quartier qui monte, le Queens, où il ne se passe pas grand chose, le Bronx, à la réputation douteuse, et Staten Island. Si certains quartiers de Brooklyn ont une réputation un peu craignos, Williamsburg où je me dirige ce matin, est en train de devenir "the new place to be". Galeries, restos en tous genres, travaux de partout, le quartier devient tendance. Je remonte Bedford Avenue jusqu'à la rivière, j'aperçois au passage le pont de Williamsburg, et je décide dans ma lancée de pousser jusqu'au pont de Brooklyn. Ce qui était quand même un chouïa ambitieux. Pour ne pas dire complètement con. Non pas que ce soit si loin que ça (ça fait une petite trotte mais pas pire que ce que j'ai déjà fait ces derniers jours), mais le problème, c'est qu'il n'y a pas grand chose à voir à part des travaux, que c'est un ancien quartier industriel, et que les trottoirs ont dû être directement importés de Sochi car on pourrait y patiner. Je suis donc obligée de marcher sur la piste cyclable pour ne pas découvrir les urgences new-yorkaises de manière prématurée. Je marche une bonne heure. Le nord de ce quartier est le quartier juif orthodoxe, en même temps au bout de la quatrième épicerie casher et du dixième monsieur avec frisettes, chapeau et barbe longue, j'avais plus ou moins compris. Oui, j'énonce là une information de notoriété plus que publique, mais il y a énormément de Juifs à New York. C'est pas un scoop on est d'accord, les bagels et le pastrami sont pas arrivés tout seuls. J'ai vu en six jours plus de kippas qu'en 23 ans d'existence, ayant pourtant à une époque fréquenté assidûment la rue des Rosiers. C'est d'ailleurs un des messieurs en panoplie complète qui m'indique mon chemin. Après avoir beaucoup marché, m'être demandé quinze fois si j'étais bien sur le bon chemin, avoir emprunté la piste cyclable, le trottoir, la route, selon ce qui était le plus praticable, j'arrive en vue du pont. J'ai oublié de préciser qu'il fait moins dix degrés et qu'il souffle un vent du nord digne d'une usine de poisson pané, parce que sinon ce serait moins drôle. Et pourtant, une fois sur le pont, je ne regrette pas mon effort. La vue est somptueuse, le pont en lui-même est magnifique, et il offre une vue unique sur Manhattan. Je traverse donc, mitraille autant que possible en essayant d'éviter de devoir amputer ma main droite, et j'arrive finalement à Manhattan épuisée et congelée mais contente de moi. Je me rue sur le premier Starbucks que je trouve, commande un chai tea latte mais à ma grande déception, il fait un froid de canard dans ce foutu Starbucks. Mais merde les mecs, votre politique marketing c'est d'offrir tout le confort nécessaire à vos clients pour leur donner envie de rester et de consommer plus, alors bon sang, mettez le chauffage. Du coup, je reprends le métro dans l'idée de faire un tour au Manhattan Mall. Et en arrivant à Herald Square, je m'aperçois que j'ai perdu mes gants. Sniiiiiiiiiiiiifffffff. Mes beaux gants tout neufs, achetés il y a même pas trois semaines à Genève, en cuir d'agneau noir. Fuck off. Je fais demi-tour, inspecte la station de métro, demande au guichet, aux objets trouvés, retourne à la station où j'ai changé, etc, etc, mais au bout de la quinzième demande, je dois me rendre à l'évidence : mes gants ont fugué quelque part dans New York. Non seulement, je suis triste de les avoir perdus parce que je les aimais bien, mais en plus perdre ses gants le jour où il fait - 10°C, c'est vraiment pas futé. Je me dis que c'est pas grave, que je vais en acheter une nouvelle paire, et tant pis pour mon petit souvenir suisse. Et là, mauvaise surprise. En gros, on est mi-février, les magasins sont déjà passés à la collection d'été (seriously ???) et une paire de gants est devenue une denrée quasi introuvable. La nana de chez H&M se fout limite de ma gueule en me disant "on est mi-février !". Bah ouais meuf, d'ailleurs il fait -10°C et c'est pour ça que je veux des gants, je sais pas toi mais là le maillot de bain, ça me tente moyen. Bref, je ne trouverai donc pas de gants, heureusement pour moi, le temps se réchauffe quelque peu (enfin il fait -3°C). Je finis par remettre le cap sur NoLiTa, le quartier où j'avais mangé mes pancakes. J'ai un petit creux et froid aux mains, du coup arrêt dans un petit café qui s'appelle le Little Fox Café (Laska, dédicace), je commande un chai tea latte, et un bagel avec cheese cream et blanc de dinde. Une pure merveille. Ça me console de la perte de mes gants et je reste un petit moment dans le café le temps de me réchauffer. Je prends ensuite la direction de la Grand Central Station, en gros la gare de New York. Elle est canon et a entre autres servi à Hitchock pour une scène de "La mort aux trousses". Je me balade aussi dans la galerie marchande, mais rien d'intéressant. Enfin, escale chez Sephora, car ma maman m'a demandé de lui ramener un truc. Enfin, je regagne Union Square où je dois retrouver Eleanor. Eleanor est une jeune Américaine de 25 ans que j'ai rencontrée à Paris il y a quatre ans pendant son Erasmus. On va prendre un verre toutes les deux mais je ne peux pas m'éterniser, devant ce soir retourner chez Daphné pour ma dernière nuit (et le trajet entre chez Sal et chez Daphné prend quand même 1h15). On prévoit avec Eleanor de prendre un petit dej demain, et je retourne dans le Queens pour prendre mes affaires chez Sal et Tanya et leur dire au revoir. J'arrive ensuite chez Daphné, après être passée au Burger King acheter des nuggets (20, oui, oui) et des apple pies pour tout le monde. Mes pieds envisagent de m'intenter un procès, donc je vais pas tarder à aller me pieuter en espérant dormir jusqu'à au moins 6 heures demain matin (foufou comme grasse mat' non ?).











jeudi 5 février 2015

The Big Apple ! (Jours 2 & 3)

Mardi 3 février 2015 (techniquement, on est déjà mercredi parce que hier soir j'étais tellement claquée que je me suis endormie à 22h sans demander mon reste)

Donc hier matin, j'avais rendez-vous à 9h pour le départ du ferry à destination de la statue de la Liberté et de Ellis Island. J'avais réservé et payé ça par Internet parce que sinon, vous avez de fortes chances de ne pas avoir de place. Comme c'est au sud de Manhattan (l’extrémité de Lower Manhattan), j'en avais pour quasi une heure de métro. Flippant un peu à l'idée de ne pas trouver et d'être en retard, rajouté au fait qu'à cause du décalage horaire, je ne pouvais plus dormir, je suis partie de chez Daphné sur les coups de 7h15. Elle m'a conseillée une station de métro beaucoup plus près que celle de la veille, et me voilà donc en quête de la station 137th Street, que je trouve très facilement. Je prends donc la ligne 1 (en local) et je descends au terminus South Ferry, après avoir demandé une carte de métro, car ça me manquait. Arrivée là, je tourne un peu en rond pour trouver Battery Park, tout est complètement gelé, une vraie patinoire, je dois faire extrêmement attention pour ne pas me prendre une gamelle et il fait un froid de gueux. Deux Asiatiques, me prenant peut-être pour une locale, me demande où se situe Battery Park. Je leur réponds que moi aussi je cherche Battery Park, et donc on commence à chercher ensemble. On finit par trouver sauf que là, le mec de la billetterie m'annonce que "sorry, mais le ferry est en retard et ne partira pas avant 10h30". Damn it ! Clairement, impossible de penser à attendre dehors, il fait beaucoup trop froid. Il va falloir trouver un café ou un endroit où se poser en attendant. Comme mes deux compères sont dans la même situation que moi, c'est ensemble que l'on se met en quête d'un endroit chaud où patienter. On trouve une sorte d'épicerie qui fait aussi café, petit dej, bar à salades, en gros tout et n'importe quoi. On se retrouve attablés devant un chai tea latte et des muffins. J'apprends alors qu'ils sont taïwanais mais ont émigré au Canada et vivent désormais à Vancouver, d'où le fait qu'ils parlent parfaitement anglais et qu'on peut discuter sans problème. Leurs noms occidentaux sont Jude et Jasmine mais en fait si j'ai bien compris ils s'appellent Tianj et Han (pas sûre). Toujours est-il qu'ils sont adorables, très ouverts, très souriants et on passe finalement une bonne partie de la matinée ensemble. Vers 10h10, on retourne au ferry et là on se retrouve devant une file d'attente assez démentielle, qui patiente... dehors. Heureusement, elle avance quand même très vite (j'ai remarqué ça ici, beaucoup de files d'attente décourageantes mais qui au final avancent au pas de course). Ceci dit, on reste quand même suffisamment dehors pour que nos pieds congèlent et il faudra attendre un bon moment avant qu'ils ne ressuscitent. On passe un premier contrôle de sécurité (exactement le même qu'à l'aéroport), puis on monte enfin à bord du ferry, qui tangue tellement à quai qu'on manque de se prendre encore une gamelle. Enfin, on quitte Manhattan. On arrive sur l'île de la Statue de la Liberté, qui offre cette vue si connue sur la skyline, et ça mitraille et ça mitraille. On commence la visite de la Statue de la Liberté mais chacun de notre côté car mes deux amis ont accès à la couronne alors que je devrai me contenter du piédestal (ceci dit, ils m'ont dit après que la couronne, c'était pas fou et que le piédestal était vachement mieux, donc je n'ai pas de regret). Je rappelle que la statue de la Liberté est un cadeau de la France aux Etats-Unis. Elle s'appelle en réalité "La Liberté éclairant le monde". La vue du piédestal sur la skyline est là encore canon. Je redescends au premier étage pour visiter le petit musée explicatif qui est vachement cool et j'attends ensuite mes deux Canado-Taïwanais pour reprendre le ferry. C'est là que l'on se dit au revoir car ils ne vont pas à Ellis Island mais rejoignent directement Manhattan. Je descends donc à Ellis Island, qui était la porte d'entrée des Etats-Unis pour les immigrants pendant des siècles. Le musée est vraiment super bien fait, hyper complet, hyper beau, le bâtiment en lui-même est superbe, bref si vous êtes intéressés par l'histoire des Etats-Unis et par l'histoire du monde en général car les candidats à l'immigration vers les States venaient d'absolument partout, Ellis Island est clairement à ne pas manquer. Vous pouvez prévoir beaucoup de temps car l'exposition est vraiment très très riche. Je regagne ensuite Manhattan pour commencer ce que j'avais prévu de faire à New York : simplement déambuler le long des rues et tenter de ressentir New York, de la sentir vivre, vibrer. Et ça vient, ça commence, l'incroyable énergie qui se dégage de cette ville commence à se faire sentir. Je me balade entre des gratte-ciels à perte de vue, qui vous donne la sensation d'être minuscule, d'être encerclé et en même temps protégé. Je précise que depuis que je suis sortie de la statue de la Liberté, il fait un temps magnifique, un soleil radieux, toujours froid bien sûr mais comme je remonte Broadway dos au soleil il me réchauffe le dos (et essaie de me sécher les pieds mais bon faut pas trop en demander non plus). Je remonte Broadway, passe par Wall Street, jette un coup d’œil à un premier Sephora, frôle la crise cardiaque, repars, continue de remonter. Il est temps de se restaurer, direction donc Shack-Shak sur les conseils d'Adeline et Damien (ma cousine et son mari pour ceux qui ne seraient pas au courant). Ils sont venus à New York en mai 2014 et m'avaient vivement conseillé cette chaîne de fast-food. Je commande donc un burger, des frites et un coca light (diet coke, please), le serveur (toujours souriant et aimable mais je commence presque à avoir l'habitude), me demande d'où je viens, je lui réponds de France, il a l'air surpris et me dit "oh ! good English !". Il a illuminé ma journée. Après la pause déjeuner (lunch break, yeah), je me dirige vers Ground Zero et le mémorial des attentats du 11 septembre 2001. Daphné m'avait à ce sujet donné un super tuyau. Normalement l'entrée du mémorial est payante (ce que je trouve quelque peu scandaleux, c'est comme si les Polonais s'amusaient à faire payer l'entrée d'Auschwitz) et même hors de prix puisqu'elle est à 24 dollars ! Mais fort heureusement, le mardi à partir de 17h, on peut rentrer gratuitement (attention, nombre de places limité mais j'ai pu avoir un billet !). On commence par le visionnage d'un film sur l'annonce des attaques terroristes, la réaction des membres du gouvernement américain, du maire de NYC, du président George W. Bush, etc. Quand à 8h46, le premier avion frappe la tour nord des Twin Towers, au début, tout le monde croit à un tragique et incroyable accident. Mais quand environ un quart d'heure plus tard, un deuxième avion fait de même et percute la tour sud, là, plus de doute. Peu de temps après, le président (qui visitait alors une école en Floride) est informé qu'un troisième avion s'est écrasé sur le Pentagone. Cette fois, c'est clair "America is under attack" (l'Amérique est attaquée). Initialement un quatrième avion détourné devait lui aussi s'écraser sur le Pentagone, mais les passagers et le personnel de bord, faisant preuve d'un grand courage, se rebellent à bord de l'avion contre les preneurs d'otages. L'avion s'écrase finalement dans un champ en Pennsylvanie. Quelques heures plus tard, alors qu'une horrible fumée se dégage déjà de Lower Manhattan, la tour sud s'effondre sur elle-même. Le maire de New York de l'époque, Rudolph Giuliani, raconte avec beaucoup d'émotion avoir demandé au chef des pompiers si l'on pouvait envoyer un hélicoptère pour tenter de secourir les malheureuses personnes prises au piège par les flammes. Celui-ci lui répond que ses gars sauveront les gens en dessous des flammes, mais que pour les autres... il n'y a hélas plus rien à faire. New York, et rapidement le monde entier, assistent à cet événement historique, qui changera la face du monde. Le mémorial est immense, bien fait et très complet. Il ne fait pas dans la demi-mesure, en même temps, on est à New York, c'est pas le genre de la maison. J'avoue que pendant la visite, je suis parcourue de frissons, et je ne suis pas sûre que cela vienne de mes chaussettes mouillées. En ressortant, et comme j'ai rendez-vous avec Daphné et sa coloc à 20h devant l'université Columbia, je décide de reprendre le métro pour Uptown et comme j'ai du temps, de m'arrêter à Times Square jeter un œil. Me voilà donc partie. Je descends à Times Square et là en sortant, clairement, je me prends une énorme claque. Et je comprends mon erreur. J'avais sous-estimé New York. J'avais sous-estimé son gigantisme, son énergie, sa démesure. Quand on dit qu'à Times Square la nuit, on y voit comme en plein jour, c'est VRAI. J'aperçois une pub pour la marque Covergirl sur un magasin, je décide donc d'aller jeter un œil. Et là je tombe sur la moitié des produits cosmétiques que je voulais ramener des USA. Baume à lèvres EOS, dentifrice Crest, mascara Covergirl, biscuits Reeses. Pour ceux qui se demandent ce que ces produits ont de particulier : déjà ils sont introuvables en France (et en République tchèque). Les baumes à lèvres Eos sont réputés sensationnels et en plus mon Neutrogena se termine. Le mascara Covergirl est lui aussi réputé excellent. Les dentifrices Crest sont des dentifrices blanchissants interdits en France car ils contiennent selon les critères de santé publique français trop d'agents blanchissants. (Concrètement ça fait rien, hein). Et les biscuits Reeses sont des petites barquettes de beurre de cacahuète recouvertes de chocolat. Plus un vernis Essie parce qu'à 8 dollars au lieu de 11 euros à Paname, ça vaut quand même le coup.

Je rejoins ensuite Daphné et Nikita devant la Columbia University (absolument canon le campus !), et on va dîner chez Five Guys, fast-food apparemment top. Hot-dog au bacon et à la moutarde, frites Cajun style (avec des épices quoi) et boisson que l'on remplit à volonté. Là j'ai compris pourquoi les Américains ont un problème d'obésité. Clairement, la taille "regular" (normal) de la boisson fait déjà peur, le hot-dog est un concentré de gras (mais délicieux) et tout ceci a l'inconvénient d'être abordable sur le plan du tarif. Quand je vais pour remplir ma boisson, je clique sur Sprite, m'attendant à mon Sprite normal au citron, et là, on me propose une bonne dizaine de goûts différents. Je décide de tester, et donc Sprite à la pêche (pas mauvais du tout).

Finalement, on prend le métro et on rentre à la maison où je peux enfin faire ce dont je rêvais depuis le matin : enlever mes chaussettes mouillées. Je précise que mes pompes ont pas du tout kiffé les trottoirs new-yorkais, le sel et la neige, et elles sont bonnes à foutre à la poubelle en rentrant. 22h, extinction des feux, je suis vannée. Good night guys !

Mercredi 4 février 2015


Réveillée encore une fois de bonne heure ce matin, je décide de profiter de ma journée et de me lever. C'est censé être la journée la plus "chaude" du séjour, c'est-à-dire que le thermomètre daigne passer au dessus de la barre du zéro, je décide donc de faire un maximum de choses en extérieur aujourd'hui. Petite douche et je décide de m'accorder un petit dej américain. Direction le quartier de Chinatown et de Little Italy (plus précisément le quartier de NoLiTa, c'est-à-dire le nord de Little Italy). Je trouve une adresse sympa dans le Routard, Dieu merci, elle existe encore. Je rentre et je m'installe, un jeune serveur m'amène le menu, je commande un thé et des pancakes aux fruits et au sirop d'érable. En attendant que ça arrive, je demande au serveur le mot de passe du wifi, il me dit qu'il n'y en a pas et qu'il faut choisir un autre wifi. Il va pour cliquer sur le bon wifi sur l'écran de mon téléphone, il se trompe et lâche un "mamma mia !". Italien ? Oui, de la région du lac de Côme et nous voilà partis à papoter en italien, ce qui a l'air de lui faire plaisir. Le sourire italien mêlé au sourire américain, ça donne un sourire super Colgate. Il m'amène mes pancakes, tout bonnement délicieux, et c'est bien repue que je prends la direction de Chinatown. Même si Little Italy est un quartier plus vieux que Chinatown, il est aujourd'hui réduit à l'état de peau de chagrin, le quartier chinois ne cessant de s'étendre. Cependant, grâce à mon gentil serveur, j'aurais eu un petit goût de Little Italy quand même. Bref, Chinatown. Clairement, retour en Chine. A part les bâtiments dont les façades indiquent clairement que nous sommes à New York (les fameux escaliers extérieurs), rien d'autre ne pourrait le laisser deviner. Les affichages, vitrines des magasins et autres panneaux sont en chinois, les produits vendus dans les épiceries sont aussi étranges qu'ils l'étaient en Chine et le quartier est à peu près aussi propre que l'était la Chine, c'est-à-dire passablement craspouille. Rajoutez à ça que comme la neige commence à fondre, ça fait une espèce de bouillasse marron assez dégueu. Je mets aussi un bon moment à réaliser que je suis la seule pas chinoise dans le quartier. Il faut signaler qu'à Chinatown, on parle davantage cantonais que mandarin, car la majorité des immigrants chinois venaient du sud de la Chine, où l'on parle principalement cantonais. Étals de fruits et légumes, aquariums pleins de crabes encore vivants, paniers de crevettes séchées, etc, etc. Je remonte ensuite vers Soho, et reprends Broadway à l'endroit où il commence à y avoir plein de boutiques sympas. C'est parti pour une bonne session shopping. Tout d'abord TopShop mais clairement c'est beaucoup trop cher. Ensuite Forever 21, où je craque sur un haut en même temps qu'une dame, et c'est ensemble qu'on va l'essayer. Finalement je l'achète mais pas elle. "It looks better on you !" (Ça vous va mieux, en gros). Ensuite, je fais une incursion dans Greenwich Village et tombe sur une boutique où les vernis Essie et OPI sont à 4 dollars. J'ai comme l'impression qu'on se fait violemment arnaquer en France. Je repars avec 4 vernis pour le prix d'un à Paris, plus quelques autres petits trucs qu'on ne trouve qu'aux Etats-Unis. Enfin, je tombe sur la boutique que je cherchais depuis que je suis arrivée : Bath and Body Works. C'est la marque dont parlent toutes les Youtubeuses et blogueuses beauté américaines et même françaises maintenant, la marque qui fait les super bougies, produits pour le corps, etc. Je rentre donc dans la boutique prête à faire une violente razzia. Et pour être tout à fait honnête, je suis un peu déçue. Alors oui, la boutique est très jolie, les vendeuses très aimables et avenantes (même le vigile me tape la discute), mais je suis déçue par le choix de bougies. Il n'y en a pas autant que je l'imaginais et surtout, ils ont déjà la collection d'été alors que la météo donnerait plus envie de senteurs sucrées et réconfortantes. Pour l'instant, les odeurs de pastèque et de monoï, bof quoi. Et en plus, ils n'ont pas d'offre sur les grosses bougies, elles sont au prix normal, soit 22 dollars la bougie, donc c'est quand même pas un cadeau. J'en trouve néanmoins une absolument divine, qui selon la vendeuse sent "l'homme sexy", et j'approuve totalement cette description. Par contre je me lâche sur les désinfectants pour les mains, c'est 5 dollars les 5, je repars donc avec un lot de 10. Puis, comme il fait vraiment pas froid, je décide de remonter Broadway jusqu'à Times Square. Chinatown-Times Square à pied, ceux qui connaissent New York reconnaîtront que ça fait un bout (j'ai regardé sur Google, c'est 4,6 kilomètres au bas mot). Lorsque (à mi-chemin), je demande à un monsieur si c'est bien tout droit, il a l'air de me prendre pour une folle furieuse. Je n'ose pas lui dire que je remonte déjà l'avenue depuis Chinatown, il aurait fait un malaise... Je suis en quête d'un wifi pour pouvoir demander à Daphné quand elle rentre chez elle et du coup, quand je peux venir récupérer mes affaires (je déménage ce soir). Je m'arrête donc dans un café, paie quatre dollars pour un chai tea latte, et leur wifi ne marche pas. Putain. Dégoûtée, je repars. Finalement cent mètres plus loin, je trouve un wifi gratuit dans une cabine téléphonique qui marche du feu de Dieu. Cherchez l'erreur. Finalement arrivée à Times Square, je prends le métro direction Central Park. Je déambule dans les allées, en tout cas celles qui sont suffisamment déblayées, et je tombe sur un des écureuils de Central Park. La bestiole n'est pas farouche du tout, et si j'avais eu quelque chose à lui donner à manger, il est évident qu'il serait venu le manger dans ma main. Finalement, comme il est presque 16h, et que je n'ai rien avalé depuis mes pancakes, je décide de prendre plein ouest vers Upper West Side, direction une adresse de bagels. L'adresse ne paie pas de mine, c'est tenu par des Chinois mais le mec me prépare un bagel au pavot, bacon, cheddar et cream cheese en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je dois avoir une tête qui lui plaît bien, car il me fait un immense sourire et me dit "You stay here" en rigolant (vous restez ici). Je cale au bout de la moitié de mon bagel, et je garde l'autre moitié pour plus tard. De toutes façons, ici personne ne vous regarde de travers si vous demandez un "doggy bag", alors pourquoi se priver. Je remonte ensuite à pied jusqu'à chez Daphné et putain, ça fait un bout. En chemin, je me fais alpaguer par un jeune homme qui tente de récolter des fonds pour Médecins sans frontières. Il me sort son baratin, je l'écoute religieusement, et quand je refuse d'un air navré de donner des sous à l'assoc', il me sort "There is something you could do for me" (il y a quelque chose que vous pourriez faire pour moi). Ah quoi ? "Can I ask you your phone number ?". Je rêve où il me drague ? Nan je rêve pas, puisqu'il enchaîne sur un "I love your eyes, they are so green." J'ai dû briser un cœur, désolée. Enfin j'arrive chez Daphné à qui je raconte ma journée, je rassemble mes affaires, direction le Queens, chez Sal et Tanya qui vont m'héberger pour le restant de mon séjour. Lui est américain, ingénieur, et elle ukrainienne et designer. Ils ont l'air bien crevés, puisque après avoir un peu papoté avec moi, ils sont allés se coucher, et je pense que je ne vais pas tarder à faire de même, parce que Broadway m'a achevée.








mardi 3 février 2015

I love New York !

Bonjour, bonjour, ou plutôt devrais-je dire "Hi everybody !", je pars quelques jours à New York, j'y suis d'ailleurs au moment même où je vous écris. Récit de mon escale dans la Ville éternelle sur le chemin de la Grosse Pomme et mes premières heures dans la ville. Enjoy !

Dimanche 1er février 2015

Dans mon dernier journal de bord (Vilnius Bonus, de décembre dernier), j'espérais que 2015 me réserverait d'aussi beaux voyages que l'avait fait 2014. Pour l'instant, c'est plutôt bien parti puisque c'est outre-Atlantique que je m'envole désormais. Direction New York, les Etats-Unis, the Big Apple, LA Ville avec un grand V. Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier New York. New York, c'est la ville que tout le monde connaît avant même d'y être allé, tant on a pu la voir dans les films, les séries, etc, etc. New York, tout le monde en a des images, une idée, un fantasme. Si je dois avouer que New York n'était pas mon rêve absolu comme il l'est pour certaines personnes (n'est-ce pas Damien ?), plus le temps passe et plus l'excitation monte. J'ai déjà fait une liste assez scandaleuse de choses que je veux voir, manger, acheter, etc, etc. C'est aussi ma première fois aux Etats-Unis et ça me fait tout drôle. Quand j'étais plus jeune, je disais que j'irai aux Etats-Unis pour fêter mes 21 ans (l'âge de la majorité là-bas). Finalement, il aura fallu attendre l'orée de mes 24 ans pour que je me décide. J'ai sur le chemin de New York, une escale d'une nuit à Rome, ce qui tombe scandaleusement bien, puisque Léa et son amie Jacqueline sont à Rome pour quelques jours. Que demander de plus pour une escale que de déguster un bon plat de pasta avec sa meilleure amie dans une des plus belles villes d'Europe ?

Ma valise bouclée (à moitié vide, je précise, que serait un voyage à New York sans une petite virée shopping ?), je dis au revoir à Lisa et Igor, et direction l'aéroport. Dans le métro, un jeune Tchèque (avec de toute évidence, quelques origines vietnamiennes), intrigué par ma valise, me demande où je pars en voyage. On papote cinq minutes le temps qu'il me demande si je suis américaine et de me dire que lui rêve d'aller voir la tour Eiffel. J'arrive à l'aéroport après avoir attendu mon bus, il fait un temps magnifique à Prague, un soleil radieux (j'aime cette ville, mon dieu, que j'aime cette ville). En revanche, je suis arnachée globalement comme pour la Lituanie, vu que les températures à New York ne sont pas au plus haut, qu'une tempête de neige s'est abattue sur la ville il n'y a même pas une semaine et que la Grosse Pomme est connue pour être vraiment glaciale en hiver. Si je veux profiter de mon séjour, je dois me couvrir ! Au moment d'enregistrer ma valise (que je dois normalement récupérer à Rome pour ce soir, l'ayant bien précisé à la jeune femme), j'ai fait le pied de grue pendant trente minutes à cause de deux greluches qui avaient des bagages trop lourds et ne voulaient pas payer. J'ai fini par passer à un autre comptoir sous le regard compatissant des autres voyageurs.

Lundi 2 février 2014

Il est 12h06 heure de Rome-Paris-Prague et je suis actuellement dans l'avion pour New York. La soirée d'hier a été riche en péripéties et rebondissements. Bien arrivée à l'aéroport de Rome-Fiumicino, je récupère rapidement ma valise et me dirige vers la gare pour prendre le Leonardo Express, qui relie directement l'aéroport à la gare de Roma Termini. J'achète mon billet (28 euros aller-retour, bande de voleurs), je le composte et je vois tout le monde se hâter pour monter dans un train. En bon gros mouton, je fais de même en me demandant quand même si ce train va vraiment à Termini. Par précaution, je demande à un monsieur, puis à une jeune femme, puis pour être sûre à une dame. Tous les trois sont unanimes : oui, oui (d'ailleurs la dernière dame y va aussi). Je précise que tous les trois étaient italiens hein, j'ai pas pris des touristes. Sauf que quand le train a démarré et que le chauffeur a annoncé les gares desservies, point de Termini. Je lance un regard dubitatif et incertain aux autres passagers, qui me disent que finalement non, il n'y va pas. Are you serious guys ? Et merde. Bon, je demande alors à la jeune femme comment je peux rejoindre facilement Termini depuis une des stations desservies par le train. Elle me conseille de descendre à Tiburtina (pour ainsi dire la fin de la ligne), pour ensuite prendre le métro. Mais vu qu'elle a pas l'air franchement dégourdie et qu'elle m'a déjà induite en erreur, je vérifie quand même sur la page du Guide du Routard que j'ai prise en photo à la Fnac de la rue de Rennes. Bien m'en a pris. Finalement je pouvais descendre à Ostiense et prendre le métro pour rejoindre Termini en quatre stations. Je préviens donc Léa et Jacqueline de ce petit contre-temps et leur dit de m'attendre comme prévu à Termini. La dame qui allait elle aussi à Termini a l'air complètement paumée, elle flippe parce que son train de nuit part de Termini et en plus, elle revient de Patagonie par un vol direct donc elle a 18 heures de vol dans les pattes. La jeune femme, elle, est originaire des Pouilles mais vit à Rome depuis 4 ans. Quant au mec qui m'a certifié que oui, oui le train allait à Termini, c'est un Romain mais il ne prend jamais les transports en commun. Je fais donc une demi-heure de train avec cette équipe de bras cassés, qui ont tout de même l'avantage d'être extrêmement sympathiques. Et ça papote, et ça papote, de la difficulté de se déplacer en voiture à Rome et surtout de se garer, de la quasi impossibilité de circuler en vélo à cause de la typographie de la ville, et blabla, et blabla. Tout ça en italien je précise. Il ne manquait que les olives et le prosciutto. Je précise également que pendant tout ce temps, on est debout, coincés entre une douzaine de valises parce que le train est bondé. Ce train (de merde) a l'inconvénient de ne disposer d'aucune liste des gares, de ne rien annoncer, et même le panneau lumineux qui devrait faire le boulot ne fonctionne pas puisqu'il est resté coincé à la première station. Rajoutez à ça qu'il fait nuit noire, que les vitres sont tellement crades qu'on voit pas à dix centimètres, donc pour savoir où on en est et quand est-ce qu'on va descendre à Ostiense, c'est pas triste. Enfin, une annonce est faite. Quand je demande à la nana si Ostiense est bien après, elle m'achève. "Ca se peut". Meuf putain, je te demande pas si ça se peut, je demande si oui ou non. Bref, fort heureusement pour moi, ils annoncent quand même Ostiense et je descends, toujours avec ma dame de retour de Patagonie qui me dit qu'elle va me suivre parce qu'elle n'a pas du tout l'habitude du métro. Corde please... Me voilà dans une ville où je n'ai pas foutu les pieds depuis 11 ans, dans un métro que je n'ai jamais pris, dans une langue que je ne maîtrise quand même que moyennement, avec une dame qui se repose sur moi pour ne pas louper son train. Bon, on rencontre fort heureusement un jeune homme qui nous dit quelle ligne prendre pour rejoindre Termini et où acheter les tickets. Et hop, 1,50 euro de plus... Je suis même obligée d'acheter celui de la dame pour elle, sinon je crois qu'elle y serait encore. Bref, on arrive quand même sur le quai du métro, et là je retrouve (Dio grazie !) mes habitudes de Parisienne-Pragoise et donc on descend sans problème quatre stations plus loin à Termini. Finalmente. Je dis ciao à ma petite dame et je retrouve Léa et Jacqueline qui m'emmènent à l'auberge. Je largue littéralement mes valises dans la chambre où on rencontre un Chinois et un Brésilien, et direction une pizzeria parce que mon estomac n'admet plus aucun délai. Pizza Capricciosa pour moi, aux aubergines pour Jacqueline et végétarienne pour Léa. Repues, les filles sont partantes pour une balade et nous voilà parties dans les rues, direction le Colisée, qui est, comme il y a 11 ans, toujours partiellement en travaux. Rome est magnifique la nuit aussi, on passe par le forum romain, la piazza Venezia et son palais gigantesque. On remonte par une petite rue, et là l'appel de la glace se fait le plus fort. Triple parfum, bacio (chocolat-noisettes), stracciatella et melon. On ressort et deux minutes plus tard, il se met à grêler (je déconne pas), du coup on finit nos glaces sous le porche d'un hôtel sous le regard attendri du voiturier. Les filles me racontent leur séjour, elles ont arpenté tout Rome du Vatican à la piazza Navona, du Colisée au mont Palatin, etc, etc, et on finit par rentrer à l'auberge, car demain on se lève toutes très tôt. Je tiens à préciser que si le prix du train m'a laissée pantoise (Paris est battu, est-ce possible ?), en revanche, nos pizzas (pizze pour les puristes) et nos glaces étaient très bon marché.

Grande conversation avec le Brésilien qui a désormais ajouté Prague à la liste des villes européennes qu'il doit visiter avant de rentrer au Brésil et je finis par me coucher. Pour découvrir qu'il n'y a pas de barrière à mon lit (je suis en haut) et que vu qu'il est juste à côté d'un renfoncement, si je bouge trop, je fais une chute de deux mètres de haut. Bref, nuit assez mouvementée, j'ai dû me réveiller en gros toutes les demi-heures. Finalement, le Chinois se lève, je décide donc de faire pareil, j'avoue que je squeeze la douche parce que l'odeur et la température des sanitaires communs me découragent, j'ai un paquet de lingettes qui fera l'affaire, je rassemble mes affaires et je rejoins Léa et Jacqueline dans le hall. Direction la gare pour prendre le train (le bon, cette fois), on arrive à l'aéroport et je dis au revoir à mes deux bichettes qui vont au terminal 2 tandis que pour moi, c'est le 3.

J'ai deux heures d'avance, ce qui pour un vol à destination des Etats-Unis n'est rien du tout, surtout en Italie où tout prend un peu de temps... Pour vous dire, je ne resterai finalement en salle d'embarquement que 20 petites minutes, le temps de batailler pour tenter de me connecter au wifi. J'enregistre ma valoche, je passe les contrôles (spécifiques pour les vols à destination des Etats-Unis et d'Israël), un peu plus tatillons que d'habitude mais avec un sourire tout italien. Le mec qui checke semble beaucoup apprécier la grenouille avec une couronne qui pend de mon sac. Bref, passage des contrôles de sécurité, vérification des passeports, une fois, deux fois, vingt minutes en salle d'embarquement à batailler avec un wifi bof bof, et après un énième checkage de passeport, on monte à bord du bus qui nous conduit à l'avion. Je suis côté allée, ce qui est un peu moins cool pour dormir, mais la dame à côté de moi, une Américaine née en Californie mais vivant à New York depuis 25 ans est très gentille et me donne de bons conseils pour visiter. Premier snack, petits gressini comme hier, puis repas, lasagnes aux légumes, l'avantage de voler avec Alitalia, c'est que la bouffe est plutôt bonne. Niveau films c'est pas trop mal, je regarde pour la sans doute 15ème fois Black Swan (en anglais, of course), puis une comédie française devant laquelle je m'endors (deux bonnes heures), et là un film italien avec le deuxième petit snack.

Je signale que j'ai enlevé mes pompes au bout d'une demi-heure de vol parce qu'elles n'avaient pas vraiment séché depuis hier soir, et c'était assez désagréable. Il m'aura fallu neuf heures de vol pour me rendre compte que je n'ai pas les deux mêmes chaussettes. VDM.

Il est actuellement 23h à New York, c'est-à-dire 5h du matin en France. J'ai donc atterri à l'aéroport JFK aux alentours de 14h, c'est-à-dire au moment même où New York était pris dans une tempête de neige. On a donc mis un peu de temps à débarquer de l'avion. Ensuite passage de contrôle des passeports. Les questions du mec se sont résumées à "Que venez-vous faire aux Etats-Unis ? Allez-vous seulement visiter New York ? Voyagez-vous avec de la famille ou des amis ? Avez-vous de la famille ou des amis à NY ?". Voilà. Prise des empreintes digitales, photo et tampon sur mon passeport, et c'est tout. Point d'horrible douane américaine, point d'interrogatoire interminable, même pas la moindre question sur mes visas russe ou chinois. Bref, easy. J'ai ensuite récupéré ma valise, j'ai retrouvé Michele (ma voisine d'avion), nous avons donné nos déclarations de douane à une gentille dame souriante et nous sommes sorties. Pendant ce temps, un couple de Chinois, visiblement très en colère, tapait un méga scandale. La femme hurlait en chinois sur une dame de la sécurité, pendant que son mari, en fauteuil roulant, tentait de taper le vigile noir d'1m90-110 kilos à première vue avec sa béquille. Ils sont fous les Chinois. J'ai retiré mes premiers dollars à un distributeur, et ensuite nous avons pris ensemble le Airtrain, le train qui relie l'aéroport à la ville de New York. Au moment de payer l'Aitrain (il se paie en sortant), deux personnes nous informent que c'est gratuit aujourd'hui. Petit coup de bol. On demande au jeune homme de nous aider pour m'acheter une carte de métro pour la semaine. Il me demande d'où je viens, "I am from France", "T'as pas l'accent français toi dis donc !", me répond-il dans la langue de Molière. Il s'agissait d'un jeune Sénégalais qui avait passé quelques années à Houilles, en banlieue parisienne. Le monde est finalement minuscule. Il me dit d'ailleurs que la première fois qu'il est allé en France, c'était en 1991, soit l'année de ma naissance pour ceux qui l'ignoreraient. Bref, charmant accueil dans ma langue maternelle. Je prends le métro avec Michele et c'est finalement chez elle que j'ai fini l'après-midi, dans son adorable petit appartement situé dans un quartier carrément canon de Brooklyn. Je voyais qu'elle culpabilisait de me laisser toute seule avec mes bagages dans la neige et donc elle m'a très gentiment proposé de venir me mettre à l'abri chez elle. Elle m'a dit qu'elle avait plein de jeunes neveux et nièces et qu'elle aimait bien l'idée que quelqu'un les aiderait lors de leurs voyages. Nous avons beaucoup discuté, sommes allées jeter un œil à la vue depuis Brooklyn Heights et avons finalement dégusté mon premier burger vraiment américain dans un adorable petit resto de Brooklyn. Elle m'a ensuite consciencieusement expliqué comment me rendre chez Daphné, l'amie de Léa qui m'héberge pour deux jours, sachant que ma Couchsurfeuse m'a plantée. Une vraie belle rencontre. Et là, la galère a commencé. J'ai eu la chance de prendre un express, et j'ai surtout eu de la chance que ledit express desserve ma station de métro, à savoir 145th Street. En gros, il y a deux types de métros à New York, le local, qui dessert toutes les stations, et le express qui n'en dessert que certaines. J'ai eu du pot. Surtout que je n'entendais absolument rien de ce que le chauffeur annonçait à cause d'un mec bourré qui vociférait depuis vingt bonnes minutes. Bref, je descends victorieusement à 145th Street. Sauf que là en fait, la maison de Daphné est encore méchamment loin, et donc une jeune fille qui a l'air de bien connaître le quartier, me conseille de prendre le bus Bx19 pour descendre à Broadway. Sauf que le bus vient de passer, que le prochain est dans un bon quart d'heure, qu'il fait -9°C (j'ai toujours pas compris comment on compte en Fahrenheit), qu'il y a un vent de taré et que les trottoirs sont couverts d'une bonne vingtaine de centimètres de neige. Bref, vingt minutes plus tard, complètement frigorifiée, mes mains ne répondant plus à l'appel, un monsieur me hisse ma valise dans le bus et je demande au chauffeur où je dois descendre. "Broadway, me répond-il". Ce nom mythique sonne pour moi comme l'espoir d'être bientôt arrivée. En effet, après quelques minutes de marche qui achèvent définitivement mes mains, j'arrive chez Daphné, dans son joli petit appartement où elle vit avec ses deux colocs, Diana et Nikita, toutes deux américaines.

Je disais donc, il y a une quantité de neige sur les trottoirs new-yorkais assez impressionnante, la moitié est fondue, l'autre moitié non, ce qui donne des méchantes flaques d'eau impossible à contourner et vous trempe les pieds jusqu'à vos sous-chaussettes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Sinon je tiens à souligner quelque chose. Ceux qui sont déjà allés aux Etats-Unis m'approuveront peut-être. Les gens sont incroyablement avenants, aimables et prêts à rendre service. Les personnes à qui j'ai demandé mon chemin ont pris le temps de m'expliquer tout en détail, le monsieur me voyant galérer avec ma grosse valise hier me l'a montée dans le bus, le chauffeur n'a pas eu l'air exaspéré que je lui demande où je devais descendre. Les Américains, en tout cas les New Yorkais, semblent avoir un contact incroyablement facile, sachant que je tapais la discute au bout de deux minutes avec la dame qui attendait le bus avec moi. Ils sont ouverts, on n'a pas l'impression de faire chier en demandant de l'aide, et surtout, évidemment, la grosse différence avec la plupart des pays dans lesquels j'ai voyagé jusqu'à présent, c'est qu'ici, je parle la langue. Même si je ne suis pas bilingue, loin de là, je parle suffisamment anglais pour demander tout ce que je veux, pour papoter d'à peu près tout et n'importe quoi avec quelqu'un, ce qui n'est le cas dans aucune autre langue. Et surtout, l'accent américain est définitivement mille fois plus simple à comprendre que les divers accents britanniques et autres, où je me demande parfois s'ils parlent vraiment anglais. Ça fait donc évidemment une différence majeure avec la Russie ou la Chine par exemple, où la barrière de la langue était énorme, voire infranchissable en Chine.

Bref, pour finir, il est actuellement 5h30 du matin à New York, et bon dieu mais qu'est-ce que je fous réveillée à cette heure-là, et bien je suis quelque peu victime du décalage horaire et je me suis réveillée à 4h30 dans une forme olympique après m'être couchée à minuit et avoir dormi deux heures en plus de 24 heures. Blague.