jeudi 4 mai 2017

Il Bel Paese (Bologna e Ferrara - Aprile 2017)

Une nouvelle fois, je n'ai pas voulu faire un journal de bord en bonne et due forme pendant notre court séjour, j'ai voulu en profiter à fond, mais ça ne m'empêche pas d'avoir noté dans un petit coin de ma tête plein de choses à vous dire, de remarques à faire et de bonnes adresses à vous conseiller ! 

Pourquoi cette destination ?
Commençons par le commencement. Cette année, mon cher et tendre et moi fêtons nos 4 ans de relation, nous étions donc à la recherche d'une destination sympa après Bruxelles, Istanbul et Séville. Les critères pour nos petits voyages sont toujours les mêmes : destination plutôt proche (donc a priori Europe ou Proche-Orient/Maghreb), une grande ville sympa à découvrir, riche en patrimoine et en visites intéressantes et comme on aime bien manger, une riche gastronomie est toujours la cerise sur le gâteau. 

Depuis déjà deux ans, j'avais envie de retourner en Italie. Je suis déjà allée deux fois à Rome et une fois à Venise, dans des contextes très différents et Nicolas ne connaissait pas il Bel Paese (expression de Dante lui-même, je n'ai rien inventé). Vergogna ! 
Nous avions un temps hésité avec Florence mais les tarifs plutôt dissuasifs des billets et ceux en revanche très attractifs pour Bologne ont vite fait pencher la balance en faveur de la pétillante capitale de l'Emilie-Romagne. 

Combien de temps ?
Nous sommes donc partis du mercredi 26 avril au soir au dimanche 30 avril (midi). En à peu près deux jours, nous avions déjà un bon aperçu de Bologne et avons décidé de consacrer notre samedi à une autre ville, Ferrare (Ferrara en italien, mais nous les Français avons cette étrange manie de franciser tous les noms). Ferrare n'étant qu'à une demi-heure en train de Bologne, c'était tout à fait faisable. Je précise aussi que cette région est un véritable foyer de villes magnifiques telles que Parme, Modène, Plaisance, Ravenne, etc. On peut donc tout à fait imaginer un séjour d'une dizaine de jours et faire toutes ces villes. Nous n'avions malheureusement pas autant de temps, nous nous sommes donc consacrés à Bologne et à Ferrare. 

Où avons-nous élu domicile ?
Comme depuis maintenant trois voyages, nous avons décidé de louer un petit appartement via AirBnB. On aime la liberté que cela permet, l'espace souvent plus important que dans les hôtels et surtout le sentiment d'être presque un habitant et pas seulement un touriste. Nous avions trouvé un adorable petit appartement dans l'enceinte des murs, Giulia nous attendait à notre arrivée, l'appartement était encore plus agréable que sur les photos, bref réussite totale ! 
Je précise d'ores et déjà pour mes amis italiens qui viendraient à passer sur ce blog que oui, l'appartement était doté d'une moka (ce que nous Français appelons une cafetière italienne) et d'un bidet, cette installation quasiment disparue des salles de bains hexagonales et qui semble absolument vitale à la moitié des Italiens que je connais vivant en France. Nous avons testé les deux, approuvé les deux, et acheté une moka (le bidet est évidemment, plus difficile d'installation...). 

Qu'avons-nous visité ?
Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu'en Italie, il y a beaucoup d'églises, toutes plus belles les unes que les autres et qu'on rate une énorme part du patrimoine italien si on ne les visite pas. 

A Bologne, nous avons commencé par la Basilica San Giacomo Maggiore, superbe et visiblement encore bien fréquentée par les fidèles. Nous nous sommes ensuite rendus à la Basilica Santo Stefano,  qui est en réalité un ensemble magnifique de quatre églises de style roman (les églises romanes en France sont plutôt rares, donc ne manquez pas celles-ci !). Atmosphère intemporelle. Dans l'après-midi et le ventre bien plein (on parlera de la nourriture plus tard, pas de panique...), la Basilica di San Domenico, où l'on peut admirer la statue d'un ange par Michel-Ange. Le deuxième jour, nous avons poursuivi notre exploration du riche patrimoine bolonais et cela nous a conduits à la Basilica San Petronio, du nom du saint patron de la ville, église où Charles Quint fut couronné empereur du Saint Empire romain germanique en 1530. 

En dehors des églises, nous avons également visité les Musei di palazzo Poggi. Le palais en lui-même mériterait presque la visite, mais ce qui nous a surtout étonnés et que nous n'avions jamais vu auparavant est une collection de cires anatomiques particulièrement réalistes. Ladite collection de cires est considérée comme la plus ancienne du monde. Un conseil : c'est tellement réaliste que mieux vaut y aller l'estomac vide. Nous sommes aussi allés voir l'Oratorio di Santa Cecilia, réputé être la chapelle Sixtine de Bologne. Jolies fresques et charmant petit cloître. Enfin, visite de l'Oratorio di San Colombano - Collezione Tagliavini. Au programme : collection de clavecins, clavicordes, orgues et pianofortes, et ils fonctionnent encore ! Le personnel du musée était particulièrement gentil, heureux de nous faire découvrir la collection et pour la plupart d'entre eux, francophones. 

A Ferrare, nous avons visité le Castello Estense. Si la bâtisse est superbe, la visite de l'intérieur ne présente pas, selon nous, un intérêt majeur. La plupart des salles sont vides et, à part quelques belles fresques, il s'agit surtout de lire les explications sur la famille d'Este et la construction du château. A donc bien prendre en compte avant de débourser les 8 euros demandés. On vous proposera sûrement aussi de payer 2 euros supplémentaires pour avoir accès à la Torre dei Leoni, ce qui permet d'avoir un joli point de vue sur la ville. Nous avons également visité la Cattedrale, dont la façade extérieure est pour le moment en travaux. Je précise que le centre de Ferrare a subi en 2012 un tremblement de terre qui a mis à mal les travaux de rénovation qui étaient menés jusque là. Du coup, certaines églises et monuments sont fermés au public pour des raisons de sécurité. Néanmoins, une promenade dans le centre de Ferrare vaut le détour, la ville est pleine de charme et si vous n'êtes pas comme moi une phobique de la petite reine, la ville se parcourt aisément à bicyclette, comme le font les Ferrarais. 

Avons-nous bien mangé ?
Quand on parle de l'Italie, il s'agit presque là d'une question réthorique. Nous avons bien mangé, beaucoup mangé et de surcroît découvert des spécialités culinaires de la région et des deux villes que nous avons visitées dont j'ignorais l'existence. Permettez-moi donc de m'appesantir quelques minutes sur la gastronomie. 
Avant toute chose, je me dois de tuer un mythe (si j'ose dire). Sachez que vous ne trouverez pas en Italie, ni à Bologne, ni ailleurs de "pâtes à la bolognaise", ce terme est impropre en italien et ne signifie rien. La recette de pâtes accompagnées d'une sauce à la tomate et à la viande se dit en italien "pasta al ragù" et rien d'autre. Ce sont des Italiens émigrés à l'étranger, qui, nostalgiques de leur ville et de sa gastronomie, ont inventé ce terme de "pâtes à la bolognaise". 
Les pâtes justement, ou plus exactement la pasta (toujours au singulier !) : la spécialité de Bologne est la tagliatelle, créée par un cuisinier en hommage à la belle chevelure blonde et ondulée de Lucrèce d'Este, débarquée à Bologne pour épouser Anibale Benti Voglio. Aujourd'hui, elle bénéficie d'une appellation contrôlée, alors pas question de faire n'importe quoi ! On trouve aussi les tortellini (sorte de pâtes farcies), ou tortellacci (même chose, mais plus gros) ou encore les célèbres lasagne. Nous avons également découvert un type de pâtes jusque là inconnu, la gramigna, servie alla salsiccia (avec une sauce à base de saucisse). Les tortellini peuvent parfois être servis dans un bouillon, on dit alors al brodo. 
La région de l'Emilie-Romagne est également connue pour sa charcuterie et ses fromages (que vous pourrez déguster en antipasti, donc avant les pâtes). Culatello di Zibello, prosciutto di Parma, mortadella, parmigiano, et bien d'autres ! 
A Ferrare, ne passez pas à côté de deux spécialités de la ville (testées et approuvées par nos soins). Tout d'abord, les cappellacci alla zucca (sortes de pâtes farcies au potiron, servies al ragù) pour un léger mélange sucré-salé du meilleur effet. Toujours au rayon du sucré-salé, goûtez le pasticcio di maccheroni. Imaginez des macaronis, de la viande, des champignons, de la sauce, le tout enfermé dans une sorte de pâte un peu sucrée. Exquis. 
Quant aux desserts, ce fut probablement là nos plus grandes découvertes. Outre les traditionnels tiramisu et panna cotta, nous avons découvert la zuppa inglese (oui, oui, si on traduit ça donne soupe anglaise). Gâteau alternant une génoise imbibée d'alkermès (un alcool), des couches de crème pâtissière et de crème au chocolat. Original, même si je n'en étais pas fan, le goût de l'alcool étant trop prononcé pour moi. On a également goûté une torta alle mandorle, recouverte de sortes de petites tagliatelles frites. Pas mauvais. 

Mes bonnes adresses
Trattoria dal Biassanot (Via Piella, 16a)
Très bon restaurant, cuisine traditionnelle bien exécutée. Il est préférable de réserver pour le samedi soir. 

Osteria Broccaindosso (Via Broccaindosso, 7a)
Excellente cuisine, n'hésitez pas à vous laisser guider par le patron. Attention, c'est copieux (et on ne gâche pas une cuisine aussi exquise !). 

Incrocio Montegrappa (Via Montegrappa, 7d)
Resto plutôt classe et pourtant prix raisonnables. Bonnes assiettes d'antipasti et de pâtes.

La Bella Napoli (Via San Felice, 40)
Si malgré toutes les autres spécialités, vous mourrez d'envie d'une pizza, celles-ci sont cuites au feu de bois, bon marché et délicieuses. Que demander de plus ?