Je suis partie quelques jours en Lituanie chez une amie rencontrée à Prague. L'occasion pour moi de découvrir ce petit pays balte souvent méconnu mais qui ne manque pas de charme !
Samedi
27 décembre 2014
L'année
2014 touche à sa fin mais avant, un petit séjour en Lituanie, à
Vilnius, chez ma copine Julija, rencontrée à Prague. Il est
actuellement 7h53 du matin, je suis en salle d'embarquement à
l'aéroport de Prague. Mon vol est prévu à 9h00, j'ai une escale à
Varsovie et ensuite, Vilnius ! Une heure de décalage horaire à
signaler, j'arriverai normalement là-bas sur les coups de 13h15
heure locale. J'ai dormi quelque chose comme quatre heures, le
thermomètre annonce -12°C température locale, ça pique. Je suis
habillée comme un Inuit, doudoune en plumes, écharpe, gants, chapka
et bottes fourrées. Je déconne pas. Ma valise a eu du mal à fermer
parce que les gros pulls, bah ça prend de la place. Vous allez me
dire mais bon sang Laurianne, tu aimes te peler le c** ou comment ça
se passe ? Oui je sais, je suis hyper frileuse, je considère qu'il
fait froid en dessous de 25°C mais je trouve toujours le moyen de
partir en vacances dans des contrées bien gelées, en hiver de
préférence sinon c'est pas marrant. Promis, cet été, un peu de
soleil est au programme !
Revenons-en
à la Lituanie, et à ma copine Julija. La Lituanie sera mon premier
pays balte, vous savez ces trois petits pays qui bordent la mer
Baltique : Estonie, Lettonie, Lituanie. J'avais initialement plutôt
l'idée d'y partir quelque chose comme trois semaines en été et de
faire les trois à la suite mais ma rencontre avec Julija a changé
la donne. Julija est une adorable Lituanienne, ses parents sont
russes mais elle est née et a toujours vécu à Vilnius, sauf depuis
maintenant trois ans où elle a décidé de faire ses études (de
droit) à Lancaster en Angleterre. Elle est actuellement chez ses
parents pour les fêtes de fin d'année mais a très gentiment
accepté que je vienne squatter quelques jours pour découvrir sa
ville. Ses parents sont donc russes mais vivant en Lituanie depuis je
crois toujours, Julija parle russe avec eux même si elle m'a dit ne
pas être capable de lire et d'écrire en cyrillique, elle écrit
donc le russe en alphabet latin (étrange pour moi et surtout pour
Lisa, mais c'est comme ça). Etant née et ayant toujours vécu en
Lituanie, Julija considère davantage le lituanien comme sa première
langue. Rajoutez à ça qu'elle parle un anglais impeccable et vous
comprendrez que je vais complexer. J'ai acheté un petit guide de
lituanien même si je doute que ce soit très utile puisque Julija
sera la plupart du temps avec moi, j'ai jeté un œil et j'ai failli
pleurer. Ça ne ressemble pour ainsi dire à rien de connu, ni au
russe, ni au tchèque, ni à que dalle, donc heureusement qu'elle est
avec moi sinon on aurait eu de grands moments (ceci dit, je me ferai
peut-être quelques balades en solo, je vous raconterai...). En
lituanien, la plupart des mots finissent en -as mais je ne sais
toujours pas comment les prononcer exactement, donc ça ne m'avance
pas des masses.
J'ai
donc atterri tout à l'heure à Varsovie, dans un paysage tout blanc
et enneigé. J'avais officiellement quarante minutes entre mon
atterrissage et mon embarquement pour Vilnius. Rien de trop mais vu
que le second embarquement a été un chouïa en retard, ça a été
tranquille. Les avions sont minuscules, en même temps on n'est pas
très nombreux. Tiens, il y a une fille avec le même gilet Marks&Spencer que moi. Bref, on s'en fout. Je suis donc actuellement dans
l'avion pour Vilnius, il continue de neiger dehors et mon iPhone
annonce -9°C en Lituanie. Enjoy.
[...]
Je suis donc arrivée ce midi vers 13h15 à Vilnius, l'aéroport est
tout petit, du coup j'ai récupéré ma valise très rapidement et
Julija m'attendait avec son papa. C'est donc en voiture que nous
avons fait notre première visite de la ville, son papa tenant très
gentiment à me montrer les meilleurs endroits et les plus jolies
choses de la ville. On a ensuite mis le cap sur la maison de Julija,
un peu plus excentrée, dans un mignon petit quartier résidentiel
pas loin de la forêt. Julija me fait visiter sa maison, et quand
elle ouvre la porte du cellier, je souris, attendrie. Des montagnes
de conserves maison, des gros cornichons dans la saumure, des
tomates, etc, bref la tradition russe dans toute sa splendeur. C'est
ce qui m'avait manqué durant mon voyage en Russie, partager un peu
le quotidien d'une famille, pour voir la vie de tous les jours et pas
seulement les trucs destinés aux touristes. Je me rattrape donc avec
Julija. Sa maman nous sert à manger, une salade de légumes (après
une semaine de resto à Prague, c'est une bénédiction, et je
n'aurais jamais cru dire ça). Je n'ai jamais autant apprécié une
salade de ma vie. Il faut aussi dire que depuis ce matin j'ai deux
gaufrettes au chocolat dans le coco, et que ça commence à pas
suffire. Sa maman nous sert ensuite une cuisse de poulet et pour le
dessert, un délicieux gâteau aux pommes et au tvarog (sorte de
fromage blanc russe, vite fait comparable à de la ricotta), le tout
arrosé de thé et vous n'imaginez pas à quel point ça passe bien.
Rassasiées, on se risque à remettre le nez dehors et son papa nous
reconduit au centre ville toujours en voiture (le pauvre, ça
m'embête un peu qu'il soit obligé de faire le chauffeur...). On se
balade donc dans le centre ville de Vilnius, l'opéra, le beffroi,
des églises en tous genres (catholiques, orthodoxes, etc, etc). A
Vilnius, toutes les religions sont représentées, ce qui donne à la
ville un visage assez unique. Marché de Noël sur la place, on
remonte différentes rues toutes bordées de jolis bâtiments et
Julija fait la guide. Bon évidemment, ici comme à Prague, il fait
très vite nuit. Le problème c'est que la température chute encore
plus. Mes pieds finissent par demander grâce et on se pose dans Coffee Inn, l'équivalent local de Starbucks (qui n'existe pas en Lituanie).
Un chai tea latte plus tard (Laska, dédicace), on repart. Vilnius
est une jolie capitale à taille humaine. On traverse le "pont
vert" comme ils l'appellent ici et Julija m'explique la
controverse qui est apparue sur les statues qui ornent le pont. Elles
datent de l'époque soviétique et chantaient à l'époque les
louanges de l'Union soviétique. Du coup, ça plaît pas à tout le
monde qu'elles aient été installées là alors que la Lituanie est
désormais un Etat indépendant. Du coup, ça bataille pour savoir si
on les vire ou pas. Bon, pour l'instant elles y sont encore, les
partisans de les laisser arguant (à juste titre selon moi), que la
période soviétique, même si elle fût parfois terrible, fait
partie de l'histoire de la Lituanie, et que ça ne sert à rien de le
nier. On prend le bus, après que j'ai acheté une carte de transport
pour trois jours (à deux euros le truc, ça aurait été dommage de
frauder). Le papa de Julija vient nous chercher à l'arrêt de bus à
pied, parce que le chemin pour rentrer est à travers la forêt et
que c'est dangereux selon eux (même s'il ne s'est jamais rien
passé). Une petite marche en forêt par - 10°C, rien de mieux pour
vous ouvrir l'appétit, tant et si bien que quand nous arrivons et
que Valentina (la maman de Julija), pose devant nous une assiette de
gros blinis fourrés au tvarog avec de la smetana et de la confiture
d'abricots, inutile de vous dire que je ne me le fais pas dire deux
fois. Gros papotage avec Julija, et là je vais aller me coucher
parce qu'il est déjà 23h15 ici, que depuis 5h du mat' heure de
Prague, ça commence à tirer un peu. Spokoyné nochi !
PS
: On pense parfois qu'il faut aller au bout du monde pour être
dépaysé. Je peux vous dire que quand j'ai vu Julija dire bonjour à
ses copines d'un petit bisou sur la bouche, je me suis pris un bon
petit choc culturel. Je lui ai demandé si c'était courant ici et la
réponse est oui (serait-ce le fameux baiser à la russe ?). Et nous
qui pensions être les rois du "French kiss"... ;)
Dimanche
28 décembre 2014
Avant
de vous raconter la journée d'aujourd'hui, je me suis aperçu que
j'avais oublié de vous parler de deux choses importantes.
Premièrement
: le paysage. On ne peut pas vraiment dire que le paysage soit
enneigé, certes c'est plutôt blanc mais il n'y a pas non plus
trente centimètres de neige pour faire un bonhomme. Je dirais
plutôt que le paysage est glacé. Tout est blanc, ce n'est pas très
épais, par contre, c'est dur. Pour vous donner un exemple, si vous
marchez sur l'herbe, elle craque sous vos pieds. Quand à la rivière,
flottent à sa surface des morceaux de glace qui vous donnent une
idée du temps.
Deuxièmement
: la monnaie. La Lituanie a pour quelques jours encore sa monnaie
nationale, le lita lituanien. Quand je dis quelques jours, c'est
vraiment quelques jours, puisque le 1er janvier 2015, c'est-à-dire
jeudi, la Lituanie adoptera l'euro. C'est loin de faire l'unanimité
ici et les gens sont plutôt inquiets de la hausse des prix que
l'euro va engendrer. Je vais donc connaître les derniers litas de
l'histoire. A ce propos, actuellement 1 euro = environ 4 litas. Les
billets et les pièces sont tous différents et vraiment très jolis.
Dommage que ce soit bientôt remplacé par les mochetés de petites
coupures en euros...
Ce
matin, la maman de Julija nous a préparé des blinis fourrés à la
banane pour le petit déjeuner, accompagnés de smetana et de la
fameuse confiture d'abricots (exquise, soit dit en passant). Après
ça, direction le centre de Vilnius pour la tournée des églises.
Mais avant ça, on est passé chercher la grand-mère maternelle de
Julija pour la déposer chez une de ses amies. En moins de deux
heures et demi, nous avions visité cinq églises, orthodoxes et
catholiques confondues. J'ai surpris Julija en me couvrant d'emblée
la tête avant de rentrer dans l'église et en faisant le signe de
croix orthodoxe dans le bon sens (c'est-à-dire le sens inverse des
catholiques). Eglise russe avec quelques personnes, messe orthodoxe
toujours aussi émouvante, c'est officiel la Russie me manque même
si je la retrouve pas mal ici, notamment grâce aux parents de
Julija. Ensuite, église catholique superbe, intérieur baroque
réalisé par des artistes italiens, messe en polonais et église
bondée évidemment, on parle des Polonais hein. Cap ensuite sur une
autre église et pour finir deux églises catholiques côte à côte
l'entrée de la deuxième accueillant actuellement un enclos avec un
âne et trois brebis (pas égarées). Les parents de Julija ont
ensuite gentiment proposé de nous emmener à Trakai, une autre
petite ville à 30 kilomètres de Vilnius. Elle est connue pour avoir
été à une époque la capitale du grand-duché de Lituanie, elle
attire aujourd'hui un grand nombre de touristes grâce à son
château, son lac et ses innombrables petites isbas (maisons en bois
colorées). Ni une ni deux, nous voilà sur la route direction
Trakai. Effectivement, ça valait le coup d'être vu ! Je craque
complètement devant les maisons en bois, le lac est magnifique, avec
le château en arrière plan et ma joie atteint son comble quand je
m'aperçois que le lac est gelé et qu'on peut marcher dessus. (Bon
ok, je suis pas allée bien loin parce qu'on n'était pas non plus
sûres de la solidité de la glace mais j'ai quand même fait
quelques pas à la surface du lac et je me suis prise pour Jésus
Christ l'espace de cinq minutes). A côté de moi, une jeune femme
chaussait déjà ses patins. J'ai trouvé de jolies cartes postales
et des timbres, donc surveillez vos boîtes aux lettres ! On prend
ensuite la direction du château, l'entrée ne coûte même pas trois
euros et l'exposition est vraiment riche et intéressante. Beaucoup
de pièces d'orfèvrerie lituaniennes et russes, des sceaux, des
pipes, des coffrets à bijoux, etc. L'expo est vraiment bien faite et
toutes les informations sont traduites en anglais, ce qui est très
appréciable, le lituanien atteignant des sommets d'incompréhension.
Dans la cour du château, il y a une petite scène avec des enfants
qui chantent, et des parents admiratifs qui regardent. Après la
visite du château, on rejoint les parents de Julija, et ils nous
arrêtent devant un resto le temps d'aller récupérer les kibinai.
Ce que j'ai oublié de préciser à propos de Trakai est que cette
ville compte une des dernières communautés karaïtes de Lituanie.
Karaïtes, kesako ? Ok, je dois avouer que je n'en savais rien non
plus, mea culpa. Les karaïtes sont une communauté juive, opposée
au judaïsme rabbinique car ils fondent leur religion seulement sur
la Bible hébraïque (écrite, l'Ancien Testament quoi) et non sur la
Loi orale. Il s'agit d'une minorité turque originaire de Crimée qui
fut amenée en Lituanie au début du XVè siècle pour servir de
garde rapprochée à Vytautas le Grand (grand-duc de Lituanie). Bref,
tout ça pour dire que non seulement nous avons pu admirer quelques
costumes karaïtes traditionnels dans le château mais surtout que
les kibinai sont une spécialité karaïte. C'est une sorte de
chausson de pâte brisée fourrée d'une farce faite de viande et
d'herbes aromatiques. Je commençais à crever la dalle, j'avais
froid aux mains, donc inutile de vous dire que le kibinai est arrivé
comme la manne dans le désert et qu'il n'a pas fait long feu.
Après
ça, on est allés récupérer la grand-mère de Julija pour la
ramener chez elle, et on s'est ensuite dirigés vers un immense
centre commercial. Le truc s'appelle Akropolis, c'est immense et
rempli de magasins. Session shopping puisque Julija veut trouver un
cadeau pour son neveu et son beau-frère et je dois acheter des
chaussettes chaudes parce que mes pieds kiffent pas le climat
lituanien. On reste un bon moment dans le centre commercial, on se
balade, et on finit par s'attabler dans un genre de cafétéria
self-service. Galette de pommes de terre, kacha arrosée de
champignons à la crème, escalope de porc et gros cornichon russe,
le tout arrosé de kéfir (il y avait longtemps), Julija est
impressionnée. Pour ceux qui auraient raté à la fois les
chroniques russes et mes aventures polonaises, le kéfir est un genre
de lait fermenté un peu aigre, que j'ai appris à aimer même si ma
première expérience n'avait pas été des plus convaincantes.
Maintenant, ça me manquerait presque. Après ça, on a fini notre
session shopping, le petit neveu de Julija aura donc une tortue ninja
et des Kinder surprise, j'ai trouvé mes chaussettes, donc direction
la maison en bus. Nous sommes actuellement attablées devant une
tasse de thé et je viens d'engloutir un surelis, une sorte de
friandise faite de tvarog entouré de chocolat et parfumé à la
vanille. Typiquement lituanien d'après Julija. La journée a donc
été une fois de plus bien remplie, j'ai encore probablement oublié
des choses qui me reviendront par la suite, je vais pas tarder à
aller me pieuter parce que nous avons encore un bon programme demain
et je ne veux pas manquer une miette de ce séjour lituanien !
Labanakt !
Lundi
29 décembre 2014
Ce
matin, les parents de Julija étaient déjà partis travailler quand
on s'est réveillées. Petit déjeuner à base de blinis et de thé,
je m'acclimate plutôt bien. Direction ensuite un cordonnier où
Julija dépose ses chaussures et direction ensuite le centre ville
pour commence l'ascension de la Colline des Trois Croix, une colline
de Vilnius où trônent effectivement trois croix blanches et qui
offre une vue assez sympa sur la ville. La montée nous réchauffe
car il fait encore une fois "freaking cold" comme dirait
Julija, ce que je traduirais pas méchamment froid. A ce moment-là,
il faisait encore un beau ciel bleu dégagé, ça s'est un peu
couvert par la suite. En redescendant, on est allées visiter la
cathédrale. Elle est spacieuse et plutôt claire à l'intérieur.
Comme dans toutes les églises que nous avons visitées jusque là,
elle est décorée d'une crèche et d'arbres de Noël. Comme on
n'avait étonnamment pas si froid que ça (mes chaussettes d'hier sont
vraiment pas mal) du coup on a entrepris de monter au château. On
l'appelle parfois le château de Gediminas, du nom du grand-duc que
l'on peut considérer comme le fondateur de Vilnius. On entreprend la
montée, sauf que comme c'est quand même méchamment en pente et
qu'il a pas mal neigé, c'est un chouïa glissant et un tantinet
périlleux. On arrive néanmoins au sommet sans que je me ramasse une
gamelle, ce qui relève proprement du miracle. (J'ai réussi à me
ramasser de tout mon long il y a quelques années sur les marches
devant l'opéra alors qu'il était tombé trois flocons). Bref, on
arrive au château et on commence la visite, qui se situe dans
l'unique tour encore debout. Là sont exposées principalement des
armes médiévales (heaumes, boucliers, épées, etc) et des photos
du château à différentes époques, selon ses différentes
destructions et reconstructions. Après ça, et comme je suis quasi
persuadée que je vais me ramasser si j'essaie de redescendre à
pied, on emprunte le funiculaire. Une fois en bas, on décide d'aller
prendre une boisson chaude bien méritée. Direction Coffee Inn une
nouvelle fois, chai latte pour moi et café pour Julija. On rencontre
alors deux touristes italiens à qui Julija donne les bonnes adresses
de Vilnius. Après on remonte une rue et on visite les nombreuses
églises qui la bordent. La première est une église ukrainienne,
qui a sans doute été superbe à une époque, mais qui aujourd'hui
est sérieusement endommagée et nécessiterait d'importants travaux.
On continue par une église orthodoxe, la seule de Vilnius qui ait
encore un couvent. Il fait déjà nuit, mais de nombreux petits
cierges parfumés brûlent dans l'église. Elle est magnifique,
l'intérieur est principalement vert. Il règne décidément dans les
églises orthodoxes une ambiance inimitable qui me rend toujours
"very emotional" comme dirait Julija. Il est normalement
interdit de prendre des photos mais j'en vole une d'un présentoir à
cierges (aucune idée de comment on peut appeler ce truc, Julija non
plus, si quelqu'un sait, merci de nous le signaler, on se couchera
moins bêtes). On finit par une autre, catholique cette fois,
polonaise de surcroît et magnifique également. En sortant de
l'église, on peut admirer la Porte de l'Aurore, seul vestige restant
des cinq portes de l'enceinte qui entourait jadis la ville. On peut y
admirer une superbe icône de la Vierge Marie, et on assiste au début
d'une messe en lituanien. En ressortant, et comme on commence à
avoir la dalle (surtout moi, inutile de le préciser), on décide
d'aller tester le nouveau resto à la mode, Jurgis ir drakonas. En
fait, ce resto est un genre de pizzeria mais il a été mis à la
mode par Andrius Užkalnis, critique gastronomique lituanien plutôt
influent. Ah bah on a vite compris que c'était à la mode, parce que
c'était plein quand on est arrivé, heureusement on n'a pas attendu
trop longtemps pour avoir une table, et c'était juste blindé quand
on est ressorties, avec une file d'attente digne d'un premier jour de
soldes. Les pizzas étaient bonnes mais rien d'extraordinaire mais
l'endroit était sympa. On est ensuite allées regarder le conte de
Noël qui est diffusé en ce moment sur les murs de la cathédrale,
une histoire de renne à neuf bois un peu fantaisiste mais mignonne,
le tout traduit par Julija parce que le lituanien, c'est pas encore
ça (je sais pour l'instant dire bonjour et merci, même au revoir
reste compliqué). Et ensuite, on a pris le bus pour aller rejoindre
ses amis dans un resto style Courtepaille, mais c'était juste
histoire de prendre un verre et de faire leur connaissance. Trois
d'entre eux font leurs études à l'étranger, en Angleterre ou aux
Pays-Bas, la dernière est restée à Vilnius et étudie
l'architecture. Ils parlent un anglais tellement excellent que j'ai
parfois du mal à suivre et que je complexe. Quoi qu'ils en soient,
ils sont vraiment très cool. On rentre ensuite en taxi (pour deux
euros, ça aurait été dommage) et nous sommes une fois de plus
attablées devant une tasse de thé pour papoter.
Mardi
30 décembre 2014
Ce
matin, direction en premier lieu le coiffeur parce que Julija a
rendez-vous pour une coupe de cheveux et une épilation des sourcils.
Son salon se trouve dans un complexe sportif, genre salle de sport et
salon de beauté. Je patiente pendant qu'elle se fait couper les
cheveux et ensuite, direction la tour de la télévision en bus. Bon,
on a attendu le bus un bon moment (le bus n°7 à Vilnius, c'est la
ligne 13 du métro parisien), tant et si bien que quand on est
arrivées à la tour, mes doigts me faisaient cruellement souffrir.
Bref, on monte dans la tour pour quelque chose comme 4 euros, et en
haut (au 19ème étage), ils ont installé un genre de restaurant
panoramique qui tourne sur lui-même. L'idée est plutôt sympa et
faire un tour complet vous prendra 55 minutes. On commande une
boisson traditionnelle lituanienne faite à base d'avoine, ça donne
une sorte de boisson lactée avec un goût plutôt sympa mais le
serveur a l'air proprement outré qu'on lui demande du sucre pour
mettre dedans. Désolée gars. Bref, on se pose un moment, on admire
la vue sur tout Vilnius enneigé, et ensuite on redescend visiter
l'exposition. La tour de la télévision à Vilnius est tristement
célèbre pour les événements qui s'y sont déroulés le 13 janvier
1991. Après que la Lituanie a déclaré son indépendance l'année
précédente, le 11 janvier 1991 les Russes envoient les chars pour
écraser les revendications d'indépendance. Ils se heurtent à une
farouche résistance de la part des Lituaniens. Le 13 janvier, les
Russes partent à l'assaut de la tour de la Télévision appuyés par
des chars T-80. Les Lituaniens résistent. Les combats font 13
victimes, dont les noms figurent aujourd'hui sur une plaque
commémorative devant la tour de la télévision. 12 hommes et une
femme, Loreta Asanavičiuté (la rue adjacente porte aujourd'hui son
nom). Toute la Lituanie porte le deuil des treize victimes. Les
Russes occupent la tour et ses environs jusqu'à finalement être
contraints de retirer leurs troupes. La Lituanie accède finalement à
l'indépendance.
En
ressortant de la tour, on met le cap sur la synagogue, mais elle est
déjà fermée quand on arrive, on ne la voit donc que de
l'extérieur. Avant la Seconde Guerre Mondiale, Vilnius comptait une
centaine de synagogues. Il n'est reste plus qu'une aujourd'hui... En
face de la synagogue a ouvert un café à chats, ce concept japonais
lancé désormais un peu partout en Europe (j'avais testé celui de
Prague avec Anna). Julija qui a une course à faire et qui se sent
moyennement à l'aise entourée de matous, me laisse gagater le temps
d'aller faire un petit tour chez Mango à la recherche d'un cadeau.
Je m'installe donc devant une tasse de thé et un muffin. La jeune
femme assise dans le canapé à côté de moi a un chat endormi sur
ces genoux, et quand elle part, elle me donne la bête qui dort donc
pendant quelque chose comme une heure et demi sur mes genoux. Mon
bonheur est complet (il ne ronronne pas comme ma Biboune, mais c'est
mieux que rien). Le chat s'appelle Milka m'informe le serveur, parce
qu'il est noir et blanc. Après avoir bien gagaté, Julija revient et
nous continuons notre promenade jusqu'au Parlement et à la
bibliothèque nationale. Sur le chemin, on s'arrête pour manger un
burger dans un petit resto tendance et très sympa. Le burger est
absolument délicieux. Enfin, on rentre à la maison pour passer un
peu de temps avec la maman de Julija. Je pars demain matin très tôt,
mais le voyage va être un peu long vu que j'ai une escale de quatre
heures à Varsovie, et que je ne serai à Prague qu'en début
d'après-midi.
Mercredi
31 décembre 2014
Ce
matin, debout à 4h du matin, le taxi commandée hier par Julija
m'attend en bas de chez elle. C'est un taxi officiel, dûment réservé
via une application, un truc sûr, où le chauffeur met le compteur
et où il n'essaie pas de vous arnaquer. Oui parce que soyons francs,
les chauffeurs de taxi lituaniens (et ils ne sont pas les seuls) sont
d'après Julija assez prompts à essayer d'arnaquer les touristes. Du
coup j'angoissais un peu, mais Julija m'a réservé le must du taxi
lituanien et tout s'est bien passé. Ça m'a coûté 55 litas et en
une vingtaine de minutes, j'étais à l'aéroport. J'ai décollé à
6h40 heure locale, pour arriver à Varsovie à 6h45 heure locale. Mon
vol pour Prague était prévu à 11h en porte 30, je me pose donc
dedans, et je m'assoupis allongée sur un banc comme une clocharde.
Mea culpa mais j'étais crevée. Finalement mon vol a été déplacé
en porte 43 et on a décollé à l'heure. On est arrivé à Prague à
midi, j'ai rapidement récupéré ma valise et je suis rentrée me
faire à manger parce que c'est pas les deux gaufrettes au chocolat
et le verre d'eau de LOT (bande de rats) qui pouvaient me caler
l'estomac. Ces quelques jours en Lituanie ont été vraiment
parfaits, rien à redire, le plaisir de découvrir un nouveau pays,
une nouvelle langue, une nouvelle ville, mêlée au plaisir de
retrouver l'ambiance et la culture russes grâce à la famille de
Julija. 2014 s'est terminé avec un magnifique voyage, j'espère que
2015 me réserve de toutes aussi belles expériences.
Julija, honey, thank you so much for these amazing days in your city and your country! You made this trip unforgettable! <3
Pour la première fois, je me suis essayée à vous faire une sorte de "vlog" de mon voyage, c'est-à-dire à filmer un petit peu ce que je faisais, des petits morceaux et j'espère réussir à en faire un petit film. Mais pour l'instant c'est pas gagné parce que je suis nulle en montage et je pense que ça va me prendre un peu de temps. Néanmoins, c'est en projet et vous serez bien sûr les premiers informés ! :)