mardi 28 octobre 2014

Mon voyage en Roumanie : Romanian rhapsody ;)

Conseil de lecture : préparez-vous une bonne tasse de thé, un paquet de biscuits, installez-vous confortablement, ça va être long !


Comme vous l'aurez deviné au titre de cet article (ou pas), je suis partie en Roumanie. J'avais cinq jours de libres à cause d'un jour férié, d'un pont plus du fait que j'ai jamais cours le vendredi, donc j'en ai profité. Il y a longtemps que je voulais découvrir la Roumanie, donc c'était l'occasion.


Vendredi 24 octobre 2014
Nouveau pays, nouveau journal. Celui-ci sera court puisque je ne pars que cinq jours en Roumanie. Comme vous le savez probablement tous à moins que vous n'ayez passé ces derniers mois dans une grotte sans accès à la civilisation (j'entends par là une connection wi-fi ou au moins, un réseau téléphonique), je vis désormais à Prague, en République tchèque et ce jusqu'à septembre prochain (minimum xD). Je suis en échange Erasmus dans le cadre de mes études de droit. Il se trouve que le rythme Erasmus n'est pas trop intense (euphémisme) et qu'en gros, un week-end dure minimum trois jours, cinq quand tout va bien. En gros je n'ai jamais cours le vendredi, mardi est un jour férié en République tchèque et comme je pense que les profs avaient tout bonnement envie de faire le pont, ils t'ont collé le "jour du doyen" (un pseudo jour pour l'espèce de directeur de la fac) lundi histoire de s'assurer un bon petit week-end. Bonne nouvelle pour moi, j'en profite donc pour découvrir le pays qui manquait à mes voyages si j'ose dire, la Roumanie. Vous le savez maintenant, je suis passionnée par l'Europe centrale et l'Europe de l'est, par tous les pays de l'ancien "bloc de l'est", la Roumanie manquait donc cruellement à l'appel. Je m'étais promis de profiter d'habiter à Prague pour partir à la découverte de ce pays, j'en ai donc profité. J'ai un peu pris mes billets au dernier moment ce qui fait que je les ai payés un bras, mais on n'a qu'une vie après tout. Il est prévu que Nicolas me rejoigne à Bucarest et j'ai aussi une amie à voir à Brasov.
Je boucle donc ma valise, dis au revoir à mes colocs et direction le métro, puis le bus jusqu'à l'aéroport. L'aéroport de Prague est divisé en trois terminaux (terminaux ?), le 3 ne sert à rien, et en gros le 2 c'est pour les pays de l'espace Schengen, le 1 c'est pour le reste. Persuadée que la Roumanie fait partie de l'espace Schengen, je descends donc au terminal 2. Mais en fait non, ils ont foutu mon vol pour Bucarest au terminal 1 donc je traverse tout l'aéroport pour changer de terminal (ça va qu'il est pas immense). Je vérifierai mais je reste persuadée que la Roumanie fait partie de l'espace Schengen, WTF ? J'enregistre donc ma valise (j'arrive pas à garder ma valise en cabine, trop de cosmétiques à emmener xD), et je patiente actuellement en attendant de passer le contrôle des bagages et la sécurité.
Après vérification, la Roumanie ne fait pas partie de l'espace Schengen, je suis juste un boulet.
Arrivée à Bucarest, je récupère ma valise en quelques minutes, direction le bus. La dame au guichet des tickets ne prend ni la carte, ni les euros (ne parlons même pas de mes quelques couronnes tchèques), du coup direction le premier "bankomat" (distributeur) pour retirer des sous. La monnaie locale est le lei, taux de change environ 4 lei pour un euro. Premier choc culturel. Je retire 200 lei (environ 50 euros) et je reçois une véritable liasse de billets de 10 lei. Avec le sentiment d'avoir braqué une banque, direction le bus pour le centre ville de Bucarest. Environ 40 minutes de bus et nous voilà à la Piața Romana, une des grandes places de la ville. Le bus a remonté une avenue bordée de magnifiques bâtiments, j'avoue être assez surprise, j'imaginais Bucarest comme la ville communiste par excellence, remplie de bâtiments gris et moches. On descend donc du bus, direction l'auberge, que l'on trouve assez facilement. L'auberge est très sympa, la chambre confortable et avec salle de bains s'il vous plaît ! Le grand confort. Direction le centre historique pour une petite balade. On découvre que Bucarest est vraiment une ville toute en contrastes et en contradictions. Des bâtiments magnifiques côtoient des horreurs de l'époque communiste, les boutiques de luxe font face à des quasi bidonvilles. Si je devais comparer avec une autre ville, je crois que c'est finalement de Moscou qu'elle se rapproche le plus. Le même chaos architectural, les mêmes disparités, mais un charme qui se dégage malgré tout. Au bout de dix minutes de marche, un constat s'impose : il fait froid. Mais genre méchamment froid. Le thermomètre ne dépasse pas les 5°C, et ça va pas aller en s'arrangeant. Il y a un vent à vous geler les os, verdict le premier arrêt, H&M pour investir dans un cache-oreille et une paire de gants. C'est ça ou la pneumonie. Par contre, il fait relativement sec, ce qui rend la chose plus supportable.
On se balade, on prend quelques photos, on s'extasie devant certains bâtiments et on grimace devant d'autres. A Bucarest, vous ne savez pas à quoi vous attendre au prochain croisement. Le pire comme le meilleur. On s'arrête dans un genre de petit kiosque et on achète un truc à grignoter (je n'ai quasiment rien mangé de la journée à part mon petit dej et une pseudo barre de céréales dans l'avion). Un sorte de feuilleté aux champignons carrément bon. Balade, églises, etc, etc. On finit dans une sorte de resto typique, décor de fou, digne d'un film (on aurait pu y tourner Gatsby le Magnifique). Plat de haricots avec des saucisses, de quoi affronter le vent et le froid. On a réussi à rentrer à pied, j'ai hâte d'explorer davantage cette ville.
Petit topo sur la langue : comme vous le savez peut-être, la Roumanie est une sorte d'exception en Europe centrale/orientale. On l'appelle parfois "l'îlot latin en mer slave", parce que le roumain est la seule langue romane/latine de cette région. Entourée par des langues slaves et le hongrois, elle fait office d'exception. Le roumain appartient en effet à la même famille de langues que le français, l'italien, l'espagnol et le portugais. Je dirais que c'est entre l'italien et le français. Mais ça reste quand même assez difficile. On peut deviner plus de choses qu'en tchèque (en même temps, c'est pas difficile) mais beaucoup de choses restent assez mystérieuses.
Dimanche 26 octobre 2014
Bon comme d'habitude je suis un peu à la bourre pour vous narrer le récit de mes aventures roumaines. On est dimanche, il est déjà 14h36 et je suis dans le train direction Brasov. Hier matin, réveil et petit dej à l'auberge de Bucarest. On demande ensuite au réceptionniste (particulièrement gentil comme tout le personnel de l'auberge), de nous réserver la visite du palais du Parlement, l'espèce de bâtiment aux proportions titanesques construit par le dictateur Nicolae Ceaucescu. C'est chose faite, sauf que la visite est à 11h, qu'il est déjà 10h20 et donc grand temps de se mettre en route. On prend le métro, on achète un ticket et on doit descendre deux stations plus loin. La station de métro est très bizarre, c'est une sorte de tunnel souterrain assez bas de plafond, les directions sont selon moi plutôt mal indiquées et quand on arrive sur le quai, on se retrouve face à un mur avec sur les côtés des colonnes et entre les colonnes un accès au quai. Par contre une fois sur le quai à proprement parler, on a à peine la place de se mouvoir. Un peu dangereux selon moi mais heureusement, toutes les stations ne sont pas comme ça. En revanche, la rame de métro est large et spacieuse. On descend donc deux stations plus loin et nous voilà en quête du parlement. On arrive finalement après avoir remonté une TRÈS longue allée bordée d'arbres. Le truc c'est que le temps passe. Une fois arrivés devant le monstre, on décide de le contourner par la gauche. On entre dans le premier portail que l'on trouve et on se fait refouler par les gardes qui nous expliquent que l'entrée des visiteurs est de l'autre côté du bâtiment. Rien de grave me direz-vous sauf que le bâtiment en question n'est pas n'importe quel bâtiment mais le palais de Ceaucescu. Et qu'en gros, faire le tour du bâtiment vous prend 20 bonnes minutes en marchant à toutes pompes. (Pour info c'est le deuxième plus grand bâtiment au monde après le Pentagone). Arrivés devant l'entrée visiteurs, j'aboie littéralement sur le garde qui me demande (pour la 3ème fois) ce qu'on vient faire. Finalement on arrive dans le truc. La dame de l'accueil parle un français impeccable par contre le système est merdique. En gros on demande ses billets à un guichet, avant d'aller les payer à la caisse du magasin de souvenirs, pour ensuite revenir donner son passeport à un troisième guichet en échange d'un espèce de truc à se mettre autour du cou, ensuite on essaie de trouver son groupe dans la masse de visiteurs attroupés dans le hall. Plus après le contrôle de sécurité, on doit passer dans un portique, le sac et le manteau dans la machine, évidemment je sonne donc palpage en bonne et due forme. Bref, après toutes ces difficultés, vous êtes enfin autorisés à pénétrer dans le bâtiment. Notre visite guidée est en anglais mais notre guide parle également un français irréprochable (comme beaucoup de Roumains, nous le découvrirons par la suite). Visite des différentes pièces, des fondations, et on monte ensuite sur la terrasse. Sauf qu'on a oublié de vous parler de la météo. Il fait un froid de canard, un vent de fou donc la visite sur la terrasse est rapidement écourtée. Bref le bâtiment est étrange, typiquement le rêve de gros mégalo, on ne peut pas dire que ce soit beau, on ne peut pas non plus dire que ce soit moche, c'est juste massif. Aujourd'hui le bâtiment abrite à la fois la chambre des députés, le Sénat, le Conseil constitutionnel mais aussi tout un tas d'expositions et autres, bref c'est le truc à tout faire, en même temps avec la place qu'il y a ce serait dommage de se priver. En 1h30 de visite, on a vu 4% du bâtiment, je vous laisse imaginer. En ressortant de là, direction l'avenue sur laquelle on est arrivés la veille, bordée de jolies maisons, on achète un petit truc à manger dans un kiosque (la plupart de ces trucs sont vachement bons), sauf qu'une tempête de neige se déclare et verdict on se réfugie dans un McDo. Bon ok on a vu plus typiquement roumain mais il y fait chaud et il y a le wifi. xD En ressortant de là, la tempête n'a toujours pas cessé, il tombe les plus gros flocons que j'ai jamais vu de ma vie, on retourne à l'auberge récupérer les bagages, petit thé dans une sorte de pâtisserie couleur bonbon et direction la gare.
On prend nos billets et on s'installe dans notre train en direction de Sinaia. Je m'endors sur mon bouquin, il fait nuit noire, et on débarque dans une gare déserte. Heureusement il ne neige pas mais il ne fait pas chaud. -7 si l'on en croit l'Iphone mais j'ai du mal à y croire. On trouve sans trop de difficultés le centre ville et au moment où on s'interroge pour savoir si on y fait un petit tour avant de se mettre en quête de l'hôtel, coupure de courant généralisée. Pour le coup, on voit que dalle, mais genre que dalle, j'arrête une dame dans la rue pour lui demander l'hôtel Economat où Nico a réservé une chambre, elle nous répond dans un français excellent. Là, je suis bluffée. Que les gens qui travaillent dans le tourisme et dans les trucs culturels parlent français, c'est une chose, que la première dame que j'arrête dans la rue le parle aussi est beaucoup plus surprenant. Elle nous explique que c'est loin, compliqué et vu que le courant est toujours pas revenu, ce sera beaucoup plus simple en taxi. On demande donc à un chauffeur de taxi, on monte, le compteur n'est pas sa priorité mais il nous annonce 7 lei. J'avoue que je flippe un peu, j'ai lu des trucs pas cools sur les arnaques en taxi (pas spécialement en Roumanie mais un peu partout), mais nous avons de la chance, le chauffeur est un honnête homme et nous payons nos 7 lei à l'arrivée sans problème. On se dirige vers un truc qui s'appelle Villa Economat sauf que la dame n'a pas notre réservation, sûrement parce que c'est pas le bon hôtel, mais celui dans lequel Nico pense avoir réservé est fermé depuis 5 ans (WTF ?) et du coup, on fouille dans la mémoire du téléphone pour retrouver celui qu'il a véritablement appelé. Il s'agit en fait de l'hôtel Marami, fort heureusement à quelques dizaines de mètres de là. On remercie la réceptionniste pour son aide et nous voilà en route dans l'obscurité. On arrive, la dame n'a pas non plus entendu parler de notre réservation mais elle a une chambre dispo, tout confort, très propre, que demande le peuple ? On a finalement mangé au resto de l'hôtel et goûté la fameuse polenta roumaine. Dodo bien mérité.
Ce matin, petit dej assez sympa à l'hôtel, je mange comme quatre histoire d'affronter la température. Sauf qu'en fait il ne fait pas si froid et même plutôt beau, donc tout va bien. On part visiter le château de Peleș, une petite merveille construite par le roi Carol Ier de Roumanie, au XIXè siècle. Il n'est pas vieux mais particulièrement mignon. On achète notre ticket mais la dame nous indique que nous ferons partie de la prochaine visite en anglais, du coup on se retrouve coincés devant la porte avec un groupe de je-ne-sais-quoi derrière nous (Grecs ou Portugais, pas moyen de savoir), pour qui le mot "espace vital" ne signifie visiblement rien. On arrive enfin à se dépêtrer des relous, on entre dans le château et notre guide vient nous chercher. Il parle un anglais ponctué de R bien roulés, mais il est drôle, hyper sympa et très prévenant avec une des dames car elle a des béquilles. L'intérieur du château est tout aussi canon que l'extérieur, plein de bois partout ce qui rend l'atmosphère très chaleureuse et cosy. Il fallait officiellement payer environ 7 euros pour prendre des photos (je vous jure), évidemment on n'a pas payé mais comme je voyais tout le monde en prendre et que je doutais fort que quiconque ait payé, je ne me suis pas privée. Verdict, vous aurez des photos de l'intérieur aussi, et croyez-moi, ça vaut le détour. Super visite, château magnifique que je vous recommande absolument si vous venez en Roumanie. Après ça, direction un petit monastère, gratuit parce qu'on est dimanche. Je retrouve l'ambiance orthodoxe, les icônes et les gens qui les embrassent. Ça m'avait manqué. :)
On retourne ensuite à l'auberge, on récupère nos valises, on prend un autre taxi qui cette fois met le compteur (ouf !) et qui nous fait même cadeau de quelques bani (centimes). C'est le même prix, donc le premier ne nous avait pas non plus arnaqués. On achète nos billets à la gare et comme on a une bonne heure avant le départ de notre train, on va grignoter un truc dans une petite boulangerie. La dame semble ravie par mes efforts (pourtant assez pitoyables) en roumain, et on déguste nos trucs à la petite terrasse (on a réussi à ne pas geler). Un chien vient quémander un peu à manger. C'est l'occasion pour moi de vous parler de ce phénomène assez particulier en Roumanie : les chiens errants. C'est le résultat de la politique quelque peu... discutable de Ceaucescu. En gros, sa politique de systématisation consistait à ce qu'il n'y ait plus de distinction entre ville et campagne (t'es sérieux mec ?). Il a pour cela détruit de nombreuses maisons à Bucarest et ailleurs, reconstruit à la place des barres d'immeubles où les habitants ont été relogés mais dans lesquels leurs fidèles compagnons n'étaient pas les bienvenus. Ces chiens ont donc été abandonnés par leurs maîtres, dans l'incapacité de les garder. Sauf que ces chiens se sont reproduits, et sont pour certains retournés à l'état sauvage. Ce qui engendre évidemment des problèmes. En 2013, un enfant de 4 ans est mort attaqué par une bande de chiens errants à Bucarest. Le Parlement a donc décidé d'euthanasier ces chiens, ce qui a provoqué une levée de boucliers de la part des associations de défense animale. Le problème reste très important, et la solution reste pour l'instant plutôt celle de l'euthanasie. Je signale que des campagnes de vaccination et stérilisation de ces chiens avaient également été mises en place mais ne semblent pour l'instant pas encore assez efficaces. Un autre problème se pose : la rage. Donc si vous vous faites mordre par un de ces toutous, c'est direction le consulat rapidos. Bon le toutou ne nous a pas mordus, je lui ai filé un morceau de feuilleté parce que sa maigreur me faisait vraiment trop de peine et la dame de la boulangerie a fini par le chasser. Nous sommes donc maintenant dans le train en direction de Brasov et on arrive dans quinze minutes environ. Les trains roumains sont loin d'être aussi pourris que ce que j'imaginais (ça dépend peut-être lesquels mais pour l'instant, nous avons eu de la chance), ils sont tout à fait corrects.
Mardi 28 octobre 2014
Bon, une fois de plus, je suis complètement à la masse dans le récit de mes aventures. Je vous avais laissés dans le train en direction de Brasov et je suis actuellement dans l'avion qui me ramène à Prague. Nous sommes donc arrivés à Brasov dimanche dans l'après-midi. Ne trouvant pas le bus pour rejoindre le centre-ville, nous décidons de partir à pied. Le Guide du Routard annonce 2,5 km, rien de bien dramatique. Sauf qu'on s'est trompés deux fois de chemin, qu'on a dû demander à une demi-douzaine de personnes, que les mecs du Routard avaient dû prendre des trucs bizarres avant d'écrire leur Guide, donc finalement c'était assez loin. On est finalement arrivés à l'auberge, j'étais pour être honnête bien fatiguée mais on est quand même repartis voir un peu la ville. Il a fait rapidement nuit mais on a eu le temps de trouver la petite rue, la rue des Ficelles, très étroite et très longue. On avait rendez-vous avez Sinzi (de son vrai nom, Sinziana), une amie que j'avais rencontrée à Paris il y a quatre ans pendant son Erasmus et que je n'avais jamais eu l'occasion de revoir. Elle nous donne rendez-vous à 20h dans un restaurant de cuisine traditionnelle roumaine. En attendant petit chocolat dans un café très moderne et design, parce que mes pieds sont congelés. On rejoint donc Sinzi dans un joli restaurant dans une cave, où les serveurs sont en tenue traditionnelle. Sinzi nous conseille certains plats, on commande des soupes en entrée et pour ma part les sarmale, des feuilles de choux farcies servies avec la fameuse polenta. C'est très bon, et ça tient bien au corps (surtout que j'avais déjà tapé dans la corbeille de pain, moelleux et vraiment délicieux). Sinzi nous fait également goûter (enfin plus à Nico qu'à moi), deux alcools traditionnels, la fameuse palinka (d'origine hongroise, j'avais eu l'occasion d'en goûter au mariage d'Erika et de Jean-Baptiste), mais aussi un alcool fait à base de myrtilles (afinata). La palinka est beaucoup trop forte pour moi, mais je dois reconnaître que l'autre a un vrai goût de myrtille. Néanmoins de l'eau plate me convient beaucoup mieux. Sinzi nous fait également goûter les papanași, dessert traditionnel, sorte de beignets en formes d'anneau avec une petite boule, servis avec de la crème à la vanille et des cerises un peu aigres. Le tout tiède et très bon. On a l'impression d'avoir mangé pour quinze jours et je crois que c'est le cas. Sinzi nous dit qu'elle adore la cuisine roumaine et que cela lui manquait quand elle vivait en Angleterre. Très généreusement, Sinzi nous offre le repas, je suis un peu gênée mais elle assure que cela lui fait plaisir.
On décide de se revoir le lendemain lorsque nous serons revenus du château de Bran. Dodo bien mérité après notre périple à travers toute la ville. Parenthèse : cela a été l'occasion pour nous de confirmer ce que disait le Guide du Routard, le centre-ville de Brasov est adorable mais le reste de la ville n'est pas inoubliable.
Le lendemain, direction le château de Bran. Sauf qu'il fallait d'abord prendre un bus depuis le centre-ville pour rejoindre la gare routière, ensuite prendre un bus pour le château (sachant qu'il n'y en a qu'un toutes les heures). On arrive à la station de bus pour se rendre compte que le bus vient de nous passer sous le nez et que le prochain est dans une heure. A partir de 9h, il n'y a qu'un bus toutes les heures. Seriously ??? On se rabat sur un taxi, pas le choix. Pas d'arnaque, ouf, le chauffeur nous amène à la gare routière, je me rue sur le guichet d'information, le gars a juste le temps de me répondre que le bus part dans une minute, on court et on saute à temps dans notre bus pour le château de Bran. C'est l'occasion de parcourir un peu la campagne roumaine, sachant que nous sommes d'après le guide dans une des plus belles régions de Roumanie. La campagne est belle, on est entourés par les montagnes, on aperçoit des troupeaux de moutons, gardés par les chiens et le berger. La route est assez déplorable, le bus roule à 50km maxi et on peut apprécier tous les nids-de-poules et autres irrégularités de la route. On arrive finalement à Bran pour apprendre que la visite du château ne commence pas avant midi (encore une fois, mauvaise information du Routard...), ce qui fait qu'on a deux bonnes heures devant nous. On part à pied dans le village, on voit des vieux messieurs coiffés de chapeaux traditionnels, des bergers dans les hauteurs, des meules de foin, etc, etc. Les photos suivront. Finalement c'est le moment de rentrer dans le château. Il est souvent appelé le château de Dracula, et cela est dû à une sorte de rapprochement fait entre le personnage du roman Dracula et le comte qui vivait dans ce château et qui prenait plaisir à empaler les gens qui ne lui revenaient pas. Ambiance. Le château est beaucoup plus médiéval que celui de Peleș, envahi par des groupes de touristes du 3ème (voire 4ème) âge, ce qui rend la visite assez malaisée. On finit par les semer et par pouvoir apprécier plus tranquillement la visite. On ressort de là et on trouve sans trop de difficulté l'arrêt pour reprendre le bus en direction de Brasov. On refait un tour dans la ville (de jour cette fois et sous un beau soleil, même s'il fait toujours assez froid). On mange un langos à une sorte de petite voiture et on dévalise un Fornetti en petits friands en tout genre. On rejoint finalement Sinzi qui nous emmène dans un très beau café, déco du style Belle Epoque, belle mezzanine. Là encore, elle tient à nous inviter, en nous disant que ça lui fait plaisir que l'on soit venu dans sa ville et que c'est normal. (Sinzi, si tu me lis, tu viens cette année à Prague et l'an prochain à Paris, tu n'as pas le choix. ;))

On se dit au revoir en espérant se revoir bientôt et on prend un taxi en direction de la gare. Là encore, pas d'arnaque et on monte dans notre train en direction de Bucarest. Je dors pendant quasi tout le trajet et j'arrive à Bucarest encore toute ensommeillée. Le plan initial est de prendre le train express pour l'aéroport de Bucarest, de là un taxi direction un hôtel que le mec de l'auberge a réservé pour nous. Sauf que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu... On arrive au guichet d'information pour demander où se trouve le train, on tombe sur la première guichetière absolument infâme de ce voyage, qui m'envoie balader et nous lâche un "tomorrow morning". Ok, donc en gros il n'y a plus de train, j'ose même pas lui demander quoi que ce soit d'autre tellement j'ai peur qu'elle me bouffe. On demande à un autre guichet le bus pour l'aéroport., la dame (très gentille cette fois), nous indique que c'est le 780. Très bien. Sauf qu'une fois dans la rue, impossible de savoir où on doit attendre le bus, il n'y a absolument rien d'indiqué, on tourne en rond, il fait nuit noire, des gens un peu chelous qui traînent autour de la gare. Bon... On finit par demander à un monsieur, qui nous dit qu'il ne sait pas, mais qu'il va demander pour nous aux chauffeurs de taxi, que comme on est étrangers, il vaut mieux qu'on l'attende là. Mais il faut aussi qu'on fasse gaffe aux gens derrière car ils sont selon lui "dangereux". Pas rassurés, on attend, mais comme l'explication du chauffeur de taxi est claire comme l'eau d'un égout, on finit par prendre le métro direction Piața Romana, là où se situait notre auberge. On attend sur le quai du métro et un gamin s'approche de nous pour mendier. Bon évidemment c'est un enfant rom (tsigane), il nous demande un leu, je ne comprends pas le reste. Je lui dis "nu" (non en roumain), une fois, deux fois, trois fois et vu qu'il insiste, je finis par un "niet" plus sec et il trouve d'autres victimes à enquiquiner. C'est l'occasion d'ouvrir une parenthèse sur le phénomène des Roms. En France, on fait très souvent l'amalgame entre Roumains et Roms parce que les mots commencent pareil. Or, les Roumains ne sont pas tous des Roms et les Roms ne sont pas tous des Roumains. Il s'agit en effet de personnes différentes. Les Roms sont originaires d'Inde, leur langue (le romani) ressemble d'ailleurs énormément au sanskrit. On ne sait pas exactement comment ils sont arrivés en Europe, comme ce sont des nomades, ils se sont déplacés à travers l'Iran, le Caucase, la Turquie avant de traverser le détroit du Bosphore aux alentours de l'an 1000 et de se répandre en Europe. Ils sont nombreux en Roumanie mais ils sont aussi présents en Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Bulgarie, etc, etc. Une hypothèse veut qu'une partie d'entre eux seraient arrivés en Europe au XIIIè siècle dans le sillage des convois de l'armée du grand Khan où ils effectuaient les basses besognes. Mais ce n'est qu'une hypothèse. Ils représentent une minorité importante de la population roumaine, et leurs conditions de vie ne sont pas reluisantes. On estime que 60% des Roms de Roumanie vivent en dessous du seuil de pauvreté. Des projets sont mis en oeuvre pour tenter de les intégrer davantage à la société roumaine mais cela prendra certainement du temps et les Roms n'ont pas meilleure presse en Roumanie qu'à Paris. Je referme la parenthèse. Nous voilà donc à Piața Romana, on a aperçu une auberge à côté de celle où on était au début du séjour, le mec nous trouve deux lits en dortoir, pour le peu que l'on va dormir de toutes façons, ça suffira largement. On profite du repas gratuit offert par l'auberge (seriously ?) et on tente de dormir malgré un Chinois qui devrait faire un concours de ronflements avec Tyler. Ce matin, debout à 4h15, on rassemble nos affaires, on trouve par miracle le bus 783 direction l'aéroport, sauf que comme on peut pas acheter de ticket au conducteur, bah on gruge (une fois n'est pas coutume), on arrive sans problème à l'aéroport. Evidemment je sonne au passage du portique (comme d'habitude), le mec me fait enlever mes pompes, je resonne, palpage par une gentille jeune femme qui en profite pour me demander comment on dit "Turn around" en français et qui répète "Tournez-vous" avec application. Palpage le plus cool de ma vie, ça change des regards suspicieux qu'on te jette d'habitude, genre t'es une terroriste hein, avoue. Pour le retour, je vole avec Tarom, la compagnie roumaine, rien à redire, service très correct, on me distribue un petit sandwich et une barre de chocolat Milka, boisson chaude et froide, on arrive à Prague dans un nuage de brume, il caille, on attend un bon moment avant de pouvoir débarquer. J'aperçois les responsables de bagages sortir ma valise de l'avion (ahah), finalement retour à la maison où Lisa semble impatiente d'avoir le récit de mon voyage. La Roumanie m'a semblé un pays unique en Europe, marqué par sa latinité, mais aussi par les années du communisme, le regard vers l'Europe mais déjà un pied en Orient, un pays qui vaut le coup d'être découvert et où il me tarde de retourner. La revedere !









lundi 20 octobre 2014

J'ai testé pour vous... la Suisse tchèque !

Vous allez me dire, "Kesako ? La Suisse tchèque ? T'es allée en Suisse ?". Nan, la Suisse tchèque, c'est le nom d'un parc naturel dans le nord de la République tchèque, tout près de la frontière allemande. Week-end organisé par mes colocs et des amis à eux, et c'était une très bonne organisation. Départ de l'appartement samedi à 8h30, on rejoint les autres au Tesco de Anděl pour faire les courses. Chacun prend de quoi grignoter dans le train et on prend aussi des grosses courses en commun pour le barbecue du soir. La moitié d'entre nous part en voiture, les autres en train. Je suis de l'expédition train, avec entre autres Igor et Lisa (mes colocs). On prend donc le train au départ de la gare principale, direction Děčin. Environ 1h40 de train, pendant laquelle on fait connaissance avec nos voisins de compartiment, un couple d'Américains en voyage en Europe. Arrivés à Děčin, on prend le bus jusqu'à Růžova, petit bled où se situe notre hébergement. Environ 20 minutes de bus et on y est. On a loué une maison (on est 12 donc bon il faut de la place), trois chambres, un grand salon, trois salles de bain, une cuisine, un jardin et un barbecue. Parfait.

On part aussitôt en balade à travers la forêt. Le paysage est à couper le souffle, on est en automne donc les couleurs sont magnifiques, j'en profite pour faire connaissance avec tout le monde car je ne connais vraiment que mes colocs. Nous sommes donc 12, trois Ukrainiens (Igor, Maya et Maria), trois Roumains (Mugurel, Horatiu et Cristi), une Russe (Lisa), une Américaine (Nicole), un Anglais (Tyler), une Slovaque (Martina, qui travaille et nous rejoindra le soir) et deux Français (Clément et moi), on peut appeler ça un joli groupe cosmopolite. Nous sommes donc en balade dans la forêt, et on arrive à la rivière, où on prend une petite barque qui ressemblerait presque à une gondole vénitienne, la visite guidée est en tchèque mais traduite par les plus doués d'entre nous. Je vais radoter mais j'ai rarement vu un aussi bel endroit, la forêt se mêle aux rochers, à la montagne et à la rivière, c'est féerique et on se demande à quel moment on va croiser un elfe ou un hobbit. Les photos ne rendent malheureusement pas aussi bien que je l'espérais, désolée. On rentre à la maison par une longue marche d'environ 6 kilomètres, on est tous bien vannés mais on a réussi à rentrer avant la nuit (qui tombe vite dans ces contrées). Les garçons s'occupent du barbecue, les filles du reste de la nourriture, saucisses, poulet, salades en tout genre, pommes de terre, on reprend des forces. Horatiu et Mugurel m'apprennent les rudiments du roumain en prévision du week-end prochain (oui je vais en Roumanie le week-end prochain). Chacun y va de son petit toast dans la plus pure tradition russo-ukrainienne et je m'y essaie aussi, tant qu'à faire (bon ok, je porte un toast au Coca, mais que voulez-vous...). Musique, on danse, on rigole, et vu qu'on est quand même bien claqués, Maya, Lisa et moi on se couche vers 2h environ.

On aurait pu bien dormir, mais en fait Tyler s'est fait éjecter de la chambre par Igor et a trouvé refuge dans la nôtre, sauf qu'il a ronflé comme un sanglier pendant une bonne partie de la nuit et que j'ai dû le menacer de l'envoyer sur le canapé s'il ne faisait pas quelque chose. Après j'ai eu chaud, froid, personne n'a éteint la lumière du couloir, verdict la nuit a été assez dantesque mais tant pis, on dormira mieux une autre fois. Réveil un peu difficile le lendemain matin, petit déjeuner toujours préparé par nos petites cuisinières (Nicole et moi nous chargerons de la vaisselle pour compenser). Omelette, saucisson, poivron, pas de doute, l'influence de l'Europe de l'est est bien présente (pour mon plus grand bonheur). On range donc un peu la baraque avant de partir pour une autre marche, jusqu'à un arc en rocher apparemment assez connu. On part en voiture (on a désormais deux voitures puisque Martina nous a rejoints avec la sienne la veille), et on part ensuite à pied dans la montagne. Le truc a l'air vachement touristique car il y a tout un tas d'infrastructures, et on croise beaucoup de monde (des Tchèques mais aussi pas mal d'Allemands, la frontière étant toute proche). D'ailleurs tout est écrit en tchèque et en allemand, ça fait réviser. Là encore, le paysage est fascinant, nous sommes en altitude donc il fait quand même assez froid et il y a beaucoup de vent. A perte de vue, la montagne et la forêt. On rêve parfois de l'autre bout du monde (moi la première) mais croyez-moi, il y a des endroits magnifiques aussi en Europe.

C'est déjà le moment du retour, la moitié d'entre nous rentre en voiture et les autres en train, comme à l'aller. Je suis dans un compartiment avec Lisa et Maya et on s'endort toutes les unes après les autres. Arrivée à Prague et retour à la maison. On trouve qu'il fait vachement chaud à Prague, je suis complètement crevée et à 22h15 je dormais comme un bébé.

Même s'il y a peu de chances qu'ils passent sur ce blog (vu que la plupart ne parlent pas français), je tenais à tous les remercier pour ce formidable week-end ! Thanks to all of you guys! 



vendredi 17 octobre 2014

J'ai testé pour vous... la pole dance !

Oui, oui la pole dance ! Messieurs, rangez votre sourire en coin et vos yeux de loup Tex Avery, merci. Pour ceux qui l'ignoreraient, la pole dance, c'est cette discipline généralement pratiquée par des jeunes femmes qui consiste à "danser" autour d'une barre, à faire des figures, etc. On est d'accord, c'est un truc souvent associé aux boîtes de nuit et aux strip-teaseuses mais c'est loin d'être seulement ça, croyez-moi.

Comme ça on a l'impression que c'est simple, ces jeunes femmes sont généralement fines, minces, donc on pourrait croire que c'est facile, un truc de nanas quoi. Et ben non ! La pole dance, c'est archi-méga physique, ça demande d'allier à la fois souplesse et musculature, et franchement c'est pas donné à tout le monde.

Mon amie Magda en fait depuis déjà quelques temps et elle est assez impressionnante. En gros, vous regardez cette barre, et vous vous demandez comment vous allez bien pouvoir hisser votre postérieur dessus.

Le cours était dispensé par une jeune femme, mais elle ne parlait pas du tout anglais. Ceci dit, à part montrer les mouvements, il n'y a pas de meilleure explication. Magda m'explique deux trois trucs, échauffement, étirements, musculation, etc. Et là, les difficultés ont commencé. Parce que non seulement la pole dance, c'est dur, mais en plus, ça fait MAL ! Mais genre vraiment mal. Quand vous en êtes à votre troisième tentative pour plier votre genou autour de la barre en tournant, la peau de l'arrière de votre genou commence à vous signaler qu'elle brûle et qu'elle va pas coopérer bien longtemps.

En plus vous transpirez des mains à mort, donc la barre glisse, il faut l'essuyer, remettre un peu de produit, etc, etc. Bref, comme pour tout sport, je suis assez pathétique, mais au moins c'est marrant.

Le cours a duré une heure, ça coûte 150 couronnes, et verdict : j'ai mal à des parties de mon corps dont j'ignorais jusqu'à présent l'existence. J'avoue que je pensais assez rarement au dessus de mon pied et à l'arrière de mon genou mais là croyez-moi j'y pense bien. Je ne parle même pas des courbatures de demain.

Ah oui la blague c'est que demain je pars en week-end avec mes colocs et des potes à eux dans la "Suisse tchèque", en gros une région canon juste à côté de la frontière allemande où il y a un parc naturel. Une marche de 6 kilomètres est prévu dans ledit parc. Achevez-moi.


lundi 13 octobre 2014

Premières semaines à l'université Charles

Déjà deux semaines que j'ai fait officiellement ma rentrée à la faculté de droit de l'université Charles. Un premier bilan s'impose. Bon déjà j'ai un emploi du temps plutôt sympa, les cours ne commencent pas avant 10h et se terminent à 17h30 dernier carat. Pas trop violent. J'ai quasiment jamais cours le vendredi et rarement plus de deux cours par jour. Si si. Au programme de ce semestre :

- Czech Legal History : Histoire juridique tchèque (panique pas Maman, je traduis). Le prof a une tête adorable, une bonne cinquantaine d'années et un anglais parfois hésitant, parfois très fluide, allez comprendre. Par contre l'examen consiste en un devoir à lui rendre, sept pages minimum quand même, on verra les sujets proposés mais je flippe un peu. Le cours est pas mal, ne change pas beaucoup de ce que j'ai pu faire à Assas, donc pas trop difficile pour le moment. A voir si ça se complique par la suite.

- Czech Constitutional Law : Droit constitutionnel tchèque. On a eu deux cours et deux profs différents, le premier avait la mauvaise manie de parler vers le sol, donc j'entendais que dalle, et la deuxième est une femme, anglais pas mal. Le cours est tranquille, pas trop dur à suivre. On verra un peu par la suite mais pour l'instant, c'est gérable.

- Private Law : Droit privé. On a eu deux premiers cours avec le même prof, dont un sur le droit de la famille plutôt facile et intéressant et ce soir un cours un peu longuet sur le système juridique tchèque, comment devenir avocat, etc. La prof a commencé par nous demander ce qu'on pensait de la protection des droits dans notre pays et évidemment c'est tombé sur Bibi, ce qui a donné un "Me ?" effaré, suivi d'une réponse un peu pourrie mais bon là elle me prenait au dépourvu.

- Introduction to Public International Law in The Czech legal Context : Introduction au droit public international dans le contexte juridique tchèque, un truc du genre. Le prof a passé la première heure à nous demander chacun notre tour si on avait déjà fait du droit public, et on était une bonne centaine dans l'amphi. Donc on n'a pas encore vraiment commencé. Par contre, il m'a scotchée, quand je lui ai dit que je venais de Paris, il m'a demandé quelle université, "Euh... Panthéon-Assas", "Ah Paris 2". Seriously ???

- Theory and Practice of Human Rights : Théorie et pratique des droits de l'homme. Un des cours que j'attendais avec impatience, évidemment. Le premier cours a été un peu flippant. Prof hyper à l'aise en anglais, je le soupçonne d'être allemand et pas tchèque, mais peu importe, il parlait à 100 à l'heure, nous interrogeait en mode on-a-tous-un-master-droits-de-l'homme-en-poche. Je commençais à flipper mais j'ai quand même réussi à répondre à une de ses questions (la soft law, Truchet forever tsé). Aujourd'hui on a eu l'autre prof (ils sont deux à se partager le cours), beaucoup plus facile à suivre même si anglais excellent également. J'ai bien aimé le cours et rien de bien difficile pour le moment. Ça va pas durer je pense...

- Natural Resources Law : Droit des ressources naturelles. J'ai gardé le meilleur pour la fin si j'ose dire. Ce cours s'est vu très officiellement décerner la palme du cours le plus chiant de toute mon existence, loin devant droit des affaires, problèmes économiques contemporains et histoire des guerres d'Italie qui formaient jusqu'à présent le podium. Oh malheur... Bon déjà droit des ressources naturelles, qu'est-ce qu'il m'a pris de choisir ça ? Je devais pas être dans mon état normal, c'est pas possible. Réveille-toi Laurianne, on va parler de charbon, pétrole, gaz et mine pendant trois mois, tu crois que tu vas survivre ? Sincèrement je pense pas mais maintenant c'est trop tard pour changer. Je suis donc condamnée à suivre ce cours assommant, avec un prof que je ne comprends pas (accent tchèque à couper à la tronçonneuse et il parle en mode Shinkansen), sur un sujet qui me barbe au possible et le summum de tout, à passer un examen sur ce maudit truc. J'ai entendu dire que même les Australiens de mon cours ne le comprenait pas. Et c'est quand Mario, un pote italien, m'a demandé si j'avais compris les devoirs qu'on avait que je me suis dit que l'heure était vraiment grave. J'avais pas compris qu'on avait des devoirs... Bref, demain matin 10h, j'appréhende. Ma seule lueur d'espoir, c'est qu'on aura un autre prof dans quelques semaines, peut-être que je comprendrai quelque chose. Ah si, j'ai appris à dire charbon en anglais. Cool.

Bon sinon je suis toujours les cours de tchèque, sauf qu'on refait tout ce que j'ai fait avec l'autre prof pendant les trois semaines de cours intensifs. Du coup je suis allée voir la prof pour lui demander s'il y avait moyen qu'elle m'envoie autre chose et elle est d'accord. Jolie jeune femme souriante, c'est toujours agréable.

Allez, je vais faire ma recherche sur le droit minier en France en pleurant sur mon triste sort et je vous envoie plein de gros bisous.




lundi 6 octobre 2014

J'ai testé pour vous... Lidice !

Bon je vous accorde que le titre craint un peu. Ouais parce que Lidice c'est pas marrant. En gros c'est le Oradour-sur-Glane de la République tchèque. Je m'explique. Le 10 juin 1942, pour se venger de l'attentat commis contre Reinhard Heydrich par des résistants tchèques, les nazis ont rasé le village et tué pour ainsi dire tous ses habitants. Le village comptait alors environ 500 habitants. Pour justifier l'injustifiable, les nazis ont accusé les habitants de Lidice d'avoir soutenu et aidé les auteurs de l'attentat. Pour autant, la participation de Lidice à la résistance tchèque et son lien avec ledit attentat n'a jamais été prouvé. Hitler avait donné pour ordre de tuer tous les hommes, d'envoyer toutes les femmes au camp de Ravensbrück. Pour les enfants, ceux qui pouvaient être "germanisés" (en gros, qui correspondaient aux critères de la "race aryenne") devaient être envoyés dans les familles allemandes, les autres devaient être "rééduqués autrement" (ce qui signifiait gazés à Chelmno). Et le village devait être rayé de la carte. Et c'est malheureusement ce qui arriva...

Les hommes ont tous été fusillés (le plus âgé avait 84 ans, le plus jeune 14...), les femmes ont été séparées de leurs enfants et envoyées au camp où beaucoup périrent. Une centaine d'enfants ont été adoptés par des familles allemandes, ont perdu leur nom, leur identité, on leur a interdit de parler le tchèque tant et si bien que beaucoup ont fini par l'oublier... Les autres enfants ont été gazés. Le village a été rasé, et dans leur barbarie, les nazis ont été jusqu'à exhumer les morts du cimetière et couper tous les arbres du village. Lidice ne devait plus exister.

A la fin de la guerre, le massacre de Lidice a compté parmi les crimes les plus atroces commis par les nazis. Le nom de Lidice a été adopté par de nombreux villages dans différents pays du monde. La reconstruction de Lidice a été entreprise à la fin de la guerre, les survivants sont revenus dans leur village, dont il ne restait plus rien, mais à Noël 1949, les premières femmes emménageaient dans les maisons reconstruites à Lidice.

Le mémorial de Lidice est un grand parc verdoyant avec un monument circulaire et un musée. Celui-ci est très bien fait, et les informations sont traduites en français. De nombreuses photos des victimes, mais aussi des témoignages des enfants envoyés dans les familles allemandes.

La rue dans laquelle j'habite à Prague signifie "rue de Lidice".

N'hésitez pas à laisser des commentaires (je sais qu'il faut s'inscrire, que c'est un peu chiant, etc) mais ça me motive à écrire ! ;)






J'ai testé pour vous... le château de Karlštejn !

Vous ne le saviez peut-être pas mais la République tchèque est le pays qui compte le plus grand nombre de châteaux proportionnellement au nombre d'habitants. Rien que dans les environs de Prague, il y a de quoi faire. Karlštejn est sans aucun doute un des plus connus, et un des plus visités. Samedi matin, nous avons donc pris le train, toujours au départ de la gare principale, direction Karlštejn (la gare s'appelle comme le château, pratique). On marche un peu, on traverse un pont, pas difficile, il suffit de suivre la colonne de touristes qui se dirige vers le château. Et oui, comme souvent lorsqu'il y a quelque chose à voir, on n'est pas les seuls. Le château de Karlštejn est perché sur un éperon rocheux, et on va vite s'en rendre compte. Pour faire simple, Karlštejn se mérite. Une bonne montée d'environ 2 km, de plus en plus raide, et ne pensez pas y échapper en voiture, c'est formellement interdit et la maréchaussée veille au grain !

Bref, on respire à fond et on y va. On arrive juste à temps pour acheter notre billet, avaler un sandwich (j'ai réussi à faire manger un sandwich à Nico et croyez-moi, c'était pas gagné) et commencer la visite en anglais. Il existe deux visites guidées différentes et malheureusement, nous ne ferons que la première (la moins longue). Karlštejn méritera donc une seconde visite pour finir le tour du propriétaire. Notre guide est jeune, blonde, parle certes anglais mais tellement vite, en avalant tellement ses mots qu'elle est difficile à écouter. Je pense qu'un CD audio serait plus vivant et plus simple à suivre. Là encore à l'intérieur du château, les photos sont interdites, vous n'aurez donc que des clichés de l'extérieur. Le château est beau, il a été bâti par le fameux Charles IV (celui du pont et de la fac), très pieux, il a fait mettre des portraits de saints dans tous les coins. On ne visite malheureusement pas la chapelle Sainte-Croix qui est pourtant le joyau de la visite mais la restauration ne permet pas plus de 12 visiteurs à l'heure et il faut pour cela réserver. J'espère avoir le temps d'y retourner pendant mon séjour ici.

La route qui mène au château est bordé de restos, de petits magasins de babioles destinées à vous faire dépenser votre fric. On évite tout cela et on atterrit dans une taverne avec dans l'idée de boire quelque chose de chaud, de se poser deux minutes et surtout de soulager nos vessies. On arrive par miracle dans une jolie salle avec des tables en bois, et comble du bonheur une cheminée où crépite joyeusement un feu. La grosse frileuse que je suis se réjouit. Jusqu'à ce que le serveur nous explique que les tables sont réservées (à trois heures de l'après-midi, t'es sérieux mec ?), nous emmène dans une salle beaucoup moins chaleureuse, dans un décor bleu ciel genre hôtel de la plage. Dépités, on s'installe, on n'a pas de carte ni rien, on en profite néanmoins pour aller faire pipi, et vu que le serveur semble nous avoir oubliés là, on finit par se barrer. Au moins, on aura pissé gratos. xD

Retour à Prague par le train et soirée avec Anna dans un bar où les boissons sont amenées par un petit train électrique. Véridique.



samedi 4 octobre 2014

J'ai testé pour vous... Kutná Hora !

Ce vendredi, je n'avais pas cours (comme ce sera souvent le cas ce semestre), donc on en a profité pour aller visiter une autre petite ville, sortir un peu de Prague et voir autre chose. Direction Kutná Hora ! Située à 75 km de Prague, c'est loin d'être le bout du monde et la ville est classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Jusqu'au XVIè siècle, elle rivalisa avec Prague d'où la dimension des églises que nous avons visitées. On prend le métro, direction la gare principale, puis le train, une heure plus tard on débarque. Bus, direction la cathédrale Sainte-Barbe, un des trucs à visiter à Kutná Hora. La cathédrale est canon, sa construction a été commencée en 1388 pour se terminer 150 ans plus tard. Style gothique flamboyant. On monte au balcon et on descend dans la petite chapelle puisque notre billet le permet. Direction ensuite un resto car nos estomacs crient famine. Grande salle avec tables en bois, serveuses en jupe longue et ambiance taverne. Notre serveuse parle tchèque, russe, anglais et allemand, rien que ça ! Il y a d'ailleurs énormément de Russes partout dans cette ville. On met ensuite le cap sur la deuxième cathédrale, la cathédrale de l'Assomption-de-Notre-Dame. Style gothique mais beaucoup plus sobre, elle est adossée à une usine Philip Morris ! Enfin, dernière visite de cette journée, et pas des moindres, l'ossuaire de Sedlec ! Tout l'intérieur est orné d'ossements humains. La dame à qui je tends mon billet pour le faire tamponner essaie de me donner la plaque d'explications en russe mais "en français s'il vous plaît", ce sera beaucoup mieux ! Au total, plus de 40 000 squelettes ont été récupérés pour cause d'art funéraire ! On peut notamment admirer un lustre constitué de tous les os du corps humain. Particulier mais pas trop flippant.

Quelques petites photos pour illustrer tout ça !
N'hésitez pas à partager votre expérience si vous êtes allés à Kutná Hora ou si vous avez d'autres conseils de visite en République tchèque !












vendredi 3 octobre 2014

Rentrée, galères et Giuseppe Verdi !

Bon, donc lundi c'était la rentrée. Nan parce que c'est bien joli les soirées, la fête de la bière et blabla, mais Erasmus c'est quand même censé être des cours. De temps en temps. Donc rendez-vous est donné lundi à 11h à la fac de droit, antenne de l'université Charles. L'arrêt de tramway s'appelle carrément Právnická fakulta, ce qui veut dire fac de droit, oui, oui, le bâtiment est pas mal, fait assez sérieux. Je rentre, trouve sans difficulté la salle 101 et attend. Petit blabla de la responsable Erasmus, de tout un tas de gens dont j'ai déjà oublié la fonction, distribution de papiers à remplir et on nous informe qu'il faut aller chercher notre carte étudiante, qu'un code nous sera alors distribué qui nous permettra de choisir nos cours en ligne. Élève sérieuse que je suis, je commence à faire la queue pour aller chercher cette fameuse carte étudiante... Ce que j'ignorais alors, c'est que j'allais poireauter trois heures, je plaisante pas, TROIS HEURES devant ce p***** de bureau. En même temps, qui est l'idiot qui a eu la brillante idée de mettre une pauvre dame toute seule, qui ne parle pas un mot d'anglais pour 150 étudiants Erasmus, hein qui ? Carte étudiante finalement en poche, Katie et moi sommes exténuées et il nous faudra un bon gros Big Tasty Bacon pour nous remettre de nos émotions. La plupart d'entre vous le savent, la patience n'est pas ma qualité première...

Le lendemain, nous avions un petit blabla du président de l'université et vice-président qui se trouve être également notre prof de Czech Legal History (comprenez histoire juridique tchèque ou un truc du genre). Ça a duré en tout et pour tout 45 minutes et j'ai pu rentrer faire la sieste. 

Mercredi, debout aux aurores car Nicolas débarque à l'aéroport à 9h. Le chemin jusqu'à l'aéroport est plutôt simple mais prend quand même trois bons quarts d'heure. Bref, je le récupère, direction chez moi pour poser les bagages et ensuite le centre-ville pour une petite visite. Entre temps, case resto où je suis miraculeusement capable de traduire le menu du jour et de commander en tchèque sans devoir répéter quinze fois pour me faire comprendre. Y aurait-il un progrès ? Nico découvre Prague qu'il ne connaît pas, et le charme opère je crois. Je le laisse se balader ensuite car les choses sérieuses commencent et j'ai mon premier cours à 16h, le fameux cours de Czech Legal History. Le prof a l'air adorable, une cinquantaine d'années, il cherche un peu ses mots en anglais mais il a une tête tellement gentille et joviale qu'on lui pardonne sans problème. L'examen pour cette matière consistera en un devoir à rendre, 7 pages minimum sur un sujet que l'on choisira sur une liste. Plus d'infos à venir. Le cours est pas mal, présentation de la République tchèque, des régions qui la composent (Bohème, Moravie, Silésie), des minorités que compte la population (Slovaques, Juifs, Roms, Ukrainiens, Polonais, etc). En sortant du cours, direction un café avec un groupe d'Erasmus dont Fabrizio, un Italien hyper sympa de Bologne que je compte bien inscrire à la liste de mes nouveaux potes cette année. On rejoint ensuite les filles à Chapeau Rouge, un des fameux bars enfumés de la vieille ville.

Jeudi, cours de droit constitutionnel tchèque. Rien que le nom me donne des vapeurs. Le prof est très particulier, assez pince-sans-rire et ne parle malheureusement pas assez fort pour la mamie que je suis. Après ça, c'est cours de tchèque, la prof est jeune, plutôt mignonne ce qui devrait motiver la gent masculine. Par contre, on refait EXACTEMENT ce que j'ai fait pendant trois semaines. Même les pages qu'on nous distribue sont les mêmes que le cahier que j'avais. Mais bon, je révise (c'est pas non plus comme si j'étais bilingue tchèque quoi). Et le soir, opéra à l'opéra d'Etat, le même que celui où j'étais allée il y a deux ans, sauf que cette fois, c'est "Il Trovatore" (Le Trouvère) de Giuseppe Verdi. Bellissimo ! Les décors sont minimalistes mais les voix sont incroyables, surtout celle de la chanteuse incarnant Azucena, la gitane. Je pense retourner plus souvent à l'opéra, parce que c'est pas très cher ici, donc c'est carrément l'occasion.