Jeudi 28 avril 2016
Nouveau
voyage, nouveau journal, vous commencez à avoir l’habitude. Court séjour de 4
jours dans le sud de l’Espagne, en Andalousie et à Séville plus précisément. Ce
voyage sera l’occasion pour Nicolas et moi de fêter nos 3 ans de relation. Mais
oui, souvenez-vous, il y a trois ans Pékin et la Grande Muraille de Chine.
Bref, nous bouclons nos bagages et quittons notre appartement parisien. Ayant
étudié les 1 001 façons de se rendre à l’aéroport d’Orly, j’ai évidemment
retenu la moins onéreuse. Trois métros plus la quasi totalité de la ligne de
tramway depuis Villejuif. Pour moi c’est gratuit, vacances scolaires et carte
Imagine’R dézonée oblige, pour Nicolas, c’est 3,60 euros, on est loin des 7 ou
8 euros de l’Orlyval et des 10 euros pour aller à Roissy. Un bon plan pour les
Parisiens fauchés qui seraient amenés à se rendre à Orly ;)
Bref,
nous arrivons, et c’est pour moi l’occasion de pousser un mini-coup de gueule.
Ce n’est pas souvent mais devant tant d’imbécillité, je me dois a minima de la
signaler. Nous arrivons donc à Orly, là deux espèces de vigiles nous attendent,
et nous demandent d’ouvrir nos sacs. On passera sur le fait que je suis obligée
de répéter trois fois bonjour avant qu’il ne me réponde… Et on insistera sur le
fait qu’ils « fouillent les sacs » (ou plus exactement jettent un
coup d’œil dans ton sac à mains), par contre on trimballe notre valise au bout
du bras mais jamais on ne nous la fera ouvrir. Alors très sincèrement, l’état
d’urgence, laissez-moi rigoler. Dois-je également signaler qu’on ne nous
demande pas nos papiers d’identité, jusqu’au dernier moment, où juste avant
d’embarquer, on nous demande de les sortir avec notre carte d’embarquement et
le gars y jette un regard archi-furtif en scannant notre papelard. En un mot,
tout ceci n’est qu’une vaste plaisanterie qui pourrait être drôle si leurs
approximations n’avaient pas fait 130 victimes le soir du 13 novembre. Je
referme la parenthèse.
J’en
ouvre une nouvelle pour un autre mini-coup de gueule et après, promis j’arrête
de râler. Nous voyageons avec Transavia, compagnie low-cost d’origine
hollandaise, que j’avais déjà pris plusieurs fois pour faire Prague-Paris et inversement.
Jusqu’à présent, cette compagnie m’avait semblé tout à fait correcte. Sauf que
là, est-ce à cause de la grève des contrôleurs aériens, je ne sais pas,
toujours est-il que leur organisation est navrante. Nous avons droit avec notre
billet à un bagage en cabine, je me suis donc décarcassée pour trouver une
valise adéquate, limiter les vêtements que j’emmenais, trouver des formats
voyage pour tous mes cosmétiques, et aller acheter des sachets de congélation
pour les transporter. Et c’est alors qu’on m’annonce que le vol est plein et
qu’il va falloir mettre ma valise (ainsi que celle d’une bonne trentaine de
passagers) dans la soute. Horreur, malheur. Je suis déjà passablement agacée de
m’être enquiquinée à tout trouver en mini-format, agacement qui atteindra son
maximum lorsque je me rendrais compte que les coffres à bagages sont vides et
qu’il était totalement inutile de nous séparer de nos bagages. Plutôt que de
taper un scandale devant tout le monde, je me défoule sur Twitter, où la
community manager de Transavia me répond que cela arrive en cas de vol
surchargé et quand je lui envoie une photo des coffres à bagages vides en lui
demandant si elle appelle ça un coffre surchargé, elle est obligée de s’excuser
platement en me disant qu’elle fait remonter l’information pour que cela ne se
reproduise plus. Le vol se déroule sans autre encombre, à part un mini-retard
d’un quart d’heure dû évidemment à la grève et nous atterrissons à Séville sous
le soleil et un thermomètre qui affiche un agréable 24°C. Je laisse tomber le
Perfecto et le gilet, on récupère notre malheureuse valise, et on sort de
l’aéroport.
Je
me dois d’apporter une petite précision concernant notre hébergement. C’est la
première fois que j’utilise AirBnB pendant un de mes voyages. J’ai sélectionné
un petit studio sur le site, échangé plusieurs mails avec une femme absolument
charmante, tout est organisé et son mari doit venir nous chercher en voiture à
l’aéroport pour nous déposer à l’appartement. En effet, deux minutes plus tard
Jorge arrive au volant de sa Citroën, avec un petit garçon d’environ 9 ans
(Marco) à l’arrière. Nous montons à bord, Jorge porte la barbe bien fournie et
des tatouages de barbelés sur les avant-bras, il écoute une sorte de pop serbe
que son fils chantonne à côté de moi, il est super sympa et parle un anglais un
peu hésitant mais tout à fait compréhensible. Il nous explique toutes sortes de
choses sur Séville, et après une conduite un peu musclée, nous arrivons à
l’appartement, qui n’est pas exactement dans le centre touristique mais dans un
quartier un peu plus authentique. Nous faisons le tour du patio (on se croirait
dans un film d’Almodovar), pour grimper au premier étage. L’appartement est
adorable, exactement comme sur les photos, Jorge nous donne le mot de passe du
wifi et nous explique toutes sortes de choses sur la carte. Pour notre première
soirée, nous décidons de suivre ses conseils et allons dîner du côté de la
place Almeida de Hercules, la place avec les fameuses colonnes, vaste, aérée, très agréable. On dîne dans un
bar à tapas appelé Duo Tapas, c’est super bon, pas très cher et incroyablement
bien présenté. Tortilles frites aux petites crevettes (que j’ai laissé à Nico
mais j’ai quand même goûté et ça aurait pu passer), croquettes de poulet,
aubergines frites, patatas bravas et viande de porc avec un oignon rouge dont
j’aurais pu me faire exploser la panse tellement c’était bon. Le tout arrosé
d’une bière pour Nico et d’un « zumo de mélocoton » pour moi.
Kesako ? C’est tout simplement un jus de pêche-abricot. Petite dédicace à
mes parents qui m’ont emmenée tant d’années en Espagne, sur la Costa Brava, où
j’ai dû boire des litres et des litres de jus d’abricot tant et si bien que
près de quinze ans après, je me souviens encore du mot.
Petit topo sur la
langue tant qu’on y est. Si l’espagnol fait généralement moins se dresser les
cheveux des Français sur leur tête que le tchèque ou le polonais, pour moi il
est quasi tout aussi inconnu car je n’ai jamais eu la moindre minute de cours
d’espagnol de ma vie. Tout ce que je connais en espagnol vient de mes vacances
de gosse, de quelques films et chansons et de ce que l’on peut connaître de
manière générale d’une langue. Autrement dit pas grand-chose. Evidemment,
l’espagnol, pour un francophone, c’est 1 000 fois plus facile que le tchèque ou
le polonais, on est d’accord. On comprend sans effort environ 70% de ce qui est
écrit, l’italien m’aide pour un 15% supplémentaire, toujours est-il que quand
je demande à une serveuse si on peut juste prendre un verre et que j’enchaîne
sur la commande l’air de rien, je ne suis quand même pas mécontente de moi. Je
précise aussi que l’espagnol n’est pas ma langue préférée, désolée, d’où le
fait que je n’ai jamais cherché à l’apprendre, mais il faudra un jour que je
m’y mette, puisqu’elle ouvre les portes de l’Espagne mais aussi de la quasi
totalité de l’Amérique centrale et du sud. (Je sais, exception faite du Brésil,
c’est pour ça que je disais quasi).
Nous voilà donc attablés dans notre resto à
tapas, on a essayé de respecter les horaires d’ici, il est donc un bon 22h
quand on sort de table, mais je crois qu’on est encore un peu en avance. On
marche dans les rues, on arrive jusqu’au monument moderne en forme de
champignon, on tourne un peu, l’ambiance de Séville est très particulière.
Beaucoup de monde dans les rues et aux terrasses. Finalement, on rentre
complètement claqués et gros dodo.
PS :
J’ai oublié de le signaler mais l’appartement a, je pense, le pire vis-à-vis au
monde. En tendant bien le bras, je pourrais serrer la paluche du voisin d’en
face. Qui chantait en calbut en se faisant à bouffer. J’adore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire