mercredi 31 décembre 2014

Vilnius Bonus !

Je suis partie quelques jours en Lituanie chez une amie rencontrée à Prague. L'occasion pour moi de découvrir ce petit pays balte souvent méconnu mais qui ne manque pas de charme ! 

Samedi 27 décembre 2014

L'année 2014 touche à sa fin mais avant, un petit séjour en Lituanie, à Vilnius, chez ma copine Julija, rencontrée à Prague. Il est actuellement 7h53 du matin, je suis en salle d'embarquement à l'aéroport de Prague. Mon vol est prévu à 9h00, j'ai une escale à Varsovie et ensuite, Vilnius ! Une heure de décalage horaire à signaler, j'arriverai normalement là-bas sur les coups de 13h15 heure locale. J'ai dormi quelque chose comme quatre heures, le thermomètre annonce -12°C température locale, ça pique. Je suis habillée comme un Inuit, doudoune en plumes, écharpe, gants, chapka et bottes fourrées. Je déconne pas. Ma valise a eu du mal à fermer parce que les gros pulls, bah ça prend de la place. Vous allez me dire mais bon sang Laurianne, tu aimes te peler le c** ou comment ça se passe ? Oui je sais, je suis hyper frileuse, je considère qu'il fait froid en dessous de 25°C mais je trouve toujours le moyen de partir en vacances dans des contrées bien gelées, en hiver de préférence sinon c'est pas marrant. Promis, cet été, un peu de soleil est au programme !

Revenons-en à la Lituanie, et à ma copine Julija. La Lituanie sera mon premier pays balte, vous savez ces trois petits pays qui bordent la mer Baltique : Estonie, Lettonie, Lituanie. J'avais initialement plutôt l'idée d'y partir quelque chose comme trois semaines en été et de faire les trois à la suite mais ma rencontre avec Julija a changé la donne. Julija est une adorable Lituanienne, ses parents sont russes mais elle est née et a toujours vécu à Vilnius, sauf depuis maintenant trois ans où elle a décidé de faire ses études (de droit) à Lancaster en Angleterre. Elle est actuellement chez ses parents pour les fêtes de fin d'année mais a très gentiment accepté que je vienne squatter quelques jours pour découvrir sa ville. Ses parents sont donc russes mais vivant en Lituanie depuis je crois toujours, Julija parle russe avec eux même si elle m'a dit ne pas être capable de lire et d'écrire en cyrillique, elle écrit donc le russe en alphabet latin (étrange pour moi et surtout pour Lisa, mais c'est comme ça). Etant née et ayant toujours vécu en Lituanie, Julija considère davantage le lituanien comme sa première langue. Rajoutez à ça qu'elle parle un anglais impeccable et vous comprendrez que je vais complexer. J'ai acheté un petit guide de lituanien même si je doute que ce soit très utile puisque Julija sera la plupart du temps avec moi, j'ai jeté un œil et j'ai failli pleurer. Ça ne ressemble pour ainsi dire à rien de connu, ni au russe, ni au tchèque, ni à que dalle, donc heureusement qu'elle est avec moi sinon on aurait eu de grands moments (ceci dit, je me ferai peut-être quelques balades en solo, je vous raconterai...). En lituanien, la plupart des mots finissent en -as mais je ne sais toujours pas comment les prononcer exactement, donc ça ne m'avance pas des masses.

J'ai donc atterri tout à l'heure à Varsovie, dans un paysage tout blanc et enneigé. J'avais officiellement quarante minutes entre mon atterrissage et mon embarquement pour Vilnius. Rien de trop mais vu que le second embarquement a été un chouïa en retard, ça a été tranquille. Les avions sont minuscules, en même temps on n'est pas très nombreux. Tiens, il y a une fille avec le même gilet Marks&Spencer que moi. Bref, on s'en fout. Je suis donc actuellement dans l'avion pour Vilnius, il continue de neiger dehors et mon iPhone annonce -9°C en Lituanie. Enjoy.

[...] Je suis donc arrivée ce midi vers 13h15 à Vilnius, l'aéroport est tout petit, du coup j'ai récupéré ma valise très rapidement et Julija m'attendait avec son papa. C'est donc en voiture que nous avons fait notre première visite de la ville, son papa tenant très gentiment à me montrer les meilleurs endroits et les plus jolies choses de la ville. On a ensuite mis le cap sur la maison de Julija, un peu plus excentrée, dans un mignon petit quartier résidentiel pas loin de la forêt. Julija me fait visiter sa maison, et quand elle ouvre la porte du cellier, je souris, attendrie. Des montagnes de conserves maison, des gros cornichons dans la saumure, des tomates, etc, bref la tradition russe dans toute sa splendeur. C'est ce qui m'avait manqué durant mon voyage en Russie, partager un peu le quotidien d'une famille, pour voir la vie de tous les jours et pas seulement les trucs destinés aux touristes. Je me rattrape donc avec Julija. Sa maman nous sert à manger, une salade de légumes (après une semaine de resto à Prague, c'est une bénédiction, et je n'aurais jamais cru dire ça). Je n'ai jamais autant apprécié une salade de ma vie. Il faut aussi dire que depuis ce matin j'ai deux gaufrettes au chocolat dans le coco, et que ça commence à pas suffire. Sa maman nous sert ensuite une cuisse de poulet et pour le dessert, un délicieux gâteau aux pommes et au tvarog (sorte de fromage blanc russe, vite fait comparable à de la ricotta), le tout arrosé de thé et vous n'imaginez pas à quel point ça passe bien. Rassasiées, on se risque à remettre le nez dehors et son papa nous reconduit au centre ville toujours en voiture (le pauvre, ça m'embête un peu qu'il soit obligé de faire le chauffeur...). On se balade donc dans le centre ville de Vilnius, l'opéra, le beffroi, des églises en tous genres (catholiques, orthodoxes, etc, etc). A Vilnius, toutes les religions sont représentées, ce qui donne à la ville un visage assez unique. Marché de Noël sur la place, on remonte différentes rues toutes bordées de jolis bâtiments et Julija fait la guide. Bon évidemment, ici comme à Prague, il fait très vite nuit. Le problème c'est que la température chute encore plus. Mes pieds finissent par demander grâce et on se pose dans Coffee Inn, l'équivalent local de Starbucks (qui n'existe pas en Lituanie). Un chai tea latte plus tard (Laska, dédicace), on repart. Vilnius est une jolie capitale à taille humaine. On traverse le "pont vert" comme ils l'appellent ici et Julija m'explique la controverse qui est apparue sur les statues qui ornent le pont. Elles datent de l'époque soviétique et chantaient à l'époque les louanges de l'Union soviétique. Du coup, ça plaît pas à tout le monde qu'elles aient été installées là alors que la Lituanie est désormais un Etat indépendant. Du coup, ça bataille pour savoir si on les vire ou pas. Bon, pour l'instant elles y sont encore, les partisans de les laisser arguant (à juste titre selon moi), que la période soviétique, même si elle fût parfois terrible, fait partie de l'histoire de la Lituanie, et que ça ne sert à rien de le nier. On prend le bus, après que j'ai acheté une carte de transport pour trois jours (à deux euros le truc, ça aurait été dommage de frauder). Le papa de Julija vient nous chercher à l'arrêt de bus à pied, parce que le chemin pour rentrer est à travers la forêt et que c'est dangereux selon eux (même s'il ne s'est jamais rien passé). Une petite marche en forêt par - 10°C, rien de mieux pour vous ouvrir l'appétit, tant et si bien que quand nous arrivons et que Valentina (la maman de Julija), pose devant nous une assiette de gros blinis fourrés au tvarog avec de la smetana et de la confiture d'abricots, inutile de vous dire que je ne me le fais pas dire deux fois. Gros papotage avec Julija, et là je vais aller me coucher parce qu'il est déjà 23h15 ici, que depuis 5h du mat' heure de Prague, ça commence à tirer un peu. Spokoyné nochi !

PS : On pense parfois qu'il faut aller au bout du monde pour être dépaysé. Je peux vous dire que quand j'ai vu Julija dire bonjour à ses copines d'un petit bisou sur la bouche, je me suis pris un bon petit choc culturel. Je lui ai demandé si c'était courant ici et la réponse est oui (serait-ce le fameux baiser à la russe ?). Et nous qui pensions être les rois du "French kiss"... ;)

Dimanche 28 décembre 2014

Avant de vous raconter la journée d'aujourd'hui, je me suis aperçu que j'avais oublié de vous parler de deux choses importantes.

Premièrement : le paysage. On ne peut pas vraiment dire que le paysage soit enneigé, certes c'est plutôt blanc mais il n'y a pas non plus trente centimètres de neige pour faire un bonhomme. Je dirais plutôt que le paysage est glacé. Tout est blanc, ce n'est pas très épais, par contre, c'est dur. Pour vous donner un exemple, si vous marchez sur l'herbe, elle craque sous vos pieds. Quand à la rivière, flottent à sa surface des morceaux de glace qui vous donnent une idée du temps.

Deuxièmement : la monnaie. La Lituanie a pour quelques jours encore sa monnaie nationale, le lita lituanien. Quand je dis quelques jours, c'est vraiment quelques jours, puisque le 1er janvier 2015, c'est-à-dire jeudi, la Lituanie adoptera l'euro. C'est loin de faire l'unanimité ici et les gens sont plutôt inquiets de la hausse des prix que l'euro va engendrer. Je vais donc connaître les derniers litas de l'histoire. A ce propos, actuellement 1 euro = environ 4 litas. Les billets et les pièces sont tous différents et vraiment très jolis. Dommage que ce soit bientôt remplacé par les mochetés de petites coupures en euros...

Ce matin, la maman de Julija nous a préparé des blinis fourrés à la banane pour le petit déjeuner, accompagnés de smetana et de la fameuse confiture d'abricots (exquise, soit dit en passant). Après ça, direction le centre de Vilnius pour la tournée des églises. Mais avant ça, on est passé chercher la grand-mère maternelle de Julija pour la déposer chez une de ses amies. En moins de deux heures et demi, nous avions visité cinq églises, orthodoxes et catholiques confondues. J'ai surpris Julija en me couvrant d'emblée la tête avant de rentrer dans l'église et en faisant le signe de croix orthodoxe dans le bon sens (c'est-à-dire le sens inverse des catholiques). Eglise russe avec quelques personnes, messe orthodoxe toujours aussi émouvante, c'est officiel la Russie me manque même si je la retrouve pas mal ici, notamment grâce aux parents de Julija. Ensuite, église catholique superbe, intérieur baroque réalisé par des artistes italiens, messe en polonais et église bondée évidemment, on parle des Polonais hein. Cap ensuite sur une autre église et pour finir deux églises catholiques côte à côte l'entrée de la deuxième accueillant actuellement un enclos avec un âne et trois brebis (pas égarées). Les parents de Julija ont ensuite gentiment proposé de nous emmener à Trakai, une autre petite ville à 30 kilomètres de Vilnius. Elle est connue pour avoir été à une époque la capitale du grand-duché de Lituanie, elle attire aujourd'hui un grand nombre de touristes grâce à son château, son lac et ses innombrables petites isbas (maisons en bois colorées). Ni une ni deux, nous voilà sur la route direction Trakai. Effectivement, ça valait le coup d'être vu ! Je craque complètement devant les maisons en bois, le lac est magnifique, avec le château en arrière plan et ma joie atteint son comble quand je m'aperçois que le lac est gelé et qu'on peut marcher dessus. (Bon ok, je suis pas allée bien loin parce qu'on n'était pas non plus sûres de la solidité de la glace mais j'ai quand même fait quelques pas à la surface du lac et je me suis prise pour Jésus Christ l'espace de cinq minutes). A côté de moi, une jeune femme chaussait déjà ses patins. J'ai trouvé de jolies cartes postales et des timbres, donc surveillez vos boîtes aux lettres ! On prend ensuite la direction du château, l'entrée ne coûte même pas trois euros et l'exposition est vraiment riche et intéressante. Beaucoup de pièces d'orfèvrerie lituaniennes et russes, des sceaux, des pipes, des coffrets à bijoux, etc. L'expo est vraiment bien faite et toutes les informations sont traduites en anglais, ce qui est très appréciable, le lituanien atteignant des sommets d'incompréhension. Dans la cour du château, il y a une petite scène avec des enfants qui chantent, et des parents admiratifs qui regardent. Après la visite du château, on rejoint les parents de Julija, et ils nous arrêtent devant un resto le temps d'aller récupérer les kibinai. Ce que j'ai oublié de préciser à propos de Trakai est que cette ville compte une des dernières communautés karaïtes de Lituanie. Karaïtes, kesako ? Ok, je dois avouer que je n'en savais rien non plus, mea culpa. Les karaïtes sont une communauté juive, opposée au judaïsme rabbinique car ils fondent leur religion seulement sur la Bible hébraïque (écrite, l'Ancien Testament quoi) et non sur la Loi orale. Il s'agit d'une minorité turque originaire de Crimée qui fut amenée en Lituanie au début du XVè siècle pour servir de garde rapprochée à Vytautas le Grand (grand-duc de Lituanie). Bref, tout ça pour dire que non seulement nous avons pu admirer quelques costumes karaïtes traditionnels dans le château mais surtout que les kibinai sont une spécialité karaïte. C'est une sorte de chausson de pâte brisée fourrée d'une farce faite de viande et d'herbes aromatiques. Je commençais à crever la dalle, j'avais froid aux mains, donc inutile de vous dire que le kibinai est arrivé comme la manne dans le désert et qu'il n'a pas fait long feu.
Après ça, on est allés récupérer la grand-mère de Julija pour la ramener chez elle, et on s'est ensuite dirigés vers un immense centre commercial. Le truc s'appelle Akropolis, c'est immense et rempli de magasins. Session shopping puisque Julija veut trouver un cadeau pour son neveu et son beau-frère et je dois acheter des chaussettes chaudes parce que mes pieds kiffent pas le climat lituanien. On reste un bon moment dans le centre commercial, on se balade, et on finit par s'attabler dans un genre de cafétéria self-service. Galette de pommes de terre, kacha arrosée de champignons à la crème, escalope de porc et gros cornichon russe, le tout arrosé de kéfir (il y avait longtemps), Julija est impressionnée. Pour ceux qui auraient raté à la fois les chroniques russes et mes aventures polonaises, le kéfir est un genre de lait fermenté un peu aigre, que j'ai appris à aimer même si ma première expérience n'avait pas été des plus convaincantes. Maintenant, ça me manquerait presque. Après ça, on a fini notre session shopping, le petit neveu de Julija aura donc une tortue ninja et des Kinder surprise, j'ai trouvé mes chaussettes, donc direction la maison en bus. Nous sommes actuellement attablées devant une tasse de thé et je viens d'engloutir un surelis, une sorte de friandise faite de tvarog entouré de chocolat et parfumé à la vanille. Typiquement lituanien d'après Julija. La journée a donc été une fois de plus bien remplie, j'ai encore probablement oublié des choses qui me reviendront par la suite, je vais pas tarder à aller me pieuter parce que nous avons encore un bon programme demain et je ne veux pas manquer une miette de ce séjour lituanien ! Labanakt !

Lundi 29 décembre 2014

Ce matin, les parents de Julija étaient déjà partis travailler quand on s'est réveillées. Petit déjeuner à base de blinis et de thé, je m'acclimate plutôt bien. Direction ensuite un cordonnier où Julija dépose ses chaussures et direction ensuite le centre ville pour commence l'ascension de la Colline des Trois Croix, une colline de Vilnius où trônent effectivement trois croix blanches et qui offre une vue assez sympa sur la ville. La montée nous réchauffe car il fait encore une fois "freaking cold" comme dirait Julija, ce que je traduirais pas méchamment froid. A ce moment-là, il faisait encore un beau ciel bleu dégagé, ça s'est un peu couvert par la suite. En redescendant, on est allées visiter la cathédrale. Elle est spacieuse et plutôt claire à l'intérieur. Comme dans toutes les églises que nous avons visitées jusque là, elle est décorée d'une crèche et d'arbres de Noël. Comme on n'avait étonnamment pas si froid que ça (mes chaussettes d'hier sont vraiment pas mal) du coup on a entrepris de monter au château. On l'appelle parfois le château de Gediminas, du nom du grand-duc que l'on peut considérer comme le fondateur de Vilnius. On entreprend la montée, sauf que comme c'est quand même méchamment en pente et qu'il a pas mal neigé, c'est un chouïa glissant et un tantinet périlleux. On arrive néanmoins au sommet sans que je me ramasse une gamelle, ce qui relève proprement du miracle. (J'ai réussi à me ramasser de tout mon long il y a quelques années sur les marches devant l'opéra alors qu'il était tombé trois flocons). Bref, on arrive au château et on commence la visite, qui se situe dans l'unique tour encore debout. Là sont exposées principalement des armes médiévales (heaumes, boucliers, épées, etc) et des photos du château à différentes époques, selon ses différentes destructions et reconstructions. Après ça, et comme je suis quasi persuadée que je vais me ramasser si j'essaie de redescendre à pied, on emprunte le funiculaire. Une fois en bas, on décide d'aller prendre une boisson chaude bien méritée. Direction Coffee Inn une nouvelle fois, chai latte pour moi et café pour Julija. On rencontre alors deux touristes italiens à qui Julija donne les bonnes adresses de Vilnius. Après on remonte une rue et on visite les nombreuses églises qui la bordent. La première est une église ukrainienne, qui a sans doute été superbe à une époque, mais qui aujourd'hui est sérieusement endommagée et nécessiterait d'importants travaux. On continue par une église orthodoxe, la seule de Vilnius qui ait encore un couvent. Il fait déjà nuit, mais de nombreux petits cierges parfumés brûlent dans l'église. Elle est magnifique, l'intérieur est principalement vert. Il règne décidément dans les églises orthodoxes une ambiance inimitable qui me rend toujours "very emotional" comme dirait Julija. Il est normalement interdit de prendre des photos mais j'en vole une d'un présentoir à cierges (aucune idée de comment on peut appeler ce truc, Julija non plus, si quelqu'un sait, merci de nous le signaler, on se couchera moins bêtes). On finit par une autre, catholique cette fois, polonaise de surcroît et magnifique également. En sortant de l'église, on peut admirer la Porte de l'Aurore, seul vestige restant des cinq portes de l'enceinte qui entourait jadis la ville. On peut y admirer une superbe icône de la Vierge Marie, et on assiste au début d'une messe en lituanien. En ressortant, et comme on commence à avoir la dalle (surtout moi, inutile de le préciser), on décide d'aller tester le nouveau resto à la mode, Jurgis ir drakonas. En fait, ce resto est un genre de pizzeria mais il a été mis à la mode par Andrius Užkalnis, critique gastronomique lituanien plutôt influent. Ah bah on a vite compris que c'était à la mode, parce que c'était plein quand on est arrivé, heureusement on n'a pas attendu trop longtemps pour avoir une table, et c'était juste blindé quand on est ressorties, avec une file d'attente digne d'un premier jour de soldes. Les pizzas étaient bonnes mais rien d'extraordinaire mais l'endroit était sympa. On est ensuite allées regarder le conte de Noël qui est diffusé en ce moment sur les murs de la cathédrale, une histoire de renne à neuf bois un peu fantaisiste mais mignonne, le tout traduit par Julija parce que le lituanien, c'est pas encore ça (je sais pour l'instant dire bonjour et merci, même au revoir reste compliqué). Et ensuite, on a pris le bus pour aller rejoindre ses amis dans un resto style Courtepaille, mais c'était juste histoire de prendre un verre et de faire leur connaissance. Trois d'entre eux font leurs études à l'étranger, en Angleterre ou aux Pays-Bas, la dernière est restée à Vilnius et étudie l'architecture. Ils parlent un anglais tellement excellent que j'ai parfois du mal à suivre et que je complexe. Quoi qu'ils en soient, ils sont vraiment très cool. On rentre ensuite en taxi (pour deux euros, ça aurait été dommage) et nous sommes une fois de plus attablées devant une tasse de thé pour papoter.

Mardi 30 décembre 2014

Ce matin, direction en premier lieu le coiffeur parce que Julija a rendez-vous pour une coupe de cheveux et une épilation des sourcils. Son salon se trouve dans un complexe sportif, genre salle de sport et salon de beauté. Je patiente pendant qu'elle se fait couper les cheveux et ensuite, direction la tour de la télévision en bus. Bon, on a attendu le bus un bon moment (le bus n°7 à Vilnius, c'est la ligne 13 du métro parisien), tant et si bien que quand on est arrivées à la tour, mes doigts me faisaient cruellement souffrir. Bref, on monte dans la tour pour quelque chose comme 4 euros, et en haut (au 19ème étage), ils ont installé un genre de restaurant panoramique qui tourne sur lui-même. L'idée est plutôt sympa et faire un tour complet vous prendra 55 minutes. On commande une boisson traditionnelle lituanienne faite à base d'avoine, ça donne une sorte de boisson lactée avec un goût plutôt sympa mais le serveur a l'air proprement outré qu'on lui demande du sucre pour mettre dedans. Désolée gars. Bref, on se pose un moment, on admire la vue sur tout Vilnius enneigé, et ensuite on redescend visiter l'exposition. La tour de la télévision à Vilnius est tristement célèbre pour les événements qui s'y sont déroulés le 13 janvier 1991. Après que la Lituanie a déclaré son indépendance l'année précédente, le 11 janvier 1991 les Russes envoient les chars pour écraser les revendications d'indépendance. Ils se heurtent à une farouche résistance de la part des Lituaniens. Le 13 janvier, les Russes partent à l'assaut de la tour de la Télévision appuyés par des chars T-80. Les Lituaniens résistent. Les combats font 13 victimes, dont les noms figurent aujourd'hui sur une plaque commémorative devant la tour de la télévision. 12 hommes et une femme, Loreta Asanavičiuté (la rue adjacente porte aujourd'hui son nom). Toute la Lituanie porte le deuil des treize victimes. Les Russes occupent la tour et ses environs jusqu'à finalement être contraints de retirer leurs troupes. La Lituanie accède finalement à l'indépendance.
En ressortant de la tour, on met le cap sur la synagogue, mais elle est déjà fermée quand on arrive, on ne la voit donc que de l'extérieur. Avant la Seconde Guerre Mondiale, Vilnius comptait une centaine de synagogues. Il n'est reste plus qu'une aujourd'hui... En face de la synagogue a ouvert un café à chats, ce concept japonais lancé désormais un peu partout en Europe (j'avais testé celui de Prague avec Anna). Julija qui a une course à faire et qui se sent moyennement à l'aise entourée de matous, me laisse gagater le temps d'aller faire un petit tour chez Mango à la recherche d'un cadeau. Je m'installe donc devant une tasse de thé et un muffin. La jeune femme assise dans le canapé à côté de moi a un chat endormi sur ces genoux, et quand elle part, elle me donne la bête qui dort donc pendant quelque chose comme une heure et demi sur mes genoux. Mon bonheur est complet (il ne ronronne pas comme ma Biboune, mais c'est mieux que rien). Le chat s'appelle Milka m'informe le serveur, parce qu'il est noir et blanc. Après avoir bien gagaté, Julija revient et nous continuons notre promenade jusqu'au Parlement et à la bibliothèque nationale. Sur le chemin, on s'arrête pour manger un burger dans un petit resto tendance et très sympa. Le burger est absolument délicieux. Enfin, on rentre à la maison pour passer un peu de temps avec la maman de Julija. Je pars demain matin très tôt, mais le voyage va être un peu long vu que j'ai une escale de quatre heures à Varsovie, et que je ne serai à Prague qu'en début d'après-midi.

Mercredi 31 décembre 2014

Ce matin, debout à 4h du matin, le taxi commandée hier par Julija m'attend en bas de chez elle. C'est un taxi officiel, dûment réservé via une application, un truc sûr, où le chauffeur met le compteur et où il n'essaie pas de vous arnaquer. Oui parce que soyons francs, les chauffeurs de taxi lituaniens (et ils ne sont pas les seuls) sont d'après Julija assez prompts à essayer d'arnaquer les touristes. Du coup j'angoissais un peu, mais Julija m'a réservé le must du taxi lituanien et tout s'est bien passé. Ça m'a coûté 55 litas et en une vingtaine de minutes, j'étais à l'aéroport. J'ai décollé à 6h40 heure locale, pour arriver à Varsovie à 6h45 heure locale. Mon vol pour Prague était prévu à 11h en porte 30, je me pose donc dedans, et je m'assoupis allongée sur un banc comme une clocharde. Mea culpa mais j'étais crevée. Finalement mon vol a été déplacé en porte 43 et on a décollé à l'heure. On est arrivé à Prague à midi, j'ai rapidement récupéré ma valise et je suis rentrée me faire à manger parce que c'est pas les deux gaufrettes au chocolat et le verre d'eau de LOT (bande de rats) qui pouvaient me caler l'estomac. Ces quelques jours en Lituanie ont été vraiment parfaits, rien à redire, le plaisir de découvrir un nouveau pays, une nouvelle langue, une nouvelle ville, mêlée au plaisir de retrouver l'ambiance et la culture russes grâce à la famille de Julija. 2014 s'est terminé avec un magnifique voyage, j'espère que 2015 me réserve de toutes aussi belles expériences.








Julija, honey, thank you so much for these amazing days in your city and your country! You made this trip unforgettable! <3

Pour la première fois, je me suis essayée à vous faire une sorte de "vlog" de mon voyage, c'est-à-dire à filmer un petit peu ce que je faisais, des petits morceaux et j'espère réussir à en faire un petit film. Mais pour l'instant c'est pas gagné parce que je suis nulle en montage et je pense que ça va me prendre un peu de temps. Néanmoins, c'est en projet et vous serez bien sûr les premiers informés ! :)

Noël à Prague !

Mes parents et ma grand-mère sont venus me rendre visite à Prague pour Noël.
Réveillon en famille avec foie gras et gigot d'agneau en provenance directe de France ! <3

Veselé Vánoce ! :)





mardi 9 décembre 2014

Prosinec v Praze ! (Décembre à Prague)

Déjà le mois de décembre... Ça fait maintenant près de trois mois et demi que je vis à Prague. Le marché de Noël a été installé sur la place de la Vieille-Ville (et sur toutes les autres places d'ailleurs...), j'ai en revanche raté l'illumination du sapin géant, étant à Paris pour des raisons familiales.

Décembre, ça veut dire Noël qui arrive à grands pas et avant ça, la période de l'Avent. Je disais donc, plein de marchés de Noël aux quatre coins de la ville, des décorations un peu partout, les magasins remplis de chocolats et autres, rien de très différent de la France en fait.

Par contre, une petite tradition qui n'existe pas chez nous (en tout cas, à ma connaissance) : la Saint-Nicolas. Oui, évidemment, on souhaite bonne fête à nos Nicolas aussi, mais ici, ils ont un petit truc en plus.

Le 5 décembre (oui je sais, normalement c'est le 6 mais ils ont décidé de faire ça la veille), saint Nicolas défile dans les rues (en tout cas quelqu'un qui a loué le costume), accompagné du Père Fouettard et d'un Ange. Les trois larrons distribuent des petits cadeaux aux enfants sages et... des pommes de terre ou du charbon aux enfants pas sages ! Je dois avouer que je ne suis pas sortie ce jour-là, je ne saurai donc pas si j'ai été sage cette année !

Je vous mets des photos du marché de Noël et de la superbe vue que j'avais ce midi en rentrant chez moi.
Prague, you are amazing!





mercredi 26 novembre 2014

Léa à Prague !

"Elle a dit quoi ? _ Aucune idée." ; "Attends, faut que je me crème la couenne." ; "Mais c'est quoi ce froid ???!!!" ; "Ah mais c'est vertigineux !" ; "Ça, c'est des knedliky, j'te l'accorde, c'est pas très vendeur." ; "Le mec, normal, il me demande une clope en russe" ; "Bichette, j'vois qu'dalle" ; "Tu deviens pragoise quand tu commences à haïr les touristes" ; "Dans une heure et demi, on est bilingues roumain" ; "Il y a des nouveaux sandwichs à McDo, j'dis ça, j'dis rien" ; "50 korun le trdelnik, elle se fait pas chier." ; "Nan mais sinon Starbucks, c'est bien" ; "Usual quoi" ; "Allez fais la bise à MGF pour moi" ; "Attends, je m'arnache" ; "Mais quel téléphone de merde" ; "La République tchèque, c'est le paradis des chiens" ; "Mais m'enchaîne pas en tchèque comme ça meuf, pitié" ; "Alors là on est dans la merde" ; "Demain on se lève pas trop tard. Il est quelle heure là ? _ 03h45. _ Ah ouais quand même." ; "Ah bah c'est chic tiens !" ; "Tu vois la fenêtre du tram ? Bah imagine quand ma pote a vomi par cette même fenêtre..." ; "Elle est à quelqu'un la peinture ? Nan, bon bah elle est à nous" ; "T'as compris pourquoi je voulais prendre le tram ?" ; "Bon c'est pas qu'on se pèle mais putain ça caille" ; "J't'aime bichette".

Merci pour ce week-end parfait bichette.
Budapest is coming. ;)








jeudi 20 novembre 2014

Bin ich ein Berliner ?

Vous l'aurez sûrement deviné au titre, je suis partie quelques jours à Berlin. Récit. :)

Vendredi 14 novembre 2014

Nouveau voyage, nouveau journal, une fois de plus. Cette fois, direction Berlin ! Bien que je sois allée en Allemagne presque une demi-douzaine de fois, je n'ai jamais mis les pieds dans la capitale. Il était temps de remédier à ça, surtout au vu des excellents échos que j'avais eu de cette ville. Berlin n'est qu'à environ 5 heures de route de Prague, on a donc choisi de partir en bus. Et cette fois, je pars avec ma copine Anna, une Française rencontrée à Prague, étudiante à Sciences Po Rennes et particulièrement choupinette. Notre aller-retour Prague-Berlin nous aura coûté la modique somme de 40 euros, il eut été dommage de se priver. xD
Départ à 7h30 de la gare routière, arrivée prévue aux alentours de midi. Pour manger quoi. On a choisi de partir avec la compagnie de bus Student Agency, compagnie que Magda m'avait recommandée il y a déjà deux ans et que Anna a prise plus récemment pour partir à Bratislava. Les bus sont tout confort, wifi, boissons chaudes, etc. Il est actuellement 11h40, Anna vient de se réveiller, et nous ne sommes plus très loin.

Berlin a célébré la semaine dernière les 25 ans de la chute du Mur qui a défiguré la ville pendant tant d'années. On verra s'il reste encore quelque chose des festivités. :)

Dimanche 16 novembre 2014

Evidemment, comme d'habitude je suis gravement à la masse pour vous raconter la suite des événements. Il est 21h, on est dimanche soir et le week-end touche déjà à sa fin. Nous sommes donc arrivées à Berlin vendredi sur les coups de 13h, on a un peu galéré pour acheter nos premiers tickets de métro puisque les machines ne prennent pas les cartes étrangères (grosse blague) et qu'en bonnes Pragoises que nous sommes, nous n'avons plus d'euros. Il a donc fallu marcher jusqu'au premier distributeur, retirer des sous pour retourner acheter les tickets de métro et pouvoir enfin se mettre en route pour trouver l'appartement de Salomé. Salomé est une Allemande que j'avais hébergée chez moi à Paris il y a quelques mois avec une amie. Je l'ai rencontrée par Couchsurfing et elle a très gentiment accepté de nous héberger à son tour le temps de notre week-end berlinois. Elle m'avait envoyé un message pour m'expliquer comment nous rendre jusqu'à chez elle, sachant que son coloc est à la maison et doit nous ouvrir. On se met donc en route, on prend d'abord le S-Bahn puis le U-Bahn et ensuite, on commence à chercher sa rue. Sauf que Berlin, c'est grand, genre vachement grand et que sa rue n'est pas tout près de la station de métro. Après avoir demandé à pas mal de personnes, tourné, viré, nous arrivons finalement devant chez elle (ça a quand même dû nous prendre 20 bonnes minutes). Le coloc nous ouvre, nous indique la chambre de Salomé, nous donne le code du wifi, et sitôt les valises posées, on repart en direction du centre ville. C'est parti pour la tournée des sites touristiques : la porte de Brandenburg, le mémorial des victimes de la Shoah, le Berliner Dom, ... On remonte le Unter den Linden, de Postdamer Platz jusqu'à Alexander Platz. Un constat s'impose : il caille. Je sais, je vous fais le coup à chaque fois. Ok, il fait peut-être moins froid qu'en Roumanie, mais après plusieurs heures dehors, je ne sens plus mes mains. Premier arrêt dans un Starbucks histoire de récupérer un peu. Anna découvre le Chai Tea Latte, que je considère comme un de mes indispensables de l'hiver. On poursuit la balade, mais il fait très vite nuit. Arrivées sur Alexanderplatz, on met le cap sur le quartier du Mitte, on erre dans les rues, on regarde un peu les boutiques. Quartier un peu tendance, si j'osais je comparerais ça au Marais sauf que ce n'est ni juif ni gay. Pas mal de jolies boutiques et de marques sympas. Et puis, comme on a très, très froid et qu'on commence à avoir faim, on dégote un resto asiatique et c'est soupe aux nouilles parce que pour se réchauffer, il n'y a pas mieux. En ressortant de là, et comme on a envie d'un petit dessert, on trouve un genre de Starbucks mais en beaucoup moins cher, ça s'appelle Coffee Fellow et leurs muffins sont d'enfer. Il fait un froid de gueux, et en arrivant vers le métro, on fait une trouvaille terrible : Primark. En gros Primark, c'est une marque de fringues anglaise carrément sympa et carrément pas chère, on a une boutique dans toute la France (à Créteil-Soleil, merci quoi...) et ils n'en ont pas à Prague. Session shopping (dont un bonnet à 2,50 euros sans lequel je ne serais sans doute plus de ce monde à l'heure qu'il est). On rentre ensuite à l'appartement où Salomé et ses colocs ont invité des amis mais même la musique à fond ne nous empêche pas de nous endormir rapidement.

Le samedi, départ sur les coups de 9h, on s'arrête dans une petite boulangerie sympa sur le chemin du métro pour un petit déjeuner. Pain au chocolat pour Anna, tandis que je dévore déjà un petit sandwich au jambon. On retourne ensuite à Primark pour échanger le pull qu'Anna a acheté la veille et ensuite, on se dirige vers le fameux Check-Point Charlie. On marche pendant un bon moment le long d'une grande avenue, moche soyons francs, avant d'arriver à ce qui était le point de passage entre le quartier soviétique et le quartier américain. A l'heure actuelle, ils ont reconstitué vaguement le truc de l'époque et des Allemands en costume de soldat américain vont font payer pour vous prendre en photo avec eux. On a lâché l'affaire. En quête d'un peu plus d'authenticité si possible, on prend ensuite le métro jusqu'à un quartier très à l'est de Berlin où l'on peut encore voir des pans du mur, aujourd'hui décorés de tags en tout genre. On marche le long du mur, on prend des photos de certains tags. Ensuite direction le quartier de Kreuzberg, le quartier turc de Berlin pour un désormais incontournable döner kebab. Il nous coûte seulement trois euros et nous cale bien, et vous savez que pour me caler, il en faut. On prend ensuite le métro pour changer complètement de quartier, direction le Kurfürstendamm, l'espèce de grande avenue qui était autrefois la "vitrine de l'ouest". Magasins en tous genres, et surtout le KaDeWe, en gros les galeries Lafayette de Berlin. Rien de très différent. Petite pause sucrée chez Dunkin Donuts. On revient ensuite vers Postdamer Platz et on va voir le Sony Center, sorte de grand bâtiment à l'architecture très particulière, éclairé d'une lumière violette plutôt sympa. Après que la coloc de Salomé nous a jeté les clefs sur le quai du métro (Salomé a dû partir de toute urgence dans le sud de l'Allemagne pour des raisons familiales), on se trouve un deuxième petit resto asiatique (bo bun et nouilles sautées), puis un bar lounge où prendre un verre. Tant pis pour les nuits underground de Berlin, on reviendra au printemps quand il fera bon, on rentre se coucher.

Ce matin, on décide de sacrifier à ce qui est désormais paraît-il un incontournable des Berlinois : le brunch. Pour ce, direction Kreuzberg là encore où l'on a repéré une adresse dans le Routard. On marche, on marche, on marche pour... se casser le nez. Le resto n'existe plus (entre ça et la Roumanie, ils vont entendre parler du pays...). On rebrousse chemin vers un truc qu'on a aperçu en marchant. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le truc ne paie pas de mine. Sorte de jardin à moitié abandonné, échafaudage devant la fenêtre, on peine à trouver la porte. On persiste et on finit par réussir à entrer dans le truc. Et là, un buffet magnifique, hyper bien présenté, tant et si bien que pendant un moment, je pense que l'endroit est privatisé. Et bien non ! Pour 7,90 euros, on a devant nous un buffet incroyable, à volonté, charcuterie, plats chauds, salades en tous genres, pains, confitures, etc. Je ne vous ferai pas la liste de tout ce que j'ai mangé parce que c'est proprement infâmant mais c'était royal. En ressortant de là, repues, on prend le métro direction Preuzlanger Berg, un autre quartier un peu bobo. Bon, on n'a rien trouvé de fou, le marché aux puces qu'on avait repéré n'existait pas, on n'avait rien envie de boire ni de manger vu le brunch qu'on avait fait, du coup on s'est un peu baladées et on a été visiter le mémorial de l'histoire du mur. Images émouvantes de l'ouverture de la frontière et de la ruée des Allemands de l'est vers l'Ouest. En ressortant, on reprend la direction d'Alexanderplatz, on marche jusqu'à la synagogue (magnifique) et on mange dans un genre de diner américain avant de rentrer parce qu'on est vraiment claquées.

Lundi 17 novembre 2014


Ce matin, il a fallu faire les bagages car nous n'aurions pas le temps de revenir chez Salomé avant de prendre le bus. On prend notre petit déjeuner au petit café sur le chemin du métro. On décide de ne pas prendre la carte à la journée (6,60 euros) mais seulement deux tickets, un pour rejoindre Alexander Platz et l'autre pour rejoindre la gare routière. Je précise que le ticket de transport à Berlin coûte 2,60, autant dire une ruine. Ce qui ne va pas du tout avec le restant des prix, le coût de la vie étant bien moins élevé qu'à Paris. On rejoint donc Alexander Platz pour une dernière razzia chez Primark. Je fais le plein de fringues chaudes en prévision de l'hiver pragois et de mes prochains voyages. Aujourd'hui le soleil brille sur Berlin et le ciel est bleu, il fait aussi beaucoup moins froid. On se pose ensuite dans notre Coffee Fellow préféré pour arranger nos bagages et on prend la direction de la gare. Petite currywurst avant de partir (je ne pouvais décemment pas quitter Berlin sans avoir testé). Nous sommes actuellement dans le bus pour rentrer à Prague et le ciel commence déjà à s'assombrir, il est 16h00... Ce séjour à Berlin a été l'occasion d'un amer constat : après 9 ans d'allemand, je suis vraiment, incurablement et misérablement, nulle ! J'oserais presque dire qu'à l'heure qu'il est, je suis meilleure en tchèque, c'est dire l'étendue des dégâts...

Berlin est une ville très particulière. Bien sûr, elle est moins belle que Prague ou Vienne, les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale ont largement endommagé le patrimoine berlinois. Heureusement subsistent certaines merveilles comme le Berliner Dom. A Berlin, attendez-vous plutôt à du béton et des buildings, mais malgré ça, la ville est chaleureuse, accueillante et attachante. Elle est cool, on a envie d'y revenir, de connaître d'autres adresses. Berlin c'est environ 30% meilleur marché que Paris donc plutôt cool pour des étudiants.
La superficie de Berlin est 9 fois celle de Paris, autant dire qu'en quatre jours, il était difficile de tout faire, mais on a pas mal bougé, alternant anciens quartiers de l'est et de l'ouest. 25 ans après la chute du Mur, Berlin nous montre un tout nouveau visage, une énergie débordante et nous prouve que vraiment WALL IS OVER.







mardi 11 novembre 2014

Les jours fériés en République tchèque

Petit article pour vous présenter les différents jours fériés en République tchèque. Nous sommes aujourd'hui mardi 11 novembre 2014, c'est donc un jour férié en France mais pas ici. Je me suis dit que c'était l'occasion d'aborder le sujet, et au passage, les différents épisodes historiques qui s'y rattachent.

1er janvier : Jour de l'an, jusque là, rien de trop exotique.

Lundi de Pâques : Même si la République tchèque est dans le palmarès des pays les plus athées d'Europe, on célèbre encore Pâques et le lundi qui suit est également férié, comme chez nous. En revanche, point d'Ascension, Assomption, Pentecôte et ainsi de suite. 

8 mai : comme nous, les Tchèques célèbrent la fin de la Seconde Guerre Mondiale. A noter que pour certains pays de l'est, ils le commémorent le 9 mai. C'est le cas de la Russie par exemple. Pas par esprit de contradiction, mais juste pour une question de décalage horaire. En effet, il faut rajouter deux heures entre Berlin et Moscou, et au moment où l'Allemagne a signé sa capitulation sans condition en mai 1945, on était déjà le 9 en Russie ! 

5 et 6 juillet : Fêtes de saint Cyrille et Méthode, et commémoration de la mort de Jan Hus.
Qui sont ces deux gaillards et qui est Jan Hus ?
Cyrille et Méthode sont les deux missionnaires qui au IXè siècle, ont christianisé ce qui était à l'époque le royaume de Grande-Moravie (plus ou moins l'actuel territoire tchèque). Saint Cyrille donnera son nom à l'alphabet utilisé en russe, ukrainien, bulgare, serbe, etc : l'alphabet cyrillique. 

Jan Hus est un personnage très important dans l'histoire tchèque, et surtout très symbolique. Au début du XVè siècle (avant Luther et Calvin), un mouvement se dessine déjà en Bohème contre la scandaleuse richesse de l'Eglise et sa corruption. A la tête de ce mouvement, Jan Hus, un prédicateur renommé à Prague. Il s'élève contre les abus de l'Eglise et la domination allemande. Il est ainsi à l'origine d'un profond mouvement, initialement religieux mais aussi social et politique qui donnera par la suite la révolution hussite. Invité à exposer ses théories au concile de Constance, il est sournoisement fait prisonnier, il refuse de se rétracter, il est alors condamné pour schisme et brûlé vif en 1415. Son exécution provoque un soulèvement national qui ébranle considérablement le royaume et restera par la suite le symbole de l'indépendance des Tchèques vis-à-vis de tous les pouvoirs. 

28 septembre : Saint Venceslas. Ce dernier est le saint patron de la Bohème, une des régions de République tchèque et région dans laquelle se trouve Prague. C'est également lui qui a donné son nom à la plus grande place de Prague, et on peut y voir sa statue à cheval. La queue du cheval sert d'ailleurs de point de rendez-vous sur la place. 

28 octobre : Fondation de la République. En 1918, l'empire austro-hongrois se disloque et la république de Tchécoslovaquie est proclamée, avec à sa tête Masaryk. De 1918 à 1938, la Tchécoslovaquie connaîtra 20 ans de démocratie authentique. Le pays a hérité des trois quarts du potentiel industriel de l'ancien empire austro-hongrois, il connaît alors une prospérité notable. Tout cela s'effondre avec les honteux accords de Munich de 1938 qui livrent à Hitler la région des Sudètes (où se concentrent les 3 millions de citoyens de langue allemande). Les nazis envahissent le pays en mars 1939. 

17 novembre : Commémoration de la Révolution de Velours. Qu'est-ce me direz-vous ? C'est ainsi que l'on appelle la chute du communisme en République tchèque. A la fin des années 1980, toute l'Europe centrale et de l'est est secouée par des bouleversements politiques. La Tchécoslovaquie n'échappe pas à la règle. De nombreuses manifestations se déroulent un peu partout dans le pays. Le 17 novembre 1989, une manifestation qui réunit 30 000 étudiants est férocement réprimée. C'est la fin des bureaucrates et du parti communiste. La population descend dans la rue de plus en plus massivement et quotidiennement. Tout va ensuite très vite : création du Forum civique autour de Václav Havel, démission de la direction du PC, etc. C'est ce qu'on appelle la Révolution de velours : un pouvoir complètement paralysé, perdant progressivement ses soutiens, incapable de résister aux manifestations populaires. Tout cela se déroule sans affrontement et sans victime. Václav Havel est élu président le 30 décembre 1989. (Je vous ferai prochainement un article sur lui, car difficile de ne pas en entendre parler à Prague). Un peu partout en République tchèque, vous verrez des rues ou des places qui s'appellent "17 listopadu", ça veut dire 17 novembre. :)

24, 25 et 26 décembre : Noël (qui comme souvent en Europe centrale et de l'est, dure plusieurs jours). Trois jours, il n'en faut pas moins pour digérer la traditionnelle carpe. ;)

mardi 28 octobre 2014

Mon voyage en Roumanie : Romanian rhapsody ;)

Conseil de lecture : préparez-vous une bonne tasse de thé, un paquet de biscuits, installez-vous confortablement, ça va être long !


Comme vous l'aurez deviné au titre de cet article (ou pas), je suis partie en Roumanie. J'avais cinq jours de libres à cause d'un jour férié, d'un pont plus du fait que j'ai jamais cours le vendredi, donc j'en ai profité. Il y a longtemps que je voulais découvrir la Roumanie, donc c'était l'occasion.


Vendredi 24 octobre 2014
Nouveau pays, nouveau journal. Celui-ci sera court puisque je ne pars que cinq jours en Roumanie. Comme vous le savez probablement tous à moins que vous n'ayez passé ces derniers mois dans une grotte sans accès à la civilisation (j'entends par là une connection wi-fi ou au moins, un réseau téléphonique), je vis désormais à Prague, en République tchèque et ce jusqu'à septembre prochain (minimum xD). Je suis en échange Erasmus dans le cadre de mes études de droit. Il se trouve que le rythme Erasmus n'est pas trop intense (euphémisme) et qu'en gros, un week-end dure minimum trois jours, cinq quand tout va bien. En gros je n'ai jamais cours le vendredi, mardi est un jour férié en République tchèque et comme je pense que les profs avaient tout bonnement envie de faire le pont, ils t'ont collé le "jour du doyen" (un pseudo jour pour l'espèce de directeur de la fac) lundi histoire de s'assurer un bon petit week-end. Bonne nouvelle pour moi, j'en profite donc pour découvrir le pays qui manquait à mes voyages si j'ose dire, la Roumanie. Vous le savez maintenant, je suis passionnée par l'Europe centrale et l'Europe de l'est, par tous les pays de l'ancien "bloc de l'est", la Roumanie manquait donc cruellement à l'appel. Je m'étais promis de profiter d'habiter à Prague pour partir à la découverte de ce pays, j'en ai donc profité. J'ai un peu pris mes billets au dernier moment ce qui fait que je les ai payés un bras, mais on n'a qu'une vie après tout. Il est prévu que Nicolas me rejoigne à Bucarest et j'ai aussi une amie à voir à Brasov.
Je boucle donc ma valise, dis au revoir à mes colocs et direction le métro, puis le bus jusqu'à l'aéroport. L'aéroport de Prague est divisé en trois terminaux (terminaux ?), le 3 ne sert à rien, et en gros le 2 c'est pour les pays de l'espace Schengen, le 1 c'est pour le reste. Persuadée que la Roumanie fait partie de l'espace Schengen, je descends donc au terminal 2. Mais en fait non, ils ont foutu mon vol pour Bucarest au terminal 1 donc je traverse tout l'aéroport pour changer de terminal (ça va qu'il est pas immense). Je vérifierai mais je reste persuadée que la Roumanie fait partie de l'espace Schengen, WTF ? J'enregistre donc ma valise (j'arrive pas à garder ma valise en cabine, trop de cosmétiques à emmener xD), et je patiente actuellement en attendant de passer le contrôle des bagages et la sécurité.
Après vérification, la Roumanie ne fait pas partie de l'espace Schengen, je suis juste un boulet.
Arrivée à Bucarest, je récupère ma valise en quelques minutes, direction le bus. La dame au guichet des tickets ne prend ni la carte, ni les euros (ne parlons même pas de mes quelques couronnes tchèques), du coup direction le premier "bankomat" (distributeur) pour retirer des sous. La monnaie locale est le lei, taux de change environ 4 lei pour un euro. Premier choc culturel. Je retire 200 lei (environ 50 euros) et je reçois une véritable liasse de billets de 10 lei. Avec le sentiment d'avoir braqué une banque, direction le bus pour le centre ville de Bucarest. Environ 40 minutes de bus et nous voilà à la Piața Romana, une des grandes places de la ville. Le bus a remonté une avenue bordée de magnifiques bâtiments, j'avoue être assez surprise, j'imaginais Bucarest comme la ville communiste par excellence, remplie de bâtiments gris et moches. On descend donc du bus, direction l'auberge, que l'on trouve assez facilement. L'auberge est très sympa, la chambre confortable et avec salle de bains s'il vous plaît ! Le grand confort. Direction le centre historique pour une petite balade. On découvre que Bucarest est vraiment une ville toute en contrastes et en contradictions. Des bâtiments magnifiques côtoient des horreurs de l'époque communiste, les boutiques de luxe font face à des quasi bidonvilles. Si je devais comparer avec une autre ville, je crois que c'est finalement de Moscou qu'elle se rapproche le plus. Le même chaos architectural, les mêmes disparités, mais un charme qui se dégage malgré tout. Au bout de dix minutes de marche, un constat s'impose : il fait froid. Mais genre méchamment froid. Le thermomètre ne dépasse pas les 5°C, et ça va pas aller en s'arrangeant. Il y a un vent à vous geler les os, verdict le premier arrêt, H&M pour investir dans un cache-oreille et une paire de gants. C'est ça ou la pneumonie. Par contre, il fait relativement sec, ce qui rend la chose plus supportable.
On se balade, on prend quelques photos, on s'extasie devant certains bâtiments et on grimace devant d'autres. A Bucarest, vous ne savez pas à quoi vous attendre au prochain croisement. Le pire comme le meilleur. On s'arrête dans un genre de petit kiosque et on achète un truc à grignoter (je n'ai quasiment rien mangé de la journée à part mon petit dej et une pseudo barre de céréales dans l'avion). Un sorte de feuilleté aux champignons carrément bon. Balade, églises, etc, etc. On finit dans une sorte de resto typique, décor de fou, digne d'un film (on aurait pu y tourner Gatsby le Magnifique). Plat de haricots avec des saucisses, de quoi affronter le vent et le froid. On a réussi à rentrer à pied, j'ai hâte d'explorer davantage cette ville.
Petit topo sur la langue : comme vous le savez peut-être, la Roumanie est une sorte d'exception en Europe centrale/orientale. On l'appelle parfois "l'îlot latin en mer slave", parce que le roumain est la seule langue romane/latine de cette région. Entourée par des langues slaves et le hongrois, elle fait office d'exception. Le roumain appartient en effet à la même famille de langues que le français, l'italien, l'espagnol et le portugais. Je dirais que c'est entre l'italien et le français. Mais ça reste quand même assez difficile. On peut deviner plus de choses qu'en tchèque (en même temps, c'est pas difficile) mais beaucoup de choses restent assez mystérieuses.
Dimanche 26 octobre 2014
Bon comme d'habitude je suis un peu à la bourre pour vous narrer le récit de mes aventures roumaines. On est dimanche, il est déjà 14h36 et je suis dans le train direction Brasov. Hier matin, réveil et petit dej à l'auberge de Bucarest. On demande ensuite au réceptionniste (particulièrement gentil comme tout le personnel de l'auberge), de nous réserver la visite du palais du Parlement, l'espèce de bâtiment aux proportions titanesques construit par le dictateur Nicolae Ceaucescu. C'est chose faite, sauf que la visite est à 11h, qu'il est déjà 10h20 et donc grand temps de se mettre en route. On prend le métro, on achète un ticket et on doit descendre deux stations plus loin. La station de métro est très bizarre, c'est une sorte de tunnel souterrain assez bas de plafond, les directions sont selon moi plutôt mal indiquées et quand on arrive sur le quai, on se retrouve face à un mur avec sur les côtés des colonnes et entre les colonnes un accès au quai. Par contre une fois sur le quai à proprement parler, on a à peine la place de se mouvoir. Un peu dangereux selon moi mais heureusement, toutes les stations ne sont pas comme ça. En revanche, la rame de métro est large et spacieuse. On descend donc deux stations plus loin et nous voilà en quête du parlement. On arrive finalement après avoir remonté une TRÈS longue allée bordée d'arbres. Le truc c'est que le temps passe. Une fois arrivés devant le monstre, on décide de le contourner par la gauche. On entre dans le premier portail que l'on trouve et on se fait refouler par les gardes qui nous expliquent que l'entrée des visiteurs est de l'autre côté du bâtiment. Rien de grave me direz-vous sauf que le bâtiment en question n'est pas n'importe quel bâtiment mais le palais de Ceaucescu. Et qu'en gros, faire le tour du bâtiment vous prend 20 bonnes minutes en marchant à toutes pompes. (Pour info c'est le deuxième plus grand bâtiment au monde après le Pentagone). Arrivés devant l'entrée visiteurs, j'aboie littéralement sur le garde qui me demande (pour la 3ème fois) ce qu'on vient faire. Finalement on arrive dans le truc. La dame de l'accueil parle un français impeccable par contre le système est merdique. En gros on demande ses billets à un guichet, avant d'aller les payer à la caisse du magasin de souvenirs, pour ensuite revenir donner son passeport à un troisième guichet en échange d'un espèce de truc à se mettre autour du cou, ensuite on essaie de trouver son groupe dans la masse de visiteurs attroupés dans le hall. Plus après le contrôle de sécurité, on doit passer dans un portique, le sac et le manteau dans la machine, évidemment je sonne donc palpage en bonne et due forme. Bref, après toutes ces difficultés, vous êtes enfin autorisés à pénétrer dans le bâtiment. Notre visite guidée est en anglais mais notre guide parle également un français irréprochable (comme beaucoup de Roumains, nous le découvrirons par la suite). Visite des différentes pièces, des fondations, et on monte ensuite sur la terrasse. Sauf qu'on a oublié de vous parler de la météo. Il fait un froid de canard, un vent de fou donc la visite sur la terrasse est rapidement écourtée. Bref le bâtiment est étrange, typiquement le rêve de gros mégalo, on ne peut pas dire que ce soit beau, on ne peut pas non plus dire que ce soit moche, c'est juste massif. Aujourd'hui le bâtiment abrite à la fois la chambre des députés, le Sénat, le Conseil constitutionnel mais aussi tout un tas d'expositions et autres, bref c'est le truc à tout faire, en même temps avec la place qu'il y a ce serait dommage de se priver. En 1h30 de visite, on a vu 4% du bâtiment, je vous laisse imaginer. En ressortant de là, direction l'avenue sur laquelle on est arrivés la veille, bordée de jolies maisons, on achète un petit truc à manger dans un kiosque (la plupart de ces trucs sont vachement bons), sauf qu'une tempête de neige se déclare et verdict on se réfugie dans un McDo. Bon ok on a vu plus typiquement roumain mais il y fait chaud et il y a le wifi. xD En ressortant de là, la tempête n'a toujours pas cessé, il tombe les plus gros flocons que j'ai jamais vu de ma vie, on retourne à l'auberge récupérer les bagages, petit thé dans une sorte de pâtisserie couleur bonbon et direction la gare.
On prend nos billets et on s'installe dans notre train en direction de Sinaia. Je m'endors sur mon bouquin, il fait nuit noire, et on débarque dans une gare déserte. Heureusement il ne neige pas mais il ne fait pas chaud. -7 si l'on en croit l'Iphone mais j'ai du mal à y croire. On trouve sans trop de difficultés le centre ville et au moment où on s'interroge pour savoir si on y fait un petit tour avant de se mettre en quête de l'hôtel, coupure de courant généralisée. Pour le coup, on voit que dalle, mais genre que dalle, j'arrête une dame dans la rue pour lui demander l'hôtel Economat où Nico a réservé une chambre, elle nous répond dans un français excellent. Là, je suis bluffée. Que les gens qui travaillent dans le tourisme et dans les trucs culturels parlent français, c'est une chose, que la première dame que j'arrête dans la rue le parle aussi est beaucoup plus surprenant. Elle nous explique que c'est loin, compliqué et vu que le courant est toujours pas revenu, ce sera beaucoup plus simple en taxi. On demande donc à un chauffeur de taxi, on monte, le compteur n'est pas sa priorité mais il nous annonce 7 lei. J'avoue que je flippe un peu, j'ai lu des trucs pas cools sur les arnaques en taxi (pas spécialement en Roumanie mais un peu partout), mais nous avons de la chance, le chauffeur est un honnête homme et nous payons nos 7 lei à l'arrivée sans problème. On se dirige vers un truc qui s'appelle Villa Economat sauf que la dame n'a pas notre réservation, sûrement parce que c'est pas le bon hôtel, mais celui dans lequel Nico pense avoir réservé est fermé depuis 5 ans (WTF ?) et du coup, on fouille dans la mémoire du téléphone pour retrouver celui qu'il a véritablement appelé. Il s'agit en fait de l'hôtel Marami, fort heureusement à quelques dizaines de mètres de là. On remercie la réceptionniste pour son aide et nous voilà en route dans l'obscurité. On arrive, la dame n'a pas non plus entendu parler de notre réservation mais elle a une chambre dispo, tout confort, très propre, que demande le peuple ? On a finalement mangé au resto de l'hôtel et goûté la fameuse polenta roumaine. Dodo bien mérité.
Ce matin, petit dej assez sympa à l'hôtel, je mange comme quatre histoire d'affronter la température. Sauf qu'en fait il ne fait pas si froid et même plutôt beau, donc tout va bien. On part visiter le château de Peleș, une petite merveille construite par le roi Carol Ier de Roumanie, au XIXè siècle. Il n'est pas vieux mais particulièrement mignon. On achète notre ticket mais la dame nous indique que nous ferons partie de la prochaine visite en anglais, du coup on se retrouve coincés devant la porte avec un groupe de je-ne-sais-quoi derrière nous (Grecs ou Portugais, pas moyen de savoir), pour qui le mot "espace vital" ne signifie visiblement rien. On arrive enfin à se dépêtrer des relous, on entre dans le château et notre guide vient nous chercher. Il parle un anglais ponctué de R bien roulés, mais il est drôle, hyper sympa et très prévenant avec une des dames car elle a des béquilles. L'intérieur du château est tout aussi canon que l'extérieur, plein de bois partout ce qui rend l'atmosphère très chaleureuse et cosy. Il fallait officiellement payer environ 7 euros pour prendre des photos (je vous jure), évidemment on n'a pas payé mais comme je voyais tout le monde en prendre et que je doutais fort que quiconque ait payé, je ne me suis pas privée. Verdict, vous aurez des photos de l'intérieur aussi, et croyez-moi, ça vaut le détour. Super visite, château magnifique que je vous recommande absolument si vous venez en Roumanie. Après ça, direction un petit monastère, gratuit parce qu'on est dimanche. Je retrouve l'ambiance orthodoxe, les icônes et les gens qui les embrassent. Ça m'avait manqué. :)
On retourne ensuite à l'auberge, on récupère nos valises, on prend un autre taxi qui cette fois met le compteur (ouf !) et qui nous fait même cadeau de quelques bani (centimes). C'est le même prix, donc le premier ne nous avait pas non plus arnaqués. On achète nos billets à la gare et comme on a une bonne heure avant le départ de notre train, on va grignoter un truc dans une petite boulangerie. La dame semble ravie par mes efforts (pourtant assez pitoyables) en roumain, et on déguste nos trucs à la petite terrasse (on a réussi à ne pas geler). Un chien vient quémander un peu à manger. C'est l'occasion pour moi de vous parler de ce phénomène assez particulier en Roumanie : les chiens errants. C'est le résultat de la politique quelque peu... discutable de Ceaucescu. En gros, sa politique de systématisation consistait à ce qu'il n'y ait plus de distinction entre ville et campagne (t'es sérieux mec ?). Il a pour cela détruit de nombreuses maisons à Bucarest et ailleurs, reconstruit à la place des barres d'immeubles où les habitants ont été relogés mais dans lesquels leurs fidèles compagnons n'étaient pas les bienvenus. Ces chiens ont donc été abandonnés par leurs maîtres, dans l'incapacité de les garder. Sauf que ces chiens se sont reproduits, et sont pour certains retournés à l'état sauvage. Ce qui engendre évidemment des problèmes. En 2013, un enfant de 4 ans est mort attaqué par une bande de chiens errants à Bucarest. Le Parlement a donc décidé d'euthanasier ces chiens, ce qui a provoqué une levée de boucliers de la part des associations de défense animale. Le problème reste très important, et la solution reste pour l'instant plutôt celle de l'euthanasie. Je signale que des campagnes de vaccination et stérilisation de ces chiens avaient également été mises en place mais ne semblent pour l'instant pas encore assez efficaces. Un autre problème se pose : la rage. Donc si vous vous faites mordre par un de ces toutous, c'est direction le consulat rapidos. Bon le toutou ne nous a pas mordus, je lui ai filé un morceau de feuilleté parce que sa maigreur me faisait vraiment trop de peine et la dame de la boulangerie a fini par le chasser. Nous sommes donc maintenant dans le train en direction de Brasov et on arrive dans quinze minutes environ. Les trains roumains sont loin d'être aussi pourris que ce que j'imaginais (ça dépend peut-être lesquels mais pour l'instant, nous avons eu de la chance), ils sont tout à fait corrects.
Mardi 28 octobre 2014
Bon, une fois de plus, je suis complètement à la masse dans le récit de mes aventures. Je vous avais laissés dans le train en direction de Brasov et je suis actuellement dans l'avion qui me ramène à Prague. Nous sommes donc arrivés à Brasov dimanche dans l'après-midi. Ne trouvant pas le bus pour rejoindre le centre-ville, nous décidons de partir à pied. Le Guide du Routard annonce 2,5 km, rien de bien dramatique. Sauf qu'on s'est trompés deux fois de chemin, qu'on a dû demander à une demi-douzaine de personnes, que les mecs du Routard avaient dû prendre des trucs bizarres avant d'écrire leur Guide, donc finalement c'était assez loin. On est finalement arrivés à l'auberge, j'étais pour être honnête bien fatiguée mais on est quand même repartis voir un peu la ville. Il a fait rapidement nuit mais on a eu le temps de trouver la petite rue, la rue des Ficelles, très étroite et très longue. On avait rendez-vous avez Sinzi (de son vrai nom, Sinziana), une amie que j'avais rencontrée à Paris il y a quatre ans pendant son Erasmus et que je n'avais jamais eu l'occasion de revoir. Elle nous donne rendez-vous à 20h dans un restaurant de cuisine traditionnelle roumaine. En attendant petit chocolat dans un café très moderne et design, parce que mes pieds sont congelés. On rejoint donc Sinzi dans un joli restaurant dans une cave, où les serveurs sont en tenue traditionnelle. Sinzi nous conseille certains plats, on commande des soupes en entrée et pour ma part les sarmale, des feuilles de choux farcies servies avec la fameuse polenta. C'est très bon, et ça tient bien au corps (surtout que j'avais déjà tapé dans la corbeille de pain, moelleux et vraiment délicieux). Sinzi nous fait également goûter (enfin plus à Nico qu'à moi), deux alcools traditionnels, la fameuse palinka (d'origine hongroise, j'avais eu l'occasion d'en goûter au mariage d'Erika et de Jean-Baptiste), mais aussi un alcool fait à base de myrtilles (afinata). La palinka est beaucoup trop forte pour moi, mais je dois reconnaître que l'autre a un vrai goût de myrtille. Néanmoins de l'eau plate me convient beaucoup mieux. Sinzi nous fait également goûter les papanași, dessert traditionnel, sorte de beignets en formes d'anneau avec une petite boule, servis avec de la crème à la vanille et des cerises un peu aigres. Le tout tiède et très bon. On a l'impression d'avoir mangé pour quinze jours et je crois que c'est le cas. Sinzi nous dit qu'elle adore la cuisine roumaine et que cela lui manquait quand elle vivait en Angleterre. Très généreusement, Sinzi nous offre le repas, je suis un peu gênée mais elle assure que cela lui fait plaisir.
On décide de se revoir le lendemain lorsque nous serons revenus du château de Bran. Dodo bien mérité après notre périple à travers toute la ville. Parenthèse : cela a été l'occasion pour nous de confirmer ce que disait le Guide du Routard, le centre-ville de Brasov est adorable mais le reste de la ville n'est pas inoubliable.
Le lendemain, direction le château de Bran. Sauf qu'il fallait d'abord prendre un bus depuis le centre-ville pour rejoindre la gare routière, ensuite prendre un bus pour le château (sachant qu'il n'y en a qu'un toutes les heures). On arrive à la station de bus pour se rendre compte que le bus vient de nous passer sous le nez et que le prochain est dans une heure. A partir de 9h, il n'y a qu'un bus toutes les heures. Seriously ??? On se rabat sur un taxi, pas le choix. Pas d'arnaque, ouf, le chauffeur nous amène à la gare routière, je me rue sur le guichet d'information, le gars a juste le temps de me répondre que le bus part dans une minute, on court et on saute à temps dans notre bus pour le château de Bran. C'est l'occasion de parcourir un peu la campagne roumaine, sachant que nous sommes d'après le guide dans une des plus belles régions de Roumanie. La campagne est belle, on est entourés par les montagnes, on aperçoit des troupeaux de moutons, gardés par les chiens et le berger. La route est assez déplorable, le bus roule à 50km maxi et on peut apprécier tous les nids-de-poules et autres irrégularités de la route. On arrive finalement à Bran pour apprendre que la visite du château ne commence pas avant midi (encore une fois, mauvaise information du Routard...), ce qui fait qu'on a deux bonnes heures devant nous. On part à pied dans le village, on voit des vieux messieurs coiffés de chapeaux traditionnels, des bergers dans les hauteurs, des meules de foin, etc, etc. Les photos suivront. Finalement c'est le moment de rentrer dans le château. Il est souvent appelé le château de Dracula, et cela est dû à une sorte de rapprochement fait entre le personnage du roman Dracula et le comte qui vivait dans ce château et qui prenait plaisir à empaler les gens qui ne lui revenaient pas. Ambiance. Le château est beaucoup plus médiéval que celui de Peleș, envahi par des groupes de touristes du 3ème (voire 4ème) âge, ce qui rend la visite assez malaisée. On finit par les semer et par pouvoir apprécier plus tranquillement la visite. On ressort de là et on trouve sans trop de difficulté l'arrêt pour reprendre le bus en direction de Brasov. On refait un tour dans la ville (de jour cette fois et sous un beau soleil, même s'il fait toujours assez froid). On mange un langos à une sorte de petite voiture et on dévalise un Fornetti en petits friands en tout genre. On rejoint finalement Sinzi qui nous emmène dans un très beau café, déco du style Belle Epoque, belle mezzanine. Là encore, elle tient à nous inviter, en nous disant que ça lui fait plaisir que l'on soit venu dans sa ville et que c'est normal. (Sinzi, si tu me lis, tu viens cette année à Prague et l'an prochain à Paris, tu n'as pas le choix. ;))

On se dit au revoir en espérant se revoir bientôt et on prend un taxi en direction de la gare. Là encore, pas d'arnaque et on monte dans notre train en direction de Bucarest. Je dors pendant quasi tout le trajet et j'arrive à Bucarest encore toute ensommeillée. Le plan initial est de prendre le train express pour l'aéroport de Bucarest, de là un taxi direction un hôtel que le mec de l'auberge a réservé pour nous. Sauf que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu... On arrive au guichet d'information pour demander où se trouve le train, on tombe sur la première guichetière absolument infâme de ce voyage, qui m'envoie balader et nous lâche un "tomorrow morning". Ok, donc en gros il n'y a plus de train, j'ose même pas lui demander quoi que ce soit d'autre tellement j'ai peur qu'elle me bouffe. On demande à un autre guichet le bus pour l'aéroport., la dame (très gentille cette fois), nous indique que c'est le 780. Très bien. Sauf qu'une fois dans la rue, impossible de savoir où on doit attendre le bus, il n'y a absolument rien d'indiqué, on tourne en rond, il fait nuit noire, des gens un peu chelous qui traînent autour de la gare. Bon... On finit par demander à un monsieur, qui nous dit qu'il ne sait pas, mais qu'il va demander pour nous aux chauffeurs de taxi, que comme on est étrangers, il vaut mieux qu'on l'attende là. Mais il faut aussi qu'on fasse gaffe aux gens derrière car ils sont selon lui "dangereux". Pas rassurés, on attend, mais comme l'explication du chauffeur de taxi est claire comme l'eau d'un égout, on finit par prendre le métro direction Piața Romana, là où se situait notre auberge. On attend sur le quai du métro et un gamin s'approche de nous pour mendier. Bon évidemment c'est un enfant rom (tsigane), il nous demande un leu, je ne comprends pas le reste. Je lui dis "nu" (non en roumain), une fois, deux fois, trois fois et vu qu'il insiste, je finis par un "niet" plus sec et il trouve d'autres victimes à enquiquiner. C'est l'occasion d'ouvrir une parenthèse sur le phénomène des Roms. En France, on fait très souvent l'amalgame entre Roumains et Roms parce que les mots commencent pareil. Or, les Roumains ne sont pas tous des Roms et les Roms ne sont pas tous des Roumains. Il s'agit en effet de personnes différentes. Les Roms sont originaires d'Inde, leur langue (le romani) ressemble d'ailleurs énormément au sanskrit. On ne sait pas exactement comment ils sont arrivés en Europe, comme ce sont des nomades, ils se sont déplacés à travers l'Iran, le Caucase, la Turquie avant de traverser le détroit du Bosphore aux alentours de l'an 1000 et de se répandre en Europe. Ils sont nombreux en Roumanie mais ils sont aussi présents en Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Bulgarie, etc, etc. Une hypothèse veut qu'une partie d'entre eux seraient arrivés en Europe au XIIIè siècle dans le sillage des convois de l'armée du grand Khan où ils effectuaient les basses besognes. Mais ce n'est qu'une hypothèse. Ils représentent une minorité importante de la population roumaine, et leurs conditions de vie ne sont pas reluisantes. On estime que 60% des Roms de Roumanie vivent en dessous du seuil de pauvreté. Des projets sont mis en oeuvre pour tenter de les intégrer davantage à la société roumaine mais cela prendra certainement du temps et les Roms n'ont pas meilleure presse en Roumanie qu'à Paris. Je referme la parenthèse. Nous voilà donc à Piața Romana, on a aperçu une auberge à côté de celle où on était au début du séjour, le mec nous trouve deux lits en dortoir, pour le peu que l'on va dormir de toutes façons, ça suffira largement. On profite du repas gratuit offert par l'auberge (seriously ?) et on tente de dormir malgré un Chinois qui devrait faire un concours de ronflements avec Tyler. Ce matin, debout à 4h15, on rassemble nos affaires, on trouve par miracle le bus 783 direction l'aéroport, sauf que comme on peut pas acheter de ticket au conducteur, bah on gruge (une fois n'est pas coutume), on arrive sans problème à l'aéroport. Evidemment je sonne au passage du portique (comme d'habitude), le mec me fait enlever mes pompes, je resonne, palpage par une gentille jeune femme qui en profite pour me demander comment on dit "Turn around" en français et qui répète "Tournez-vous" avec application. Palpage le plus cool de ma vie, ça change des regards suspicieux qu'on te jette d'habitude, genre t'es une terroriste hein, avoue. Pour le retour, je vole avec Tarom, la compagnie roumaine, rien à redire, service très correct, on me distribue un petit sandwich et une barre de chocolat Milka, boisson chaude et froide, on arrive à Prague dans un nuage de brume, il caille, on attend un bon moment avant de pouvoir débarquer. J'aperçois les responsables de bagages sortir ma valise de l'avion (ahah), finalement retour à la maison où Lisa semble impatiente d'avoir le récit de mon voyage. La Roumanie m'a semblé un pays unique en Europe, marqué par sa latinité, mais aussi par les années du communisme, le regard vers l'Europe mais déjà un pied en Orient, un pays qui vaut le coup d'être découvert et où il me tarde de retourner. La revedere !