Mea culpa, je n'avais jamais visité les châteaux de la Loire, étrange me direz-vous, c'est pas si loin. Deux heures et demi par l'autoroute, départ de bonne heure pour échapper au périph' en mode heure de pointe, et nous voilà à Chenonceaux !
Fréquemment appelé "le château des Dames", il était celui que je voulais visiter en priorité. Impossible de le confondre avec un autre, il est le seul construit littéralement sur une rivière (le Cher, et non la Loire !), et sa silhouette est connue dans le monde entier. Pas mal de touristes d'ailleurs pour un mois de janvier, et une météo plutôt frisquette. Un car de Brésiliens et un autre de Japonais. Chenonceau a été construit par Katherine Briçonnet en 1519, puis offert en cadeau par le roi Henri II à sa favorite et grand amour de sa vie, Diane de Poitiers. La belle Diane embellit le château, et fait construire ce qui n'est alors qu'un pont sur le Cher. A la mort du roi (mais si, vous savez, ce stupide éclat de lance dans l’œil), la reine Catherine de Médicis exige que la favorite lui restitue Chenonceau et lui donne en échange le château de Chaumont-sur-Loire. Transaction uniquement symbolique puisque sur le plan foncier, Chaumont-sur-Loire a plus de valeur que Chenonceau. Inspirée sans doute par le Ponte Vecchio de sa ville d'origine (Florence), la reine fait construire les grandes galeries sur le pont déjà existant. Le château a alors son aspect actuel.
A la mort du roi Henri III (assassiné), Louise de Lorraine, sa veuve, se retire à Chenonceau dans le plus total recueillement. Sa chambre est peinte en noire, avec toutes sortes d'éléments de décoration lugubres et morbides : larmes, ossements, etc. Située au deuxième étage du château, elle est restée telle quelle et honnêtement, elle fait froid dans le dos.
Le château traverse les siècles, arrive la Révolution française et son lot de destructions. Heureusement, le château étant également l'un des seuls ponts sur le Cher, son aspect pratique le sauve de la démolition.
Pendant la Première Guerre Mondiale, le château est transformé en hôpital militaire, et les malades sont installés dans les galeries de Diane et de Catherine de Médicis. On a d'ailleurs visité dans un des bâtiments la reconstitution de cet hôpital militaire.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, le château marque la ligne de démarcation. Un côté est en zone libre, l'autre en zone occupée. Le conservateur de l'époque parvient d'ailleurs à faire passer clandestinement quelques résistants à travers le château.
Jolie visite, cheminée allumée au rez-de-chaussée car il fait vraiment pas chaud. Le château est aujourd'hui une propriété privée, et vous devrez vous acquitter d'une dizaine d'euros pour le visiter. En revanche, le parking est gratuit.
Petite précision orthographique : Il faut distinguer Chenonceaux (le village) et Chenonceau (le château). Le château de Chenonceau est donc situé dans le village de Chenonceaux. ;)
Pause au McDo (que nous avons eu un peu de mal à trouver malgré le GPS), puis cap sur Amboise, pour visiter cette fois le château royal.
Ou plutôt ce qu'il en reste. En effet, château royal de grande importance au XVIè siècle, Amboise a été en majeure partie détruit au début du XIXè siècle, à l'époque, on n'y voyait là qu'une bonne réserve de pierres ! La visite du château d'Amboise ne prend donc pas beaucoup de temps, nous avons donc décidé de faire une visite guidée pour le rendre un peu plus attractif. Guide très sympa, anecdotes sur le château et sur l'histoire de France. C'est effectivement à Amboise que Charles VIII est né et mort, d'une de ces morts stupides dont l'histoire a le secret. En effet, il s'est tout bonnement cogné la tête sur le linteau de la galerie. Quelques heures plus tard, il décède. Aujourd'hui, on parlerait de traumatisme crânien. Le plus cocasse de l'histoire, c'est que Charles VIII ne mesurait que 1m58... La question est donc : mais bon sang, comment a-t-il fait son compte ?
En 1515, lorsqu'il monte sur le trône, François Ier invite à Amboise Léonard de Vinci et l'installe au Clos Lucé, à proximité du roi. C'est ici que le grand Léonard s'éteint en 1519, et selon son souhait, est inhumé dans la collégiale du château d'Amboise (qui n'existe plus aujourd'hui). Ses ossements sont soustraits aux nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale et reposent aujourd'hui dans la chapelle du château.
Visite intéressante de ce qu'il reste du château (1/5 seulement...) et la guide nous indique ensuite le meilleur emplacement pour prendre une photo d'ensemble du château. A savoir, l'île située en face, au niveau des peupliers. C'est paraît-il l'emplacement préféré des Japonais, et quand on connaît leur amour de la photo... On a testé, on confirme !
Petite balade dans Amboise, mais bon vu la taille de la ville, c'est vite plié, et petit thé pour se réchauffer. On met ensuite le cap sur notre hébergement de ce soir. D'habitude, on va au moins cher, quitte à ce que ce soit parfois un peu spartiate mais là, on s'est accordé un hébergement plus confortable, plus original et surtout plus romantique. Nuit dans une yourte ! On arrive dans le petit village de Chançay (merci le GPS...), où Cathy et Jean-Pierre tiennent ces chambres d'hôtes sous forme de yourtes. Deux yourtes sont donc installées dans leur jardin. Ils nous ont préparé la plus petite (mais aussi la plus jolie selon nous !). Atmosphère très apaisante, déco géniale, on est ravis ! Je précise que j'avais trouvé cet hébergement via un site de tourisme dans la région, et j'avais craqué en voyant les photos. Non seulement, les photos ne mentaient pas, mais ce qu'elles ne disaient pas, c'est que l'accueil est très gentil. Le soir, on va dîner à Tours (à une vingtaine de kilomètres), dans un petit resto situé dans le vieux Tours. Le resto s'appelle "La cave se rebiffe" (mon Patrick, tu noteras le jeu de mots cinématographique). Bonne petite cuisine et accueil là encore adorable. La gentillesse serait-elle une spécialité du Val de Loire ?
La visite insolite nous a donc ouvert des endroits inaccessibles autrement, a duré deux heures et demi, était passionnante et dispensée par une guide adorable, néanmoins les finances de l'Etat français ne permettant d'allumer que deux des cheminées du truc, ça a aussi été le meilleur moyen de nous congeler définitivement.
En reprenant la route, Nico se souvient du conseil de la guide selon lequel "faites attention en conduisant, il y a beaucoup de sangliers dans le parc". Alors que je balaie cette mise en garde d'un "mais t'inquiète, les sangliers c'est la nuit, le jour ils se cachent", un beau spécimen décide de se jeter sous nos roues, et un coup de frein réactif de Nico ponctué d'un beuglement de ma part nous sauve de la collision. Ça s'appelle perdre une occasion de se taire !
Une des curiosités de Chambord est bien sûr son escalier à double révolution, dans lequel deux personnes peuvent monter et descendre sans jamais se croiser, mais en s'apercevant néanmoins à travers les ouvertures. Cependant, il était en travaux, donc perdait quelque peu de son intérêt.
Pour terminer, second McDo du séjour (le GPS nous a encore une fois baladés, nous annonçant "vous êtes arrivés à destination" au beau milieu de nulle part. Décidément, il est fâché avec les Big Macs.
Un weekend merveilleux ! A refaire autant que possible <3 !!
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